Le 8 mars en Turquie : forte mobilisation des femmes contre le régime d’Erdogan
MlJ pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf », 10 mars 2016, d’après des dépêches et articles de la presse internationale
Par dizaines de milliers les Turques se sont emparées de la journée internationale des femmes, ce 8 mars 2016, pour exprimer l’opposition populaire au régime ultraréactionnaire, autoritaire et fauteur de guerre du président islamiste Recep Tayyip Erdogan.
La manifestation d’Istanbul, notamment, a dénoncé les atteintes aux droits de l’Homme, à la liberté d’expression, les massacres perpétrés par le régime dans les régions kurdes du sud-est du pays.
Les manifestantes ont dénoncé avec force la ligne politique islamiste du gouvernement qui entretient et aggrave les discriminations séculaires à l’encontre des femmes. Malgré son niveau de développement économique, la Turquie pointe au 77ème rang sur 138 pays dans le classement selon l’indice d’égalité hommes/femmes défini par Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Entre un tiers et la moitié des femmes turques seraient victimes de violences physiques dans leur ménage d’après Amnesty International.
De son côté, le président Erdogan s’est saisi de la date du 8 mars pour rappeler sa conception sur le sujet, lors d’une conférence à Ankara, devant un parterre de femmes « méritantes » triées sur le volet : « Je sais qu’il y en aura encore qui en seront gênés, mais pour moi la femme est avant tout une mère ». S’appuyant sur des versets du Coran, le même s’était illustré en affirmant que l’égalité homme/femme était « contre-nature ».
Les manifestions revendicatives et contestatrices étaient interdites le 8 mars, entre autres, à Ankara, Istanbul, Urfa, ou Batman au Kurdistan. Une manifestation féminine à Istanbul dans le quartier de Kadiköy (Chalcédoine), anticipée au 6 mars pour cette raison, a été durement réprimée à coups de canons à eau et de gaz lacrymogène. Les policiers d’Erdogan leur ont intimé de rentrer à la maison et de laisser leur mari s’affronter à leur place. Ils ont eu le droit au pied de nez des manifestantes. Plusieurs militantes ont été interpelées, dont une dirigeante du Parti démocratique des peuples (HDP).
Leur résistance n’en est sortie que renforcée.
Guerre, répression, violation des droits élémentaires, abandon des réfugiés, aides aux milices islamistes terroristes : malgré tout cela, les gouvernements de l’Union européenne multiplient les actes de complaisance à l’égard du régime d’Erdogan. Ces mêmes bien-pensants européens qui font de l’égalité homme/femme un de leurs principaux slogans électoraux…
Exprimons notre pleine solidarité avec les femmes progressistes de tous les peuples de Turquie !