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36ème Congrès du PCF – Texte alternatif – Partie III_2 – TSCG, Euro, EU

TSCG ? UE, Euro : la seule question à poser, c’est comment rompre avec l’une et l’autre !

En France, le pouvoir fait face à un obstacle particulier. En 2005, s’est déroulé un vote et la sanction populaire est tombée. Par référendum, le peuple a rejeté à 55% la « constitution » européenne qui reprenait l’ensemble des traités européens, Maastricht, Amsterdam, Lisbonne. Une claque notamment pour Hollande et Sarkozy qui avaient posé ensemble dans « Paris Match » pour l’adoption du TCE. Le pari de « re-légitimation » de l’UE a échoué. Bien sûr, PS et droite se sont entendus pour adopter ensuite au Parlement en 2008 le Traité de Lisbonne. Aujourd’hui le discrédit de l’UE est probablement plus fort encore. Un potentiel de résistance et de contestation notamment de l’euro existe et peut être développé. Une majorité encore plus large pense que l’euro a été une mauvaise chose.

Depuis des mois, avec d’autres membres du Conseil national du PCF, des centaines de responsables et militants demandent qu’une véritable initiative nationale pour la rupture avec l’UE du capital et notamment l’euro soit engagée par notre parti. Pour l’heure, le débat entre communistes sur cette question nous a été refusé par la direction, au CN, alors même que ce débat existe partout dans le pays, que la classe ouvrière est majoritairement opposée à la monnaie unique, que des économistes, des intellectuels critiques, des progressistes portent aussi fortement cette critique de l’Euro.

Dans les faits, tous ce que, communistes, nous avons dénoncé depuis 20 ans en combattant Maastricht est en train de se produire : l’explosion du chômage, la mise en concurrence exacerbée des peuples, l’écrasement des activités et des industries des pays les plus faibles, la baisse accélérée des salaires et des droits sociaux etc. La « crise de l’euro » est maintenant à la fois le moyen d’aggraver encore ses effets mais aussi de préparer un renforcement de la tutelle de l’UE du capital sur les peuples avec une intégration bancaire, budgétaire et politique.

Pour résister, des axes d’action offensifs !

Aujourd’hui, plus que jamais, nous proposons ces lignes directrices pour les campagnes du PCF contre l’UE:

-  Le refus de l’application des traités, directives et règlements européens illégitimes

-  L’abandon de l’euro, qui dans le cas de la France, veut dire fin de l’euro et recouvrement des souverainetés monétaires nationales, s’accompagnant de:

-  La nationalisation du secteur financier national

-  La dénonciation de la dette publique indue

- Une coopération monétaire via une monnaie internationale commune entre pays de l’UE ou non.

Contre l’alliance européenne des capitalistes, la résistance au plan national est partout décisive dans l’intérêt mutuel des peuples d’Europe !

 

 

 

Refuser le TSCG n’a de sens que dans une perspective globale de rupture avec l’UE du capital et l’euro

 

Le « Pacte budgétaire européen », renommé « Traité » TSCG reprend et durcit les « critères de Maastricht » prétendant encadrer les déficits et dettes des Etats de la zone euro. Il reprend un système de contrôle au niveau européen.

Les critères de Maastricht n’ont jamais été respectés et les dispositifs de sanction n’ont jamais été appliqués. Au cœur de la crise de l’euro, ils étaient disqualifiés les uns et les autres pour continuer à servir de prétexte aux politiques nationales d’austérité. Le TSCG, négocié en 2011, les remplace comme instrument politique au service des politiques des gouvernements nationaux en faveur du capital. Il représente un nouvel acte politique dans le sens d’une intégration budgétaire.

Communistes, nous ne pouvons que nous y opposer fermement. La victoire du NON au référendum de 2005 sur le projet de Constitution européenne rend l’ensemble des traités européens illégitimes à s’appliquer en France, dont ce nouveau TSCG.

Après les élections présidentielles, le Front de gauche et certaines associations ont appelé François Hollande à respecter son engagement de « renégocier » le TSCG. Cette « renégociation » n’a rien changé au texte principal initial. Ensuite, le Front de gauche a réclamé l’organisation d’un référendum et s’est joint dans l’opposition au TSCG à des composantes du PS, d’EELV, qui, comme le PG, défendent un projet fédéraliste et une intégration plus poussée dans l’UE. Le Front de gauche s’appuie aussi sur les positions de la Confédération européenne des syndicats, la CES, qui fait pourtant reposer son opposition au TSCG sur sa défense du Traité de Lisbonne.

Ces positions sont inconciliables avec celles qu’a historiquement défendues le PCF contre l’UE du capital. C’est propager une  illusion grave que de laisser entendre que le Pacte budgétaire serait renégociable.

Notre parti ne peut pas participer à une recomposition politique « à gauche », canalisant l’opposition de classe à l’UE, pour mieux la relégitimer. Demander, vainement, un référendum sur le TSCG dévalorise gravement le NON de 2005 à l’ensemble des textes européens. Il serait grave que le PCF suive le second fer au feu de l’intégration européenne.

Notre parti doit valoriser le NON de 2005, actualiser et développer, par des campagnes nationales et internationalistes, l’opposition croissante à l’UE. Si l’on juge que le TSCG représente une atteinte inacceptable à la souveraineté populaire, avec ses prétentions à contrôler les budgets nationaux, l’on doit combattre l’instrument économique essentiel que le capitalisme européen a mis hors d’atteinte de l’action des peuples : la monnaie avec l’euro.

Combattre le TSCG et son application, les politiques d’austérité, passe par la remise en cause fondamentale de l’euro et d’Union européenne du capital.

 

 

Grève générale en Grèce : succès des manifestations du PAME

Les manifestations du premier jour de grève mardi matin (6 novembre, NDLR) organisées par le PAME à Athènes et dans une dizaine d’autres villes grecques ont été massives et animées. Une indication de l’ampleur de la manifestation à Athènes, le fait qu’elle ait rempli la totalité du centre-ville. Des milliers d’ouvriers et de salariés, de travailleurs indépendants, de commerçants, de jeunes et de femmes ont manifesté leur opposition aux mesures brutales, anti-ouvrières et anti-populaires, mises en place par le gouvernement, l’UE et la troika. Le mot de l’ordre de la manifestation : « ces mesures doivent être mises en échec, le peuple doit avoir son mot à dire, soit nous gagnons soit ce sont les monopoles qui gagneront ! »

Lorsque les forces du PAME étaient arrivés au Parlement, le flot humain de manifestants avec les drapeaux et les banderoles du PAME avait encerclé la place Syntagma. Une fois de plus, le rassemblement et le défilé du PAME étaient bien plus massif que celui des directions collaboratrices de la GSEE et de l’ADEDY.

La grève a commencé à l’aube mardi. Les travailleurs sur leurs lieux de travail et les syndiqués des organisations de classe étaient devant les usines, super-marchés, commerces, banques, dans toute la Grèce pour défendre la grève et appeler les travailleurs à participer aux manifestations.

Un moment important fut l’initiative du syndicat des travailleurs du secteur financier qui ont déployé une banderole géante couvrant la façade de la « Banque du Pirée », en réaction au rôle capital joué par ce groupe bancaire, parmi d’autres, dans l’offensive anti-ouvrière contre les employés du secteur bancaire.

Un peu plus tard, les contingents commencèrent à arriver au lieu de rassemblement central avec les banderoles de dizaines de syndicats ouvriers, des comités populaires, des comités de chômeurs, d’étudiants, d’enseignants, de travailleurs de la santé et de la sécurité sociale etc

Nikos Papageorgiou, président du Syndicat des travailleurs des restaurants-du tourisme-de l’hôtellerie en Attique, était le principal intervenant au rassemblement du PAME et il a souligné : « Si nous ne nous organisons pas et ne luttons pas pour une rupture profonde au niveau économique et politique, il n’y aura pas moyen de rétablir le niveau des retraites, des droits sociaux, de la sécurité sociale à celui d’il y a 2 ou 3 ans ».

« Pour le mouvement ouvrier sur des positions de classe », a-t-il ajouté, « il n’y a pas d’autre perspective que la lutte pour un autre mode de développement, où le peuple contrôlera l’économie, sans engagements envers l’UE, à partir de la socialisation des grands monopoles. D’ici là nous allons lutter, en exprimant une véritable solidarité de classe, sur chaque lieu de travail, dans chaque quartier, afin que les mesures ne soient pas adoptées, que personne ne se sente seul contre les patrons et leurs organismes de pouvoir. Nous allons intensifier la lutte afin que les gens ne restent pas de simples spectateurs des événements, mais au contraire qu’ils puissent en être les acteurs ».

« Nous allons continuer à mener une action encore plus résolue dans et hors des lieux de travail », a-t-il souligné, appelant à une participation massive à la manifestation du PAME pour le deuxième jour de grève, mercredi à 17h à Omonia.

Une importante délégation du comité central du KKE a participé à la manifestation, menée par Aleka Papariga, secrétaire-générale du KKE, qui a pris la parole au rassemblement du PAME : « Nous lançons un appel au peuple afin qu’il manifeste, de façon systématique et organisée, une désobéissance et une défiance non seulement envers les mesures gouvernementales, mais le système en général. C’est un bon départ pour l’organisation de la riposte, qui doit avoir pour but l’abolition de monopoles, le désengagement de l’UE. Toute autre solution proposée s’inscrirait dans le cadre du système. »

Des messages de solidarité ont été envoyés aux manifestants de la part d’une dizaine d’organisations de classe et de syndicats du monde entier, dont le Bureau régional européen de la Fédération syndicale mondiale.

Une autre manifestation militante et combative se déroule mercredi après-midi, elle est suivie d’un défilé dont le point d’arrivée est le Parlement au moment où est votée une nouvelle vague de mesures anti-ouvrières brutales qui bouleversera la vie de millions de travailleurs.

Communiqué du Parti communiste de Grèce (KKE)

Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

23 août: « Journée européenne du souvenir », de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme ». L’intégration européenne est anticommuniste : c’est le Parlement de l’UE qui l’a dit !

ARTICLE DU 8 AOUT 2009 :
Le Parlement européen nouvellement élu est-il moins anticommuniste que le précédent ? C’est bien peu probable.

Pour autant, l’on ne saurait trop demander aux députés communistes et progressistes de tout entreprendre pour tenter de faire abroger la résolution anticommuniste adoptée par ce Parlement le 2 avril 2009, intitulée « Conscience européenne et totalitarisme ». Alors qu’une vague de propagande anticommuniste s’annonce.

 

Ce texte, répugnant mais très instructif, s’évertue, d’une part, à mettre en parallèle le communisme avec le fascisme et le nazisme et, d’autre part, à faire de leur condamnation la raison d’être de l’intégration européenne : « L’Europe ne parviendra à l’unité que si elle est capable de se retrouver sur son histoire, de reconnaître que le communisme, le nazisme et le fascisme font partie de son héritage commun et de conduire un débat approfondi et honnête sur tous les crimes totalitaires du siècle dernier ».

 

Toute la résolution est dirigée contre le communisme, pris sans nuance, aussi bien comme expérience historique (les « régimes communistes totalitaires jusqu’en 1989 ») que comme idéologie en général. « Crime » rime avec « victime », « tyrannie » avec « tragédie » etc…

 

Il est évident que le danger de ce texte ne réside pas prioritairement dans le risque de banalisation du fascisme et du nazisme (comme l’évoque dans son intervention très partielle F. Wurtz) mais bien dans la criminalisation de l’idéologie communiste et des partis qui s’en réclament ou s’en réclameront, attaqués parce qu’ils ne peuvent que contester et combattre l’UE du capital.

 

Les auteurs de la résolution ne font pas dans la dentelle pour imposer la vision « européenne » de l’histoire. Leur texte « invite la Commission et les Etats-membres à consentir davantage d’efforts pour mieux faire connaître l’histoire de l’Europe et mettre en lumière la réussite historique que représente l’intégration européenne, ainsi que le contraste marqué entre le passé tragique et l’ordre social pacifique et démocratique qui caractérise aujourd’hui l’UE ».

 

Devant sa crise grandissante de légitimité, les tenants de l’UE du capital éprouvent le besoin de consolider ses mythes fondateurs à imposer aux peuples.

L’abstention a atteint des records aux dernières élections européennes, souvent plus de 70% dans les pays d’Europe de l’est. A l’ouest comme à l’est, le bilan de l’UE depuis 1989 est lourdement négatif en termes sociaux, économiques et démocratiques.

Le recours à la propagande anticommuniste leur devient de plus en plus nécessaire pour s’auto-justifier comme pour disqualifier l’opposition idéologique la plus conséquente aux choix politiques capitalistes portés par l’UE.

 

La résolution a été adopté par 553 voix contre 44 et 33 abstentions, une proportion qui rappelle l’approbation par les mêmes du projet de « constitution européenne ».

 

Dans le détail des votes, on notera que la plupart des députés PS français ont approuvé la résolution, dont Harlem Désir, Kader Arif ou Marie-Noëlle Lienemann, toujours prête à se faire passer pour l’aile gauche du PS… Mais Benoît Hamon a voté contre. Du groupe GUE-NGL où siègent les élus du PCF, un député du Parti socialiste des Pays-Bas a également voté pour, quatre Irlandais et nordiques s’abstenant. Une confirmation supplémentaire du caractère hétéroclite de ce groupe.

 

La résolution du 2 avril 2009 s’inscrit dans une suite de textes européens anticommunistes dont le rapport Lindblad sur les « crimes du communisme », adopté en 2006 par l’assemblée du Conseil de l’Europe. Elle reprend à son compte une autre déclaration du Parlement européen faisant du 23 août (date de la signature du Pacte germano-soviétique) la « journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme » dont elle propose de faire plus largement la « journée européenne du souvenir ».

 

Dans les semaines et mois qui viennent, les provocations anticommunistes vont se multiplier avec le vingtième anniversaire de « l’effondrement des dictatures communistes de l’Europe centrale et orientale » que « l’Europe réunifiée célébrera » (toujours extrait de la résolution).

 

Dans cette période, communistes, premiers attaqués, nous devons réagir les premiers et le plus vigoureusement contre ce qui constitue à la fois une insulte intolérable, notamment à la mémoire des millions de communistes morts dans le combat contre le fascisme et le nazisme, pour la paix et le socialisme et un aspect de l’offensive présente pour imposer les choix en faveur du capital dans les pays de l’UE.

 

Assez d’effacement honteux, défendons l’histoire du PCF et du mouvement communiste international à partir de notre propre analyse communiste critique !

 

Demandons aux députés européens communistes (avec d’autres qui l’accepteraient…) d’exiger l’abrogation de la résolution du 2 avril 2009 par le Parlement européen renouvelé !

 

Une démarche indispensable. Sans illusions. L’intégration européenne est anticommuniste ! Nous ne le découvrons pas mais quand 94% du Parlement européen le confirme !