Paix et désarmement

Ouverture du site de signature en ligne de la PETITION POUR LA BAISSE DES CREDITS MILITAIRES DE LA FRANCE

https://baisse-budget-militaire.fr/

Signez et faites signer en ligne sur ce site ! Informez-nous des initiatives militantes de signatures !

Ce site est réalisé par des militants, en dehors de toutes les plateformes multinationales privées, du type « change.org » qui utilisent les signatures à des fins de publicité et de fichage d’opinion et qui dénaturent l’acte de pétitionner.

https://baisse-budget-militaire.fr/#sign-petition

 

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Sur le sujet, sur notre site:

PCF : enfin revenir à la revendication du désarmement nucléaire de la France dans une baisse globale de toutes les dépenses d’armement !, août 2018
Frappes occidentales contre la Syrie : une condamnation communiste sans réserves, communiqué, 14 avril 2018
Opposition de façade à l’OTAN : Gregor Gysi, dirigeant historique de « die Linke », actuel président du PGE, rassure l’ambassadeur US en 2010. Révélation Wikileaks !

 

Paix et désarmement. Remettre au centre l’opposition à la guerre impérialiste : cela devrait aussi être un sujet de congrès pour le PCF.

Cahiers communistes, 27 septembre 2018 

Nous avons édité et commencé à diffuser une PETITION POUR LA BAISSE DES CREDITS MILITAIRES DE LA FRANCE.

Nous la situons immédiatement dans le cadre du vote du budget pour 2019 par le Parlement et dans le contexte du centenaire du 11 novembre 1918. Une intense propagande impérialiste pour promouvoir  l’UE du capital, l’impérialisme européen « à visage humain » comme « un espace de réconciliation et forces de paix » est plus que prévisible.

On nous demande pourquoi nous lançons cette pétition au nom d’un certain nombre d’organisations du PCF, celles qui défendent la motion alternative « Reconstruire le Parti de classe – Priorité au rassemblement dans les luttes » et non au nom du Parti tout simplement.

C’est parce qu’il y là, encore, une véritable question de congrès et d’orientation, fondamentale, du PCF. Le contenu de notre pétition coïncide avec l’état d’esprit d’un très grand nombre de communistes et avec ce qu’on attend du PCF historique mais pas exactement avec les positions de certains dirigeants principaux du Parti et de la direction.

Dans le cadre des discussions de congrès, nous voulons développer ce débat. Il ne doit pas être étouffé dans l’ambiguïté. Nous partons partir de deux expressions récentes, assumées, de dirigeants du Parti (ci-dessous en format image):

1-      Une interview d’André Chassaigne, président du groupe GDR et membre de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, donnée à Var Matin, le 9 février 2018 que le député a diffusé sur son compte « Twitter ».

2-      Le tract national du secteur « Inter » du Parti diffusé à l’occasion des « Marches pour la Paix » du 22 septembre 2018.

Ces documents permettent de mesurer concrètement l’étendue des divergences dans le Parti qui exigent réellement un débat et une mise au clair.

Sur l’objet même de notre pétition, il y a désaccord. Le tract national de la direction du pcf ne traite pas du budget du ministère des Armées. Mais André Chassaigne estime : « Il y a une partie importante du budget [du nucléaire] qu’on pourrait utiliser pour mettre à niveau notre armement conventionnel. Je ne suis pas opposé à ce qu’on puisse augmenter le budget de la défense (Chassaigne). Mais si c’est pour le consacrer au nucléaire, on ne réglera pas les problèmes de l’armée française ».

De telles positions sont pour le moins troublantes de la part d’un dirigeant communiste. « Mettre à niveau notre armement conventionnel », ce n’est pas augmenter les pensions des veuves et veufs des soldats morts en expéditions néocoloniales (Mali, Afghanistan, Centrafrique, etc.), encore moins dédommager  les pays détruits par les bombes françaises (Libye, Syrie, etc.).

La Cour des comptes a d’ailleurs dû faire constater que les dépenses réelles consacrées à l’Armée et à la guerre, en intégrant les « OPEX, Opérations extérieures », excédait déjà les 2% de ponction sur la richesse créée par le travail, 2% du PIB du pays, niveau présenté comme un objectif par l’OTAN (mais autant par l’UE et le gouvernement impérialiste français).

Dans le reste de l’interview de Chassaigne, nous pourrions nous retrouver sur la nécessité de la re-nationalisation des industries d’armements françaises, au service d’une défense strictement nationale, si le député ne se contentait pas de mentionner un  vague « pôle public national de la Défense » qui ne revient pas que les changements de statuts et le processus de privatisation, par exemple de la Direction des constructions navales DCN, devenue Naval Group, qu’a notamment accomplis la « Gauche plurielle ».

Nous pouvions imaginer que la direction du PCF serait désormais claire sur la revendication essentielle, si simple, même si elle ne suffit pas, de la sortie de l’OTAN. Mais non, ce n’est pas clair non plus!

Nous nous souvenons comment le président actuel du Parti de la Gauche européenne, Gregor Gysi, avait, en 2010, rassuré l’ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne : Le Parti de  la « gauche », « die Linke », demande la dissolution de l’OTAN parce qu’elle est impossible (supposant un vaste accord supranational entre Etats), alors que le slogan de « sortie de l’Allemagne  de l’OTAN » pourrait fonctionner sur la base d’un rapport de force national. Nous avions alors dénoncé cette duplicité du dirigeant du PGE, révélée par Wikileaks (enregistrements à l’appui, sans démenti possible de Gysi). C’est un véritable cas d’école politique.

Aujourd’hui, le dernier tract, du secteur inter de la direction du PCF suscite notre surprise et notre réprobation. Nous y lisons : « Nous sommes nombreux à considérer que l’OTAN est devenue  obsolète ». Ah bon, l’Otan, c’était mieux avant !! C’est sans doute que pense Trump…

Au verso, on lit encore encore : « Les communistes proposent, en lieu et place des stratégies d’alliances, d’opter pour des logiques de partenariats avec la mise en route d’un processus multilatéral de sortie de l’OTAN au profit de la création d’espaces communs de coopération et de sécurité collective ». « Processus multilatéral de sortie de l’OTAN » : l’expression est tordue, proche de la méthode Gysi. La direction du PCF, engluée dans la ligne du PGE, n’arrive pas à dire purement et simplement : « SORTIE UNILATERALE DE LA FRANCE DE L’OTAN » !

Enfin sur le nucléaire militaire… qui n’a rien à voir avec le nucléaire civil. Rappelons, une fois de plus, que les Mélenchon et les EELV sont aussi virulents contre cette énergie lorsqu’elle répond, non sans questionnements légitimes, aux besoins des populations, mais la défendent quand elle vise la destruction et la mort.

Sur ce sujet de l’arme atomique, le débat au sein de notre parti est ancien et connu. En 1977, le rapport Kanapa, dans une visée avouée de rendre le PCF « ministrable » dans la suite de l’Union de la gauche, décidait, gravement, d’accepter la force de frappe nucléaire gaulliste, comme un « fait accompli » et de rentrer dans l’illusion d’une autonomie de la « démocratie » France et dans la fable de la dissuasion.  Cette position a fait des dégâts dans le Parti, alors, et ensuite dans la société française. Nous pouvions espérer qu’elle aurait été dépassée, notamment après la forte et exemplaire mobilisation des communistes, notamment des jeunes communistes, en 1995 et 1996 contre la reprise des essais nucléaires à Mururoa.

Mais, dans la position de Chassaigne, comme dans le tract de la direction du Parti, l’ambiguïté demeure.

Pour nous, la participation aux campagnes mondiales pour la signature du Traité d’interdiction des armes nucléaires n’a de sens que si nous, en France, combattons l’arme nucléaire de notre propre impérialisme. Sinon, ce n’est que phrases et hypocrisie.

D’un côté, l’adhésion à la dissuasion semble abandonnée.  Mais il n’est pas question de remettre en cause l’arme nucléaire française. On lit parfois qu’il fait se contenter de « mettre à niveau notre équipement », ailleurs qu’il faut cesser de le moderniser.  Cela n’a aucun sens ! Comment va-t-il justifier de maintenir un armement nucléaire que les généraux diront inefficace ? De même, il est aberrant de renvoyer le désarmement nucléaire français à des accords entre la Russie et les Etats-Unis (réduction proportionnelle des arsenaux – position également de Mélenchon). Il n’est plus, depuis longtemps, question du nombre d’ogives mais de leur perfectionnement pour détruire et tuer plus « sélectivement », être plus opérationnel dans des conflits régionaux.

Camarades, prenons conscience d’où 10, 20, 30, 40 années de reniements, d’alignement sur l’idéologie ont éloigné la direction de notre Parti de notre théorie et de notre pratique révolutionnaires, internationalistes, de la défense du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de la lutte contre la guerre impérialiste, condition de la paix.

Avant, après le 38ème congrès tronqué du PCF, communistes, nous avons à remettre à l’ordre du jour et actualiser ces analyses fondamentales.

100 ans après le 11 novembre 1918, renouons avec le Léninisme et sa lutte contre la guerre impérialiste ! « Pas un homme, pas un sou pour la guerre impérialiste ! » suivant la formule historique. L’argent du travail, pour la santé et l’école !

LIEN VERS LA PETITION POUR LA BAISSE DES CREDITS MILITAIRES DE LA FRANCE

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Sélection d’articles:

PCF : enfin revenir à la revendication du désarmement nucléaire de la France dans une baisse globale de toutes les dépenses d’armement !, août 2018
Frappes occidentales contre la Syrie : une condamnation communiste sans réserves, communiqué, 14 avril 2018
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TRACT NATIONAL PCF DU

SEPTEMBRE 2018 ET INTERVIEW D’A. CHASSAIGNE A VAR MATIN DU 9 février 2018

Désarmer au lieu de surarmer le monde et la France : PETITION Pour la baisse des crédits militaires de la France

PRESENTATION (pétition ci-dessous):

Les quinquennats se suivent et les gouvernements successifs poursuivent les mêmes politiques. Les dépenses publiques et sociales sont rognées, sacrifiées, à commencer par l’hôpital, l’école ou les maisons de retraites pour renflouer les profits des capitalistes et des riches. Les services publics sont démantelés et livrés au privé. Tous les budgets publics sont frappés, sauf un : la défense.

Cette situation est révoltante et alarmantes dans le contexte national et international. La richesse produite par les travailleurs est détournée pour gaver les marchands de canons et aggraver les menaces de guerre dans le monde.

Avec l’avènement de Macron, le ministère de la défense a été renommé « ministère des Armées ». Ce n’est pas un détail.

La loi de programmation militaire prévoit, d’ici 2025, une augmentation de 1,7 milliard d’euros par an des crédits militaires, soit 300 milliards d’euros de dépenses sur 7 ans.

La Cour des comptes elle-même estime que les dépenses militaires dépassent déjà largement les 2% du PIB. Car les dépenses liées aux « opérations extérieures » ne sont pas intégrées dans le budget de l’armée mais prélevées directement sur les autres budgets publics.

Nous appelons les travailleurs et le peuple de France a casser le consensus militariste qui englobe la « gauche » et même une bonne part de la « gauche de la gauche ».

La hausse des crédits militaires à 2% du PIB est injustifiable qu’on l’impute à l’OTAN,  Trump, à l’Union européenne ou à l’impérialisme français. Nous combattons tous ces alliés, dans les politiques de domination et guerre, de la même façon.

La crise coréenne devrait avoir fini de démolir les illusions propagées l’idéologie dominante sur la « dissuasion nucléaire ». Combattre le péril atomique implique de combattre, dès à présent, sans attendre la signature supranationale, peu imaginable, du Traite d’interdiction des armes nucléaires (pour lequel nous militons), dans chaque pays, et notamment en France de mettre en cause l’existence même d’un arsenal nucléaire. Et cela ne peut se faire, comme le font tels ou tels lobbys d’armement, pour diriger de l’argent vers d’autres armes de destructions massives.

Depuis la fin de la « guerre froide » en 1989/1991, les dépenses militaires dans le monde ont crû plus que jamais atteignant 1800 milliards de dollars par an. La fin du « camp socialiste », quelles que soient les appréciations de sa gestion interne, a mis fin à une « détente » internationale, aggravé les convoitises des puissances dominantes sur les pays plus faibles, aggravé les dangers de guerre impérialiste.

Sarkozy, puis Hollande et Fabius, et maintenant Macron, ont accentué le rôle de mercenaire de l’impérialisme occidentale de l’armée française. Ils ont mis de l’huile sur le feu en Libye, Afrique noire, en Syrie, au Proche-Orient. La crise migratoire, notamment, est notamment issue de cette politique désastreuse. En Grèce, le « gauchiste » Tsipras préfère renforcer sa collaboration avec les armées impérialistes américaine et israélienne plutôt que d’acheter des canadairs pour protéger les banlieues d’Athènes des incendies.

Nous devons et pouvons agir, en France contre ces politiques. Dans quelques semaines, on va commémorer à grand bruit le centenaire de la fin de la première guerre mondiale.

Allons-nous laisser les célébrations du 11 novembre 2018 être détournées vers la propagande des impérialistes de l’UE, héritiers directs des fauteurs de guerre de 1914 ? A Paris 15ème, un monument national va être inauguré en l’honneur des soldats français morts en « opérations extérieures » : allons-nous laisser la commémoration de la mort inutile et vaine de ces soldats, le deuil des familles, sans parler des victimes des agressions militaires françaises, être récupérés par ceux qui prépare de nouvelles guerres d’agression et de mort ?

NON ! La phrase de Jean Jaurès, assassiné en juillet 1914, reste plus juste que jamais « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ».

Comme avant 1914, la logique d’affrontement inter-impérialiste, multipliant les zones « chaudes » sur la planète, s’aggrave entre puissances de nature différente mais qui, toutes, suivent un mode capitaliste de développement et d’expansion (Russie et Chine comprises). Les enseignements de la 1ère guerre mondiale, qui devait être la « der des ders », doivent être incessamment rappelés. En ce qui nous concerne, nous retenons qu’après Marx, Lénine, a montré que l’aspiration des peuples travailleurs à la paix, dans l’internationalisme, passait par la lutte contre le capitalisme et l’impérialisme dans chaque pays, de son propre pays.

Avant les « Marches pour la Paix » du 22 septembre, les commémorations du 11 novembre, nous vous appelons à signer la pétition au-dos.

Pour la baisse des crédits militaires de la France

L’argent pour l’hôpital et l’école, pas pour la guerre ! « Pas un sou pour la guerre impérialiste » !

Cette pétition n’engage pas l’ensemble de la direction du PCF. Elle est lancée par les initiateurs de la motion alternative pour le 38e congrès du PCF de novembre 2018 : « Reconstruire le Parti de classe. Priorité au rassemblement dans les luttes ».

 

Désarmer au lieu de surarmer le monde et la France

PETITION Pour la baisse des crédits militaires de la France

Adressée au Président de la République, au gouvernement et à tous les parlementaires qui devront voter le budget de l’Etat, avant la commémoration du centenaire du 11 novembre 1918

 

Je, soussigné(e), demande :

- La sortie de la France de l’OTAN et de toute politique militaire intégrée de l’Union européenne du capital

- La (re)nationalisation des industries d’armements, leur orientation stricte vers la défense nationale avec perspective de reconversion vers le civil

- Le retour en France de tous les soldats déployés dans les OPEX

- Le démantèlement progressif, unilatéral, des programmes français d’armement nucléaire, et d’autres armes de destruction massive

- Le renoncement, dès 2019, à l’augmentation de 1,7 milliard d’euros par an, jusqu’en 2025, et, au contraire, la baisse des crédits militaires

- La réorientation de cet argent vers les politiques sociales, notamment l’hôpital, la prise en charge des personnes dépendantes, l’école et la coopération avec les pays moins développés.

 

JE SIGNE LA PETITION « Pour la baisse des crédits militaires de la France »

 

Je signe

 

Pétition pour la baisse des crédits militaires de la France (sept. à déc. 2018)

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2Jean marc MourmansVenansonsept 23, 2018
1fabrice lucasFOUCHEROLLESsept 22, 2018


PCF : enfin revenir à la revendication du désarmement nucléaire de la France dans une baisse globale de toutes les dépenses d’armement !

EDT pour vivelepcf, 18 août 2018 

Cette année, c’était il y a 73 ans. La commémoration de la tragédie des bombardements  d’Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, donne lieu, pour certains, à une expression annuelle convenue, pour d’autres, à des actes militants pour l’éradication de l’arme atomique et de tous les armements de destruction massive.

Communistes, nous devons être des premiers à l’exiger, en étant conséquents, c’est-à-dire, plutôt que de se contenter de déclarations, de gestes symboliques, qui sont malheureusement largement  des vœux pieux, lutter d’abord dans notre pays, là où nous pouvons directement peser sur le rapport de force.

Et sur un objectif clair: le démantèlement unilatéral de l’arsenal nucléaire de l’impérialisme français, élément de l’alliance impérialiste européenne, l’UE et de l’alliance atlantique, l’OTAN.  C’est la seule revendication cohérente et de portée internationaliste.  Comment prétendre agir pour limiter la prolifération nucléaire si l’on juge légitime l’armement « dissuasif » de l’impérialisme français ?

La participation à des campagnes d’opinion pour l’interdiction juridique des armes atomiques a des limites évidentes. Elles constituent un point d’appui dans notre lutte idéologique. Mais elles laissent une grande place à l’hypocrisie de l’idéologie dominante pour détourner et stériliser les aspirations des peuples. Ainsi, le Comité Nobel, connu pour sa soumission flagorneuse à l’impérialisme  (le prix Nobel de la Paix à Obama avant l’anéantissement de la Libye !) accorde le prix 2017 à la « campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires » : juste quand ça arrange la propagande des Etats-Unis dans leur épreuve de force avec la Corée-du-Nord…

L’allongement de la liste des signataires des traités de non-prolifération et d’interdiction, à des pays qui n’ont ni l’intention, ni la possibilité d’acquérir l’arme atomique, coïncide avec une diffusion plus large que jamais de la bombe ainsi qu’avec le développement de nouvelles technologies, notamment par les 5 puissances détentrices officielles, qui la rendent toujours plus opérationnelle pour des conflits « limités ». C’est ce que dénonce, à nouveau, dans sa dernière déclaration du 6 août 2018, le Conseil mondial de la Paix.

L’abolition juridique de l’arme atomique est une perspective qui ne gêne guère les puissances nucléaires, officielles, officieuses ou en constitution. Encore moins en France quand elle est portée par des organisations qui reconnaissent la légitimité de la bombe française.

Prenons par exemple le discours de Mélenchon. Il n’a pas de mots assez durs pour pourfendre le nucléaire civil destiné à la réponse aux besoins de l’économie et des populations (nous ne rentrons pas dans ce débat ici). Mais il considère : « Bien sûr, la dissuasion nucléaire est au cœur de la doctrine militaire française. Dans le monde tel qu’il est, elle est la garante de l’indépendance du pays et de sa sécurité. Il ne saurait être question de désarmer unilatéralement, ce qui obligerait de facto la France à se placer sous le parapluie nucléaire d’une autre puissance 1».

L’indépendance nationale grâce à l’arme atomique ? En quoi l’Allemagne, l’Australie ou la Suède sont-ils moins indépendants que la France, plus dépendants de l’impérialisme US que la France? En rien. Rappelons que Mélenchon fut porte-parole du PS au Sénat pour défendre le traité de Maastricht qui portait une large perte d’indépendance, y compris en politique extérieure.

Un autre discours est inacceptable, insupportable : celui qui pose que la France, voire l’UE porterait historiquement, génétiquement les valeurs de la démocratie et des Droits de l’Homme et auraient comme mission de les propager dans le monde. L’arme nucléaire française, n’est pas l’instrument du peuple français, mais de l’Etat impérialiste français, qui se montre en pointe quand il s’agit de déstabiliser et de détruire la Libye ou la Syrie. L’impérialisme français est déjà engagé dans le processus de mise à disposition de l’impérialisme européen de ses bombes atomiques qui deviendraient des « eurobombes ».  La bombe française n’a, par ailleurs, jamais cessé d’être le supplétif du camp impérialiste occidental, dans l’Alliance atlantique et l’OTAN.

Une bombe porteuse des Droits de l‘Homme, ça n’existe pas ! La force nucléaire, dans les mains de la France et de l’UE, comme gage de paix voire même comme moyen et condition d’un désarmement mondial : c’est de la propagande primaire. Chaque pays le proclame pareillement : ma bombe est conçue pour la paix, comme mes autres armes de destructions massives. Effectivement, lorsqu’elle explose au milieu d’une population, elle engendre la paix… des cimetières!

Imaginer le désarmement nucléaire mondial par un accord supranational, globalisé, entre puissances relève de d’ l’utopie, de l’illusion et de la tromperie. La lutte internationaliste contre l’impérialisme, le militarisme, le chauvinisme ne peut être menée que par les peuples eux-mêmes et les classes ouvrières nationales, à l’échelon où ils peuvent peser, sur la base de leurs intérêts opposés à ceux de leur propre impérialisme. C’est ce que nous enseignent l’exemple des origines de la première guerre mondiale et les analyses de Lénine, contre les Unions sacrées. Elles font partie des fondements de la création de notre parti, le PCF.

Sans atteindre le chauvinisme de Mélenchon, la direction du PCF appelle « la France à s’investir sur la scène internationale en impulsant une nouvelle politique de politique étrangère et de sécurité au service de la paix, du désarmement et du développement durable » [La France de Macron, après celles de Fabius et de Sarkozy ?] et en reste à « appeler la France à renoncer à la modernisation de son arsenal nucléaire » 2.

Si, communistes, nous avons milité contre la reprise des essais nucléaires sous Chirac en 1995, puis contre leur poursuite en laboratoire, ce n’est pas pour garder un arsenal ruineux mais que les militaires présenteraient comme obsolète à la population. C’est bien pour en finir avec l’arme atomique française !

Un temps – la proposition revient encore – certains avançaient l’idée d’une diminution de l’arsenal français en proportion de la diminution du nombre d’ogives fixée par les accords entre les Etats-Unis et la Russie. Cette option minimaliste a fini de perdre tout sens : non seulement la capacité nucléaire de ces puissances permet de détruire mille fois et plus la planète mais on ne compte plus en nombre d’ogives mais en « qualité » technique des nouvelles armes nucléaires adaptées à des fins tactiques.

La direction du PCF, depuis la « Mutation » des années 90 jusqu’à aujourd’hui, a remis en cause tous les fondamentaux théoriques de notre parti marxiste et léniniste. En revanche, elle a maintenu et aggravé les dérives opportunistes des années 70 correspondant à la funeste « Union de la gauche ».

Le PCF, avec le Mouvement de la Paix et le Conseil mondial de la paix, entre autres, s’était opposé totalement, massivement (Appel de Stockholm) à l’arme nucléaire. Puis nous avons combattu fermement la force de frappe française. Nous considérions à raison qu’elle ne pouvait qu’aggraver les risques de guerre atomique et qu’elle ne pouvait être, derrière le soubresaut nationaliste de l’impérialisme français, qu’un satellite, saignant le peuple, du bloc impérialiste dominé par les Etats-Unis et dirigé, de toute évidence, contre les pays socialistes.

Le retournement de position dans les années 70, jusqu’à la conversion à la dissuasion décidée avec le Rapport Kanapa (Comité central – 1977) – un virage à 180 degrés – a soulevé une grande incompréhension et des protestations dans la base du Parti. Au nom de s’adapter à un fait accompli, la direction du Parti cherchait à lever un obstacle, à se rendre compatible avec une participation à un gouvernement avec le PS (dans la foulée du programme commun, même alors rompu). A l’époque, notre Parti rayonnait dans tout le pays et obtenait plus de 20% des voix et on pouvait se persuader qu’il pourrait peser sur un gouvernement. Aujourd’hui, il est quasiment rayé de la carte, avec 1 à 2% des voix, mais sa direction ne rompt pas avec l’acceptation de la dissuasion française. La quête de notabilité et de postes électifs serait-il ce qui est resté du Parti des années 70…

Des débats stratégiques ont lieu sur la répartition, dans chaque arsenal, entre les différents types d’armements, notamment de destruction massive, ainsi que, dans les alliances, sur la répartition des spécialités armées entre les pays. En France, des porte-parole de certains lobbys, comme l’ancien ministre PS de la guerre, Paul Quilès, s’affichent pour une limitation des dépenses consacrées au nucléaire militaire et, en contrepartie, par une augmentation des budgets consacrés aux autres armements, aux opérations d’ingérence dans le monde.

Cela n’a, bien sûr, rien à voir avec la rupture avec le nucléaire militaire pour laquelle nous militons.

En visite au port militaire de Toulon, en février 2018, en tant que membre de la Commission de la défense de l’Assemblée, André Chassaigne a déclaré à la presse (Var Matin 3), très proche de l’état d’esprit de Quilès : « Il y a un choix à faire. Faut-il maintenir dans notre pays une force de dissuasion nucléaire qui consomme 10% du budget de la Défense et qui doit représenter un quart du budget de l’équipement. Le fait que la France s’accroche à la dissuasion nucléaire participe à la course aux armements au niveau mondial. J’aimerais que la France rejoigne les 122 pays qui au sein de l’ONU, ont signé pour le désarmement nucléaire. Il y a une partie importante du budget qu’on pourrait alors utiliser pour mettre à niveau notre armement conventionnel. Je ne suis pas opposé à ce qu’on augmente le budget de la Défense  [souligné par nous]. Mais si c’est pour le consacrer au nucléaire, on ne règlera pas les problèmes de l’armée française ».

Serait-ce le nouveau politiquement correct à « gauche » en matière de défense (voir aussi les interventions des députés FI dans le débat sur la loi de programmation militaire)? D’un côté, on conteste la force de dissuasion nucléaire mais sans demander son démantèlement, de l’autre, couvert par cette critique, pour la forme, du nucléaire, on accepte et justifie les nouvelles dépenses militaires qui renforcent la force d’agression de l’armée française dans le cadre des alliances impérialistes.

La Cour des comptes, avec des motivations qui n’ont à rien à voir avec celles des pacifistes, a dévoilé (4) que les dépenses militaires de la France dépassent déjà nettement les 2% du PIB. Car il faut notamment ajouter au budget du ministère des Armées (nouvelle dénomination significative du ministère de la défense), les sommes consacrées aux opérations extérieures qui sont prélevées sur tous les budgets civils. Le gouvernement Macron-Philippe a fait adopter une augmentation de 1,7 milliard d’euros par an des dépenses militaires d’ici 2022, c’est-à-dire l’équivalent de 34.000 emplois qualifiés dans les EHPAD !

Peu importe que les 2% soient présentés comme un diktat inadmissible des Etats-Unis et de l’OTAN par certains qui acceptent 2,2% s’ils sont déguisés en un effort volontaire louable de l’UE ou de la France « pour la sécurité ».

 Communistes, nous devons être clairs, fidèles à notre combat essentiel contre la guerre capitaliste - « pas un sou, pas un homme pour la guerre impérialiste » -, à notre engagement contre l’arme nucléaire et les armements de destruction massive.

Avant le 100ème anniversaire de la fin de la première guerre mondiale, appelons, à côté de la sortie de l’OTAN et de toute défense intégrée de l’UE, au démantèlement de l’arme atomique française, à la baisse des dépenses militaires, au retour au pays de tous les soldats déployés hors de France !

 

NOTES :

1-      Question écrite du député Mélenchon au ministre de l’Europe, 31 octobre 2017

2-      Déclaration de la direction du PCF à l’occasion du 72ème anniversaire d’Hiroshima, en 2017.

3-      Var-Matin, édition du 10 février 2018, repris sur le compte Twitter d’André Chassaigne

4-      Référé de la Cour des comptes sur la loi de programmation militaire, cité par les Echos du 24 novembre 2017.

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