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Les véritables raisons du bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki…

Nous reprenons un article synthétique écrit en 2009 par Kate Hudson, présidente de la Campagne pour le Désarmement nucléaire en Grande-Bretagne (CND), pour le journal Morning Star (sous le titre: Unnecessary evil) et  traduit par MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Aucun élément historique nouveau n’est venu le contrarier.

Il existe une croyance populaire, en particulier aux États-Unis, selon laquelle il était nécessaire de larguer la bombe atomique sur le Japon en 1945 pour mettre fin rapidement à la guerre et sauver des vies.

Même aujourd’hui, beaucoup de gens croient véritablement que la bombe était nécessaire pour amener le Japon à se rendre et pour éviter l’invasion du Japon par les États-Unis, qui aurait pu coûter la vie à des centaines de milliers de personnes. Mais des études universitaires approfondies réalisées aux États-Unis, utilisant des documents de l’époque, montrent que ce n’est tout simplement pas vrai.

Au moment où la bombe était prête à être utilisée, le Japon était disposé à se rendre. Comme le Général Dwight Eisenhower l’a dit, le Japon cherchait à ce moment précis à se rendre en évitant de perdre la face. Eisenhower lui-même a dit: « C’était inutile de les frapper avec cette horrible chose ».

Alors, si le Japon était prêt à se rendre, pourquoi a-t-on largué deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki tuant plus de 340 000 personnes?

Un facteur significatif dans la décision de bombarder le Japon était le désir de Washington d’établir sa domination dans la région après la guerre. Ceux qui se préparaient déjà pour la situation d’après-guerre croyaient que cela rendait nécessaire l’occupation américaine du Japon, permettant aux États-Unis d’y installer une présence militaire permanente, de façonner son système économique et politique et de dominer la région du Pacifique sans crainte d’une résurgence Japonaise

Mais la résurgence Japonaise n’était plus la principale source d’inquiétude stratégique pour les États-Unis. Sa principale source d’inquiétude était surtout la place que prendrait l’Union Soviétique dans le monde de l’après-guerre, à la fois en Asie et en Europe.

L’Union Soviétique était l’allié de Washington pendant la guerre contre l’Allemagne. In fine, bien sûr, leurs systèmes économiques étaient incompatibles – les États-Unis n’auraient jamais accepté qu’aucune partie de l’économie mondiale se soit rapprochée d’elle et ceux qui recherchaient une alternative au modèle américain de l’économie de marché tendaient à regarder du côté de l’Union Soviétique.

Cet antagonisme latent était intensifié par la puissance et le prestige accrus de l’Union Soviétique, au vu de son rôle dans la guerre, elle qui a cassé les reins de la machine de guerre allemande. Les États-Unis voulaient empêcher une progression Soviétique en Asie et, par conséquent, un gain d’influence Soviétique au Japon.

Tout le monde doit bien en déduire que les États-Unis voulaient faire une démonstration de leur puissance militaire unique – avec la possession de la bombe atomique – afin d’obtenir quelques avantages politiques et diplomatiques, aux dépens de l’Union Soviétique, dans le cadre des accords d’après-guerre tant en Asie qu’en Europe.

Tandis que de nombreux politiciens de premier plan, des diplomates, des grandes figures de l’armée pensaient qu’il n’était pas nécessaire de bombarder le Japon, le groupe qui entourait le président américain Harry Truman l’a fortement incité à le faire. Le Secrétaire à la Guerre Henry Stimson a décrit la bombe atomique comme étant « la carte maîtresse » de la diplomatie américaine vis-à-vis de l’Union Soviétique.

Début 1945, il était clair que tandis que le gouvernement Japonais n’offrirait pas de « reddition inconditionnelle », il était disposé à rechercher une reddition négociée par le biais du pays neutre qu’était l’Union Soviétique. Comme condition, il posait le maintien de la position de l’empereur Japonais Hirohito, sans qu’il ait à perdre la face. Un scénario possible aurait été la modification de son rôle dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle et l’assurance que les charges de crimes de guerre contre lui – qui auraient pu mener à son exécution, comme cela a été le cas pour de nombreux leaders de l’Allemagne Nazie – seraient abandonnées.

Il existait un consensus parmi les leaders Occidentaux sur le fait que cela aurait été une approche acceptable, mais cette position n’a jamais été communiquée au gouvernement Japonais. Des enregistrements indiquent que le Président Truman n’a pas évoqué cette option lors de la déclaration de Potsdam parce que les essais de la Bombe-A Américaine à Alamogordo avaient été concluants.

Le leadership américain n’a pas informé les Japonais que leurs conditions de reddition étaient plus ou moins acceptable, car il fallait utiliser la bombe pour faire une démonstration de force dans un monde où les États-Unis seraient les seuls à être en possession de cette arme. Sa seule occasion de le faire, c’était avant que le Japon ne se rende.

Donc les États-Unis ont largué une bombe sur Hiroshima le 6 août, et une autre sur Nagasaki le 9 août.

Les conditions de reddition acceptés par la suite n’étaient aucunement différentes de celles que les Japonais avaient offertes avant le bombardement – exactement les mêmes fins auraient pu être atteintes sans le bombardement, si les États-Unis avaient accepté la condition japonaise qui était la protection et le maintien de son empereur. Mais maintenant, bien sûr, les États-Unis se sont assurés l’occupation du Japon et ont fait la démonstration de leur « carte maîtresse » dans le nouveau monde de la diplomatie atomique. Washington a montré au monde entier sans ambiguïté qu’il avait une arme d’une puissance exceptionnelle et dévastatrice et qu’il était prêt à l’utiliser,

Les États-Unis ont fait d’autres déclarations pour essayer de justifier l’usage de la bombe, qui se sont également révélées fausses. Par exemple, il a été affirmé que les citoyens d’Hiroshima et de Nagasaki ont été avertis par des tracts envoyés par voie aérienne qui les avertissaient de ce qu’il allait se passer et qui les exhortaient à évacuer les villes. Ce n’était tout simplement pas vrai. Les preuves démontrent que la décision a été prise en très haut lieu de ne donner aucun avertissement préalable.

Tout en s’assurant des avantages politiques, diplomatiques et militaires, les États-Unis se sont aussi laissés l’opportunité, autrement impossible, de tester leurs armes nucléaires sur des êtres humains et de déterminer leurs impacts sur les bâtiments et sur différents types d’installations. Cela lui a permis de suivre de près les impacts de la radiation, ce qui n’aurait pas été imaginable autrement.

En lançant deux bombes, une faite d’uranium, l’autre de plutonium, avec des combinaisons chimiques différentes, toute une série d’effets pouvait être testée. Le chercheur scientifique Rosalie Bertelle considère qu’il y avait un « projet délibéré d’étudier les effets des deux différents types de bombes ».

Les forces américaines d’occupation ont filmé les régions bombardées pour près de 85 000 pieds de pellicules. En septembre 1945, une équipe de chercheurs américains s’est établi à Hiroshima pour mesurer les « effets sur la santé » constatés sur une population humaine exposée à la fission atomique.

En lançant ces bombes atomiques, le gouvernement Américain a eu ce qu’il voulait, mais avec un coût humain le plus épouvantable qui soit. Soixante-quatre années après, nous nous battons toujours pour mettre fin à cette héritage de terreur et de brutalité insupportable.

Site du Morning Star, quotidien communiste britannique: http://www.morningstaronline.co.uk/

Il y 69 ans : Hiroshima, Nagasaki. Plus que jamais, agir pour l’éradication de l’arme atomique !

Le Japon modifie sa constitution pour pouvoir faire la guerre. Les fascistes réclament le rétablissement du statut nucléaire de l’Ukraine. Israël dispose de la Bombe…

Repris de Pcf  Paris 15ème, 6 août 2014

Une fois par an, à peine, les grands médias sont obligés d’évoquer l’horreur de l’arme nucléaire, à l’occasion de l’anniversaire des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août 1945.

En quelques secondes, deux villes sont anéanties, 140.000 et 70.000 habitants sont tués. Des centaines de milliers d’autres porteront jusqu’à leur mort des souffrances atroces dues aux brûlures et aux radiations.

La discrétion de l’idéologie dominante est assourdissante. Elle cache la menace effrayante d’actualité de la terreur nucléaire, la persistance et la montée du militarisme dans la plupart des régions du monde.

Pour le peuple japonais, touché dans sa chair, les commémorations d’Hiroshima et de Nagasaki constituent un jour de recueillement national pour la paix. Il est d’autant plus important que le militarisme japonais ne cesse de renaître de ses cendres.

Cette année, le gouvernement du premier ministre Shizo Abe veut faire voter au Parlement une grave révision de la Constitution de 1947. Celle-ci consacrait la renonciation « à jamais » à la guerre. Au nom du concept hypocrite « d’autodéfense collective », l’armée japonaise serait autorisée à intervenir à l’extérieur. Une forte opposition populaire s’exprime contre cette dangereuse dérive.

La course aux armements s’emballe dangereusement dans cette région du monde, au fil de la montée des rivalités économiques et géostratégiques. La Chine, puissance nucléaire officielle, a doublé ses dépenses militaires en 10 ans. Les Etats-Unis concentrent une part croissante de leurs armements vers le Pacifique. 

Les foyers de guerre dans le monde se multiplient impliquant des puissances nucléaires.

L’existence d’une menace atomique israélienne est un secret de polichinelle. Outre sa politique d’oppression armée en Palestine, Israël multiplie les tentatives de déstabilisation et les provocations à l’encontre des autres pays du Moyen-Orient, dont l’Iran, précisément sur la question du nucléaire.

En Europe, l’impérialisme américain entreprend de pousser la zone de domination de l’OTAN en Ukraine directement en contact avec la Russie. Etats-Unis et Russie continuent d’être de loin les premières puissances militaires nucléaires. Les organisations ouvertement fascistes qui participent au nouveau régime de Kiev revendiquent ouvertement le rétablissement du statut de puissance militaire nucléaire à l’Ukraine.

Plus que jamais, la mobilisation des peuples pour la paix, pour le désarmement, pour le désarmement nucléaire est nécessaire à construire.

Pourfendons les mensonges idéologiques de la dissuasion atomique, de la non-guerre par l’équilibre de la terreur ! Les bombes nucléaires sont élaborées, non seulement pour enrichir les firmes du secteur, mais bien aussi pour pouvoir être utilisées, selon les objectifs politiques des puissances qui en disposent.

A Hiroshima et Nagasaki, l’impérialisme américain a commis les pires crimes, non pour en accélérer la chute d’un militarisme japonais exsangue, mais pour intimider l’URSS. 

La seule assurance de ne pas utiliser la bombe atomique, c’est de ne pas en avoir.

L’anniversaire d’Hiroshima et Nagasaki est un appel mondial à ce que chacun agisse dans son propre pays.

Agissons en France ! Les gouvernements se succèdent, la politique d’armement nucléaire demeure. François Hollande a sanctuarisé son budget, 4 milliards d’euros par an officiellement, malgré ses discours sur les déficits budgétaires. La « dissuasion » nucléaire bénéficie d’un soutien politique presque consensuel s’étendant du l’extrême-droite au parti de gauche.

Quel contraste entre la médiatisation des mouvements contre le nucléaire civil (pour le développement d’autres industries énergétiques, à tort ou à raison), destiné au développement humain, et le silence sur la contestation du nucléaire militaire, destiné à semer la mort !

Communistes, nous ne voulons ni d’armes nucléaires françaises aux ordres de l’OTAN, ni d’armes nucléaires françaises aux ordres de l’UE, ni d’armes nucléaires françaises aux ordres de l’impérialisme national.

Nous prenons position et militons pour le désarmement nucléaire unilatéral de la France, contribution à l’élimination de la bombe nucléaire, à l’abandon de toutes les armes de destruction massive dans le monde.

De Hiroshima et de Nagasaki parlons-en dans les écoles, dans les villes et les villages, dans les entreprises !

63 ans après l’Appel de Stockholm, la lutte pour « l’interdiction absolue de l’arme atomique, arme d’épouvante et d’extermination massive des populations » est malheureusement toujours une urgence planétaire.

Il y 68 ans : Hiroshima, Nagasaki. Plus que jamais, agir pour l’éradication de l’arme atomique ! Et commençons par la France !

Pcf  Paris 15ème, 7 août 2013

Une fois par an, à peine, les grands médias sont obligés d’évoquer l’horreur de l’arme nucléaire, à l’occasion de l’anniversaire des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août 1945.

En quelques secondes, deux villes sont anéanties, 140.000 et 70.000 habitants sont tués. Des centaines de milliers d’autres porteront jusqu’à leur mort des souffrances atroces dues aux brûlures et aux radiations.

La discrétion de l’idéologie dominante est assourdissante. Elle cache la menace effrayante d’actualité de la terreur nucléaire, la persistance et la montée du militarisme dans la plupart des régions du monde.

Pour le peuple japonais, touché dans sa chair, les commémorations d’Hiroshima et de Nagasaki constituent un jour de recueillement national pour la paix.

Cela n’a pas empêché – cela a sans doute même motivé – la présentation officielle spectaculaire, ce 6 août 2013, du futur porte-hélicoptères de l’armée japonaise, (Lire la suite…)

Hiroshima, Nagasaki : 67 ans après, ne jamais laisser banaliser l’existence et la prolifération de l’arme nucléaire !

Pcf  Paris 15ème, 9 août 2012

Il y a 67 ans, les autorités des Etats-Unis faisaient usage de la bombe nucléaire. En quelques secondes, les villes japonaises d’Hiroshima le 6 août 1945, puis de Nagasaki le 9 août, furent rayées de la carte de l’Humanité : 150.000 morts. A des kilomètres à la ronde, des femmes, des hommes et des enfants sont atrocement blessés. Ceux qui n’ont pas succombés ont porté et portent encore les séquelles horribles des brûlures et des radiations.

  La commémoration annuelle de ces crimes ne saurait être réduite à un rituel. C’est un appel pressant à l’éradication de l’arme atomique sur toute la planète.

C’est un appel plus que jamais renouvelé, car depuis 1945, malgré l’horreur, les armes nucléaires sont de plus en plus nombreuses, de plus en plus puissantes, de plus en plus sophistiquées, présentes dans les arsenaux de plus en plus de pays.

C’est un appel à l’élimination de l’arme nucléaire dans tous les pays et non pas simplement un appel au rejet de son usage. Les théories hypocrites échafaudées par les puissances nucléaires ne sont pas acceptables, telles celle de la dissuasion ou celle de l’équilibre de la terreur. La seule assurance de ne pas utiliser la bombe atomique, c’est de ne pas en avoir. (Lire la suite…)