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Parcoursup : gros bug d’un système autant injuste qu’opaque !

Lannée dernière les ministres Blanquer et Vidal ont lancé Parcoursup, un nouveau système d’orientation post-bac destiné à remplacer APB. A grands renforts de pubs et de slogans travaillés par leurs boites de com’, ils ont tenté de cacher la réalité de Parcoursup : un système complètement injuste et opaque, destiné à instaurer la sélection à l’université, à accompagner les manques de moyens dans l’éducation et à accentuer encore un peu plus les inégalités scolaires. Après une première année marquée par plusieurs bugs et par une opacité totale permettant aux ministres d’assurer que « tout va bien », la seconde édition de Parcoursup s’ouvre par un gigantesque bug qui révèle encore un peu plus la nature du dispositif et derrière lui toute la politique éducative de ce gouvernement.

Ce mercredi 15 mai au soir, les presque 900 000 candidats inscrits sur Parcoursup recevaient leur première série de réponses à leurs demandes. Pour ceux qui avaient reçu une réponse positive, la joie fut de courte durée ! Vendredi 17 mai au matin, à la suite d’un rétropédalage de nombreux lycéens au départ acceptés se retrouvent finalement placés en liste d’attente. Un bug de la plateforme est à l’origine du problème, mais contrairement aux dires du gouvernement, ce bug n’est pas secondaire. Il est d’une ampleur considérable et révèle tout le fonctionnement d’une plateforme largement fondée sur des algorithmes opaques.

Depuis la découverte du problème, le gouvernement n’a de cesse de minimiser le problème. Il annonce qu’il ne peut pas donner de chiffres sur le nombre de candidats concernés (signe soit d’une incompétence grave, soit d’une malhonnêteté totale, ou bien les deux…) et précise que le problème ne concernerait que 2% des formations et principalement des BTS. En réalité le problème est bien plus vaste, puisque toutes les formations du supérieur sont concernées et selon un article du journal Les Echos, 70 000 candidats seraient touchés. Dans les établissements à proximité géographique des universités/IUT/BTS concernés par le bug, ce n’est pas rare d’avoir 50% des élèves de terminales concernés par le problème (tel est le cas par exemple dans beaucoup de lycées des Yvelines).

En plus de minimiser le problème et de mépriser les élèves concernés, la ministre de l’enseignement supérieur Vidal rejette la faute sur les établissements d’accueil qui se seraient trompés lors du paramétrage de leurs capacités d’accueil. Le gouvernement se défausse également sur les professeurs de lycée en leur demandant d’assurer le service après-vente de leur dispositif. Trop occupé à justifier ses choix destructeurs, le gouvernement ne se soucie nullement du sort des dizaines de milliers de lycéens placés dans une incertitude et une incompréhension des plus totales.

 

Derrière ce bug, c’est toute la violence sociale, l’injustice et l’opacité du dispositif Parcoursup qui se révèle !

 

Construit comme une véritable usine à gaz, Parcoursup est un dispositif d’orientation largement incompréhensible pour les lycéens et les enseignants et surtout d’une opacité totale. Chaque formation, à l’échelle locale, peut choisir ses critères de classement des candidats sans cadrage national. Concrètement, les facs ont mis en place des algorithmes de sélection que ni les lycéens, ni les enseignants ne connaissent. Résultat, aucun candidat n’est capable de savoir ce qui motive son acceptation ou son refus. Il en découle un profond (et légitime) sentiment d’injustice.

L’objectif central de Parcoursup est d’instaurer une sélection pour les études supérieures et ainsi régler le problème du manque de places à la fac. Plutôt que de mettre sur la table les moyens nécessaires pour que l’Université puisse accueillir les lycéens supplémentaires issus du baby-boom (il faut rappeler que le bac est le premier grade universitaire), le gouvernement a préféré régler le problème en instaurant la sélection. Cette sélection, malgré les éléments de langage du gouvernement, est une sélection de classe. Selon son lycée, sa filière, les moyens des ses parents, les lycéens n’ont pas du tout les mêmes possibilités d’orientation.

Parcoursup permet également de favoriser le développement de l’éducation privée au détriment du système public qui ne cesse de reculer dans le supérieur. Le système étant tellement complexe et opaque, que tout lycéen dont les parents ont un peu les moyens préférera se tourner vers des écoles privées qui proposent des formations en-dehors de Parcoursup. Pour les autres, dont les parents sont ouvriers, employés… le parcours du combattant Parcoursup est un passage obligatoire ! Derrière cela c’est tout une offre publique d’éducation en baisse, moins de moyens publics alloués et davantage d’écoles privées supérieures qui adaptent leurs formations aux besoins du patronat.

Tout cela va de pair avec une destruction massive de l’orientation publique. Les PSY-EN (anciens Conseillers d’Orientation Psychologues) dans les établissements sont en nombre largement insuffisants. Les structures publiques d’orientation comme les CIO sont démantelées. Le gouvernement a ainsi fait le choix de faire peser la totalité de la tâche d’orientation sur les Professeurs Principaux qui n’ont ni la formation ni le temps d’effectuer ces tâches spécifiques et chronophages. Il reste alors le choix des officines privées d’orientation qui se multiplient de façon exponentielle en pratiquant des prix exorbitants… A l’opposé de cette logique, il est urgent de se battre pour qu’un système d’orientation public d’ampleur soit construit avec des objectifs clairs : tenir compte des aspirations des jeunes, faire connaître la diversité des formations existantes et permettre une orientation qui réponde aux besoins du pays.

Enfin, Parcoursup est une mesure qui forme un tout cohérent avec la réforme actuelle du lycée et du baccalauréat. A partir de la rentrée prochaine, les filières S, ES et L disparaîtront, les élèves devront alors choisir en cours de seconde des spécialités. Elles serviront alors « d’attendus » demandés par les différentes formations dans Parcoursup. Cela revient à demander à des élèves de 15 ans de choisir leur orientation post-bac ! De plus, avec la fin du baccalauréat national, les critères de sélection de Parcoursup reposeront de plus en plus sur le lycée d’origine de l’élève. De quoi faire encore un peu plus exploser les inégalités scolaires.

Le bug récent de Parcoursup révèle entièrement son caractère opaque et injuste et, derrière, l’intégralité de la politique éducative du gouvernement. Depuis plusieurs semaines, un vaste mouvement de lutte traverse l’éducation nationale pour revendiquer l’abrogation des réformes Blanquer. Les lycéens, massivement dans la rue en décembre dernier, doivent rejoindre le mouvement avant la fin de l’année pour mettre en échec un gouvernement actuellement déstabilisé.

 

Plus que jamais, lycéens, enseignants et parents d’élèves doivent lutter main dans la main pour défendre le service public d’éducation.

 

Les communistes appellent tous les enseignants, lycéens, étudiants et parents d’élèves à s’impliquer dans les différentes journées d’action et dans les mobilisations locales pour la défense du service public d’éducation. Nous revendiquons :
-l’abandon de Parcoursup et la mise en place d’un dispositif transparent et démocratique d’orientation post-bac assurant à tous l’orientation de son choix.
-davantage de moyens pour l’orientation publique afin de créer des postes de PSY-EN dans les établissements et l’essor des Centre d’Information et d’Orientation (CIO).
-le recrutement massif d’enseignants et de personnels encadrants de la maternelle au supérieur afin d’abaisser le nombre d’élèves par classe et d’améliorer l’accueil.
-le retrait du projet de loi dit « école de la confiance » et des réformes du lycée et du baccalauréat.
-l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail des enseignants afin d’enrayer la crise de recrutement dans le métier.
-la fin du processus d’autonomisation des établissements et le retour à un vrai cadrage national seul élément à même de garantir un réel service public d’éducation.

Réforme du lycée, réforme du bac, Parcoursup : trois réformes, trois attaques contre l’éducation nationale. Enseignants, élèves et parents d’élèves, par la lutte battons-nous pour un vrai service public d’éducation

Le gouvernement précédent avait fait fort en termes d’attaques contre le service public d’éducation (rythmes scolaires de Peillon, réforme du collège de Belkacem…). Sans surprise aucune, Macron et son ministre Blanquer continuent dans la même voie en s’attaquant désormais frontalement à l’organisation du lycée, du baccalauréat et de l’orientation. Leurs mots d’ordre ? Economies, concurrence et autonomie des établissements. Enseignants comme élèves seront touchés de plein fouet par ces réformes qui visent à faire des économies tout en portant un projet idéologique d’attaque contre le service public d’éducation. Le 12 novembre prochain un mouvement d’ampleur du monde enseignant s’annonce. Le Parti communiste français s’impliquera entièrement dans cette mobilisation pour faire monter la contestation, pour mettre en échec Macron et son ministre Blanquer, pour défendre les conditions de travail des enseignants et pour exiger un service public d’éducation qui réponde aux besoins des jeunes du pays.

Derrière les économies, un vrai projet idéologique : la concurrence de tous contre tous

La réforme prévoit, à partir de la rentrée prochaine, de transformer entièrement le lycée en supprimant les filières générales S/ES/L. A la place de cela, tous les élèves auront des cours de tronc commun et devront choisir en fin de classe de seconde des spécialités au nombre de trois en première et de deux en terminale parmi une liste de 12 spécialités définies par le ministère. Problème, aucun établissement ne sera en mesure d’ouvrir autant de spécialités. Le ministre prévoit alors que les spécialités seront ouvertes dans un « périmètre raisonnable » ce qui est porteur d’une concurrence de tous contre tous inacceptable.

Concurrence d’abord entre établissements puisque les chefs d’établissement chercheront à ouvrir les spécialités permettant d’attirer les élèves au détriment des autres établissements. La carte scolaire est depuis longtemps mise à mal, elle sera encore un peu plus sacrifiée par cette réforme qui ne fera que renforcer les inégalités entre lycées. Concurrence ensuite entre les disciplines puisqu’on demande aux enseignants de faire de la publicité pour leur matière en classe de seconde afin d’inciter les élèves à la prendre en spécialité. Les chefs d’établissement font alors planer la menace d’une perte de volume horaire et donc de potentielles suppressions de poste. Blanquer transforme le prof en VRP de sa discipline ! A mille lieues du métier d’enseignant et des intérêts des élèves qui n’ont pas besoin de publicité mais de suivi et de conseils pour leur parcours scolaire.

La réforme entérine même une attaque gravissime contre la notion d’établissement. Puisque toutes les spécialités ne seront pas ouvertes dans chaque établissement, il est prévu que les élèves puissent suivre des cours dans divers lycées. Afin de permettre la mise en place de la réforme, le ministère envisage également que les enseignants titulaires d’un poste dans un établissement puisse aller enseigner dans un autre qui serait en besoin d’heures dans sa discipline. C’est une évidente dégradation des conditions d’étude pour les élèves et de travail pour les enseignants. Le ministère rassure en disant que cela se fera dans un « périmètre raisonnable ». Nous savons que ce qui est « raisonnable » pour eux, ne l’est pas pour les travailleurs.

La réforme continue de casser le cadrage national en renforçant l’autonomie des établissements et le pouvoir des proviseurs

Les réformes présentées visent par bien des aspects à faire sauter les cadrages nationaux. C’est une nouvelle étape dans l’autonomisation des établissements et dans le renforcement des pouvoirs des proviseurs. Par exemple, la liste des spécialités ouvertes dans l’établissement est définie par le proviseur. Cela revient à lui donner le pouvoir d’ouvrir ou de fermer des postes dans telle ou telle discipline. Un pas de plus vers le recrutement local et la casse du statut. Autre exemple, la réforme prévoit d’allouer une enveloppe appelée « marge d’autonomie » de 12h par semaine en seconde et de 8h par semaine en classe de première et de terminale. Ces heures serviront à mettre en place les dédoublements, les groupes de langue ou encore l’accompagnement personnalisé. Autant d’éléments qui sont absolument indispensables, aussi bien pour les élèves que pour les enseignants. Ce sera alors au chef d’établissement de décider de ce qu’il fera de cette enveloppe, pouvant ainsi privilégier telle ou telle discipline, tel ou tel enseignant en fonction de ses préférences personnelles.

Cette réforme s’inscrit donc dans une longue suite de mesures qui visent à l’autonomisation des établissements que nous pouvons faire remonter au moins à 1985 et la création des EPLE. C’est une attaque très claire contre la notion de service public qu’il faut combattre en affirmant la nécessité d’une même éducation partout sur le territoire et pour tous les jeunes du pays. C’est aussi une réforme qui vise à renforcer le rôle du chef d’établissement comme « manager » d’une équipe enseignante ouvrant ainsi la porte à toutes les dérives que nous pouvons observer là où ces méthodes managériales ont été mises en place.

Une réforme destinée à faire des économies : 2 600 postes supprimés l’année prochaine dans le secondaire

Dernier objectif affiché de la réforme, faire des économies sur le dos de l’éducation nationale. Cela se traduit directement par un abaissement des volumes horaires pour toutes les classes. Ainsi, un élève de seconde perd, avec la réforme, 2h30 de cours par semaine. Un élève de première qui avait 30h de cours par semaine avant la réforme, n’en aura plus que 28. Difficile de justifier une amélioration du service d’éducation rendu quand on supprime des heures !

A cela s’ajoute une gestion purement comptable des choses. En supprimant les filières, le gouvernement souhaite optimiser le remplissage des classes et ainsi réduire le nombre d’enseignants. Désormais, ce sera 36 (voire parfois 37) élèves par classe de la seconde à la terminale. Dans bien des établissements, par faute de moyens, les dédoublements existants (en particulier en langues) seront supprimés. Quand on sait l’importance qu’a le nombre d’élève par classe dans l’enseignement, on sait d’avance que cette réforme mènera à une dégradation et des conditions de travail des enseignants, et des conditions d’étude des élèves.

Au total, le SNES a fait les comptes. Chaque élève perdra en moyenne entre 7 et 10% d’heures de cours par an de quoi permettre la suppression de 12 000 à 17 000 postes. Cela fait écho avec l’annonce par Blanquer, il y a quelques semaines, de la suppression de 2 600 postes dans le secondaire en 2019. Dans le même temps, ce seront 40 000 lycéens en plus que les établissements devront accueillir à la rentrée 2019 du fait de la hausse démographique. Le gouvernement répond donc à ces nouveaux besoins par la suppression de milliers de postes. Il faut bien trouver l’argent quelque part pour financer les milliards de cadeaux au patronat.

La réforme du bac met fin au diplôme national ; une nouvelle étape dans la casse des références communes

En parallèle de la réforme du lycée, le duo Macron/Blanquer lance une très grave attaque contre le baccalauréat. Il est bon de rappeler que le baccalauréat est aujourd’hui le premier diplôme du supérieur, qu’il est une référence commune et qu’il donne droit à une place dans le supérieur pour tout bachelier. Le baccalauréat, en tant que référence commune, sert aussi sur le marché du travail, non pas toujours pour trouver un travail, mais comme un des éléments constitutif des statuts d’emploi.

La réforme prévoit de faire sauter le bac que nous connaissons pour le remplacer par une véritable usine à gaz. Le slogan du gouvernement est « simplifier un examen devenu trop complexe », mais en y regardant dans le détail c’est tout l’inverse. Aujourd’hui, les élèves passent entre 12 et 13 épreuves pour la très grande majorité en fin d’année de première (épreuves anticipées) ou de terminale. Avec le nouveau bac sauce Macron/Blanquer ce sera désormais 21 épreuves réparties pendant les deux années du cycle terminal (première/terminale). Ces épreuves se dérouleront pour une grande majorité pendant l’année ce qui prendra un temps incroyable aux enseignants et aux élèves réduisant encore un peu plus le temps consacré aux enseignements disciplinaires, déjà bien amaigris par la réforme.

Plus grave encore, le baccalauréat sera désormais composé d’épreuves nationales en fin d’année mais aussi d’un « grand oral », d’épreuves communes et de contrôle continu. Au final, 40% de la note totale résultera d’épreuves sans cadrage national. Il s’agit donc de la fin programmée du baccalauréat national qui sera remplacé par un « bac maison » qui n’aura pas la même valeur selon l’établissement dans lequel l’élève sera.

Parcoursup instaure la sélection à l’université pour cacher les manques de moyen

En utilisant les échecs réels d’APB, le gouvernement a mis en place l’année dernière Parcoursup, nouvelle méthode de gestion de l’orientation post-bac qui trouve toute sa cohérence avec ces réformes du lycée et du bac. Après un an de fonctionnement, et malgré les réjouissances des ministres Blanquer/Vidal, aucun bilan chiffré sérieux n’a été fait sur ce nouveau dispositif et ne peut être fait tant l’opacité est totale. Parcoursup a été présenté comme le moyen de répondre aux manquements de la plateforme APB, ce qui est bien impossible puisque le problème central réside dans la baisse des moyens alloués aux universités en cette phase de hausse démographique. Parcoursup n’a donc fait que maquiller les chiffres en poussant de nombreux candidats à démissionner de la plateforme ou à accepter des formations dans lesquelles ils ne souhaitaient pas aller.

Plus grave encore, Parcoursup a instauré pour la première fois à l’échelle nationale, un principe de sélection à l’université, ce qui est en cohérence totale avec la réforme du bac. Désormais, le bac ne sera plus le premier grade universitaire et ne donnera plus le droit à une place dans le supérieur. Cette sélection s’appuie sur une opacité la plus totale et sur une absence de cadrage national qui a permis toutes les dérives. On a ainsi observé le cas d’universités parisiennes qui ont intégré dans les critères de sélection la distance entre le lieu d’habitation de l’élève et l’université afin de privilégier les élèves issus de l’académie de Paris au détriment des autres.

Parcoursup et la réforme du lycée font désormais porter le choix de l’orientation post-bac dès la classe de seconde. En effet, les formations supérieures sont amenées à rentrer dans la plateforme des attendus qui, à partir de la rentrée prochaine porteront sur les spécialités choisies par l’élève en fin de classe de seconde. Ainsi, un élève qui aura pris des spécialités peu demandées dans le supérieur se verra fermer de très nombreuses portes sur Parcoursup. Tout enseignant, ou tout parent d’élève, sait que pour bon nombre d’élèves de seconde, il est impossible de se projeter dans le supérieur et dans la vie professionnelle. Les familles qui auront les moyens financiers et les connaissances du système pourront bien aiguiller leurs enfants dès la seconde. Quant aux autres, ils se perdront encore un peu plus dans les méandres du système scolaire.

Réforme du lycée, réforme du baccalauréat, Parcoursup : trois réformes, trois attaques contre le service public d’éducation. Comme toute la politique du gouvernement, ces réformes portent un contenu de classe évident. Elles cassent le service public d’éducation dans le but d’économiser pour financer les mesures fiscales faites au patronat. Elles font sauter à tous les niveaux les cadrages nationaux afin de renforcer une éducation à deux vitesses : de qualité pour les enfants de la bourgeoisie, dégradée pour les autres. L’attaque contre le baccalauréat est une attaque contre les références communes et les statuts du travail. Parcoursup attaque quant à lui le droit de tous à poursuivre des études supérieures. Face à ces attaques de classe, le Parti communiste français appelle à y répondre par la seule manière qui permette de l’emporter ; la lutte. Le PCF appelle à la construction d’une large mobilisation à partir du 12 novembre prochain pour mettre en échec le gouvernement. Enseignants, élèves et parents d’élèves, tous réunis pour défendre le service public d’éducation. Non à la réforme du lycée ! Non à la réforme du baccalauréat ! Non à Parcoursup ! Oui à un service public d’éducation qui réponde aux besoins des jeunes du pays !

Le Parti communiste français appelle à une large mobilisation pour exiger :

-l’abandon des réformes du lycée et du baccalauréat.

-l’abandon de Parcoursup et la mise en place d’un dispositif transparent et démocratique d’orientation post-bac assurant à tous l’orientation de son choix.

-l’arrêt des suppressions de poste et le recrutement massif dans le primaire, secondaire et supérieur pour répondre aux besoins et réduire le nombre d’élèves par classe.

-l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail des enseignants afin d’enrayer la crise de recrutement dans le métier.

-la fin du processus d’autonomisation des établissements et le retour à un vrai cadrage national seul élément à même de garantir un réel service public d’éducation.

Au tour de l’éducation nationale d’être attaquée par Macron ! Le gouvernement supprime 2 600 postes dans l’enseignement secondaire en 2018.

Le gouvernement a dévoilé son Projet de Loi de Finance pour 2018 au caractère de classe incontestable. D’un côté les attaques pleuvent contre les travailleurs, les services publics et le logement social, de l’autre les cadeaux se multiplient pour les plus riches. Du côté de l’éducation nationale, le budget 2018 prévoit, entre autres, la suppression de 2 600 postes au CAPES 2018.

Dans le Projet de Loi de Finance pour 2018, le gouvernement vient d’annoncer la suppression de 2 600 postes au CAPES 2018. L’argumentation du ministre est pour le moins cynique. Selon lui, cela n’affectera nullement la rentrée 2018, puisque la suppression de 2 600 postes correspond simplement aux postes non pourvus au concours 2017.

En effet, compte tenu de la dégradation des conditions de travail et de la faiblesse des traitements, tous les postes ouverts au CAPES ne sont plus pourvus, ce fut le cas en 2017 avec 2 232 postes sur les 13 961 ouverts. L’annonce de la suppression de postes au concours, tout comme le retour du jour de carence et le gel du point d’indice ne vont faire qu’aggraver cette situation. Ainsi, plutôt que de répondre aux raisons profondes qui expliquent le manque de candidats pour devenir enseignant, le ministre Blanquer préfère utiliser cela pour dégrader encore un peu plus les conditions de travail des enseignants et les conditions d’étude des élèves.

Supprimer 2 600 postes au concours revient à baisser de près de 20% le nombre de nouveaux enseignants recrutés l’année prochaine dans  le secondaire alors que le manque de personnel est tous les ans un peu plus criant dans les établissements.

La rentrée 2017 a ainsi été marquée par de très nombreux établissements dans lesquels tous les postes n’étaient pas pourvus en septembre. Les classes à 30 élèves au collègue et à 35 voire 36 au lycée sont aujourd’hui devenues la norme. Les quelques remplaçants encore existants dans les académies sont tous affectés à l’année sur des postes non pourvus empêchant ainsi tout remplacement des enseignants arrêtés au cours de l’année. Des élèves n’ont ainsi plus cours pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois. Pour faire face à la pénurie, les rectorats ont alors recours à des contractuels aux conditions de travail dégradées et précaires et souvent envoyés devant les classes sans aucune formation ni aide.

Et cela ne risque pas de s’arrêter rapidement compte tenu de la dynamique démographique. En effet, les enfants nés du baby-boom de l’année 2000 passeront leur bac en 2018 mais toutes les prévisions montrent que pendant au moins dix ans encore, le nombre d’élèves dans l’enseignement secondaire restera à ce niveau très élevé et continuera même de croitre légèrement.

Face à cette situation, le gouvernement préfère donc utiliser des arguments cyniques pour justifier une nouvelle baisse des effectifs dans l’éducation nationale afin de faire des économies. Il faut bien, après tout, financer les exonérations fiscales faites au plus riches !

En s’appuyant sur la journée de mobilisation massive du 10 octobre dans la fonction publique il est urgent de se battre pour avoir davantage de postes aux concours afin de répondre à l’essor démographique et de diminuer le nombre d’élèves par classe. La bataille du recrutement est essentielle pour fournir à tous une éducation de qualité. Se battre pour un service public d’éducation c’est aussi se battre pour une amélioration des conditions de travail des enseignants ainsi qu’une revalorisation des traitements afin de résoudre la crise de recrutement. Combattons les coupes budgétaires dans l’éducation nationale qui servent à financer les cadeaux aux plus riches !

Pourquoi les enseignants ont raison de s’opposer au projet de révision de leur évaluation

Plus de 40% des enseignants du secondaire étaient en grève le 15 décembre 2011 à l’appel de la quasi-totalité de leurs organisations syndicales et de plusieurs associations. Ils s’opposent à un projet de décret modifiant l’évaluation de leur travail.  Communistes, nous leur apportons notre entier soutien.

Car il ne s’agit pas du tout de dispositions anodines mais d’un élément grave de l’attaque générale contre le service public de l’éducation nationale.

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