Déclaration de la section du PCF Bassin d’Arcachon et Val de l’Eyre, juillet 2012

Un accident grave est survenu, le 5 juillet 2012, sur le site de l’usine Smurfit- Kappa à Biganos. Par chance, il n’y a eu aucun blessé mais les dégâts matériels sont considérables et les risques pour l’environnement imposent la vigilance. Une enquête judiciaire est en cours pour déterminer les causes précises de l’éventration de la cuve. L’usine sera arrêtée plusieurs semaines.

Plusieurs rencontres ont eu lieu à la demande de la section du PCF Bassin d’Arcachon Val de l’Eyre (*) avec des représentants élus du personnel.

Ayant à la fois le souci du maintien des emplois et du tissu industriel dans la région (400-450 emplois et 3500 emplois induits), mais aussi, des impacts sanitaires pour les hommes et l’environnement, nous avons souhaité entendre le point de vue des salariés et avoir leurs appréciations sur l’avenir du site. Il était donc important d’entendre les salariés ayant des responsabilités au sein de l’entreprise, notamment en matière d’hygiène et de sécurité. En effet, le CSHCT dispose de prérogatives incontournables et importantes pour la mise en sécurité de la production du site mais aussi de l’environnement ; elles permettent aux salariés d’exercer un réel pouvoir en la matière.

A l’heure actuelle, « les élus du personnel ont reçu de la part de leur direction l’assurance du maintien de l’activité, de tous les emplois en CDI, et des engagements financiers conséquents afin de procéder à la réparation et amélioration du matériel lourd, nécessaire à la production du papier kraft. »

Tout en respectant la démarche des salariés, nous avons échangé nos points de vue.

Nous pouvons porter les appréciations suivantes :

 

1/ pour le maintien des emplois pour l’usine de Biganos et de la filière bois. 

  • Depuis des années, l’usine fait l’objet de soupçons de pollution rejoignant (peut-être) un éventuel prétexte à une délocalisation. Une usine dans le paysage, dérangerait certains !
  • La crainte que cet accident soit un prétexte pour porter atteinte à la production ici à Biganos de papier kraft semble, néanmoins, avoir été levée.
  • Dans le contexte de désindustrialisation que la crise du capitalisme ne fait qu’aggraver, tous les secteurs industriels sont touchés entrainant le vieillissement des équipements. Les effets du non-investissement depuis de nombreuses années  et la baisse du coût du travail par une accélération des cadences, la sous-traitance des personnels notamment d’entretien,  mais aussi, la course aux profits, le poids des actionnaires nous laissent l’impression que cette hypothèse ne peut être écartée sur le long terme, même si un plan de modernisation a été mis en place depuis quelques années.
  • L’usine se trouve dans un contexte où en France pour l’avenir de la filière bois dans son ensemble aucune proposition de relance n’est reprise par les pouvoirs politiques.

 

Partout en France et en Europe la « concurrence libre et non faussée » provoque des catastrophes. Les filières industrielles (acier, automobile, chimie, aéronautique, services publics…..) sont menacées par des plans de restructuration, de destruction ou de délocalisation délaissant la recherche et la sécurité au travail et mettant en cause l’environnement. Il faut aussi noter que plusieurs grandes papeteries sont actuellement menacées en France, y compris sur le massif aquitain. Cela appelle notre vigilance à tous !

 

2/ Concernant l’accident et dans l’immédiat, les communistes du Bassin d’Arcachon formulent l’exigence de publication des résultats de toutes les analyses. Nous rappelons que de ces analyses dépendent l’emploi et, peut-être la santé des salariés et des habitants. Ils demandent que la population dans son ensemble soit informée de la situation :

  • tant sur le plan des risques pour la santé et l’environnement ;
  • que du maintien des emplois et de la production ici sur le site de Biganos dans le respect de l’environnement ;
  • la situation doit être clarifiée par l’entreprise et par la Préfecture. C’est leur devoir.

 

Nous rappelons que la population est attachée à l’entreprise et à la qualité de l’environnement. Comme pour toutes les entreprises, des fonds publics ont été et seront certainement encore versés par les pouvoirs publics pour la remise en route de l’usine : les usines ne sont-elles pas déjà la propriété des citoyens puisque c’est avec leurs impôts et avec leur travail qu’elles fonctionnent ?

 

Dans l’intérêt général et commun de tous, le débat citoyen pour l’avenir du site doit être public. Les productions doivent répondre aux besoins des populations, pour garantir l’emploi, faire reculer la sous-traitance et la précarité donc protéger les hommes, l’environnement ainsi que toutes les activités (pêche, ostréiculture, forêt).

 

(*) Plusieurs militants présents ont été salariés dans l’entreprise pendant de longues années,  ayant eu des responsabilités importantes sur le plan syndical et politique, mais aussi en tant qu’élu(e)s sur le plan municipal.

 

Biganos le 26 07 2012

 

P/ le Bureau de Section,

Danielle TRANNOY,

Secrétaire de Section.