MAASTRICHT. Il y a 25 ans exactement, les élites capitalistes françaises et européennes tremblaient. Le 20 septembre 1992, le NON au référendum sur le traité de Maastricht était en passe de l’emporter et obtenait finalement 49%, malgré une propagande, un chantage, alors jamais vus.

Le PCF avait, le premier, dévoilé le texte et dénoncé sa gravité. Nous avions réclamé un référendum. Mitterrand, confiant dans les sondages, l’avait accordé avant de s’en mordre les doigts. Un de ses disciples, Mélenchon célébrait, comme porte-parole du PS au Sénat, un « bon compromis de gauche ». Aujourd’hui, il regrette que l’application de Maastricht n’ait pas répondu à ses attentes. Le politicien populiste prend décidément toujours le peuple pour des imbéciles !

Inquiétés, les porte-parole de la classe dominante devaient développer une hargne, une haine de classe, inconcevables contre les travailleurs qui massivement, à juste titre, mobilisés par le PCF et la CGT, avaient rejeté le traité.

Nous pouvons mesurer la gravité et toute l’actualité de Maastricht aux sous-titres du numéro spécial de l’Huma-dimanche (une ci-contre) du 27 mai 1992: « Des institutions échappant à tout contrôle/Une liberté totale pour les capitaux/ Economies sous surveillance/ Un budget de la France sous diktat/ Le pouvoir monétaire confisqué/Convergences purement financières/ Une Europe sociale minimale/ Vers l’armée européenne/ Réseaux sur mesure pour multinationales/ Citoyenneté ou euroracisme ? »

Depuis 25 ans, toutes les – rares – consultations concédées des peuples d’Europe sont allées dans le sens du refus de l’UE du capital, notamment en 2005 en France sur le TCE et jusqu’au « Brexit » de 2016. L’UE a perdu toute légitimité. Mais la défaillance des partis communistes, notamment, a laissé le système détourner l’opposition à l’UE vers le nationalisme ou la collaboration de classe. Avec Tsipras en Grèce, il n’y a pas eu de rupture avec l’UE, au contraire un renforcement de la dictature antisociale de l’UE !

Pour nous communistes, malgré les reculs et reniements de certaines directions, il faut, plus que jamais, réaffirmer la nécessité de la rupture avec l’UE du capital. Le rapport de force existe, au plan des pays, pour refuser l’application des directives, contester l’instrument principal de domination supranationale qu’est l’euro, rejeter l’UE du capital et la mise en concurrence des peuples qu’elle implique, la perspective de guerre impérialiste dans laquelle elle place notre pays.  Face à Macron qui tente un coup de force pro-ue!