Entreprises

Alstom : mobiliser les salariés, le pays pour bloquer la vente, pour conquérir une nationalisation démocratique

Vivelepcf, 28 avril 2014

L’annonce des tentatives de prise de contrôle d’Alstom par les multinationales à base américaine, General Electric, ou allemande, Siemens, soulève des inquiétudes, justifiées par l’expérience, de démantèlement de l’industrie de l’énergie et des transports en France.

L’annonce précipitée de l’opération capitalistique prend de court l’opinion et les salariés. En quelques jours, toute leur vie, celle de leur famille, leur emploi apparaissent menacés.

La montée de la riposte est urgente face à ce coup de force.

A nouveau, comme contrefeu et diversion, resurgit la formule aberrante du « patriotisme économique ». Comme si les capitalistes avaient une patrie ! Les actionnaires français, Bouygues premier d’entre eux, le PDG Kron, ont préparé le terrain à la liquidation de l’entreprise. Ce qu’ils recherchent, comme tout capitaliste, c’est la plus-value, le taux de profit maximum, à l’opposé de la réponse aux besoins du pays. Comme les dirigeants de l’entreprise, les pouvoirs publics simulent la surprise après avoir accompagné la casse d’Alstom depuis des années.

Il est nécessaire de libérer le débat de toutes ces confusions, notamment quand il s’agit d’aborder la revendication nécessaire de la nationalisation.

La droite ose se prévaloir de la « nationalisation » partielle d’Alstom, opérée en 2004 sous le ministère de Sarkozy. Voilà même maintenant Mélenchon qui se revendique de l’ex-président! Non ! La « nationalisation » sous l’égide du MEDEF et de l’UE, a permis de renflouer l’entreprise, saignée par le versement de dividendes écrasants à ses anciens propriétaires, pour garantir les bénéfices des banques prêteuses. Elle a engagé le démantèlement d’Alstom en livrant les Chantiers navals de l’Atlantique à un groupe norvégien et à un avenir incertain, en désengageant Alstom de certaines industries situées au cœur de son activité – les turbines industrielles cédées à Siemens, la distribution d’énergie à Areva. Jospin avait amorcé le mouvement en 1999 en laissant faire la vente des turbines à gaz d’Alstom à General Electric.

La « nationalisation » version Sarkozy a tourné le dos aux attentes des salariés et aux besoins du pays. Elle n’a rien à voir avec les nationalisations démocratiques pour lesquelles communistes, nous militons. Nous ne laisserons pas dévaloriser cette revendication essentielle, combattue par le gouvernement actuel pour PSA ou pour Arcelor.

Après quelques années, de retards en retards d’investissements, après un passage concerté de l’actionnariat d’Etat à celui de Bouygues, la mariée Alstom est prête au dépeçage ! Comme Péchiney, comme Alcatel etc. Anticipant le mouvement, la plupart des régions de « gauche » ont préféré ces dernières années, pour stimuler la concurrence, malgré les déboires techniques et les surcoûts, commander des rames de TER et de RER au groupe canadien Bombardier…

Oui, il faut se mobiliser pour une mesure d’urgence pour obliger le gouvernement à bloquer l’opération. Il en a tous les moyens. Il a tous les moyens pour empêcher le groupe Bouygues, qui vit et prospère à ses dépens – pensons au chantier du siècle du Pentagone à la française-, de vendre ses actions.

A nouveau, après Florange et dans le même objectif d’enfumage, Montebourg et d’autres évoquent une possibilité de « nationalisation temporaire » pour mieux laisser passer le mauvais coup précipité et compromettre la mobilisation nationale pour défendre Alstom.

Exigeons que le gouvernement bloque la vente d’Alstom immédiatement ! Les carnets de commandes sont remplis pour trois ans.

Faisons monter avec les salariés d’Alstom, ceux de l’énergie, ceux du transport, au-delà dans le pays, l’exigence d’une nationalisation pleine et entière d’Alstom suivant un projet industriel de réponse aux besoins du pays dans ces activités cruciales, en partenariat notamment avec EDF, Areva, la SNCF, la RATP.

Soutien à la grève à France-Télévisions du 7 novembre suivie entre 40 et 90%

NON aux suppressions d’emploi! OUI au rétablissement des financements pérennes du service public!

Pcf Paris 15, 6 novembre 2013 – Lien vers la version tract en PDF

L’ensemble des syndicats de France Télévisions appellent à la grève ce jeudi 7 novembre 2013, puis à un rassemblement, devant le ministère de la Culture, au Palais Royal. Les communistes de Paris 15ème, où se trouve le siège de FTV apportent leur soutien total à cette lutte.

En l’espace d’un an, c’est un emploi stable sur 12 qui aura été supprimé. 361 suppressions de poste sont maintenant programmées, sous couvert d’un plan de départs arrangés, « volontaires ».

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Non à la liquidation de SGS-Aster ! Exigeons l’intervention des pouvoirs publics !

Pour la sécurité des médicaments, pour la préservation en France des compétences en matière d’essais cliniques

L’industrie pharmaceutique française est l’une des plus développées au monde. Chaque année, 600 millions d’euros sont consacrés à la recherche, privée ou publique, dans la recherche clinique.

La législation française est l’une des plus poussées du monde en matière de sécurisation du médicament. Des scandales comme ceux du Mediator ou des prothèses PIP sont l’exception. Avant toute mise sur le marché, un médicament doit faire l’objet d’essais cliniques sur l’homme. Dans ce domaine aussi, l’encadrement juridique en France est très avancé.

Mais pour les multinationales, les essais cliniques constituent un marché concurrentiel mondialisé, source de profits potentiels considérables.

En France, on teste les médicaments dans des cliniques spécialisées sur des volontaires sains, suivis dans la durée, indemnisés jusqu’à 3800 euros par an. En Inde à l’extrême opposé, on peut recruter des cobayes à 5 euros l’expérimentation.

C’est dans ce contexte qu’il faut situer la décision de la multinationale suisse SGS de liquider la clinique Aster, l’un des trois principaux spécialistes français des essais cliniques, situé dans le 15ème arrondissement de Paris. SGS a racheté Aster-Cepach, entreprise indépendante, prospère et réputée pour son sérieux.

Après s’être accaparé du beau carnet de clients d’Aster, la direction de SGS a consciencieusement sapé sa nouvelle filiale. Elle a désorganisé le calendrier d’exécution des études, vendu certaines activités « à la découpe », plombé les comptes avec des frais immobiliers, sans parler de la pollution du climat social. Au total, en 7 ans, elle a réussi à affaiblir Aster de la moitié de ses emplois.

Pourtant jamais, SGS-Aster et ses salariés ne sont « tombés dans le rouge » et n’ont perdu leur reconnaissance dans le milieu pharmaceutique.

Janvier 2013 : SGS argue de la baisse conjoncturelle du chiffre d’affaires en 2012 pour annoncer un plan de suppression de 88 des 99 emplois, les 11 autres restant en sursis. Pourtant, le carnet de commandes était plein pour 2013 !

Pour les salariés, c’est un « coup de massue ». D’une moyenne d’âge de 40 ans et de 10 ans d’activité dans une activité d’excellence très spécialisée, n’existant nulle part ailleurs dans la région, où retrouver un emploi ? Devant le sabotage, le gâchis, la colère s’est organisée avec les syndicats. Il n’est pas question d’accepter un « plan de sauvegarde de l’emploi », annoncé hors des procédures légales et n’assurant aucun reclassement ou formation. (Ah que SGS aurait aimé bénéficier de l’accord MEDEF-CFDT de flexibilisation de l’emploi (ANI) adopté par le gouvernement pour aller plus vite en sale besogne !).

Surtout, la bataille pour le maintien, la reprise de l’activité reste centrale, envers et contre le diktat de SGS. Un projet existe déjà de reprise de 60% de l’activité. SGS s’est appliqué à le saboter en annulant les études programmées, en détournant les contrats en court et les clients vers son autre filiale en Belgique (où les conditions sociales sont beaucoup plus lâches et où le travail s’effectue en … anglais). C’était bien ça le but !

Depuis 5 mois, les salariés des laboratoires de la rue Eugène Million et de la rue de la Croix-Nivert n’ont quasiment plus de travail. SGS laisse pourrir la situation. Si cela aussi, ce n’est pas du harcèlement !

La lutte des salariés de SGS-Aster est la nôtre, que nous travaillons à l’hôpital, à l’Institut Pasteur, ou  partout ailleurs, comme patient potentiel.

Face à SGS, les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités, associer les gestes aux annonces. Les salariés en lutte sont allés rencontrer la ministre de la santé et celui du « redressement productif ». De leurs collaborateurs, ils n’ont entendu que de molles paroles de compassion.

La mobilisation doit s’étendre pour porter la bataille de SGS-Aster !

- Non aux 88 suppressions d’emplois !

- Non à la liquidation d’un des trois principaux centres d’essais cliniques du médicament en France !

-  Oui, le maintien et la reprise de l’activité est possible, sur la base des compétences des personnels, d’un projet existant, du carnet de commandes de début d’année, de la réputation de la clinique.

- Oui, le gouvernement peut et doit intervenir contre SGS, comme auprès des firmes pharmaceutiques. L’Etat subventionne les essais, accorde des crédits d’impôts : autant de moyens financiers de pression.

- Avec les hôpitaux, les CHU notamment, avec l’Institut Pasteur, l’Inserm, cela fait des années que l’on évoque la nécessité d’un rapprochement avec des centres d’essais cliniques ! Il est temps. Un « Centre national de gestion des essais de produits de santé – le CeNGEPS » a été créé. Il est dirigé en Ile-de-France par l’Assistance-publique – Hôpitaux de Paris. Il fait quoi pour sauver Aster ?

- Le besoin d’essais cliniques, d’études épidémiologiques, du savoir-faire d’Aster, ne cesse de croître.

 La liquidation de SGS-Aster serait un scandale sanitaire : il faut que cela se sache !

Les ouvriers de PSA-Aulnay votent la reprise, « tête haute », en l’absence de perspective nationale.

Brève pour vivelepcf, 19 mai 2013

Depuis quatre mois, plusieurs centaines d’ouvriers de l’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois, poursuivaient une grève, principalement animée par leur syndicat CGT.

Avec les actions (parfois spectaculaires) des salariés de Pétroplus, de Florange ou de Goodyear, celle d’Aulnay représente l’état actuel des luttes dans l’industrie, dans un contexte d’accélération de la casse de l’outil de travail par les groupes capitalistes et d’impuissance, mise en scène, des pouvoirs publics.

Le 17 mai, les grévistes ont voté la suspension du mouvement et la reprise du travail. Un accord a été signé avec la direction.

Les grévistes ont obtenu une prime supplémentaire de 20.000 euros, une « indemnité de de fin de litige », pour ceux d’entre eux qui quitteraient l’entreprise avant le 31 mai, en s’engageant à ne pas l’attaquer aux prud’hommes. Ils ont obtenu des garanties de mutation interne pour 70 autres. Les poursuites et procédures de sanction, engagées par la direction contre certains grévistes – véritables intimidations –  sont abandonnées.

De son côté, la direction peut refaire tourner l’usine, suivant ses objectifs de cadence, jusqu’à sa fermeture programmée en 2014. La CGT renonce à attaquer judiciairement le plan de « restructuration », ce qui aurait pu éventuellement la retarder.

Mais surtout la direction de PSA finit de faire acter, dans l’entreprise et dans le pays, son plan de suppression de 8.000 emplois et de fermeture de l’usine d’Aulnay.

Il faut saluer la ténacité des grévistes. Elle leur a permis d’arracher ces dernières avancées mais aussi toutes les précédentes.  Les syndicats d’accompagnement et de collaboration prétendent les avoir obtenues par la « négociation » du plan antisocial. Mais tous les salariés qui en bénéficieront, dont la majorité de non-grévistes, ne le devront qu’au rapport de forces construit par la grève.

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