Politique étrangère

Intervention en Centrafrique : l’impérialisme français répare les dégâts qu’il a commis pour en préparer d’autres !

Vivelepcf, 28 novembre 2013

Hollande l’Africain marche sur les pas de celui qu’il a honoré le jour de son investiture, Ferry-Tonkin, à la différence que ce dernier était un précurseur de la colonisation et que l’actuel président français n’en est qu’un héritier.

L’Etat français s’est résolu à engager une nouvelle guerre en Afrique après le Mali, la Libye, la Côte-d’Ivoire. Il envoie maintenant, pour commencer, un millier de soldats supplémentaires, pour une durée présumée de six mois, afin de rétablir l’ordre en Centrafrique.

Il est impossible de dénoncer cette nouvelle guerre impérialiste française sans dénoncer l’ensemble de la politique de la France en Centrafrique depuis … plus d’un siècle et, sous des conditions nouvelles, depuis « l’indépendance » octroyée en 1960.

Depuis, les gouvernements français placent et déplacent des dictateurs.

Un peu d’uranium, les fameux diamants de Bokassa, quelques marchés captifs dans les services : l’exploitation directe du pays est de peu de rapport économique. Mais sa situation géostratégique est centrale pour le maintien des intérêts capitalistes français.

Pour l’instant, aucune autre puissance ne se pose en rival sur ce territoire. 50 ans de politique néocoloniale, pudiquement appelée « coopération », l’ont maintenu dans un état de sous-développement économique et politique qui font de la République centrafricaine un des pays les moins avancés du monde.

L’impérialisme français a cru pouvoir faire encore des économies en laissant les groupes armés de la « Seleka » prendre le pouvoir à Bangui sur le président fantoche Bozizé puis son successeur Djotodia. Quelques mois après, l’anarchie régnante, dans un contexte régional enflammé par les guerres de Libye et du Mali et leurs conséquences, risque de déséquilibrer l’ordre impérialiste dans toute la région. Voilà pourquoi la France intervient avec son armée, aux frais du contribuable, pour rétablir un ordre similaire au préexistant.

Cette guerre est encore moins compréhensible par l’opinion publique, moins avouable que celle du Mali. Fabius et Hollande prennent donc la peine de se parer d’un mandat de l’ONU et d’une mission humanitaire. Le cynisme colonial a toujours cours décidément.

Communistes, nous ne pouvons que condamner cette intervention en même temps que la politique globale de l’impérialisme français en Afrique. Il n’est pas question pour nous de préférer un autre impérialisme, européen, américain ou chinois. Il n’y a plus de camp socialiste pour aider les mouvements émancipateurs des pays du tiers-monde.

Peu à peu, dans la douleur et les drames, émergent de nouvelles conditions économiques, sociales et politiques dans certains pays d’Afrique, même de petits impérialismes régionaux et en même temps des mouvements progressistes plus organisés. Nous constatons ce processus historique.

En Centrafrique, notre solidarité, contre la misère et l’exploitation post-coloniales, contre la guerre et les exactions contre les populations, va vers des progressistes dont nous ignorons l’organisation et la représentativité.

En tout état de cause, nous appelons à peser sur la politique des autorités françaises, sur leurs contradictions, à se jouer de leur hypocrisie pour obtenir le plus de réalité possible à une véritable politique de développement et de coopération.

Budget de la défense : 1 milliard d’euros pour des drones destinés aux guerres extérieures. Nous refusons l’Union sacrée derrière cette dépense militaire.

vivelepcf, 24 novembre 2013

Les drones, ce sont ces avions sans pilote, ultra-robotisés, qui servent suivant les modèles d’outil de surveillance et d’espionnage domestique ou extérieur, ou d’armes de guerre lance-missiles.

Les Etats-Unis en disposent de 10.000. Ils s’en servent dans toutes leurs guerres extérieures, notamment pour supprimer, sans pertes, de présumés opposants, difficiles à atteindre. En toute illégalité, hors du cadre d’une guerre officielle, leurs drones leur ont permis d’assassiner au Pakistan, au Yémen, en Somalie (avec important dégâts humains « collatéraux »). Israël est l’autre grand producteur.

La France peut-elle se permettre d’être à la traîne dans l’équipement de son armée ? Pour le gouvernement actuel, comme pour son prédécesseur, la réponse est clairement : non !

La participation à la guerre en Afghanistan, les guerres françaises en Libye et au Mali auraient montré la nécessité de s’en procurer au plus vite, pour « combler une lacune ». Pour se tenir prêts à d’autres « opérations extérieures » du même type. Pour pouvoir tuer plus efficacement ! Pour que l’impérialisme français tienne sa place dans le monde !

Et puis l’affaire Snowden a montré le retard français en matière de nouveaux modes d’espionnage !

Aussi, dans le débat au Sénat de programmation militaire le 23 octobre, puis lors de l’examen du budget de la défense pour 2014 à l’Assemblée, le 30 octobre, le ministre Jean-Yves Le Drian a annoncé 700 millions d’euros d’ici 2019 consacrés au « projet de drones de combat futur ».

Le chiffre réel pour l’achat de 16 drones « Reaper » pourrait s’élever en fait à 1,14 milliard d’euros selon le fournisseur américain. Car le Pentagone devrait accepter qu’il en vende, pour services rendus, au bon élève France ! Quel soulagement !

Il est effrayant qu’aucune voix dissonante n’ait été entendue dans la discussion à l’Assemblée.

Les orateurs du PS ont accusé la droite d’avoir laissé prendre du retard au programme d’équipement en drones. Ceux de droite s’en sont vivement défendus et ont fait de la surenchère. L’orateur « écologiste » s’est félicité d’une « meilleure adaptation aux menaces contemporaines ».

Parlant au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine où siègent les 7 députés communistes restants, le député PCF Jean-Jacques Candelier (dont apprécions souvent par ailleurs les positionnements) a déclaré : « Si nous saluons les efforts consentis pour les drones, le ravitaillement en vol et le transport logistique, il faut tout mettre en œuvre pour assurer notre indépendance, donc inciter la fabrication nationale, voire européenne, des matériels dont nous avons besoin, car nous ne pouvons dépendre des Américains ».

Qui c’est «nous » ? Qui a besoin des drones ? Un milliard d’euros dans l’intérêt de qui ? Certainement pas pour défendre le territoire et l’indépendance nationale!

Communistes, nous ne pouvons pas accepter une telle position. Elle nous fait froid dans le dos.

Que les drones soient fabriqués en Amérique ou en Europe ne change rien sur le fond! Nous ne pouvons pas souhaiter l’émergence d’un impérialisme européen, complice ou rival de l’impérialisme américain.

D’ailleurs, sur ce plan, les députés ne vont pas être déçus ! Un programme européen, conduit par EADS et Dassault, est envisagé pour la mise au point de drones de 3ème génération européanisés à partir de 2020. Dassault avait déjà essayé en 2011 de vendre à l’Etat son programme en collaboration avec Israël…

L’Union sacrée derrière les drones ! C’est l’Union sacrée derrière l’impérialisme, derrière ses aventures guerrières ! Peu nous importe qu’il soit à dominante US ou UE ! Communistes, nous n’en serons pas !

Contre la guerre en Syrie, n’attendons pas le Parlement!

LIEN VERS NOTRE ANALYSE GENERALE

LIEN VERS LE FORMAT TRACT

Les puissances impérialistes attisent les braises en Syrie. Le constat des atrocités commises depuis 2,5 ans ne leur suffit pas.

Hier encore, elles s’accommodaient très bien de la dictature des El Assad.

Après le « printemps arabe », ces mouvements sociaux que le pouvoir syrien a violemment réprimés, elles ont trouvé l’occasion de déstabiliser un Etat dans le sens de leurs intérêts économiques, pétroliers, géopolitiques. Après l’Irak et la Libye, l’impérialisme US-UE, l’Etat colonialiste d’Israël voient la possibilité de réduire un autre pays arabe à la décomposition. La Turquie, les monarchies absolutistes du Golfe voient la possibilité d’étendre leur influence. Les uns et les autres arment sans retenue des forces obscurantistes étrangères, « islamistes », celles qu’elles prétendent combattre ailleurs, comme l’Etat français au Mali.

Mais la concurrence entre les intérêts impérialistes – ceux de la Russie sont contradictoires – les dangers de déstabilisation de toute la région, font hésiter certaines puissances, même le Parlement britannique, voire certains courants étatsuniens.

Dans ce contexte, l’acharnement, le volontarisme guerriers de François Hollande et de Laurent Fabius posent question après celui de Sarkozy en Libye. Le prétexte des « Droits de l’Homme » est éculé. Le prétexte, sans preuves, fournis par leurs pauvres services « secrets » sur l’origine des bombardements chimiques ne fait pas illusion. Le capitalisme français, « nos » marchands de canons, ont, depuis quelques années, visiblement renforcé leurs liens de dépendance avec les sinistres dictatures du Golfe comme le Qatar et avec l’Etat colonialiste israélien. L’émir du Qatar doit d’ailleurs se rendre en Israël en novembre. Ces développements sont extrêmement inquiétants pour notre propre pays.

Que le Parlement français ne soit pas appelé à voter sur cette nouvelle guerre permettra aux différents partis du consensus de ne pas prendre leurs responsabilités. Pour la guerre en Libye, ils s’étaient tous retrouvés ou presque (y compris Mélenchon au Parlement européen). Cette fois-ci, comme au Royaume-Uni, les intérêts capitalistes français différents trouvent des relais différents. Il n’y a bien que certains opportunistes pour faire la différence entre les bombes impérialistes européennes et les bombes impérialistes américaines…

L’opposition à la guerre ne se jouera pas au Parlement. Elle se jouera dans la mobilisation populaire, dans la dénonciation des intérêts impérialistes, de ceux-là mêmes qui écrasent, derrière le règne de l’argent, des intérêts capitalistes, notre peuple, ses acquis sociaux, sa volonté d’échanges et de coopération .

Non à l’escalade de la guerre et des atrocités! Non à la guerre impérialiste! Pas un soldat ou une bombe français sur la Syrie! Arrêt des livraisons d’armes aux mercenaires « islamistes »!  Solidarité avec le peuple syrien!

 

Affaire Snowden: La France et le Portugal interdisent le survol de leur territoire par l’avion d’Evo Morales !

Affaire Snowden:  La France et le Portugal interdisent le survol de leur territoire par l’avion d’Evo Morales !

Brève vivelepcf, 3 juillet 2013

Mardi 2 juillet 2013 au soir, le président bolivien Evo Morales rentrait du Forum des pays exportateurs de gaz à Moscou. Son avion devait effectuer une escale technique à Lisbonne.

Mais la France et le Portugal lui ont refusé le survol de leur territoire et il a dû finalement se poser d’urgence à Vienne en Autriche.

Evo Morales rembarque après son escale forcée à Vienne

Pour quel motif ? Les autorités françaises et portugaises soupçonnaient le Président Morales de transporter dans sa soute l’informaticien Edward Snowden, pourchassé mondialement par les Etats-Unis pour avoir révélé certaines de leurs pratiques d’espionnage.

Le président et le gouvernement boliviens ont exprimé leur consternation et leur indignation devant cette « discrimination », cette violation du droit international, de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, qui a mis en danger la sécurité d’un chef d’Etat. Plusieurs pays d’Amérique latine se sont joints à cette protestation.

Ce nouvel épisode illustre le déballage d’hypocrisie, la grosse farce orchestré depuis l’éclatement de l’affaire Snowden.

Les puissances impérialistes s’espionnent les unes les autres : quelle révélation ! Les services secrets américains espionnent plus efficacement les pays d’Europe, que les leurs les Etats-Unis : quelle surprise !

En s’offusquant, les politiciens européens et notamment français (droit et gauche confondus) tentent lamentablement de créer un impossible réflexe de  « nationalisme européen » derrière l’Union européenne, la Commission européenne.

Mais s’ils sont parfois rivaux, les impérialismes européens et américain savent se serrer les coudes, encore davantage contre des gouvernements à orientation anti-impérialiste comme celui de Bolivie. Et contre les travailleurs de leur propre pays !