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Mélenchon : fausse sortie. Front de gauche : vrai échec pour le PCF et le mouvement social !

EDT pour Vivelepcf, 24 juillet 2014  

Mélenchon : fausse sortie. Front de gauche : vrai échec pour le PCF et le mouvement social !

Vivelepcf, 24 juillet 2014

Mélenchon, absent depuis les européennes, a fait sa rentrée politique en annonçant son retrait provisoire. Il veut prendre le temps de se reposer, on le comprend.

De leur côté, les militants ouvriers s’activent à préparer un rude affrontement social et politique pour la rentrée. Mais pour Mélenchon, aucune élection nationale ne pointe d’ici 2017.

Pour mieux se reposer, il pourrait aussi démissionner du Parlement européen et laisser sa place à un élu PCF. Avec ses retraites de ministre et de sénateur, il a assez pour prendre des vacances loin des problèmes des travailleurs.

Dans son interview-bilan à un média marginal « Hexagones », mais largement reprise, Mélenchon constate l’échec du Front de gauche, expérience politique amorcée depuis bientôt six ans et le recrutement de Mélenchon par la direction du PCF en marge du 34ème congrès de notre Parti.

Echec du Front de gauche ? Nous arrivons au même constat, prévisible, mais pas avec le même raisonnement que Mélenchon qui se montre injuste et ingrat avec les fondateurs du Front de gauche.

Il est indiscutable que l’effet Mélenchon n’a tiré le Front de gauche, électoralement et superficiellement que pendant la campagne des présidentielles de 2012. Depuis, Mélenchon a de plus en plus agacé l’opinion publique, surtout les communistes, même les plus accueillants. Les effets de bateleur gauchiste ont vite lassé. Le caractère politicien du jeu de Mélenchon, de son double-jeu est vite ressorti.

Le sénateur, vétéran du PS, qui brusquement se met à attaquer son ancien parti avec virulence, a montré qu’il savait rentrer dans le rang comme lorsqu’il a appelé sans conditions à voter Hollande « comme pour lui-même ». Ses critiques du PS ne sont jamais conséquentes, ni sur le fond, ni dans les actes militants.

Lui qui veut tout révolutionner n’entrevoit d’autre perspective que dans les combines institutionnelles et électoralistes. Il propose tour à tour des alliances à Cohn-Bendit et à Joly, se voit premier ministre de Hollande ou ministre de Montebourg…

Difficile aussi pour Mélenchon d’incarner l’opposition à l’Union européenne du capital, lui qui fut et reste un Maastrichien convaincu et qui ne trouve de modèle dans l’UE que chez le défenseur acharné de l’euro qu’est le dirigeant opportuniste grec Tsipras.

La tactique « front contre front » a aussi logiquement été gravement contre-productive. Mélenchon s’est évertué, jusqu’à la comédie de la législative d’Hénin-Beaumont, à gagner du profit politique dans le « peuple de gauche » en jouant sur l’opposition à la montée du FN. Dans la surenchère des phrases, le politicien, ex-apparatchik du PS, limité dans sa demi-démagogie, s’est vu largement battu par les Lepénistes, dont on peut penser qu’il a même favorisé l’essor électoral. Dans les milieux « politisés » de gauche, il n’a pas gagné grand’chose.

Mélenchon est un acteur principal dans l’échec politique du Front de gauche. Mais l’opération reste pour lui globalement très positive. Elle peut lui permettre d’envisager un maintien et un retour au premier plan rapide, du moins avant 2017.

D’animateur obscur d’un courant du PS englué dans les combines politiciennes de la social-démocratie, Mélenchon s’est hissé, grâce au Front de gauche, au niveau d’un politicien de niveau national. Depuis au moins les présidentielles, il est le détenteur, grâce au PCF de la marque nationale « Front de gauche ».

Accessoirement, le Front de gauche et le PCF lui ont permis de passer personnellement d’une sinécure PS au Sénat à une encore plus confortable sinécure FdG au Parlement européen.

Grâce au Front de gauche encore, il a pu donner un semblant d’existence à un rassemblement hétéroclite et réduit, le « Parti de gauche », qui bénéficie maintenant de quelques élus, de quelques moyens et d’une capacité de faire du bruit disproportionnée par rapport à sa réalité.

Au sein du Front de gauche, Mélenchon a aussi réussi, grâce à la direction du PCF, à paraître beaucoup moins affilié au PS que son partenaire, sur lequel il n’a cessé de prendre l’ascendant politique.

Donc vraiment, Mélenchon a tort de se plaindre et s’il pleure aujourd’hui, c’est conscient des cartes qui lui restent pour demain.

Du côté de la direction du PCF, le bilan du Front de gauche est beaucoup moins positif, c’est le moins que l’on puisse dire.

Le seul projet des dirigeants qui semble réussi, c’est l’aggravation de l’effacement du PCF dans la suite des stratégies de « mutation », « de collectifs antilibéraux » ou de « transformations » imposées aux précédents congrès du Parti. Le discrédit et l’effacement du PCF et de ses positionnements fondamentaux historiques sont encore plus grands aujourd’hui qu’en 2008.

Cette stratégie de la direction du PCF a amené un effondrement du nombre de ses élus. La Parti n’a plus que 7 députés, 1 seul député européen. Il a perdu la moitié de ses conseillers régionaux, un gros quart de ses municipalités etc. C’est un élément structurant qui est scié.

Le Front de gauche a fait payer au PCF le prix le plus fort de la ligne de reniement de sa propre direction. Son incapacité à sortir de la dépendance institutionnelle du PS est ressortie terriblement (et en partie injustement) des attaques de Mélenchon sur les alliances électorales aux municipales notamment à Paris (là, ce n’était pas injuste !).

Le PCF a porté tout le poids de sa conversion de sa direction à l’acceptation de l’UE du capital au nom de son illusoire réorientation, au moment même où le peuple en subit si cruellement la politique relayée en France.

Le Front de gauche a poussé jusqu’à la caricature – ces débats incessants pour des places – l’institutionnalisation du Parti, la prééminence donnée à la recherche de combinaisons dans les institutions sur le rassemblement à partir des luttes. Il a paralysé l’action des militants.

Les dégâts du Front de gauche pour le PCF sont à la hauteur de ses responsabilités dans la création de cet objet politique : primordiaux !

Le bilan du Front de gauche est donc unilatéralement négatif pour les militants communistes, les militants des syndicats révolutionnaires, l’intérêt des travailleurs. Le Front de gauche, signifiant l’étouffement des véritables positions communistes, est en particulier pour beaucoup dans les graves illusions semées avant 2012 et leurs conséquences démobilisatrices aujourd’hui.

Toujours coincé dans les conséquences de sa stratégie, Pierre Laurent propose de combiner un « Front de gauche élargi » avec un « Front du peuple », expression signifiant en fait une demande d’affiliation à certains courant du PS et à EELV pour recréer une illusion à « gauche » d’ici 2017.

Mélenchon s’en régale déjà. Plus le PCF se déconsidère, plus sa démagogie peut prospérer. Il prend des vacances pour mieux préparer ses « coups », aiguiser ses « formules » et ses insultes, pour mieux jouer un rôle dans le nouveau brouillage politicien qui précédera les élections de 2017.

Communistes, Mélenchon, nous souhaitons pour vous une bonne et définitive retraite et nous allons y contribuer !

Au schéma politicien perclus et mortifère tel qu’il est apparu aux élections européennes, s’oppose la perspective d’une nouvelle donne politique que les luttes, notamment celle des cheminots en juin ont dégagée.

Entre les stratégies politiciennes d’ici 2017 et l’action dans les luttes sur des positions de rupture, il faudra faire des choix. Nous avons déjà fait le nôtre.

Bonnes vacances M. Mélenchon ! Profitez bien ! Faites-vous oublier !

88ème militaire mort en Afghanistan : la mort, la guerre, l’hypocrisie impérialistes, jusqu’au bout. Sans fin ?

de Pcf Paris 15, 12 août 2012- Dossier: « Troupes françaises hors d’Afghanistan »

Un 88ème militaire français a été tué en Afghanistan le 7 août 2012, laissant une veuve et trois orphelins. Le mort a eu le droit à une cérémonie à Paris et à un discours présidentiel le 11 août dans l’Isère.

Là encore, nouveau président mais pas changement. François Hollande a repris les mêmes expressions que celles de Nicolas Sarkozy, mélangeant compassion, grandiloquence, mais surtout réaffirmation, sans aucune autocritique, de la politique d’intervention militaire française dans le monde.

Selon François Hollande : « La France se bat, non pas pour son influence dans le monde, non pas pour ses intérêts, mais au nom de valeurs et de principes. C’était le sens de la présence de la France en Afghanistan. Elle avait été décidée au lendemain de l’attaque terroriste du 11 septembre 2001 qui avait frappé les Etats-Unis d’Amérique. …
Il s’agissait à l’époque d’en terminer avec un régime lié à Al Quaïda et qui abritait Ben Laden. A l’égard de forces obscures qui menaçaient la sécurité du monde. Nous avions un but, un seul : permettre aux Afghans de prendre souverainement en charge leur propre destinée. Cette mission est aujourd’hui accomplie.
 »

Quel beau bilan en effet ! 11 ans de guerre d’occupation ont détruit, tué partout dans le pays. La résistance nationale, menée par des « talibans », ceux-là qui tenaient le régime précédent, n’a cessé d’enregistrer des victoires politiques et militaires. Le pouvoir intronisé par les Américains est totalement fantoche et ne se distingue que par sa corruption sans égale. Quant à Ben Laden, il a été tardivement liquidé, dans sa résidence pakistanaise, alors que l’administration américaine avait déjà décidé le retrait.

Dans la campagne électorale, gauche et droite se sont disputées la primeur de la sortie des troupes françaises de cette guerre impopulaire. En réalité, l’une et l’autre n’ont fait que s’inscrire docilement dans le calendrier de retrait fixé par les Etats-Unis.

Hollande ne se prévaut aujourd’hui du retrait auquel il se serait « engagé » que pour mieux justifier de nouvelles interventions. Notons que le militaire dont on vient de célébrer les obsèques n’aurait pas fait partie des 2000 qui rentreront normalement d’ici la fin de l’année, mais des 1000 autres qui comme lui, major et « conseiller militaire », resteront encore.

Rien des objectifs officiels de la guerre en Afghanistan n’a été atteint mais était-ce les vrais objectifs ? Evidemment non.

Le lobby militaro-industriel occidental s’est gorgé de centaine de milliards de dollars. La guerre est le principal moteur de la « croissance » US ! L’Afghanistan aura aussi coûté aux contribuables français entre 5 et 10 milliards d’euros.

Les puissances impérialistes occidentales ont poursuivi leur travail de déstabilisation d’une zone géostratégique majeure, carrefour du transport du pétrole. Ils ont fait une démonstration de forces non loin de la Chine et de la Russie. L’Afghanistan, après l’Irak, avant la Syrie ? Mêmes si les conditions afghanes se sont avérées particulièrement retorses.

Voilà les véritables raisons pour lesquelles la France a fait la guerre alignée derrière les Etats-Unis avec les autres pays de l’UE pour défendre, n’en déplaise à M. Hollande, les intérêts de l’impérialisme français liés à ceux du capitalisme US et UE.

La mise en scène toujours plus accentuée des obsèques des soldats français tombés en Afghanistan appelle la réflexion. Le pouvoir redoute visiblement l’opinion publique. Prépare-t-il ou du moins n’exclut-il pas, après la coûteuse opération libyenne de 2011, l’engagement de troupes sur de nouveaux théâtres d’opération ?

Dans son discours du 11 août, devant la dépouille du soldat français, François Hollande, affirme : « Cette semaine encore, nos forces déploient un groupement médico-chirurgical dans le nord de la Jordanie. J’en ai ainsi décidé sur la proposition du ministre de la Défense. Au plus près de la frontière avec la Syrie, pour venir en aide aux réfugiés mais aussi aux combattants… » : Aveu que la France intervient déjà du côté d’un belligérant.

Plus que jamais, communistes français, nous voulons agir contre la guerre impérialiste, casser le consensus des forces politiques derrières les « interventions » hypocrites, coûteuses et meurtrières.

L’intervention en Afghanistan derrière les Etats-Unis a été décidée en 2001 par Chirac et la gauche « plurielle ». Son intensification et sa prolongation ont reçu l’accord de la droite et de la gauche parlementaires. Elles surenchérissent maintenant sur la forme d’une intervention en Syrie. Aucune véritable contestation nationale de la guerre en Afghanistan n’a été organisée en France, malgré des initiatives, comme la pétition lancée en 2008 pour le retrait d’Afghanistan émanant de plusieurs organisations du PCF, dont la nôtre, à l’appel d’Henri Alleg.

Plus que jamais, nous appelons et contribuons à des actions nationales pour :

-          Le rejet de toute forme d’ingérence française à l’étranger, notamment en Syrie, l’arrêt immédiat de toutes les interventions militaires françaises en cours hors de France, le retour en France de tous les militaires français « en mission » à l’étranger, la sortie unilatérale de la France de l’OTAN et des politiques extérieures de l’UE.

Hollande finit son discours en se référant à « la force de l’âme française » vantée par Clémenceau pour accompagner des millions de jeunes à la grande boucherie de 14-18. Nous préférons une autre citation : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels » (Anatole France).