Air France : la majorité silencieuse désavoue le PDG. La lutte des grévistes peut et doit s’étendre pour les salaires et l’avenir du transport aérien.
La déconvenue du PDG d’Air France, Jean-Marc Janaillac, comme celle des « experts » qui officient dans les médias pour le compte de patronat, constitue un formidable encouragement pour ceux qui travaillent et luttent, à Air France comme ailleurs.
Au moyen d’un référendum dénué de valeur juridique, Janaillac a tenté de jouer la peur et la division, d’opposer des catégories de personnels moins engagées dans la lutte, plus directement placées sous la pression patronale, contre les grévistes et leurs syndicats, qui, depuis des mois, exigent le rattrapage salarial promis au moment de l’adoption du plan de « restructuration » de 2012.
La manœuvre a échoué. La majorité silencieuse a désavoué le PDG. Selon les chiffres de la direction, 55,44% des plus de 80% des personnels qui ont participé à la consultation ont voté NON.
Ce résultat renforce considérablement le mouvement dans ses revendications.
La démission de Janaillac n’en est pas une. Son remplacement par un autre commis des actionnaires ne change rien.
En revanche, le rattrapage de 5,1% des salaires est un minimum comparé au 1,5 milliards d’euros de bénéfice d’exploitation enregistré par Air France – KLM en 2017, dont 600 millions d’euros en France.
Au-delà, le renforcement de la lutte à Air France porte le rejet de la dérégulation du transport aérien, de la politique de casse sociale, d’exploitation maximale contre les besoins du pays. Doivent plus que jamais être remises en cause la privatisation des aéroports ou les aides publiques de toutes sortes dont sont gavées les compagnies « low cost » et les compagnies rapaces des dictatures du Golfe.
La défense de ce qui reste du service public Air France et sa reconquête sont plus que jamais à l’ordre du jour.
La défaite patronale à Air France vient aussi à point nommé renforcer la lutte contre la fin du monopole public SNCF du rail, la transformation de la SNCF en sociétés anonymes et la casse des acquis sociaux des cheminots.
Toutes les majorités silencieuses de ceux qui ont intérêt à la défense des services publics et des droits sociaux doivent parler et agir, dans et par la lutte. Communistes, nous nous engageons dans ce but.