Cheminots – SNCF

SNCF : attaque frontale contre les cheminots pour faire passer la concurrence et la privatisation. Retournons le calcul : Stoppons la machine à broyer les services publics et les droits sociaux !

SIGNEZ LA PETITION CONTRE LA MARCHANDISATION DU RAIL https://sncf-stop-concurrence.fr/

Pour imposer en France la mise en concurrence des trains de voyageurs, suivant les directives et le calendrier de l’UE, Macron et Philippe ont choisi d’attaquer frontalement, outrancièrement, les cheminots et leur « statut ».

L’objectif est clair : réduire le conflit à une question catégorielle et inciter les organisations syndicales à négocier en retrait les conditions de la marchandisation.

La force de la grève des cheminots et le soutien des usagers et de la population permettent d’imaginer renverser le calcul du pouvoir.

Faire passer les cheminots pour des « privilégiés » ne tient pas. L’attaque contre leur statut est directement mise en lien avec la volonté de précariser tous les salariés, après les ordonnances et l’automne et les menaces sur l’assurance chômage. Il est clair aussi que le gouvernement cherche à isoler les cheminots avant de passer à un nouveau démantèlement des régimes de retraite.

Le pouvoir, les médias, les politiciens de droite et « gauche » qui accompagnent lUE du capital et préparent la privatisation depuis des quinquennats, n’arriveront pas à éluder la question des conséquences de la livraison du rail à la concurrence privée, au centre du projet de loi/ordonnance.

La sombre expérience en France est faite depuis 25 ans dans les secteurs publics déjà mis en concurrence et plus ou moins privatisés.

Les prix de l’énergie ont explosé (+70% pour le gaz depuis 2004). La sécurité d’approvisionnement n’est plus assurée. GDF a tout simplement disparu.

Il y a dette et dette. Le chantage sur la dette de la SNCF doit attirer l’attention sur la dette de France Telecom des années de privatisation, que les usagers et clients continuent à payer : 45 milliards d’euros pour le rachat boursier de la marque anglaise « Orange », qui a perdu en 2 ans les 9/10èmes de sa valeur. On est loin de l’investissement dans l’entretien et la modernisation du service public.

Dans le ferroviaire déjà, la mise en concurrence du fret s’est traduite par une réduction de 40% du trafic au profit des transports polluants. Etc.

Sur le plan social, la « réforme ferroviaire » de la « gauche » (2014/2016) a préparé le terrain à un recul sans précédent des conditions de travail des cheminots, sous la concurrence, avec une convention collective au rabais, un accord d’entreprise SNCF qui organise la régression social service par service.

Depuis 15 ans, malgré le statut, l’anticipation de la concurrence/privatisation a déjà coûté 30000 postes, et autant de services, de guichets, de gares, de fonctions de contrôle et de sécurité. Avec le projet Macron/Philippe, le dernier verrou sauterait.

La livraison du marché à la concurrence privée ne peut que peser sur le service public, notamment les petites lignes, faussement épargnées (les régions feront le sale travail). L’équation est simple : Le profit privé ne peut que se faire au détriment du service aux usagers, et/ou des conditions de travail, et/ou des contribuables.

La bataille pour l’avenir de la SNCF n’est vraiment pas que l’affaire des cheminots !

La sympathie pour leur grève ne suffit pas. Nous ne sommes pas pour la « grève par procuration ».

Nous vous proposons d’agir, autour de vous, dans vos entreprises, en partant de vos revendications face à la politique au service du patronat.

Le 19 avril, une journée d’action nationale, avec grève et manifestations, est lancée par la CGT. Le 1er mai peut et doit être une grande journée de lutte des travailleurs unis contre les exploiteurs, avec les cheminots.

Communistes, nous mettons à votre disposition une pétition « pétition pour l’avenir du service public nationalisé SNCF », contre la transformation de la SNCF en sociétés anonymes, et contre la mise en concurrence sous l’égide de l’UE.

https://sncf-stop-concurrence.fr/ 

 

Monopole, établissement public, statut contre concurrence, sociétés anonymes et casse sociale : PETITION POUR L’AVENIR DU SERVICE PUBLIC NATIONALISE SNCF :

A la disposition des organisations et militants du PCF, et de tous les autres, « vivelepcf – cahiers communistes », 2 avril 2018

PETITION POUR L’AVENIR DU SERVICE PUBLIC NATIONALISE SNCF :

Je dis NON à l’application en France des règlements et directives de l’UE de marchandisation du rail, NON à la suppression du monopole historique de la SNCF sur les trains de voyageurs (art. 2141-1 du code des transports) et à la livraison de cette activité à la concurrence et au privé.

Je dis NON à l’éclatement de la SNCF et à sa transformation en sociétés anonymes par actions, rendant possible sa privatisation.

En conséquence, j’exige qu’E. Macron et E. Philippe retirent leur projet de loi et d’ordonnances visant la SNCF.

Je demande le retour au monopole public SNCF sur les trains de marchandises, activité sinistrée depuis la mise en concurrence. Je demande l’intégration de toutes les activités ferroviaires dans un établissement public SNCF unique, avec le renforcement du statut des personnels correspondant aux conditions de ce service public.

Ce sont des conditions nécessaires pour une politique de transports répondant aux besoins – grandes et petites lignes, horaires, arrêts, gares – de l’économie, des populations, des territoires, dans l’égalité, la sûreté, la maîtrise de la pollution, la transparence des investissements, des coûts et tarifs, avec un contrôle démocratique par les usagers et salariés : les principes du service public nationalisé conquis en 1936 et en 1945.  

NOM, Prénom:

Qualité, entreprise:

Adresse postale, code, ville:

Adresse électronique:

Pour signer par internet: renvoyez à cahierscommunistes@orange.fr

En Grande-Bretagne aussi: non aux trains sans contrôleur!

 

Grèves à la Southern Railway et à l’Eurostar début août : Les cheminots britanniques du RMT mobilisés au cœur de l’été !

Le syndicat britannique RMT (Railway, Maritime, Transport Union), syndicat national des salariés des transports de Grande-Bretagne, regroupant 80 000 adhérents, est affilié au TUC britannique (Trade Union Congress – 7 millions d’adhérents).

 

Sous la direction du mythique leader Bob Crow, qui fut son secrétaire général de 2002 jusqu’à sa mort tragique en 2014, le RMT est devenu le porte-drapeau du syndicalisme de lutte de classe en Grande-Bretagne, rompant tout lien structurel avec la Labour Party de Blair, combattant contre la guerre en Irak, menant compagne pour la sortie « par la gauche » de l’Union Européenne sur des bases de classe et pour la re-nationalisation du rail et le retour au monopole public du transport en Grande Bretagne.

Sans se désaffilier de la branche transport de la CES (ETF), le RMT va marquer sa rupture avec la CES et opérer un virage à gauche en adhérant officiellement à la Fédération Syndicale Mondiale en 2013 et intégrer son conseil présidentiel.

Le RMT a animé de nombreuses luttes et grèves dures ces 15 dernières années, dans les différentes compagnies ferroviaires privées, comme dans les plateformes offshores et dans son bastion du métro de Londres.

Sous l’actuelle direction de Sean Hoyle, son président et de Mike Cash, son secrétaire général, le RMT anime une compagne nationale « keep the guard on the train » (gardons le contrôleur dans le train) qui prend de plus en plus d’ampleur, contre la volonté des compagnies ferroviaires privées de supprimer l’accompagnement systématique des trains par un agent embarqué, en mettant en place les opérations de contrôle AVANT l’embarquement et en confiant au conducteur du train la fonction de fermeture des portes, afin de réduire les effectifs.

C’est ce qu’en France on appelle l’Equipement Agent Seul (EAS), qui s’est imposé depuis une quinzaine d’années en Ile-de-France et que la SNCF et les conseils exécutifs régionaux (de droite comme de gauche) veulent étendre à tout le pays en ce moment même !

La campagne « Keep the guard on the train » du RMT britannique a pour objet d’unir les cheminots des différentes compagnies en lutte pour leurs emplois aux usagers excédés par la dégradation du service public des transports ferrés britanniques depuis plus de 20 années de privatisation, sous prétexte d’une « ouverture à la concurrence » prônées par les gouvernements au service du Capital sous prétexte du respect des directives libérales du l’Union Européenne.

Galvanisés par leurs victoires sur ce dossier en Ecosse et dans le Sud-est de l’Angleterre, où la direction des compagnies privées a dû reculer sur le projet d’EAS face aux grévistes, le RMT a lancé début août l’assaut contre la Southern Railway Company, qui exploite le trafic ferroviaire du sud de l’Angleterre.

Southern Company dont un des actionnaires majoritaire est Keolis, filiale privée du « groupe » SNCF, spécialisée dans l’exploitation des anciennes compagnies nationales de ferroviaires et ex-régies publiques de transport urbain. Keolis est une des compagnies « laboratoire de la privatisation » du groupe SNCF et sans aucun doute un des futurs « concurrent » ferroviaire des cheminots français, avec Transdev, filiale privée de la caisse des dépôts et consignations !

L’exemple britannique montre d’ailleurs bien que la pseudo « ouverture à la concurrence » dans le transport, n’est rien d’autre que la casse de nos monopoles publics historiques, issus des conquêtes de la classe ouvrière et voués à satisfaire les intérêts populaires, afin de les remplacer par des monopoles privés, voués à engraisser des actionnaires au détriment de la qualité du service rendu et au prix de la casse des emplois et des conditions de travail des cheminots, marins et traminots !

Après une première manifestation, le 15 juin dernier, devant le siège londonien de la Southern Company pour mettre les négociations sous pression, le RMT a consulté ses adhérents fin juillet pour lancer une grève de 5 jours à compter du 08 août.

Il faut savoir que l’action syndicale est rendue très difficile en Grande Bretagne depuis les lois « anti-grève » de Thatcher en 1984, dispositif durci par ses successeurs, y compris Tony Blair.

En effet, pour qu’une grève soit considérée comme « légale », il faut que le syndicat consulte ses adhérents à bulletins secrets et que le OUI l’emporte à plus de 50% des voix, chaque votant devant être rentré dans un listing avec son nom, l’intitulé exacte de sa profession, son numéro de Sécurité sociale, etc…. une seule erreur dans ce listing épluché par l’administration et la grève est déclarée illégale, exposant le syndicat à de lourdes amendes, équivalente au montant perdu par la compagnie « victime » de la grève !

L’ex-premier ministre Cameron a d’ailleurs aggravé ce dispositif en obligeant une participation de plus de 50% des adhérents à ce type de vote, pour que la grève puisse être déclarée légale.

Les piquets de grève sont limités à 6 personnes et toute manifestation est très encadrée policièrement….

Le vote à la Southern Railway Company fut sans appel : plus de 90% de votes en faveur des 5 jours de grève à compter du 08 août !

La grève fut donc un succès, avec près de 40% des circulations supprimées et des piquets de grèves dans plusieurs gares de Londres et du sud du pays.

Dès le 3ème jour, sous la pression des grévistes et de l’opinion publique, la direction de la compagnie accepte de reprendre les négociations, ce qui suspendu le mouvement, mais la direction du RMT a prévenu : en cas d’échec des négociations, le mouvement reprendra à compter du 7 septembre !

Dans le même temps, le RMT a appelé à la grève, pendant les 2 week-ends de chassé/croisé touristique d’août, les agents britanniques du service commercial train de l’Eurostar, pour exiger l’application d’un accord (pourtant signé par un patronat qui décidément ne désarme jamais) permettant de meilleurs roulements de service aux agents.

Face au succès du mouvement, du rassemblement devant la gare de Londres Saint-Pancras et surtout face aux suppressions de trains, la direction d’Eurostar a dû céder aux revendications des cheminots en lutte.

Il apparaît évident que les syndicalistes de classe du transport dans les pays de l’Union Européenne doivent travailler à des convergences fortes contre la privatisation du rail, dont l’EAS est une conséquence, pour la défense de nos monopoles publics et pour la re-nationalisation des compagnies privatisées et donc pour la rupture avec l’Union Européenne et la non-application de ses directives libérales, qui sont un point d’appuis important pour la casse du statut des cheminots et leurs conditions de travail.

S’il est important de mobiliser les usagers sur ces questions, c’est par la montée du niveau des luttes que nous pourrons assurer la défense de nos intérêts, et la convergence internationale dans ces luttes par la solidarité internationaliste dans la défense de nos intérêts de classe communs, peut être un point d’appui gagnant dans ce combat !

 

Matthieu B-R

SNCF : grossière entourloupette du ministre Vidalies pour essayer d’empêcher la jonction avec l’opposition à la loi travail

La jonction est en train de se faire, naturellement, entre le mouvement contre la loi El-Khomri et la lutte des cheminots pour le maintien et l’extension des conditions de travail SNCF à tous les travailleurs du rail.

Le gouvernement est fébrile. L’opinion publique est massivement opposée à sa loi « travail », de plus en plus. Les luttes, encore sectorielles (raffineries, nettoiement, ports, RATP, etc.) montent en puissance avant l’Euro de foot et la journée d’action nationale du 14 juin. L’opinion l’a compris comme le pouvoir: le retrait de la Khomri signifiera la remise en cause de toute la politique antisociale des gouvernements successifs.

Pour le gouvernement, la priorité est désormais de tout faire pour désamorcer la lutte cheminote, pour la dissocier de la lutte générale. D’où son brusque changement de stratégie, le week-end dernier. Jusqu’alors, le gouvernement jouait le rôle du méchant et le PDG de la SNCF, Pépy, celui du gentil, prêt à intégrer une partie des RH 077 et 677 dans son « accord » d’entreprise. Mais Pépy, peu crédible, ne trompait guère et cela faisait du gouvernement un ennemi commun aux cheminots et aux opposants à la loi Khomri. Du coup, le ministre Vidalies est monté au créneau et promet l’intégration dans l’accord d’entreprise de la quasi-totalité des RH077 et 677, laissant Pépy fort marri dans son plan de passage progressif et apaisée aux règles de la concurrence et du profit capitaliste.

Mais les cheminots en lutte ne peuvent pas être dupes, malgré les numéros d’enfumage rituels des syndicats de collaboration. Le projet « d’accord » d’entreprise est transitoire, valable trois ans seulement. Le temps que les concurrents privés, y compris les filiales de la SNCF, s’organisent. Le temps que les régions et l’Etat mettent en scène leur politique d’austérité, loi Macron à l’appui. Après, c’est la concurrence avec des sociétés exploitant au niveau du décret-socle (dont le contenu actuellement proposé porte un recul social sans précédent depuis 100 ans pour la profession).

Les cheminots belges, où le processus de privatisation est plus avancé, connaissent le scénario et sont actuellement en lutte dure pour défendre leur temps de travail. Quand il a fallu rassurer réellement les routiers devant les risques de la loi Khori sur leurs heures supplémentaires, le gouvernement s’est engagé à renforcer le DECRET 83-40.

N’en déplaise aux syndicats de collaboration, le rapport de force existe pour gagner l’intégration des RH 077 et 677 DANS LE DECRET-SOCLE . Le décret d’abord, la convention collective après, l’accord d’entreprise en dernier : voilà la bonne hiérarchie des normes pour empêcher le dumping social, la concurrence dévastatrice pour le service public, et indissociablement pour les conditions sociales du travail cheminot.

GAGNONS L’EXTENSION A TOUS LES TRAVAILLEURS DU RAIL DU STATUT DU TRAVAIL SNCF !