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L’implication de l’OTAN dans la question des réfugiés représente un développement dangereux

Déclaration de Georgos Loucaides, porte-parole du Comité central du Parti progressiste des travailleurs de Chypre (AKEL – Parti communiste). 10 février 2016, traduction MlN pour « Solidarité internationale PCF – Vivelepcf »

L’implication de l’OTAN dans la gestion des flux de réfugiés en mer Egée, suivant les objectifs de la Turquie et de l’Allemagne, représente un développement dangereux. Les nouvelles mesures et les mécanismes que prévoient l’Union européenne et l’OTAN font peser des menaces flagrantes sur la souveraineté de leurs Etats-membres. Dans le même temps, l’intensification de la répression exercée contre les réfugiés et la militarisation de la crise laissent présager d’autres tragédies en mer Egée et dans toute la Méditerranée. L’implication de l’OTAN vient s’ajouter à la création par l’UE d’une garde côtière frontalière qui pourra agir même sans l’approbation de ses Etats-membres.

Qui peut donc faire confiance à la machine de guerre, dénommée OTAN, pour prendre soin des réfugiés et des civils ? Où finiront les civils syriens réfugiés alors que leur pays est toujours noyé dans le sang ? Comment va-t-on dissuader les réfugiés d’avoir recours à des passeurs tant que l’UE n’aura créé aucun cadre et aucun parcours légaux et sûrs pour qu’ils déposent leur demande d’asile? Jusqu’à quand l’UE va-t-elle continuer à marchander et négocier avec la Turquie les vies, la sécurité et la dignité des millions de personnes qui fuient la furie de la guerre ?

AKEL réaffirme qu’il n’y a pas d’autre solution définitive à la crise des réfugiés que la fin de la sanglante guerre civile en Syrie. Celle-ci ne pourra pas arriver tant que les pays de l’OTAN et leurs alliés n’auront pas arrêté, une fois pour toutes, toute forme de soutien à l’organisation de l’Etat islamique, de financement, d’équipement de celle-ci et de commerce avec elle, tant qu’ils n’auront pas cessé de saper les forces qui combattent l’Etat islamique sur le terrain.

Elections Espagne 2015 : Podemos a recruté un ancien général sur ses listes ! Et pas n’importe lequel !

Repris de Solidarité internationale PCF, 19 décembre 2015

Le général Rodriguez en Afghanistan, chef d'état major de Zapatero, recruté quelques années plus tard défendre les mêmes positions sous les couleurs de la "gauche radicale" Podemos

La rupture avec les appareils politiques traditionnels, l’ouverture à la « société civile », fait partie des slogans de Podemos (« nous pouvons » suivant le « Yes, we can » d’Obama), mouvement espagnol présenté comme de « gauche radicale ».

En la matière, Podemos et son chef, le politologue Pablo Iglesias, font fort. En fait de société « civile », ils ont recruté une personnalité de choix, placée en position éligible en Aragon, le général Jose Julio Rodriguez.

Le personnage n’est pas un obscur général de brigade repenti sur le tard dans l’antimilitarisme. Pas du tout ! Jose Julio Rodriguez, 67 ans, général d’aviation, jeune retraité, n’est autre que l’ancien chef d’état major de la Défense, le plus haut poste militaire du pays, exercé sous le gouvernement Zapatero.

Rodriguez a débuté sa carrière dans l’armée de Franco qu’il a servie dans l’ancienne colonie du Sahara Occidental. Puis, comme on dit, il a gravi tous les échelons jusqu’à commander le corps expéditionnaire espagnol envoyé en Afghanistan en supplétif de l’armée américaine. En lien direct avec le commandement de l’OTAN, il a été en responsabilités pour l’armée espagnole dans les guerres d’Irak et encore de Libye en 2011.

La droite crie à la trahison. Mais Rodriguez ne se renie pas. Ce serait plutôt Podemos qu’il faudrait accuser de trahison, du moins de tromperie. Pendant un temps, ce mouvement attrape-tout a voulu suivre les mouvements d’opinion hostiles aux interventions militaires espagnoles à l’étranger (maintenant réduites) et à la présence de bases de l’OTAN dans le pays. Aujourd’hui, l’équipe menée par Iglesias nourrit une aspiration plus élevée, celle de l’accession au pouvoir. Pour cela, il faut se ménager l’électorat de droite, qu’elle convoite aussi, mais surtout les puissants d’Espagne, de l’UE et de l’OTAN.

Podemos veut donner des gages à l’OTAN et à l’UE. Rodriguez est explicite : « Nous allons respecter les décisions de l’OTAN. Nous nous engageons pour une défense européenne globale car là est l’avenir » (Journal El Pais – 5 novembre).

En cas d’avènement au pouvoir, Pablo Iglesias a annoncé qu’il nommerait Rodriguez ministre de la défense : ce serait la première fois depuis Franco qu’un militaire exercerait un tel poste politique !

Décidément, les affinités entre Podemos et Syriza, entre Iglesias et Tsipras, que certains politiciens français érigent en modèle de « gauche », sont grandes. Dès son élection en Grèce, Tsipras a nommé ministre de la défense son partenaire d’extrême-droite Pammenos. Des manœuvres aéronavales inédites avec les Etats-Unis et même Israël ont été organisées. Etc.

Le Parti communiste espagnol continue, quant à lui, de revendiquer la sortie de l’Espagne de l’OTAN.

Mais il n’est pas sûr que ce point de vue se fasse beaucoup entendre dans ces élections. En juillet, Podemos repoussait vertement toute alliance électorale avec le PCE et la « Gauche unie » (Izquierda Unida) dans lequel la direction du PCE est intégrée. Résumé en une phrase : Iglesias voulait bien de l’appoint de quelques personnalités communistes mais pas d’une alliance électorale avec une machine à perdre les élections car trop liée à l’image du communisme. Refoulée par l’ultra-médiatisé Iglesias, la direction du PCE n’avait plus d’autre choix que de constituer d’autres listes. L’occasion existait de retrouver une identité communiste affirmée. Le choix a été fait d’aller dans une nouvelle dilution du PCE en passant d’Izquierda Unida à des listes « d’Unité populaire » avec des régionalistes et des transfuges de la social-démocratie.

Electoralement, politiquement, en Espagne, le changement, ce n’est malheureusement pas pour maintenant.

Inquiétante « Union sacrée » au Parlement pour la prolongation de la participation de la France à la nouvelle guerre américaine en Irak

Vivelepcf, 20 janvier 2015

Le 13 janvier 2015, le Parlement était convoqué pour valider la poursuite de l’intervention militaire française en Irak contre « l’Etat islamique Daech », dans le cadre d’une coalition d’Etats menée par les Etats-Unis.

Il ne s’est trouvé qu’un seul parlementaire pour voter contre. Il ne s’est pas trompé de bouton. Il a estimé publiquement, sur Europe 1, que l’intervention seulement aérienne n’était pas efficace dans le sens de l’objectif affiché, que la France n’avait pas (« plus ») la vocation et les moyens de jouer les gendarmes du monde, qui plus est derrière les Etats-Unis, que le climat politique suivant les attentats de Charlie-Hebdo n’avait pas de raison de lui faire changer d’avis par rapport à son expression en juillet.

Loin d’être un anti-impérialiste patenté, ce parlementaire est le député-maire UMP de Chartres. Sa lecture profonde des relations internationales est certainement éloignée de la nôtre mais il a eu le courage de voter contre et sa logique se défend.

Comment se sont prononcés les députés et sénateurs communistes, avec leurs amis du Front de gauche ? Ils se sont abstenus !

Comme le 11 novembre 1918...

Nous faisons partie des communistes consternés par ce nouvel alignement des dirigeants et élus de notre parti sur l’idéologie dominante. D’un point de vue anti-impérialiste, rien, absolument rien, ne peut le justifier.

Les députés du Front de gauche ne pensent pas que la réaction de la France – « notre réaction » - doive « se résumer à une logique sécuritaire et guerrière », même si « face aux forces barbares, l’inaction ne peut être de mise ».

Non, au contraire de ce qu’a tenté d’expliquer, embarrassé dans les contradictions de son discours, le député Candelier, la logique militaire n’est pas insuffisante pour lutter contre l’Etat islamique. Elle n’est pas une partie de la solution, même pas une mauvaise solution : la guerre impérialiste a été et demeure la cause majeure du chaos politique et de l’émergence politique et militaire de forces fascistes « islamistes » en Irak, comme en Libye ou en Afghanistan et en Syrie, et, en premier lieu, de drames humains par centaines de milliers.

La nouvelle intervention de la coalition impérialiste ne vise qu’à rétablir un équilibre des forces dans ce chaos pour mieux le laisser perdurer.

D’un côté, elle soutient davantage les résidus de l’armée du gouvernement fantoche de Bagdad et les milices kurdes, elle bombarde les positions de certains fascistes islamistes qu’elle a financés et armés hier. Mais de l’autre, la coalition comprend, avec le Qatar et l’Arabie Saoudite, leurs principaux souteneurs. Le régime fasciste « modéré » de Turquie, membre de l’OTAN, est de la partie officiellement mais continue de servir de base arrière à certains groupes islamistes et laisse écraser les résistances kurdes à sa frontière. Les mêmes puissances impérialistes continuent à travailler à la dislocation dramatique de l’Etat syrien en s’appuyant, là encore, sur des fascistes islamistes.

Cynisme et hypocrisie vont toujours de pair avec l’impérialisme. Entretenir, tout en combattant l’ennemi islamiste, présenté comme le mal absolu, fait partie de son calcul et légitime toutes ses politiques.

Le problème n’est pas davantage que les bombardements ne bénéficient pas de la caution de l’ONU parce que les logiques de puissances de la Russie et de la Chine ne sont pour l’instant pas compatibles avec celles des impérialistes occidentaux. Le démantèlement de la Libye en 2011 s’est bien effectué sous les auspices onusiennes. Au sein de l’OTAN, les impérialismes européens, et le Français en particulier, ne sauraient davantage être regardés comme plus vertueux que l’Américain.

Enfin le choc de l’attentat de Charlie-Hebdo ne peut en aucun justifier une acceptation de la guerre impérialiste. Tout au contraire, par ses destructions, son injustice fondamentale, celle-ci ne cesse de faire le lit du fascisme islamiste international, de son terrorisme et de nourrir sa propagande.

Oui, une autre politique de la France est possible qui contribue à la paix, au développement, à la restauration des droits humains élémentaires, à la stérilisation du terreau du fascisme islamiste !

Cette politique implique de rompre militairement, politiquement et économiquement avec les régimes du Golfe, de remettre en cause le régime turc. Elle nécessite de condamner les crimes de l’armée israélienne et non de faire défiler leurs instigateurs au premier rang de la manifestation des Charlie (à côté de responsables qataris et saoudiens…). Elle impose immédiatement l’arrêt des entreprises françaises de déstabilisation de la Syrie. Elle impose, après la participation tragique et lamentable à la guerre en Libye, maintenant au traitement de ses conséquences au Mali, l’arrêt de la participation française aux guerres impérialistes, la fermeture des bases extérieures, notamment aux Emirats, le retour de tous les soldats français au pays.

Peu avant la discussion et le vote, l’Assemblée nationale avait entonné la Marseillaise à l’unisson, pour la première fois depuis le 11 novembre 1918. Le pouvoir a voulu mettre en parallèle l’attentat, certes terrible de Charlie-Hebdo, avec la tragédie des 15 millions de morts de la Première guerre mondiale. Cette disproportion outrancière est extrêmement dangereuse, y compris pour l’analyse des enseignements de la guerre 14-18.

Les députés du Front de gauche n’ont pas osé, peut-être même pas imaginer, refuser de rentrer dans l’opération politique. Quelques dizaines de minutes plus tard, ils reproduisaient, en petit, la logique de la sinistre Union sacrée de 1914 pour la guerre, certes en s’abstenant là où pratiquement tous les députés de l’UMP, du PS, d’EELV et du FN votaient pour…

Mais quel symbole ! Quand le PCF est né du refus de l’Union sacrée !

Déclaration de 49 Partis communistes et ouvriers pour le 65 ème anniversaire de l’OTAN: « Pour la paix, non à l’OTAN! »

« Pour la paix, non à l’OTAN! », Déclaration de partis communistes et ouvriers (initié par le Parti communiste portugais)

 Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Depuis sa création, il y a 65 ans, l’OTAN constitue un bloc politico-militaire impérialiste, une pièce centrale de sa stratégie de domination, d’exploitation et d’affrontement à ce qu’étaient alors l’URSS et les pays socialistes.

L’OTAN porte la responsabilité d’une course aux armements sans fin, les États-Unis et leurs alliés étant responsables de plus de deux-tiers des dépenses militaires dans le monde.

Les États-Unis et les pays de l’OTAN défendent l’expansion de leur réseau mondial de bases militaires, cherchant à étendre leurs sphères d’influence.

Proclamant sa doctrine stratégique ouvertement offensive, l’OTAN a élargi le cadre territorial de ses actions d’ingérence, d’agression et d’occupation, pour approfondir son rôle de bras armé des grands monopoles trans-nationaux.

Les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN sont responsables d’innombrables crimes et destructions, de brutales agressions – comme la Yougoslavie, l’Afghanistan, l’Irak ou la Libye – et d’ingérences – comme celles lancées contre la Syrie – ou de menaces, comme celles dirigées contre l’Iran.

Les États-Unis, l’OTAN et l’Union européenne – son pilier européen – sont responsables de la croissante militarisation des relations internationales et de l’escalade des tensions et de la guerre contre la souveraineté des peuples et l’indépendance des États, tant au Moyen-orient, en Afrique, en Extrême-orient qu’en Amérique latine.

65 ans après la création de l’OTAN, dans une situation internationale caractérisée par la crise du capitalisme, par l’offensive d’exploitation, antidémocratique et agressive de l’impérialisme, par des processus complexes de recomposition des forces au niveau international et par la résistance et la lutte des travailleurs et des peuples :

  • nous exigeons la dissolution de l’OTAN et nous soutenons le droit souverain des peuples de décider du retrait de ses pays de cette alliance agressive ;
  • nous réaffirmons notre opposition à l’extension de l’OTAN, à la militarisation de l’Union européenne et à sa politique militariste et interventionniste ;

  • nous exigeons la fin de la course aux armements, de l’installation du nouveau « système anti-missiles » des États-Unis et de l’OTAN en Europe, le désarmement nucléaire, la complète annihilation des armes de destruction massive et la fermeture des bases militaires étrangères ;

  • nous exigeons le retrait immédiat de toutes les troupes d’Afghanistan et des autres pays sous agression impérialiste ;

  • nous réaffirmons notre solidarité avec les peuples qui résistent aux occupations, agressions et ingérences de l’impérialisme ;

  • nous appelons les travailleurs, et les peuples du monde entier à renforcer la lutte pour la paix, contre la guerre et l’OTAN, pour la construction d’un avenir de paix, de progrès et de justice sociale, où chaque peuple pourra décider de son destin ;

Les 49 premiers signataires:

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