La section de Lavaur du PCF réunie le 20/11/2017 a adopté la motion suivante :

Le questionnaire : de l’enfumage pour tromper encore les communistes

 

On apprend que notre direction, appâtée par quelques « produits de marketing électoral alléchants » nous a donnés en pâture à la multinationale « Yankee » du « marchandising électoral populiste » (au plus mauvais sens du terme), NationBuilder ! Nous voici membre d’une clientèle « de choix » aux côtés de Trump, Juppé, Fillon et Mélenchon… Et voici nos données*, et peut-être même les réponses au questionnaire, exploitées par un spécialiste du fichage et du profilage d’électeurs.

Ce n’est pas un questionnaire d’un PCF ayant pour objectif de rompre avec le capitalisme (c’est un fourre-tout à la fois de  questions creuses, parfois aux tournures compliquées, révélant une direction aux abois) mais évitant les questions de rupture avec le capitalisme.

Au regard de la dernière période électorale, qui s’est terminée par un résultat catastrophique (1,25% des inscrits) alors que toute l’activité est centrée sur les élections depuis des années, la direction aurait dû faire un compte-rendu d’activité et proposer une analyse critique de ses orientations, notamment de la stratégie dite du « Front de Gauche » et des stratégies faisant du PCF « la pouponnière permanente de ses propres prédateurs ».

La direction nationale est d’autant plus mise en cause que l’orientation front de gauche n’a jamais été mise en débat en congrès. Elle se défausse de ses responsabilités avec le questionnaire et cherche à donner l’illusion de consulter les  communistes pour continuer les transformations du Parti. P. Laurent ne dit jamais clairement de quelles transformations il s’agit. Cette métamorphose dure depuis R. Hue et on a découvert au fur et à mesure de l’effacement du PCF de quoi il s’agissait.

Faut-il continuer dans la dissolution du PCF dans un conglomérat réformiste ou mener une politique indépendante reposant sur une analyse de classe ?

Le rôle du PCF est-il d’accompagner le capitalisme ou de rompre avec lui ?

Depuis de nombreuses années, la direction a fait le premier choix sans le dire explicitement pour tromper les adhérents.

Les fondamentaux du PCF ont changé : le PCF ne propose plus la nationalisation des banques et de nombreux autres secteurs (industrie, transport, eau etc). Cette question n’a jamais été mise en débat lors d’un congrès.

Proposer de subvertir la BCE pour qu’elle joue un rôle pour construire une Europe sociale, pour la faire avaler aux communistes, comme si l’union européenne  capitaliste pouvait devenir celle des peuples, le soutien à la politique d’austérité de Tsipras contre celle du KKE, baisser le coût du capital comme si le profit était acceptable, n’ont jamais été débattues mais sont l’expression d’une orientation qui devient réformiste.

Une fois de plus, avec le questionnaire, on cherche à enfumer les adhérents en tentant de leur faire croire qu’ils ont un pouvoir.

*Dans une opération « consultative » de ce type, le répondant n’a bien sûr que l’illusion du pouvoir : il est rendu complice d’un procédé qui le dépossède de sa souveraineté au seul profit du commanditaire.