Un camarade fonctionnaire de Jarny (Meurthe-et-Moselle) sur les convergences de lutte, avant la grève du 10 octobre
« Nous défendons le droit au bonheur pour tous »
«Je me mobilise le 10 octobre pour les services publics en général, qui sont mis à mal par les politiques actuelles de Macron. La baisse des dotations asphyxie les communes, entraînant des conséquences sur les personnels, avec le non-remplacement de postes ou des départs en retraite. La situation est tendue. Pour masquer les non-remplacements, un mot est apparu : la polyvalence. Je suis responsable du site sportif de Jarny (Meurthe-et-Moselle), qui comprend le stade et des salles de sport. Nous étions trois agents territoriaux auparavant. Aujourd’hui, je suis tout seul à entretenir les salles, les espaces verts, à maintenir les relations avec les clubs ou les scolaires. Et les associations sont beaucoup plus nombreuses qu’autrefois. Cela impacte forcément mon quotidien, voire ma vie privée. La semaine se résume à la vie professionnelle. Heureusement, mes enfants sont grands. Je dois être disponible du lundi au samedi, avec une amplitude horaire allant de 7 h 30 le matin à 22 heures le soir… Je suis censé faire 35 heures, j’en réalise plutôt 45.
Alors le 10, je me mobilise pour le statut de fonctionnaire, contre un tiers des départs en retraite qui ne seront pas remplacés. On essaie de faire croire que nous sommes bien lotis, alors on veut nous transformer en fonctionnaires Kleenex. Comme les salariés du privé, on va nous presser pour ensuite nous jeter une fois bien utilisés. C’est un plan social que Macron met en place. Sa politique est de livrer petit à petit tout le service public au privé. Ce gouvernement-là réfléchit en billets de banque ! Macron veut tout casser : le Code du travail, le statut des fonctionnaires. Ce gouvernement veut briser le modèle social français sous les injonctions de l’Europe. Il se moque de la solidarité. C’est pourquoi tout le monde doit descendre dans la rue. Ce n’est pas seulement une histoire de services publics pour tous, notamment au service des plus précaires, mais c’est une histoire de vie, de droit au bonheur pour tout le monde. »