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Elections législatives allemandes : l’issue pour les travailleurs viendra d’ailleurs.

Vivelepcf, 22 septembre 2013, actualisé le 23.

Les élections législatives du 22 septembre 2013 en Allemagne ont fait l’objet d’une attention particulière à l’étranger. Le pays est présenté comme le grand épargné, sinon comme le grand profiteur, de la crise en Europe. Les commentateurs s’abstiennent bien de différencier les grands cartels capitalistes qui prospèrent et les travailleurs, dont 7 millions (souvent étrangers) sont réduits aux « mini-jobs » à quelques euros de l’heure pendant que les autres contraints à de nombreux reculs sociaux sur leurs conditions de travail, leur retraites etc.

Cette offensive de l’idéologie dominante, l’illusion d’une préservation relative du pays de la crise, au prix de sacrifices « raisonnés », a visiblement fonctionné en Allemagne même, du moins chez les catégories encore socialement stables.  

Non seulement le parti de Angela Merkel, la CDU (avec sa filiale bavaroise, la CSU) ne subit pas un vote sanction mais il est assuré de rester au pouvoir, approchant la majorité absolue en sièges. Ce résultat, 42% des voix – en progression de 8% par rapport aux élections de 2009 – est toutefois à relativiser.

Son partenaire dans la coalition sortante, le Parti libéral s’effondre, passant de 14 à 4,8% et disparaît du Bundestag. Le FDP, représentant direct des milieux d’affaires, finit de perdre son rôle politicien de parti charnière. Avec Mme Merkel, l’image réactionnaire et cléricale de la CDU/CSU s’est estompée dont le FDP était un contrepoint.

La coalition de droite sortante perd en définitive 2%.

La gauche ne progresse pas pour autant mais elle se rééquilibre à l’avantage de sa composante centrale, le Parti social-démocrate.

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Elections en Basse-Saxe : le Front de gauche allemand (Linke) s’est volatilisé

Vivelepcf, 21 janvier 2013

Des élections régionales avaient lieu le 20 janvier 2013 dans l’importante région de Basse-Saxe en Allemagne occidentale, 8 millions d’habitants, où se trouvent notamment les principales usines de Volkswagen.

La coalition au pouvoir nationalement, conservateurs (CDU) et libéraux (FDP), se tient relativement bien, à 45,9% des voix. Elle perd 4,5% et la présidence de la région à un siège près. Mais il n’y a pas de vote sanction.

La coalition d’alternance, sociaux-démocrates (SPD) et Verts, progresse de 8% et prend un léger avantage à 46,3%. Les Verts, +5,7% à 13,7% des voix, profitent particulièrement des débats sur les déchets nucléaires.

92% des suffrages exprimés se sont ainsi portés sur les partis du consensus antisocial qui, alternativement, se sont appliqués nationalement et régionalement à diminuer les salaires et la protection sociale, à diriger l’argent public vers les grands trusts, à faire payer des investissements « écologiques » par les usagers au plus haut prix, à réduire l’offre de service public, notamment l’école…

Ce constat, en Allemagne comme ailleurs, est consternant et appelle la réflexion des progressistes.

En 2013, l’abstention est à peine moins faible qu’en 2008, 40%. C’est une donnée durable : Une grande partie de la classe ouvrière et des catégories les plus pauvres ne se sentent pas concernés par les élections.

L’autre fait marquant du scrutin est l’effondrement du Parti de la gauche, die Linke, le Front de gauche allemand. (Lire la suite…)

Allemagne/Linke : le soufflé électoral s’affaisse

Allemagne/Linke : le soufflé électoral s’affaisse

 

Par Michel Lamer, pour vivelepcf, août 2011

 

Les élections régionales se succèdent en Allemagne, les déceptions électorales aussi pour le Parti de gauche, « die Linke ».

 

La dernière et non la moindre est le véritable revers enregistré à Berlin le 18 septembre 2011.

 

« Die Linke » est tombée à 11,7%, en repli de 4,6% sur le résultat de ses composantes en 2006. Aux élections nationales de 2009, elle avait obtenu 20,2%.

 

Les causes de l’échec sont patentes. L’état major de Die Linke avait fait le choix à Berlin, à l’avant-garde de son aspiration nationale à participer au pouvoir dans tous les cas de figure, de collaborer à l’exécutif régional avec la social-démocratie (SPD), ce depuis trois mandats. A Berlin, contrairement au plan national, la social-démocratie avait accepté cette alliance.

 

Die Linke a fait en premier les frais, aux yeux du peuple berlinois, de la politique de restriction des dépenses sociales, de privatisation du logement social, d’injustice fiscale.

 

Le mécontentement national vis-à-vis de la politique antisociale de Merkel a profité, faute d’autre chose, avec la dramatisation orchestrée de la catastrophe de Fukushima, à la force de réserve du système que représentent les Verts (17,5%, + 4,5%). Et… au parti des « Pirates », défenseurs de la « neutralité d’internet » qui élit 15 députés sur 149.

Si Die Linke avait la prétention d’occuper le terrain de la contestation (sinon de le transformer en lutte), l’échec est total !

 

110926_berlin_linke.jpgDie Linke ne devrait pas participer au prochain gouvernement berlinois, faute d’être désormais un allié suffisamment fort. Mais le mal va continuer.

Le 4 septembre 2011, on votait aussi dans la province du nord-est du Mecklembourg-Poméranie-occidentale. Jusqu’en 2006, les précurseurs de Die Linke avaient collaboré au gouvernement du Land avec le SPD. Le coût électoral avait été cher : de 25% en 1998 à 16% en 2002 et 2006. A partir de 2006, le SPD a choisi la grande alliance avec la droite. La ligne de fond de Die Linke est restée la même. Résultat, en 2011, elle progresse à peine en pourcentages, passant de 16,8 à 18,4% mais régresse encore nettement en voix vu la poussée de l’abstention de 51 à 59%.

 

En ex-Allemagne de l’ouest, les résultats des régionales de 2011 traduisent une même déception. L’implantation locale ne se construit pas.

En Bade-Wurtemberg, en mars 2011, Linke recule de 3,1 à 2,8% par rapport à 2006 (les 7,2% aux élections au Bundestag sont restés un mirage).

En Rhénanie-Palatinat, toujours en mars 2011, Linke passe de 2,7 à 3,0% par rapport à 2006, mais reste très loin des 9,7% de 2009.

A Brême, son meilleur Land à l’ouest, Linke recule durement en mai 2011, de 8,4% en 2007 à 5,6% (14,2% en 2009).

 

Tous ces résultats électoraux traduisent un blocage stratégique. Die Linke entend être un véritable parti de « gauche », quand la social-démocratie dérive à droite. Dans les faits, face à la droite, le SPD finit par très bien tenir son créneau historique, secondé par les Verts. La direction de Die Linke ne parvient au final qu’à anesthésier les forces révolutionnaires, notamment communistes, issues de l’est ou de l’ouest.

 

Est-ce son rôle historique ? Est-ce le rôle historique du Parti de la gauche européenne, aujourd’hui présidé par Pierre Laurent, mais dont Die Linke est un des principaux inspirateurs ?

 

Derrière le mirage électoral : la destruction des partis communistes !

 

« Veillons et armons-nous en pensée ! » selon la formule de Georg Büchner.

Opposition à l’OTAN : Gregor Gysi, dirigeant historique de « die Linke » (« La gauche », PGE en Allemagne), rassure l’ambassadeur US. Révélation Wikileaks !

par vivelepcf, décembre 2010

Depuis plusieurs congrès du PCF, nous avons été plusieurs à insister sur la nécessité pour les communistes de porter l’exigence de la sortie de la France de l’OTAN.

La réintégration complète dans le commandement intégré, les renforts encore envoyés pour la sale guerre US en Afghanistan, contre l’immense majorité de l’opinion publique, renforcent encore l’opportunité de lancer une grande campagne nationale dans ce sens.

Pourtant, à chaque congrès, les directions du Parti esquivent la question et renvoient les communistes vers une autre perspective, celle de la « dissolution » de l’OTAN.

Comme nous l’avons montré, ce n’est pas du tout la même chose. Les deux objectifs ne peuvent pas être confondus.

L’actualité vient, par un biais très inattendu mais très instructif, d’étayer notre argumentation.

Gregor Gysi est un dirigeant historique du parti allemand « die Linke » (la gauche), partenaire privilégié du PCF dans le PGE. Il a été l’un des principaux partisans des transformations du SED puis du PDS, les partis historiques où s’organisaient les communistes allemands, jusqu’à la dilution du PDS dans « die Linke ». Il est actuellement président du groupe Linke à la chambre des députés (Bundestag).

Le site internet Wikileaks défraie la chronique en ce moment en rendant publiques des notes diplomatiques des ambassades américaines.

Un rapport de l’ambassadeur américain en Allemagne, relate une conversation qu’il a eue avec Gysi en novembre 2009.

Gysi rassure le représentant américain à propos des positions antimilitaristes et apparemment anti-OTAN tenues par Die Linke. Il ne faut pas les prendre au pied de la lettre.

Demander la dissolution de l’OTAN n’est qu’un vœu pieu. Elle nécessiterait que la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis soient d’accord. Pas de risque !

Mais mettre en avant cette revendication permet, selon Gysi, retranscrit par l’ambassadeur, « d’empêcher » que monte un « appel dangereux pour le retrait de l’Allemagne de l’OTAN ».

Rien qu’un placebo pour tromper les militants anti-impérialistes allemands!

Tout est dit. Gysi n’a pas démenti cette partie du compte-rendu de l’ambassadeur de leur conversation tenue sur le « ton de la causerie amicale ».

Sur le fond, comme beaucoup de nos camarades allemands, nous ne sommes pas étonnés. Déjà en mai 2002, après que trois députés du PDS avaient déployé une banderole au Bundestag pendant le discours de George Bush avec le slogan simple, « M.Bush, M. Schröder, arrêtez vos guerres ! », la direction du PDS était allée présenter ses excuses au président américain…

Ceci dit, une telle proximité, une telle collusion entre Gregor Gysi et les autorités américaines, laissent à réfléchir.

Sur l’OTAN, le débat doit aller jusqu’au bout dans le PCF en donnant tous les éléments aux camarades.

Dans le PGE et cela déteint dans la direction du PCF, est défendue la perspective de transformer l’OTAN en une « force de paix », dont le renforcement du pilier européen serait le garant.

La revendication de « dissoudre l’OTAN » correspond, sur le mode pseudo-radical, à cette position illusoire qui porte en fait l’acceptation de l’alliance impérialiste US-UE.

Assez de rentrer dans le jeu de l’UE, de ne mettre en avant que le niveau européen qui étouffe les possibilités de résister et de gagner au plan national dans l’intérêt de tous les peuples !

Plus que jamais, exigeons le retrait de la France de l’OTAN ! Coordonnons nos campagnes d’actions avec les progressistes d’Europe qui demandent aussi le retrait de leur pays de l’OTAN ou le maintien de sa neutralité !

Exigeons le retrait des troupes françaises d’Afghanistan !

Contrairement à la conception que M.Gysi a de son parti Linke ou du PGE, le rôle du PCF, ce n’est pas d’occuper un espace à « gauche », mais de faire monter les luttes anticapitalistes et anti-impérialistes les plus efficaces !