Diversion médiatique jusqu’à la saturation :De quoi Leonarda peut-elle bien être coupable?
Est-ce que François Hollande le fait exprès ? Sûrement, il est quand même président de la République ! En proposant à Leonarda de rentrer en France, mais seule et sans sa famille, il attise la polémique et oriente le débat médiatique pour de longues semaines sur un sujet de diversion.
Nous avons tous découvert la bouille de Leonarda à la télévision, sa gouaille bien française. Son arrestation et son expulsion par la police – n’a-t-elle pas autre chose à faire ? – a déclenché un sentiment d’indignation, notamment parmi les lycéens. C’est une réaction heureuse et saine lorsque l’on vient cueillir à la porte d’un car d’excursion scolaire celle qui pourrait être sa camarade de classe. Une réaction heureuse et saine quand un climat de racisme est entretenu.
Car Leornarda n’est coupable de rien ! Elle n’est pas coupable d’être née Rom (tzigane), d’être originaire d’une région, le Kosovo où les Etats-Unis et l’Union européenne ont placé un pouvoir fantoche qui se livre ouvertement à la persécution de cette communauté. Souvenons-nous qu’après les bombardements sur la Serbie, l’ancien ministre de Jospin et de Sarkozy, Bernard Kouchner, fut le sinistre pro-consul de ce protectorat de l’UE où prolifèrent le trafic d’armes, même le trafic d’organes.
Leonarda n’est pas responsable, ni de près ni de loin, des 10 milliards d’euros d’impôts nouveaux prévus dans le budget 2014 qui vont frapper d’abord les plus pauvres d’entre nous, Français et étrangers confondus d’ailleurs : 6 milliards d’euros de TVA, 3 milliards d’impôts sur les petits revenus. Tout cela pour payer une subvention aux profits des entreprises – surtout des grands trusts – avec le « Crédit d’impôt compétitivité ».
Leonarda n’est pas responsable de la casse des usines en France, dont les propriétaires ont si bien su exploiter la main d’œuvre française et immigrée.
La classe de Leonarda allait justement visiter ce qui reste des usines Peugeot de Sochaux. 8000 emplois d’ouvrier ont été supprimés chez PSA depuis 2012, avec la fermeture de l’usine d’Aulnay, le dépeçage de l’usine de Rennes et même de celle de Sochaux. Hollande et Ayrault ont déployé le même langage lénifiant de compassion et d’impuissance. Mon œil! Dans le même temps, ils accordaient au licencieur PSA une garantie de 7 milliards d’euros pour sa filiale bancaire. Maintenant ils s’apprêtent à payer 1,5 milliard d’euros pour accompagner l’entrée dans le capital du groupe capitaliste chinois Dong Feng. Mais de nationalisation dans l’intérêt des travailleurs, il n’a jamais été question ! Ironie de la concurrence entre groupes capitalistes, PSA a dû abandonner, sous pression américaine, son premier marché à l’exportation, l’Iran, pour nouer une alliance avec General Motors. L’Iran adopte maintenant un nouveau cours politique : General Motors est en train de reprendre pour son compte les anciens marchés de Peugeot, avec l’appui d’Obama !
Tous les sujets cruciaux nous éloignent de Leonarda.
Des pudibonds déclarent qu’elle aurait dû être arrêtée au saut du lit et non dans le cadre scolaire. Cela lui aurait épargné une humiliation sordide mais n’aurait rien changé.
Il est temps que cesse l’hypocrisie sur l’immigration, dans ce cas précis sur le Kosovo et la nature de son régime politique. De même que l’on pleure sur les morts de Lampedusa en aggravant les causes de ces tragédies. Maintenir une population, bien plus faible en nombre qu’on ne le dit, dans un état de précarité extrême, sans aucun droit, c’est d’abord fournir au patronat le moins scrupuleux un volant de main d’œuvre corvéable à merci. Vraiment, la police a autre chose à faire.
Dans ce cas précis, ce n’est pas M. Valls qui est en cause. Ses propos sur les Roms étaient inacceptables. Là, c’est la loi qui est en cause. Le cas de Leonarda n’a rien d’exceptionnel. Il nourrit des récupérations politiciennes à droite ou à gauche qui aggravent les choses.
Pour nous communistes, toute expulsion de mineurs ou de jeune scolarisé, et de leur famille soit être proscrite, qu’ils soient chez eux ou à l’école.
Le travail au noir (qui concerne à 80% des Français), l’exploitation des sans-papiers doivent être combattus avec les moyens correspondants.
Pour le reste, nous vous proposons de vous joindre à nos campagnes, entre autres, contre les impôts injustes et pour la défense de l’industrie en France par de grandes nationalisations démocratiques.