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Le pape François prépare son credo in l’Europe du capital
Vivelepcf, 23 novembre 2014
Quand on entend quelqu’un dire que la pauvreté, le chômage etc. c’est terrible et qu’il faut aider l’Union européenne à mieux les combattre, on se dit que l’on a à faire à un naïf, un inconscient ou un hypocrite.
Lorsque celui qui le dit est le chef d’un Etat théocratique, après avoir été un prélat qui a accompagné l’une des plus sordides dictatures d’Amérique Latine, on n’hésite pas : c’est un hypocrite et même un dangereux hypocrite.
Il y a 26 ans, un fanatique de l’anticommunisme, de la restauration capitaliste, du retour à l’obscurantisme moral venait fêter avec ses complices de l’Union européenne du capital, de l’OTAN, la victoire imminente contre le socialisme en Europe de l’Est. L’actuel président social-démocrate allemand du Parlement européen, Martin Schulz, se souvient, ému, de cette visite et de ce « prélude à l’annus mirabilis de l’Europe : 1989 » dans le journal du Vatican, l’Osservatore Romano daté du 22 novembre.
26 ans plus tard, les peuples sont encore moins enclins à aimer l’Union européenne, identifiée, à juste titre, à la mise en concurrence des travailleurs, au chômage, au développement des inégalités et de la misère, à la perte du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à la guerre.
Autant dire que la visite du pape François au Parlement de Strasbourg le 25 novembre ne prendra pas le ton arrogant et conquérant du croisé de la CIA Jean-Paul II. Il s’apprête à être plutôt pleurnichard et lénifiant. Son cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin a donné le ton à la radio-télévision vaticane : « Il est très important de travailler pour assurer la formation et l’éducation des jeunes, pour essayer de montrer la validité du projet européen » avant d’en appeler aux « valeurs des pères fondateurs de l’Europe ».
Jean Monnet, le fondé de pouvoir des banques et du grand patronat, agent de la CIA, Robert Schuman, le porte-parole des maîtres de forges qui vota les pleins-pouvoirs à Pétain contre notre patrie, seront-ils bientôt béatifiés ?
Et le cardinal de prêcher pour la charité envers les mères seules, les personnes âgées et les handicapés : « Une attention particulière à leur égard peut être un moyen sûr de relancer le projet européen ». Lénifiant, oui !
Radio Vatican et le cardinal Parolin concluent mieux que nous : « Les 12 étoiles du drapeau européen rappellent celles de la couronne de la Vierge Marie. Ces sont les racines de l’Europe malheureusement tant remises en cause. Ne croyez-vous pas qu’il faudrait les raviver ? – Je pense que oui. Si nous regardons le Traité de Lisbonne, dans son article premier, je pense que sont rappelées un ensemble de valeurs qui sont fondamentalement les valeurs chrétiennes… ».
Un travailleur, un homme chrétien peut être comme tout autre un compagnon de lutte, un des nôtres, communistes. A lui de se débrouiller avec cette hiérarchie hypocrite et révulsante au service de l’inégalité, de l’argent-roi, de l’Europe du capital !
Avec lui, espérons-le, nous combattons et combattrons son sale travail idéologique.
Mélenchon : fausse sortie. Front de gauche : vrai échec pour le PCF et le mouvement social !
EDT pour Vivelepcf, 24 juillet 2014
Mélenchon : fausse sortie. Front de gauche : vrai échec pour le PCF et le mouvement social !
Vivelepcf, 24 juillet 2014
Mélenchon, absent depuis les européennes, a fait sa rentrée politique en annonçant son retrait provisoire. Il veut prendre le temps de se reposer, on le comprend.
De leur côté, les militants ouvriers s’activent à préparer un rude affrontement social et politique pour la rentrée. Mais pour Mélenchon, aucune élection nationale ne pointe d’ici 2017.
Pour mieux se reposer, il pourrait aussi démissionner du Parlement européen et laisser sa place à un élu PCF. Avec ses retraites de ministre et de sénateur, il a assez pour prendre des vacances loin des problèmes des travailleurs.
Dans son interview-bilan à un média marginal « Hexagones », mais largement reprise, Mélenchon constate l’échec du Front de gauche, expérience politique amorcée depuis bientôt six ans et le recrutement de Mélenchon par la direction du PCF en marge du 34ème congrès de notre Parti.
Echec du Front de gauche ? Nous arrivons au même constat, prévisible, mais pas avec le même raisonnement que Mélenchon qui se montre injuste et ingrat avec les fondateurs du Front de gauche.
Il est indiscutable que l’effet Mélenchon n’a tiré le Front de gauche, électoralement et superficiellement que pendant la campagne des présidentielles de 2012. Depuis, Mélenchon a de plus en plus agacé l’opinion publique, surtout les communistes, même les plus accueillants. Les effets de bateleur gauchiste ont vite lassé. Le caractère politicien du jeu de Mélenchon, de son double-jeu est vite ressorti.
Le sénateur, vétéran du PS, qui brusquement se met à attaquer son ancien parti avec virulence, a montré qu’il savait rentrer dans le rang comme lorsqu’il a appelé sans conditions à voter Hollande « comme pour lui-même ». Ses critiques du PS ne sont jamais conséquentes, ni sur le fond, ni dans les actes militants.
Lui qui veut tout révolutionner n’entrevoit d’autre perspective que dans les combines institutionnelles et électoralistes. Il propose tour à tour des alliances à Cohn-Bendit et à Joly, se voit premier ministre de Hollande ou ministre de Montebourg…
Difficile aussi pour Mélenchon d’incarner l’opposition à l’Union européenne du capital, lui qui fut et reste un Maastrichien convaincu et qui ne trouve de modèle dans l’UE que chez le défenseur acharné de l’euro qu’est le dirigeant opportuniste grec Tsipras.
La tactique « front contre front » a aussi logiquement été gravement contre-productive. Mélenchon s’est évertué, jusqu’à la comédie de la législative d’Hénin-Beaumont, à gagner du profit politique dans le « peuple de gauche » en jouant sur l’opposition à la montée du FN. Dans la surenchère des phrases, le politicien, ex-apparatchik du PS, limité dans sa demi-démagogie, s’est vu largement battu par les Lepénistes, dont on peut penser qu’il a même favorisé l’essor électoral. Dans les milieux « politisés » de gauche, il n’a pas gagné grand’chose.
Mélenchon est un acteur principal dans l’échec politique du Front de gauche. Mais l’opération reste pour lui globalement très positive. Elle peut lui permettre d’envisager un maintien et un retour au premier plan rapide, du moins avant 2017.
D’animateur obscur d’un courant du PS englué dans les combines politiciennes de la social-démocratie, Mélenchon s’est hissé, grâce au Front de gauche, au niveau d’un politicien de niveau national. Depuis au moins les présidentielles, il est le détenteur, grâce au PCF de la marque nationale « Front de gauche ».
Accessoirement, le Front de gauche et le PCF lui ont permis de passer personnellement d’une sinécure PS au Sénat à une encore plus confortable sinécure FdG au Parlement européen.
Grâce au Front de gauche encore, il a pu donner un semblant d’existence à un rassemblement hétéroclite et réduit, le « Parti de gauche », qui bénéficie maintenant de quelques élus, de quelques moyens et d’une capacité de faire du bruit disproportionnée par rapport à sa réalité.
Au sein du Front de gauche, Mélenchon a aussi réussi, grâce à la direction du PCF, à paraître beaucoup moins affilié au PS que son partenaire, sur lequel il n’a cessé de prendre l’ascendant politique.
Donc vraiment, Mélenchon a tort de se plaindre et s’il pleure aujourd’hui, c’est conscient des cartes qui lui restent pour demain.
Du côté de la direction du PCF, le bilan du Front de gauche est beaucoup moins positif, c’est le moins que l’on puisse dire.
Le seul projet des dirigeants qui semble réussi, c’est l’aggravation de l’effacement du PCF dans la suite des stratégies de « mutation », « de collectifs antilibéraux » ou de « transformations » imposées aux précédents congrès du Parti. Le discrédit et l’effacement du PCF et de ses positionnements fondamentaux historiques sont encore plus grands aujourd’hui qu’en 2008.
Cette stratégie de la direction du PCF a amené un effondrement du nombre de ses élus. La Parti n’a plus que 7 députés, 1 seul député européen. Il a perdu la moitié de ses conseillers régionaux, un gros quart de ses municipalités etc. C’est un élément structurant qui est scié.
Le Front de gauche a fait payer au PCF le prix le plus fort de la ligne de reniement de sa propre direction. Son incapacité à sortir de la dépendance institutionnelle du PS est ressortie terriblement (et en partie injustement) des attaques de Mélenchon sur les alliances électorales aux municipales notamment à Paris (là, ce n’était pas injuste !).
Le PCF a porté tout le poids de sa conversion de sa direction à l’acceptation de l’UE du capital au nom de son illusoire réorientation, au moment même où le peuple en subit si cruellement la politique relayée en France.
Le Front de gauche a poussé jusqu’à la caricature – ces débats incessants pour des places – l’institutionnalisation du Parti, la prééminence donnée à la recherche de combinaisons dans les institutions sur le rassemblement à partir des luttes. Il a paralysé l’action des militants.
Les dégâts du Front de gauche pour le PCF sont à la hauteur de ses responsabilités dans la création de cet objet politique : primordiaux !
Le bilan du Front de gauche est donc unilatéralement négatif pour les militants communistes, les militants des syndicats révolutionnaires, l’intérêt des travailleurs. Le Front de gauche, signifiant l’étouffement des véritables positions communistes, est en particulier pour beaucoup dans les graves illusions semées avant 2012 et leurs conséquences démobilisatrices aujourd’hui.
Toujours coincé dans les conséquences de sa stratégie, Pierre Laurent propose de combiner un « Front de gauche élargi » avec un « Front du peuple », expression signifiant en fait une demande d’affiliation à certains courant du PS et à EELV pour recréer une illusion à « gauche » d’ici 2017.
Mélenchon s’en régale déjà. Plus le PCF se déconsidère, plus sa démagogie peut prospérer. Il prend des vacances pour mieux préparer ses « coups », aiguiser ses « formules » et ses insultes, pour mieux jouer un rôle dans le nouveau brouillage politicien qui précédera les élections de 2017.
Communistes, Mélenchon, nous souhaitons pour vous une bonne et définitive retraite et nous allons y contribuer !
Au schéma politicien perclus et mortifère tel qu’il est apparu aux élections européennes, s’oppose la perspective d’une nouvelle donne politique que les luttes, notamment celle des cheminots en juin ont dégagée.
Entre les stratégies politiciennes d’ici 2017 et l’action dans les luttes sur des positions de rupture, il faudra faire des choix. Nous avons déjà fait le nôtre.
Bonnes vacances M. Mélenchon ! Profitez bien ! Faites-vous oublier !
Jusqu’où avec Tsipras ? Jusqu’à appeler à voter, comme lui, pour Jean-Claude Juncker ?
Vivelepcf, 8 juin 2014
Le Parti de la gauche européenne (PGE) a fait du leader grec de Syriza, Alexis Tsipras son héraut pour les élections européennes. Il a porté sa candidature à la présidence de la Commission européenne.
Communistes français, nous faisons partie de ceux qui ont dénoncé ce choix qui légitime l’institution la plus antidémocratique de l’Union européenne et qui valide la logique d’intégration dans l’UE du capital. Nous avons donné tous les éléments sur les orientations réelles de Tsipras et de Syriza, parti qui sert à recycler la social-démocratie grecque, dont les références sont, entre autres, Roosevelt et le Plan Marshall… (voir notre article en lien).
Tsipras a joué un temps une partition de « gauche radicale ». Il est encore présenté comme « radical » par une partie de la presse de droite. Il l’a été en France avec insistance, pendant la campagne électorale, par le Front de gauche, par Mélenchon, par Pierre Laurent. Mais derrière le gauchiste, le social-démocrate s’est déjà largement réveillé en donnant des gages à Obama par exemple, ou en faisant de la défense de l’euro en Grèce sa priorité.
Mais Tsipras est largement passé à l’étape suivante : celle du leader d’un parti d’alternance, aspirant à la gestion loyale des affaires du capital en Grèce.
Voilà donc que Tsipras, dans une déclaration du 3 juin, appelle les députés européens à soutenir la candidature à la présidence de la Commission européenne du politicien luxembourgeois de droite, Jean-Claude Juncker. Il pousse sa logique d’adhésion à l’intégration européenne jusqu’au bout. Il justifie sa défense de Juncker au nom du respect du vote européen et des prérogatives nouvelles du Parlement européen, qu’il invite à parler d’une seule voix.
Extraits du communiqué de Tsipras: « «Pendant la campagne, j’étais candidat pour la gauche européenne. Je me tenais vigoureusement en désaccord avec les orientations politiques du Parti populaire européen et de son candidat, M. Jean-Claude Juncker. Ces désaccords persistent. » «Néanmoins, le Parti populaire européen a remporté l’élection. Par conséquent, il revient à M. Jean-Claude Juncker d’être le premier à tenter de rassembler la majorité requise, en négociant avec les autres groupes politiques ». « C’est une obligation morale du Conseil européen de porter la candidature qui est arrivée en tête aux élections ».
La plupart des partis du PGE, confrontés à d’autres situations nationales, sont pris à contrepied. La présidente sortante du groupe GUE-NGL, l’Allemande de Die Linke, Gabi Zimmer, se range derrière la position de Tsipras. Mais la direction de Die Linke ne la suit pas et annonce, comme Mélenchon, qu’elle n’appelle pas à voter pour Juncker mais … pour Tsipras lui-même !
C’est le crétinisme parlementaire à la puissance européenne !
La stratégie du Front de gauche a réduit la représentation du PCF à un seul député européen (nous en avions 20 entre 1979 et 1984).
Notre parti ne peut pas continuer à suivre les Mélenchon ou les Tsipras dans la course, même par étape, à la validation de l’intégration dans l’UE. Il ne peut pas continuer à renier les positions historiques de notre parti, de combat contre l’Europe supranationale du capital, sur une base de classe, donnant au rejet de classe de l’Union européenne par les travailleurs une perspective de rupture progressiste.
Parlement européen : le KKE a décidé que ses députés ne siégeront plus au sein du groupe GUE-NGL
Brève, vivelepcf, 7 juin 2014
Le Parti communiste grec (KKE) a fait savoir que ses deux députés européens réélus ne siégeraient plus au sein du groupe « Gauche unitaire européenne – gauche verte nordique ». Ils continueront à faire entendre leur position en tant que députés indépendants non-inscrits. Mais il n’était plus tenable de servir de caution communiste à un groupe parlementaire dévié de sa conception d’origine et entraîné par le PGE vers toujours plus de soutien à l’intégration dans l’UE du capital.
Le groupe GUE-NGL a été créé en 1994. Entre les élections européennes de 1989 et de 1994, le passage du Parti communiste italien à la social-démocratie, l’affaiblissement d’autres partis communistes n’a plus permis de maintenir un groupe communiste au Parlement européen, sur la base d’une identité historique commune. Le groupe GUE-NGL a été alors conçu comme un groupe technique, respectant l’autonomie de chacune de ses composantes nationales. Le point commun était une contestation radicale de l’Union européenne, partagée, notamment après l’élargissement de 1995, par les forces progressistes nordiques qui se sont battues contre l’adhésion de leur pays à l’UE.
Depuis plusieurs années, cet esprit de respect de chaque parti est battu en brèche par la volonté des membres du Parti de la gauche européenne, PGE, d’instrumentaliser le groupe GUE-NGL pour en faire le porte-parole de leur ligne de collaboration aux institutions européennes.
Un pas supplémentaire vient d’être franchi. La présidente sortante du groupe, la députée allemande de Die Linke, Gabi Zimmer, suivant le leader grec de Syriza, Alexis Tsipras, entend entraîner le groupe dans un soutien à la candidature de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.
Tsipras s’était présenté à ce poste avant les dernières élections européennes. Sa candidature a été portée notamment par le Front de gauche en France. En elle-même, elle représentait une légitimation inacceptable du cadre antidémocratique européen et de la dictature illégitime de la Commission.
Aujourd’hui, Tsipras et le PGE vont encore plus loin dans la collaboration avec l’UE du capital. Tsipras estime qu’il faut soutenir la candidature de Juncker, politicien ultra-libéral luxembourgeois, parce que la droite aurait gagné globalement les élections européennes et qu’il faudrait défendre la place du Parlement européen dans les institutions. C’est du « crétinisme parlementaire », suivant l’expression célèbre de Lénine, mais à la puissance européenne. Le PGE pousse aussi le groupe GUE-NGL à reproduire au niveau européen les alliances avec les verts et les socialistes européens…
Communistes français, nous ne pouvons qu’approuver la décision conséquente de nos camarades grecs, qui continuent de militer pour le développement d’échanges et de coopérations, dans la lutte, entre partis communistes au plan international.
Nous faisons partie de ceux qui dénoncent les positions de collaboration de Tsipras. Maintenant qu’il soutient une candidature de droite à la présidence de la Commission européenne, nous ne voyons plus du tout comment la direction du PCF, après l’échec terrible du Front de gauche aux dernières élections en France, pourraient continuer à vendre cette orientation sans débat ouvert et honnête. Que Mme Marie-Christine Vergiat, Maastrichienne et socialiste, que la direction du PCF a fait réélire à Strasbourg, à la place d’un ou d’une communiste, s’y reconnaisse n’est qu’une confirmation de plus de cette ligne totalement erronée.
Les camarades grecs du KKE mènent un combat courageux, à la tête d’un parti de classe et de masse, dans le « laboratoire » des politiques antisociales de l’UE qu’est la Grèce. Nous devons écouter leurs analyses.
Le seul député PCF restant au Parlement européen ne doit pas s’aligner sur le PGE, Tsipras et Juncker.
Le véritable débat sur l’organisation de la résistance et de la rupture à l’UE supranationale du capital doit se rouvrir enfin dans le PCF, le Parti qui, historiquement en France, l’a toujours portée.