Politique étrangère
Tel-Aviv-Plage à Paris-Plage : la municipalité d’Anne Hidalgo confirme l’opération politique
Vivelepcf, 11 août 2015, en complément de notre déclaration du 6 août Tel-Aviv-Plage invité officiellement à Paris-Plage : consternation !

Photos du voyage d'une délégation du Conseil de Paris (de tous les groupes) en mai 2105 en Israël: l'idée de Tel Aviv à Paris plage aurait été trouvée là-bas selon Anne Hidalgo
Notre article du 6 août, à la suite de l’alarme de camarades après un article du site du Courrier de l’Atlas, étayé par les communications d’associations proches de l’ambassade d’Israël, a servi de « lanceur d’alerte », du moins parmi les communistes connectés. Nous avons eu l’écho de dizaines d’intervention de camarades. Nous reproduisons sur ce site, en exemple, la lettre du secrétaire de la section du PCF de Thil en Meurthe-et-Moselle à Anne Hidalgo.
Depuis le 6, la programmation a été confirmée par la municipalité. Le sujet sensible a logiquement enflé et à peu près chaque groupe politique concerné a réagi, Anne Hidalgo la dernière par un communiqué aujourd’hui.
Le groupe des élus PCF-Front de gauche (comme l’élue PG) a dénoncé l’opération dans un communiqué du 10. Il demande son annulation et sa substitution par un événement pour la paix israélo-palestinienne. Certains élus EELV sont allés dans le même sens, d’autres ont refusé de prendre position.
A droite, les élus LR-exUMP, UDI et Modem appuient lourdement l’initiative de la municipalité. Certains (Bournazel, Ciotti…) se livrent à une surenchère dans le soutien aux associations sionistes et au gouvernement d’Israël, reprenant notamment l’infâme assimilation de toute contestation de la politique d’Israël à de l’antisémitisme.
Les élus PS font bloc derrière Hidalgo qu’il s’agisse de son 1er adjoint Bruno Julliard, du président du groupe Rémi Féraud, ou de Pascal Cherki. Leurs arguments sont à peu près calqués. L’initiative est organisée avec la ville de Tel Aviv sans passer par l’ambassade d’Israël. La ville et la municipalité de Tel Aviv ne seraient pas identifiables au gouvernement israélien. Tel Aviv, ville « progressiste », « créative », connue pour ses mœurs très libérées, serait la « première d’opposition » en Israël (Hidalgo).
Opposition au parti de Netanyahou peut-être, à la colonisation et à l’oppression des Palestiniens, certainement pas ! Les justifications d’Hidalgo et du PS ne tiennent pas la route.
Les associations travaillant avec l’ambassade d’Israël à Paris sont les premières à faire la propagande de l’événement. A Paris-plage, Tel Aviv n’est qu’un faux nez de l’Etat d’Israël.
Le premier centre économique d’Israël (seule capitale reconnue internationalement) est le centre de toutes les inégalités, de tous les profits d’un système et d’une politique basés sur le colonialisme, le racisme à tous les étages (également au sein de la population juive et contre les étrangers), l’oppression, la politique d’agression internationale, de guerre de l’Etat israélien.
Si la municipalité de Paris avait pris l’initiative d’une manifestation avec le musée des Beaux-arts de Tel Aviv ou son conservatoire de musique, personne n’y aurait eu quoi que ce soit à redire, nous les derniers. Bien sûr que malgré le régime indéfendable, les liens culturels avec le peuple doivent continuer. Mais l’opération Tel Aviv à Paris-plage n’a rien à voir avec cela. Anne Hidalgo le sait très bien, reconnaissant avoir invité la ville israélienne, « d’abord, parce qu’elle est une ville balnéaire appréciée des noctambules du monde entier, ce qui lui vaut son surnom de « Ville qui ne dort jamais » ».
L’indécence d’exposer à Paris le bling-bling des plages branchées de Tel Aviv, un an après la guerre à Gaza, alors qu’elles se trouvent à 50 km à peine des plages du dernier martyre palestinien, n’a pas pu échapper à la municipalité de Paris. Comme n’a pas pu lui échapper la polémique et les instrumentalisations politique que l’annonce de cet événement allait immanquablement susciter.
Le fait de l’intégrer dans le programme officiel de Paris-plage seulement le 7 août alors qu’il est prévu depuis des mois, les centaines de policiers commandés en renfort préventivement le confirment bien…
Les propagandistes de la politique de l’Etat israélien utilisent à plein l’événement. Paris-plage leur permet de mettre en avant une image joyeuse, pacifique d’Israël, une image partielle, une image fausse, une image trompeuse qui masque le système d’oppression et de guerre.
La polémique leur permet de mobiliser tous leurs soutiens politiques en France du PS à LR-exUMP et même au FN (communiqué de Wallerand de Saint-Just), un rassemblement sans mesure avec l’état de l’opinion publique française et destinée à l’influencer.
Avec l’appui prévisible de la plupart des médias, les sionistes sauront opposer jeudi 13 une image gentille de plagistes de Tel Aviv à une image d’agressivité (de colère) de contre-manifestants venus rappeler les souffrances des Palestiniens et l’exigence de la paix.
Voilà en toute connaissance de cause, l’opération politique dont Anne Hidalgo porte la responsabilité en refusant d’annuler « Tel Aviv à Paris-plage ». Elle se situe dans la suite de ses actes politiques précédents sur cette question : la non-dénonciation de la guerre de Gaza l’an dernier, la participation aux initiatives les plus outrancières du CRIF etc1.
Jeudi 13, journée de l’événement, marquons le coup sans ajouter d’huile sur le feu, conscients des provocations calculées des propagandistes de l’Etat d’Israël !
Il reste une question : où a été décidée l’initiative et par qui ? Anne Hidalgo affirme que « l’idée est née autour d’un déjeuner que les élus des deux villes ont partagé lors du déplacement du Conseil de Paris en Israël et en Palestine effectué au mois de mai. » Qui en a parlé, entendu parler à ce déjeuner ? Pourquoi l’opération, vue ses conséquences évidentes, n’a-t-elle pas l’objet au moins d’une information au Conseillers de Paris ?2
Continuons à placer Anne Hidalgo et la municipalité de Paris devant les conséquences de leurs choix, à les dénoncer ! A contrer, à ce niveau parisien aussi, la désinformation et la propagande des alliés de l’impérialisme israélien.
Notes :
1- Meeting du CRIF du 19 mars 2014 (participation de plusieurs élus parisiens dont Hidalgo), suivre le lien : Nomination de Valls, le pyromane de l’antisémitisme : danger !
2- Le voyage d’une délégation du Conseil de Paris en Israël début mai a déjà soulevé de lourdes questions. Elle était composée, outre d’Anne Hidalgo, de deux adjoints (PS et PCF-FdG), des présidents des groupes EELV, PS, PRG et UDI-Modem et de la vice-présidente du groupe UMP. Au programme figurait notamment la prise de parole, à côté de Benjamin Netanyahou, d’Anne Hidalgo au « Global Forum For Combatting Antisemitism » qui prête pour le moins à controverse.
3- Communistes, nous ne comprenons toujours pas et continuons de déplorer la présence-caution de l’adjointe PCF-FdG, membre du Conseil national du PCF, Catherine Vieu-Charier dans cette délégation. Auparavant, de façon indéfendable, elle accompagnait Anne Hidalgo (alors première adjointe) sur le podium du meeting du CRIF du 19 mars 2014, destiné à instrumentaliser le souvenir des victimes des attentats de Mohamed Merah en soutien à Israël. Catherine Vieu-Charier cédait cette année-là aussi à l’invitation au dîner du CRIF. Quelles que soient ses motivations et/ou réticences personnelles, il serait très dommageable au Parti qu’elle représente le PCF ou la Fédération de Paris du PCF dans ce type de manifestation.
70 ans après Hiroshima, F. Hollande vante plus que jamais la « dissuasion nucléaire » et étend dangereusement son concept
EDT pour vivelepcf, 7 août 2015
Au moins François Hollande n’aura pas eu l’hypocrisie d’assister au Japon, aux côtés de Barak Obama, aux cérémonies du 70ème anniversaire des bombardements de Hiroshima et Nagasaki. Il a préféré se rendre en Egypte à l’inauguration du doublement du canal de Suez auprès du nouveau dictateur local, le maréchal Sissi. Il faut dire qu’à peine en place après un coup d’Etat, Sissi s’est montré un bon acheteur d’avions Rafale (même si c’est grâce à des prêts français…). L’Egypte se trouve au cœur d’une zone encore plus instable après les interventions impérialistes en Libye et en Syrie, encore plus demandeuse d’armes…
« Indépendance, liberté, capacité à faire prévaloir nos valeurs, voilà pourquoi nous devons chaque jour, assurer la permanence de la dissuasion nucléaire et être capables, à chaque instant, d’en améliorer encore l’organisation, le fonctionnement et les armes ». Voilà la phrase par laquelle Hollande a conclu le 19 février dernier, sur la base aéronavale d’Istres, son long discours définissant l’orientation de sa politique nucléaire militaire (texte intégral en lien sur le site de l’Elysée). Un hymne à l’arme nucléaire, comme tout son texte ! On comprend qu’il ne se soit envolé pour Hiroshima !
Partant d’une telle profession de foi, il est logique qu’il renvoie l’objectif du désarmement nucléaire aux calendes grecques et le réduise à un vœu pieux : « Je partage donc l’objectif, à terme, de l’élimination totale des armes nucléaires, mais j’ajoute : quand le contexte stratégique le permettra ». Ou encore : « La France doit être lucide. Elle sait qu’il ne suffit pas de proclamer le désarmement nucléaire immédiat et total, il faut que la réalité des actes de chacun soit cohérente avec les discours ». Tout est dit et répété plusieurs fois. Le quinquennat Hollande sera le premier où la France de diminuera pas, même simplement quantitativement, son arsenal nucléaire, ni son budget dédié à l’arme atomique, « sanctuarisé », à hauteur officiellement de 3,5 milliards d’euros par an.
La doctrine énoncée par Hollande donne tout leur (mauvais) sens aux efforts de la diplomatie française pour faire appliquer le Traité de non-prolifération (TNP). Il ne s’agit agir dans le sens général d’un abandon de l’arme atomique mais d’intervenir pour que de nouvelles puissances ne concurrencent pas les puissances impérialistes occidentales et leurs alliés. La politique française d’hostilité aux velléités supposées du régime iranien de se doter de la Bombe est directement subordonnée au souci de garantir la suprématie de l’impérialisme israélien dans ce domaine.
En termes d’idéologie, si l’on voulait vraiment encourager la non-prolifération, soulever les opinions publiques, légitimer le TNP, il faudrait s’y prendre à l’inverse d’Hollande qui affirme encore : « La Force de dissuasion, c’est ce qui nous permet d’avoir la capacité de vivre libres et de pouvoir, partout dans le monde, porter notre message, sans rien craindre, sans rien redouter, parce que nous sommes sûrs de la capacité que nous avons à nous défendre ». Avec un tel discours, il y a vraiment de quoi dissuader une nation qui voudrait se doter de l’arme nucléaire d’y renoncer ! Beaucoup peuvent légitimement ne pas se sentir moralement inférieures à l’impérialisme français, avec ses interventions françaises en Libye ou en Afrique, et voudraient desserrer la domination des grandes puissances… La tentation nucléaire est encore accrue quand Hollande proclame, de façon très contestable, que « la dissuasion stimule nos efforts de recherche et de développement et contribue à l’excellence et à la compétitivité de notre industrie ». Tout est décidément bon dans la « dissuasion » nucléaire !
La même logique présidentielle – est-ce du cynisme ou du pragmatisme ? – se retrouve chez Hollande à propos de l’application du Traité d’interdiction des essais nucléaires. Son entrée en vigueur est sa « première priorité », puisque « la France a fait la démonstration que la renonciation complète, irréversible aux essais nucléaires était compatible avec le maintien d’une dissuasion crédible ». Entre 1995 et 1997, sous Chirac – on s’en souvient -, l’industrie nucléaire militaire française a eu encore besoin de quelques essais grandeur nature à Mururoa pour adapter ses simulateurs. Maintenant que c’est fait pour l’armée française, comme pour les Etats-Unis, empêchons les autres de passer cette étape…
Par rapport justement à Chirac ou même à Sarkozy, le discours de Hollande, inauguré dès son élection par sa première visite officielle en juillet 2012 à un sous-marin nucléaire à Brest, exprime une inflexion. Jusque-là, la dissuasion était un mal et une dépense nécessaires pour se défendre. Aujourd’hui pour Hollande, elle est associé la liberté, à la « garantie que les engagements internationaux de la France seront toujours honorés, même si l’emploi de l’arme nucléaire n’est concevable que dans des circonstances extrêmes de légitime défense. »
La ligne qui prévalait sous Chirac et Sarkozy était évidemment hypocrite. Mais la libération de la parole présidentielle, avec Hollande, représente une nouvelle étape extrêmement inquiétante. La menace se précise, au-delà du rappel des grands principes, de la fable, de la dissuasion, de la mise au point d’armes atomiques françaises opérationnelles dans des conflits « limités » (c’est l’objectif avoué des essais en laboratoire de produire des bombes adaptées à cet échelle d’objectif).
Décryptons à nouveau le discours du Président : « C’est la responsabilité suprême du Président de la République d’apprécier en permanence la nature de nos intérêts vitaux et les atteintes qui pourraient y être portées.
L’intégrité de notre territoire, la sauvegarde de notre population constituent le cœur de nos intérêts vitaux. Quels que soient les moyens employés par l’adversaire étatique nous devons préserver la capacité de notre nation à vivre. Tel est le sens de la dissuasion nucléaire.
Néanmoins, je ne peux exclure qu’un adversaire se méprenne sur la délimitation de nos intérêts vitaux. C’est pourquoi je veux rappeler ici, que la France peut, en dernier ressort, marquer sa volonté à défendre nos intérêts vitaux par un avertissement de nature nucléaire ayant pour objectif le rétablissement de la dissuasion. »
Les deux dernières phrases, soulignés par nous, sont les plus explicites et effrayantes : « par un avertissement de nature nucléaire » a-t-il dit.
Quant à l’appréciation présidentielle unilatérale, suivant l’idéologie dominante, « de nos intérêts vitaux », elle coïncide – ce n’est pas une surprise – avec ceux de l’Union européenne du capital et de l’OTAN. Hollande ne pouvait pas être plus clair: « La définition de nos intérêts vitaux ne saurait être limitée à la seule échelle nationale, parce que la France ne conçoit pas sa stratégie de défense de manière isolée, même dans le domaine nucléaire. Nous avons affirmé à de nombreuses reprises, avec le Royaume Uni, avec lequel nous avons une coopération sans équivalent, cette conception. Nous participons au projet européen, nous avons construit avec nos partenaires une communauté de destin, l’existence d’une dissuasion nucléaire française apporte une contribution forte et essentielle à l’Europe. La France a en plus, avec ses partenaires européens, une solidarité de fait et de cœur. Qui pourrait donc croire qu’une agression, qui mettrait en cause la survie de l’Europe, n’aurait aucune conséquence ?
C’est pourquoi notre dissuasion va de pair avec le renforcement constant de l’Europe de la Défense. »
Puis ensuite : « Je veux également préciser notre relation avec l’Alliance Atlantique. L’Alliance Atlantique a une vocation nucléaire et les forces stratégiques indépendantes, comme la France et le Royaume-Uni en disposent, ont un rôle spécifique à jouer et contribuent à la dissuasion globale.
Ce constat, fait par tous, n’implique pas de changement de posture de notre pays. La France ne participe pas aux mécanismes de planification nucléaire de l’OTAN et la France ne participera pas à ces mécanismes. Ce principe demeurera. En revanche, la France souhaite contribuer à la définition de la politique nucléaire de l’Alliance. A cet égard, tous les pays membres de l’OTAN doivent faire preuve de constance et de détermination dans cet engagement. »
Sur ce dernier point, il n’y a rien de nouveau dans l’aveu, déjà fait depuis longtemps, que la soi-disant « indépendance nationale » de la France, avec la dissuasion nucléaire, n’est rien d’autre que le prélèvement sur la richesse produite par les travailleurs français pour la défense conjuguée des intérêts impérialistes américains et européens.
Aujourd’hui des armes nucléaires de dissuasion dirigées contre qui ?
Hollande doit admettre que, pour l’instant, « la France n’a pas d’ennemi déclaré ».
Mais… il dénonce quand même la Syrie de Bachar El-Assad qui « a brisé un tabou fondamental de notre système de sécurité collective » en utilisant prétendument des armes chimiques et contre lequel « il a fallu recourir à la menace ». Grâce à Bachar et au tabou qu’il aurait levé, il serait ainsi plus aisé de faire accepter l’utilisation d’armes de destruction massive ? Horreur !
Hollande évoque aussi Daesh et « l’attaque informatique contre Sony », qu’il semble difficilement envisageable de combattre avec des bombes nucléaires… Mais pour Hollande, « des surprises, voire des ruptures sont possibles ». Surtout qu’auparavant, il a mentionné la crise ukrainienne… On devine quelle « agression d’origine étatique » pourrait être imaginée, comme au temps de la guerre froide mais avec un rapport de force bien différent.
Communistes, progressistes, nous avons toutes les raisons d’être inquiets et de ne pas sous-estimer l’importance de la lutte, EN FRANCE, pour le désarmement nucléaire.
Bien sûr, nous savons que les propos de Hollande suivent aussi les intérêts et la propagande du lobby militaro-industriel du nucléaire. Mais cela n’en diminue pas pour autant le danger des bombes atomiques. Pour nous, commémorer les crimes impérialistes d’Hiroshima et Nagasaki ne relève pas du rituel de convenance !
Bien sûr, nous savons que le lobby militaro-industriel conventionnel peut également contester, de façon tout aussi intéressée, les dépenses dirigées vers le nucléaire et défendre hypocritement un désarmement nucléaire (comme des socialistes comme Rocard et Quilès peuvent en être les porte-parole). Certains avocats de l’impérialisme français estiment aussi bien plus efficaces pour les intérêts qu’ils défendent de promouvoir une autre militarisation. Mais pour nous, combattre l’une n’empêche pas de combattre l’autre manifestation militariste de l’impérialisme.
Communistes, la situation menaçante appelle que nous reprenions le flambeau pacifiste de nos camarades qui, comme Frédéric Joliot-Curie, en connaissance de cause, initièrent et firent signer à des millions de travailleurs l’Appel de Stockholm pour l’abolition de l’arme nucléaire.
Peu importe pour nous (c’est très disproportionné le de mentionner) qu’un politicien comme Mélenchon, lié à Dassault, affiche un chauvinisme révulsant et vante une conception trompeuse de l’indépendance nationale par la dissuasion nucléaire.
Communistes, finissons aussi de solder les erreurs et même reniements décidés au nom du Programme commun dans les années 70, dont le rapport Kanapa de 1977, qui convertit le PCF à l’acceptation de l’arme nucléaire française, présentée illusoirement comme potentiellement nationale. Si le PCF en est petit à petit revenu, il importe d’être beaucoup plus clair. Interrogé en 2012 sur la proposition de Rocard de supprimer l’arme nucléaire française, Pierre Laurent n’est pas allé plus loin que d’estimer « que sa proposition méritait vraiment réflexion et que la France pourrait prendre l’initiative pour relancer le désarmement nucléaire ». Avec Hollande ?
Communistes, sur cette question vitale, nous pouvons avoir des propositions de lutte graduées et claires et mobilisatrices :
- Pour une définition des intérêts vitaux du pays englobant exclusivement la défense de son intégrité territoriale et la sauvegarde de sa population.
- Pour une sortie de la France du commandement intégré de l’OTAN, de l’OTAN et de toute organisation de l’Europe de la défense.
- Pour le retour en France de tous les soldats français engagés sur des théâtres extéieurs.
- Pour l’arrêt des essais nucléaires en laboratoire et leur classement dans les recherches prohibées par le Traité d’interdiction des essais nucléaires.
- Pour la mise en accusation du budget totalement stérile consacré à l’arme nucléaire (3,5 milliards par an officiellement), en rapport avec les nécessaires dépenses publiques et sociales.
- Pour une conversion vers le civil et d’autres technologies du secteur militaro-nucléaire français.
- Pour un désarmement nucléaire total et unilatéral de la France.
- Pour dans le monde, « l’interdiction absolue de l’arme atomique, arme d’épouvante et d’extermination massive des populations » comme y exhortait l’Appel de Stockholm.
Tel-Aviv-Plage invité officiellement à Paris-Plage : consternation ! (complété)
Complété le 11 août (suivre le lien)
Vivelepcf, 6 août 2015. Devant l’incrédulité de nombreux lecteurs hier et l’absence de sources primaires autres que celles d’associations et groupements liés à l’ambassade d’Israël, nous avons suspendu la publication de l’article jusqu’à confirmation définitive. Celle-ci est arrivée de la Ville de Paris, après de nombreux coups de téléphone. « Tel-Avis à Paris plage » figure désormais dans le programme officiel de Paris Plage, remanié ce 7 août: suivre ce lien http://quefaire.paris.fr/articles/107 (image ci-dessous). Malheureusement! Nous appelons encore davantage, sur la base de notre réaction, de notre analyse et de nos propositions émises hier, à interpeller les élus parisiens. Si une décision si lourde de conséquences a été prise à leur insu, c’est un problème supplémentaire. Sinon, pourquoi n’ont-ils pas réagi? Leurs coordonnées figurent en bas de l’article. Sur un sujet aussi sensible, d’ici le 13 août, la vigilance est de mise pour éviter de tomber dans toute provocation et laisser notre protestation être amalgamée à des positions qui ne sont pas les nôtres, voire qui y sont totalement contraires. La rédaction de Vivelepcf [Attention, il ne s'agit pas d'une position officielle du PCF Paris, mais d'une position des animateurs du site vivelepcf.fr, partant de la réaction de la section du PCF Paris 15].
- agrandissement de la page du site officiel « Que faire à Paris? » portant sur Paris plage. Capture d’image le 7 août à 13h00.
Tel-Aviv-Plage invité officiellement à Paris-Plage : consternation !
Des camarades communistes parisiens nous ont fait part de leur consternation à la nouvelle de l’installation le 13 août d’un espace « Tel-Aviv-plage » à Paris-plage, sur les bords de Seine, entre le pont d’Arcole et le pont Notre-Dame.
On apprend sur des sites israéliens que la municipalité de Paris a finalisé cette opération avec la municipalité de Tel Aviv lors de la visite d’Anne Hidalgo en Israël en mai dernier.
Nous n’avons rien a priori, bien au contraire, contre des échanges culturels avec des créateurs israéliens, avec le peuple israélien. Mais là, il ne s’agit absolument pas de cela mais d’une opération officielle destinée à faire la promotion de « l’ambiance festive tel-avivienne », comme l’expliquent le site « Israël Cool » ou le site « TiptopTel-Aviv », reprenant la présentation des concepteurs. Il y aura des « distributions de goodies » (sic), des dégustations dans des « Foodtrucks » (resic) avant une soirée endiablée avec un « DJ connaisseur des nuits locales » (reresic).
Cette initiative de la Mairie de Paris est moralement indécente. Il est politiquement scandaleux de donner aux Parisiens une telle image de la vie israélienne.
L’image de l’insouciance et de la jouissance « bling-bling » de quelques-uns sur les plages privées branchées de Tel-Aviv est gravement trompeuse. Elle n’est que le pendant d’une politique gouvernementale et d’une économie basées sur l’inégalité, la pauvreté de masse, le racisme d’Etat et un colonialisme criminel. Il faut le dire !
Il y a un peine un an, l’Etat et l’armée israéliens plongeaient la bande de Gaza dans la guerre, sous un déluge de feu, causant 2300 morts et plus de 10.000 blessés pour essayer de perpétuer leur ordre colonial sur la Palestine et leur domination dans la région. Comment accepter, Parisiens ou Israéliens humanistes, qu’on essaie de nous le faire oublier sous les paillettes des discothèques de Tel-Aviv ?
Il y a un an à peine, à quelques dizaines de kilomètres des plages de Tel-Aviv où se trémousse une certaine jeunesse, des gosses palestiniens étaient littéralement abattus par de jeunes soldats israéliens. Nous avons aussi une pensée pour ces derniers que la défonce dans les clubs de Tel-Aviv ne guérira pas du profond traumatisme causé par les crimes que le système israélien leur fait commettre.
A deux encablures du rivage de Tel-Aviv, des flambeurs israéliens s’amusent à se faire peur sur des casinos flottants (par hypocrisie religieuse, les tripots ne peuvent se trouver sur la terre ferme « sainte »). A quelques encablures des côtes de la bande de Gaza, les petits bateaux de pêcheurs palestiniens sont refoulés ou coulés parce qu’Israël leur interdit de pêcher dans leurs propres eaux territoriales.
La scandaleuse initiative « Tel-Aviv à Paris-plage » accroît un malaise, déjà profond, à l’égard de la municipalité de Paris. L’an dernier, Anne Hidalgo n’a rien trouvé de plus opportun que de condamner certains manifestants contre la guerre à Gaza, mais jamais les crimes d’Israël. En 2011, Delanoë avait fait déployer sur 5 mètres devant l’Hôtel de ville le portrait du soldat franco-israélien Gilad Shalit parti s’engager dans l’armée israélienne et fait prisonnier. En revanche, pas un mot de sympathie pour le jeune franco-palestinien Salah Hamouri injustement enfermé par les services israéliens. Etc.
Il est encore temps de faire annuler la présence des animateurs tel-aviviens à Paris-plage.
En outre, la municipalité a parfaitement la possibilité de mettre en place à proximité un kiosque d’information sur le sort des enfants, miséreux, privés de toit, de soins, évidemment de vacances, à Gaza, un espace qui organiserait une solidarité avec les petits orphelins et blessés des suites de l’agression israélienne de 2014.
C’est ce que nous demandons et demandons aux élus parisiens épris de justice et de paix de défendre.
Adresses mails de:
anne.hidalgo@paris.fr, Maire de Paris
bruno.julliard@paris.fr, 1er adjoint à la maire de Paris, chargé de la Culture
remi.feraud@paris.fr, Président du groupe PS au Conseil de Paris
nathalie.kosciusko-morizet@paris.fr, Présidente du groupe « Les Républicains »
david.belliard@paris.fr, Président du groupe EELV
eric.aziere@paris.fr, Président des élus UDI-Modem
nicolas.bonnet-oulaldj@paris.fr, Président du groupe communiste – Front de gauche
jean-bernard.bros@paris.fr, Président du groupe radical de gauche, centre et indépendants
La majorité des parlementaires PCF votent finalement contre l’accord UE/Tsipras : soulagement et interrogations
EDT pour Vivelepcf, 16 juillet 2015
Mercredi 15 juillet, finalement, la majorité des députés et sénateurs communistes ont voté NON à la validation du nouvel accord UE/Grèce, quatre sénateurs s’abstenant. La direction du PCF a corrigé sa position exprimée en début de semaine. André Chassaigne, président du groupe GDR, avait alors annoncé publiquement son intention de voter OUI. Dans son interview à l’Huma du 15, Pierre Laurent a également largement rectifié son communiqué du 13 dans lequel il saluait la signature de l’accord et se « réjouissait que la France ait joué un rôle positif aux côtés d’Alexis Tsipras ».
Comme de nombreux camarades, qui avaient exprimé leur réprobation depuis lundi, nous sommes soulagés de ce changement de position.
Un vote OUI aurait placé notre parti, un parti communiste, avec tout ce que ce nom signifie historiquement dans notre pays et à l’étranger, en porte-à-faux avec ceux qui refusent, résistent et luttent en Grèce contre les mesures antisociales d’une violence inouïe voulues par les capitalistes européens. Un OUI aurait, en France, handicapé nos propres luttes contre l’austérité, prétextée également par Hollande et Valls au nom des déficits et de la dette publics. Un OUI aurait donné une caution à la volonté de domination et au chantage exercé contre les peuples par l’UE du capital.
Toutefois, ce changement de position laisse en suspens dans le Parti plusieurs questions importantes.
Depuis le départ, la direction du PCF, relayée par l’Huma, apporte un soutien inconditionnel, aveugle, aux positions et à la stratégie d’Alexis Tsipras en Grèce. Les discours d’André Chassaigne et de Pierre Laurent à l’Assemblée et au Sénat le 15 saluent toujours « le courage et la responsabilité exemplaires » du premier ministre grec. Pourtant, Tsipras a fait voter en Grèce le projet que nous avons refusé en France. Objectivement, Tsipras se trouve à faire passer un mémorandum encore plus gravement antisocial que les précédents sur lesquels il avait promis de revenir, pire aussi que le projet de l’UE contre lequel il a appelé à voter le peuple au référendum du 5 juillet. Nos camarades du Parti communiste grec, le KKE, dénoncent depuis l’accompagnement de la politique des capitalistes grecs et européens par Tsipras. Hier, 39 députés de Syriza et la direction de ce parti ont, à leur tour, désavoué le gouvernement de coalition de Tsipras et Kammenos (leader du parti de droite nationaliste xénophobe et néolibéral ANEL), Tsipras étant maintenant soutenu par ND et le PASOK, partis précédemment aux affaires.
Nous réitérons la demande de l’ouverture d’un large débat dans le Parti avec une tribune ouverte dans l’Huma, incluant, entre autres, une interview des représentants de notre parti frère, le KKE, dont les positions et les actions sont anormalement occultées dans notre journal.
Les déclarations de Pierre Laurent et André Chassaigne de lundi ont révélé également un décalage avec l’état d’esprit des communistes et de nos sympathisants. Il est apparu à beaucoup ahurissant qu’ils saluent « un rôle positif » de François Hollande. A ce sujet, certains, dont nous-mêmes, mettent en garde contre toute tentation de diabolisation des dirigeants allemands (coalition CDU-SPD que nous dénonçons évidemment), dont Mélenchon offre une caricature aux accents xénophobes. L’impérialisme allemand, dominant, et l’impérialisme français sont parfois rivaux mais toujours alliés dans l’UE du capital contre les droits des travailleurs.
Les témoignages permanents des dirigeants du Parti, à l’unisson avec le PGE et Tsipras, d’attachement à « l’Europe » et même à l’euro, la volonté de ménager un espoir (une illusion) de « réorientation » démocratique et sociale de l’UE se heurtent aux faits. L’UE et son premier instrument, l’euro, sont dirigés contre les peuples, cherchent à les opposer les uns aux autres, font le lit des partis nationalistes et d’extrême-droite. Notre parti, le PCF, a-t-il eu tort de 1951 à 1998 de considérer qu’une coopération mutuellement avantageuse entre les peuples d’Europe n’est possible qu’avec une rupture avec ces institutions capitalistes ?
Le cas grec rend encore plus indispensable de reposer le débat dans le PCF.
Dans l’immédiat, le vote des parlementaires communistes français nous permet de réaffirmer à ceux qui luttent en Grèce, à nos camarades grecs, aux syndicats de lutte grecs (dont le principal, le PAME, proche du KKE), notre solidarité dans une période d’instabilité dangereuse pour tout un pays.



