Brève, EDT pour « vivelepcf.fr », 1er septembre 2017 

La face du monde n’en sera pas changée, pas même celle de la vie politique nationale. Robert Hue vient d’annoncer, à 70 ans, qu’il se retirait de la vie politique.

Depuis une quinzaine d’années et son départ de la direction du PCF, l’activité politique de Robert Hue s’est bornée à un papillonnage aux confins de la social-démocratie. Il a créé successivement plusieurs mouvements anecdotiques. Il en a vendu – pas cher – au PS les sigles inélégants, NEP puis MUP*. Il a monnayé cet appoint secondaire, ainsi que son propre statut d’ancien dirigeant du PCF et peut-être son silence parfois, contre quelques places d’élus.

Hue a fini par s’intégrer au Sénat dans le groupe des radicaux pro-européens et à appeler cette année à voter Macron au 1er tour des présidentielles. Hue considère pourtant que ses idées n’ont pas changé par rapport aux années 90. Sur ce point, nous pouvons être d’accord avec lui !

Hue a incarné, comme secrétaire national du PCF de 1994 à 2003, la ligne de reniement des positions et des formes d’organisation fondamentales de notre parti. A l’époque, il avait appelé ce processus liquidateur la « mutation ». Certains actes et traits personnels, particulièrement choquants, ont marqué comme sa descente des marches du festival de Cannes en costume et chaussures de luxe ou son appel à une aide humanitaire au profit du gouvernement américain après les attentats du 11 septembre 2001. Il reste aussi le symbole de la marginalisation électorale comme candidat aux présidentielles de 2002 : 3,37% contre 8,64% en 1995.

Mais il ne saurait être question de renvoyer Hue à l’Histoire et de le laisser supporter seul le bilan de cette décennie de démolition du Parti, comme l’ont fait et le font certains de ses anciens collaborateurs. Ce serait ne pas voir que cette ligne de reniement a été poursuivie jusqu’à présent, sous des modes à peine différents.

Marie-George Buffet était la courroie de transmission de la « mutation » dans le gouvernement Jospin, celui qui a le plus privatisé. Pierre Laurent était déjà un rouage important de la « mutation », notamment à l’Huma qui a cessé alors d’être le journal du Parti. L’Huma-dimanche a été également momentanément liquidé à cette époque, avec le résultat voulu de dévitaliser la vente militante hebdomadaire.

Le choc des 3,37% a des répliques : le 1,91% de Buffet en 2007, le 0% et le 1,23% des inscrits – échec inédit – de la ligne Pierre Laurent aux présidentielles et législatives de 2017.

Depuis 2002, beaucoup de camarades sont partis, se sont trouvés écartés. D’autres et une partie de la société se sont habitués à la disparition du vrai PCF. Pas nous !

Le départ de Hue est une occasion de mettre en évidence la continuité de la ligne de mutation-transformation-liquidation, à l’ordre du jour du prochain congrès « extraordinaire ».

Hue est encore sénateur pour quelques semaines. Il a été réélu en 2011 sur désignation du PCF-Front de gauche sur la liste d’union de la gauche dans le Val d’Oise, bien qu’il ait déjà à l’époque depuis longtemps renié le Parti.

NEP : « Nouvel espace progressiste ». MUP : « Mouvement unitaire progressiste ».

Voir aussi : 31/01/2011  Le PCF-Front de gauche choisit Robert Hue comme candidat aux sénatoriales sur la liste du PS : significatif !

06/11/2009 : Robert Hue : le ridicule ne tue pas, il fait vivre !

27/08/2009 : Robert Hue: repoussoir ou poisson-pilote?