Raffarin: « La vision de Français résignés est une vision qui ressemble à celle que certains avaient du pays en janvier 1968″
Le journal patronal, « Les Echos », a interviewé Jean-Pierre Raffarin dans son édition du 27 mars 2013. Le vieux routier de droite y livre ses inquiétudes devant les risques d’explosion sociale et ses conseils au gouvernement pour la prévenir. Extraits à méditer !
Question : Le climat social vous inquiète-t-il ?
Le climat social se tend et la colère gronde. D’abord, parce que les menaces sur l’emploi industriel sont vécues douloureusement dans l’ensemble des départements français. l’ampleur de la crise. Les sujets comme le mariage pour tous, le droit de vote des étrangers, le cumul des mandats, la réforme des conseils généraux… apparaissent comme relevant d’une stratégie de « distraction de l’essentiel ». Si la grogne sociale rejoint la Ensuite, l’exécutif ne donne pas le sentiment d’avoir suffisamment conscience de colère sociétale, nous risquons d’avoir un printemps agité.
Question : Il n’y a pas d’explosion pour le moment…
La vision de Français résignés est une vision qui ressemble à celle que certains avaient du pays en janvier 1968. La colère aujourd’hui est sourde. Elle est très personnelle et elle ne se déclenchera que sur des événements exceptionnels ; mais, dans tous les départements français, il existe un dossier du type de Vilvorde, Lu ou Moulinex qui peut enflammer la situation. Le gouvernement aurait intérêt à crédibiliser son action face à la crise, une explosion sociale n’étant l’intérêt de personne.