Face au rouleau compresseur de Macron, à l’aggravation de la crise globale du capitalisme, aux menaces nouvelles de guerre impérialiste, plus que jamais, affirmons la nécessité du PCF, parti politique indépendant, entièrement dédié à la lutte des classes, dans le camp des travailleurs. A l’opposé de toute combinaison pour remonter une illusion de « gauche » réformiste institutionnelle: partir des luttes, des contradictions du système pour résister, reconquérir des droits sociaux, avancer vers le socialisme.

Rencontre régionale Ile-de-France des initiateurs de la motion du 38ème congrès du PCF « Reconstruire le Parti de classe – Priorité au rassemblement dans les luttes ».
Dimanche 30 juin 2019, à 15 heures
Au 61 rue Violet, Paris 15ème (métros 10-Emile Zola ou 8-La Motte-Piquet)
La réunion sera introduite par Corinne Bécourt, secrétaire de la section du PCF de Saint-Quentin (Aisne), Pierre Dargham, de la section du PCF de Paris 15ème et Emmanuel Dang Tran, membre du Conseil national du PCF.
Un échange avec la salle suivra, à partir notamment d’expériences de lutte récentes, dans l’éducation nationale, la santé, les transports publics et l’industrie.
La section du PCF Paris 15 proposera un petit buffet à l’issue de la réunion.

PREMIERE BASE DE DISCUSSION:

Les élections européennes ont consolidé la politique macroniste, malgré la faible adhésion à « En Marche » (11% des inscrits). Le rouleau compresseur des contre-réformes antisociales et antidémocratiques continue d’avancer : lois Blanquer, Buzyn, Belloubet (menace inédite sur la liberté d’expression), suite du démantèlement de la fonction publique, des finances publiques et du financement solidaire de la Sécurité sociale, avec, entre autres, la perspective de la « retraite par points ».

Le système est parvenu, en partie, à enfermer la protestation populaire dans un dialogue entre le pouvoir macroniste et la nébuleuse des « Gilets Jaunes ». Celle-ci a pu être soutenue de l’extrême-droite à l’extrême-gauche. Malgré son caractère social, elle a épargné le patronat. Son débouché politique – c’est un constat, malgré le soutien populaire – a tourné en faveur de Macron et de Le Pen. Cette expérience appelle à compléter notre analyse de communiste, également à partir de la manifestation du 1er mai à Paris et des débats syndicaux.

L’idéologie dominante, en France comme dans d’autres pays d’Europe, tente de focaliser la vie politique sur une bipolarisation entre une option capitaliste « libérale » et une option capitaliste « nationaliste ». Cette dernière garde son statut de repoussoir politique en France mais se rapproche du pouvoir politique.

La situation politique annonce aussi la reconstitution d’une troisième option : un « moindre mal » social-démocrate réformiste recomposé, une nouvelle perspective d’alternance à « gauche », dans le cadre de la gestion loyale du capitalisme, comme déjà en Espagne avec Sanchez, encore en Grèce avec Tsipras, voire inspirée… d’Obama, le prix Nobel qui a présidé à l’anéantissement de la Libye.

Les travailleurs de France vivent très durement cette impasse politique, jusque dans leur engagement syndical et leur résistance aux stratégies patronales. Après Sarkozy et Hollande, Macron s’attaque méthodiquement aux « boucliers sociaux », acquis historiques de nos luttes, qui ont limité l’impact de la crise financière de 2008. Il leur faut les abattre d’ici la prochaine phase de la crise globale du système qui s’annonce. Au plan international, les tensions inter-impérialistes montent avec le surarmement, nouvelles ingérences contre la souveraineté des peuples, nouvelles menaces de guerres chaudes.

Plus que jamais, dans cette situation, notre préoccupation prioritaire est de refaire vivre, de reconstruire le PCF, parti de classe, marxiste et léniniste. Avec un congrès « extraordinaire » bâclé et saboté, la direction du Parti, juste ripolinée, a cherché, par tous les moyens, à contourner l’exigence de changement des communistes, à continuer à préparer l’insertion du PCF dans la recomposition de la gauche réformiste, euro-intégrationniste.

En particulier, le débat sur les élections européennes a été soigneusement volé aux congressistes et aux communistes.

Mais, à ce stade de la recomposition de la « gauche » réformistes en miettes, la direction du Parti n’a pas réussi à s’aligner aux élections européennes sur tel ou tel partenaire. Condamnée à se présenter seule, elle a fait appel aux réflexes du vote communiste et de l’engagement militant, du patriotisme de Parti, pour limiter les dégâts et ménager l’avenir. D’une certaine façon, elle a donné raison à ce que nous défendons depuis des années quant à ce que continue de représenter historiquement le PCF dans la classe ouvrière de France.

Mais le recours à des « marqueurs identitaires » est resté artificiel et superficiel, sans retour sur le virage euro-constructif des années 90 ou la perspective d’affiliation à une nouvelle « gauche plurielle », dont le social-libéralisme à Paris derrière Delanoé et Hidalgo est le prototype.

Nous n’acceptons pas que le nouvel échec électoral – à nouveau, après les législatives de 2017, le plus mauvais de toute notre histoire – soit instrumentalisé pour mettre en cause, de façon fausse et malhonnête, l’engagement et les positions historiques du PCF. Ce n’est pas le Parti de classe révolutionnaire qui a été sanctionné électoralement !

Des clans de la direction, héritiers de positions institutionnelles, proclamant depuis des décennies la mort de la « forme Parti et du PCF » ramènent encore leurs projets opportunistes de « big bang » avec la social-démocratie sociétale ou fumeusement « écologiste ». De leur côté, les porte-parole de la direction du PCF, dès le soir du scrutin européen, ont remis au centre leur demande « d’union de la gauche » institutionnelle. « Pour l’Europe des gens – contre l’Europe de l’argent » : l’intitulé de la liste européenne portait en lui-même la contradiction : qui pourrait imaginer une « UE des gens », autre chose qu’une « UE de l’argent » ? « L’Europe des gens », ce n’est pas non plus, « l’Europe des peuples »…

Le Conseil national du PCF du 15 juin a assorti la perspective de rapprochements politiques « à gauche » d’ici les prochaines élections d’initiatives et d’appels communs sur des « contenus ». Comment pourraient-ils dédouaner ceux qui ont privatisé, démantelé services publics et protection sociale, et, restent fidèle à l’UE du capital ? La campagne de signatures, calculée pour s’achever la veille des municipales de mars 2020, en faveur d’un « référendum d’initiative partagé » sur ADP (ex « Aéroports de Paris »), octroyée par le Conseil constitutionnel  (Fabius, Juppé, Giscard…) ne saurait couler de source pour les communistes. En réalité, deux options de privatisation des profits, d’extinction du statut sont en concurrence, dans un processus, une proposition de loi entièrement bardée. Une partie de la droite s’investit. Le FN-RN s’implique déjà massivement dans la campagne sur le thème de l’immigration dont Macron, Philippe et Castaner ont annoncé la remise au premier plan dès septembre.

Notre parti, le PCF, n’a pas pour destin, de dilapider, le plus longtemps possible, pour quelques positions institutionnelles, notre histoire glorieuse ! Non, ce choix de la mort lente n’est ni une fatalité, ni un moindre mal ! Il est contradictoire avec l’engament communiste comme la nécessité renouvelée du parti révolutionnaire en France.

Dans la suite de nos motions de congrès « PCF – reconstruire le Parti de classes – Priorité au rassemblement dans les luttes », après cette dernière période de la vie du Parti, dans le contexte de luttes éclatées mais fortes contre la politique du capital, nous te proposons, nous vous proposons, de faire un point, ce 30 juin 2019.

Ces derniers mois, chacune suivant sa propre analyse et sa situation locale, avec des niveaux d’insertion différents, assumés, dans la campagne nationale des Européennes, les organisations du Parti qui ont opté pour notre texte de congrès en 2018 ont poursuivi leur implication dans les luttes, nourri le vote communiste.

Des campagnes ont été plus marquantes, notamment pour la défense de l’hôpital, pour l’Ecole, pour les services publics de transport (SNCF, RATP etc.) dans la suite de notre pétition contre l’application des directives de mise en concurrence et la « réforme » ferroviaire de 2018. La justesse de notre positionnement d’alors a été soulignée lors de la manifestation nationale du 4 juin 2019. Notre réseau d’échange d’analyses et d’outils militants progresse. Pas à pas, insuffisamment, mais il progresse. Nos prises de position contre le surarmement et l’impérialisme français, européen et international (OTAN), contre les nouvelles agressions impérialistes, notamment au Venezuela, ont salutairement contredit des consensus « à gauche ».

Nous continuons à informer et échanger sur les expériences des partis communistes des autres pays. Nous portons plus que jamais, la nécessité que le PCF sorte du PGE de Tsipras, alors que le congrès du PGE est prévu fin 2019.

Ensemble, nous nous préparons aussi à affronter la propagande anticommuniste qui, à la rentrée, en même temps que la Fête de l’Huma, va se recycler avec le 30ème anniversaire de la destruction du Mur de Berlin ! Nous nous préparons, face à tous les fossoyeurs et les révisionnistes, à réaffirmer la justesse du choix des socialistes révolutionnaires français d’approuver, en 1920, il y a presque 100 ans, les conditions de l’adhésion à l’internationale communiste.

Voilà donc un ensemble de sujets, de propositions et de perspectives dont nous vous proposons de discuter le 30 juin à Paris, comme, à d’autres dates, notamment, à l’occasion des fêtes de section et de fédération, ailleurs en France cet été.