DANGER: les futurs Etablissements Publics des Savoirs Fondamentaux, les EPSF
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PCF SECTION DES BASTIDES
20 Février 2019 Publié dans #Social
Introduits par un amendement de LaREM, les établissements publics des savoirs fondamentaux, ou EPSF, permettront de regrouper des écoles primaires sous l’égide d’un collège.
Avantage pour le ministère:
-plus besoin de directeurs de classes primaires (qui bénéficient d’un temps de décharge pouvant aller de 4 jours par an(école à 1 classe) à une décharge totale(école de 14 classes et plus) pour assurer l’administratif) et donc plus besoin de maîtres pour assurer la classe durant les temps de décharge. Pour donner une idée des économies réalisables, il y a actuellement en France 5 300 collèges et… 45 000 écoles, avec 45 000 directeurs. Même si tous ne sont pas déchargés, le potentiel d’économies a de quoi aiguiser l’appétit du ministre…
-moins de postes d’enseignants à créer, car les grosses structures permettent d’accueillir le même nombre d’élèves mais avec moins de classes.
En effet, pour comprendre, prenons un exemple. Une école maternelle de 5 classes avec des effectifs « corrects »:une classe de 24 petites sections(PS), une classe de 25 moyennes sections(MS), un double niveau PS/MS de 23 élèves, un double niveau MS/GS de 23 élèves, une classe de grandes sections (GS) de 25 élèves. Soit une école de 120 élèves.
Imaginons que cette école soit intégrée, avec d’autres écoles, à un EPSF.
On va alors regrouper tous les élèves d’une même tranche d’âge dans des classes qui vont alors pouvoir « grossir », c’est-à-dire que leurs effectifs vont gonfler jusqu’à 30 ou 32. Ainsi, par exemple, 2 écoles de 120 élèves (soit 240)vont donner 8 classes de 30 élèves. Gain pour l’administration et le ministère: 2 postes. Economie encore!
Oui, tout ce qui intéresse le gouvernement, c’est de faire des économies.
Toutes les écoles, rurales ou urbaines, sont potentiellement concernées par ces regroupements qui seront autoritaires, puisque décidés par le préfet et les collectivités locales concernées. Les services de l’éducation nationale ne pourront donner qu’un avis.
Quant à la communauté éducative –enseignants, parents, élèves et les divers conseils d’établissement–, elle n’aura même pas voix au chapitre!
. L’intérêt de l’enfant, dans tout cela, paraît presque un gros mot. Que des enfants d’à peine 3 ans aient à accomplir des kilomètres en car pour rejoindre leur classe de maternelle près du collège devenu EPSF, ni le ministre ni les députés qui s’apprêtent à voter pour ce texte ne s’en soucient.
Plus d’école à taille humaine, qui favorise le contact, les apprentissages, le bien-être. Tous les élèves en pâtiront, mais en particulier ceux qui ont quelques difficultés, ou qui sont plus timides, plus fragiles.
Plus de directeur dans l’école pour assurer l’animation de l’équipe pédagogique, pour faire le lien avec les familles, les collectivités locales, pour impulser des projets au plus près du terrain.
Enfin, dans les zones rurales, plus d’école, soit la disparition d’un autre service public.