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Communiqué du Parti communiste portugais (PCP) à propos du “vote du Parlement européen sur la Hongrie”

Communiqué du service de presse du Parti communiste portugais (PCP) sur le “vote du Parlement européen sur la Hongrie”, traduction ML pour “Solidarité international PCF – vivelepcf”, 12 septembre 2018

Le PCP dénonce et condamne fermement les attaques contre la démocratie, les droits sociaux, les libertés fondamentales et les droits des citoyens en Hongrie. Mais le PCP rejette également, qu’au prétexte de cette situation – qui n’est, plus ou moins, que le reflet des politiques de l’UE elle-même – , l’Union Européenne essaie d’ouvrir la voie à sa stratégie de menaces, chantage, contraintes et sanctions contre les Etats et les peuples.

Il s’agit d’un approfondissement du caractère supranational de l’UE et de ses politiques, définies par les grandes puissances et les grands intérêts économiques, de son mépris croissant pour la souveraineté nationale et les droits sociaux. Tout cela fait le lit de la droite extrême et des forces fascistes en Europe.

Pour cette raison fondamentale, nous ne reconnaissons pas à l’UE l’autorité et la légitimité de se poser en juge, ni même en référence en matière de démocratie et de droits humains. L’intervention de la Troïka, en particulier au Portugal, la nature de la politique migratoire de l’UE, basée sur la xénophobie et l’exploitation, le soutien accordé aux fascistes en Ukraine, l’agression contre des Etats souverains, en sont autant de manifestations.

Le PCP met en garde : les invocations de l’UE, ses condamnations du populisme et de pratiques intolérables en Hongrie ne portent pas un rejet réel de ses pratiques, qu’elle a largement propagées, dans bien des pays selon les circonstances, mais elles sont calculées pour constituer un précédent dans l’application arbitraire de sanctions et de directives contre des Etats souverains.

Dans la suite de notre combat contre les atteintes à la liberté et à la démocratie, nous réaffirmons notre solidarité avec les communistes et les autres démocrates qui, en Hongrie, résistent à aux politiques menées par le gouvernement hongrois et par l’Union européenne.

Scandale Luxleaks/Juncker: l’analyse des communistes luxembourgeois

Pour le Parti communiste du Luxembourg : dévoiler immédiatement au public les accords secrets et les invalider !

Article KPL/PCL du 7 novembre 2014 – traduction vivelepcf

 

Les dernières révélations sur les accords secrets d’évasion fiscale passés au Luxembourg déclenchent une tempête. Les gouvernements luxembourgeois successifs ont conclu de tels accords depuis des décennies, dans le dos de la Chambre des députés et du peuple, avec plus de 300 multinationales du monde entier – dont plus de la moitié basée aux USA.

Au moyen de montages alambiquées et de constructions complexes, qui ont obtenu la bénédiction de l’administration fiscale agissant pour le compte du gouvernement, on a permis aux multinationales de payer un impôt sur les sociétés au taux de seulement quelques pour-cent, voire moins de 1%, au lieu du taux officiel en vigueur de 28%, rehaussé maintenant à 29,22%. Pour rendre possible et couvrir légalement ces malversations, on a préparé et fait voter les lois correspondant aux intérêts du capital. Et dans le même temps que les patrons des multinationales se voyaient épargner des milliards d’euros d’impôts, le gouvernement accablait encore davantage les travailleurs de hausses d’impôt et d’impôts nouveaux. Nouvelles illustrations de ce processus : l’augmentation annoncée au 1er janvier de la TVA et l’introduction d’une fiscalité sur les allocations familiales.

Pour le KPL (PCL), ces pratiques et leur extension ne constituent pas une surprise. Car les partis du système poursuivent depuis 50 ans une politique économique dirigée avant tout vers le secteur financier, le secret bancaire, les intérêts des banques et des multinationales. Elle suit le principe : «moins de règles, moins de contrôles, moins d’impôts».

Cette politique est complétée par le bradage de la souveraineté nationale, l’alignement inconditionnel sur l’OTAN et les USA. Elle a contribué dans une large mesure jusqu’à aujourd’hui à la désindustrialisation du pays, à la propagation de l’illusion du «partenariat social». Elle a trompé la population luxembourgeoise sur les performances de l’économie nationale.

Les paradis fiscaux comme le Luxembourg sont exclusivement conçus dans l’intérêt des banques et des multinationales et ne servent que leur stratégie de maximisation des profits. Toutefois, la crise économique et financière du capitalisme a contraint progressivement les grands Etats capitalistes à chercher à reboucher les niches fiscales pour mieux être en état de jouer leur rôle de garantie de l’intérêt général du système capitaliste. C’est ce qui explique que le modèle d’économie politique capitaliste pratiqué ces dernières décennies est sur le point de sombrer. Les possibilités de maximisation du profit, en dehors d’une base économique réelle, deviennent de plus en plus réduites. Le système capitaliste touche à ses limites.

Les communistes ont critiqué avec constance le système d’évasion fiscale qui apparaît maintenant au grand jour, et l’ont combattu comme un pilier du système économique capitaliste. Les accords secrets avec les multinationales doivent être immédiatement rendus publics et invalidés.

La solution du problème ne viendra pas du comblement de telle ou telle niche fiscale, pas plus que du retrait d’un responsable, mais de la suppression de ce système, qui sait toujours reproduire des structures agissant dans l’intérêt du grand capital. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un système social où l’exploitation de l’homme par l’homme soit définitivement écartée, et où l’humain soit placé avant le profit.

Parti communiste du Luxembourg (KPL), Esch-sur-Alzette, 7 novembre 2014

Jusqu’où avec Tsipras ? Jusqu’à appeler à voter, comme lui, pour Jean-Claude Juncker ?

Vivelepcf, 8 juin 2014

Le Parti de la gauche européenne (PGE) a fait du leader grec de Syriza, Alexis Tsipras son héraut pour les élections européennes. Il a porté sa candidature à la présidence de la Commission européenne.

Communistes français, nous faisons partie de ceux qui ont dénoncé ce choix qui légitime l’institution la plus antidémocratique de l’Union européenne et qui valide la logique d’intégration dans l’UE du capital. Nous avons donné tous les éléments sur les orientations réelles de Tsipras et de Syriza, parti qui sert à recycler la social-démocratie grecque, dont les références sont, entre autres, Roosevelt et le Plan Marshall… (voir notre article en lien).

Tsipras a joué un temps une partition de « gauche radicale ». Il est encore présenté comme « radical » par une partie de la presse de droite. Il l’a été en France avec insistance, pendant la campagne électorale, par le Front de gauche, par Mélenchon, par Pierre Laurent. Mais derrière le gauchiste, le social-démocrate s’est déjà largement réveillé en donnant des gages à Obama par exemple, ou en faisant de la défense de l’euro en Grèce sa priorité.

Mais Tsipras est largement passé à l’étape suivante : celle du leader d’un parti d’alternance, aspirant à la gestion loyale des affaires du capital en Grèce.

Voilà donc que Tsipras, dans une déclaration du 3 juin, appelle les députés européens à soutenir la candidature à la présidence de la Commission européenne du politicien luxembourgeois de droite, Jean-Claude Juncker. Il pousse sa logique d’adhésion à l’intégration européenne jusqu’au bout. Il justifie sa défense de Juncker au nom du respect du vote européen et des prérogatives nouvelles du Parlement européen, qu’il invite à parler d’une seule voix.

Extraits du communiqué de Tsipras: « «Pendant la campagne, j’étais candidat pour la gauche européenne. Je me tenais vigoureusement en désaccord avec les orientations politiques du Parti populaire européen et de son candidat, M. Jean-Claude Juncker. Ces désaccords persistent. » «Néanmoins, le Parti populaire européen a remporté l’élection. Par conséquent, il revient à M. Jean-Claude Juncker d’être le premier à tenter de rassembler la majorité requise, en négociant avec les autres groupes politiques ». « C’est une obligation morale du Conseil européen de porter la candidature qui est arrivée en tête aux élections ».

La plupart des partis du PGE, confrontés à d’autres situations nationales, sont pris à contrepied. La présidente sortante du groupe GUE-NGL, l’Allemande de Die Linke, Gabi Zimmer, se range derrière la position de Tsipras. Mais la direction de Die Linke ne la suit pas et annonce, comme Mélenchon, qu’elle n’appelle pas à voter pour Juncker mais … pour Tsipras lui-même !

Le club des 5!

C’est le crétinisme parlementaire à la puissance européenne !

La stratégie du Front de gauche a réduit la représentation du PCF à un seul député européen (nous en avions 20 entre 1979 et 1984).

Notre parti ne peut pas continuer à suivre les Mélenchon ou les Tsipras dans la course, même par étape, à la validation de l’intégration dans l’UE. Il ne peut pas continuer à renier les positions historiques de notre parti, de combat contre l’Europe supranationale du capital, sur une base de classe, donnant au rejet de classe de l’Union européenne par les travailleurs une perspective de rupture progressiste.

Parlement européen : le KKE a décidé que ses députés ne siégeront plus au sein du groupe GUE-NGL

Brève, vivelepcf, 7 juin 2014

Le Parti communiste grec (KKE) a fait savoir que ses deux députés européens réélus ne siégeraient plus au sein du groupe « Gauche unitaire européenne – gauche verte nordique ». Ils continueront à faire entendre leur position en tant que députés indépendants non-inscrits. Mais il n’était plus tenable de servir de caution communiste à un groupe parlementaire dévié de sa conception d’origine et entraîné par le PGE vers toujours plus de soutien à l’intégration dans l’UE du capital.

Le groupe GUE-NGL a été créé en 1994. Entre les élections européennes de 1989 et de 1994, le passage du Parti communiste italien à la social-démocratie, l’affaiblissement d’autres partis communistes n’a plus permis de maintenir un groupe communiste au Parlement européen, sur la base d’une identité historique commune. Le groupe GUE-NGL a été alors conçu comme un groupe technique, respectant l’autonomie de chacune de ses composantes nationales. Le point commun était une contestation radicale de l’Union européenne, partagée, notamment après l’élargissement de 1995, par les forces progressistes nordiques qui se sont battues contre l’adhésion de leur pays à l’UE.

Depuis plusieurs années, cet esprit de respect de chaque parti est battu en brèche par la volonté des membres du Parti de la gauche européenne, PGE, d’instrumentaliser le groupe GUE-NGL pour en faire le porte-parole de leur ligne de collaboration aux institutions européennes.

Un pas supplémentaire vient d’être franchi. La présidente sortante du groupe, la députée allemande de Die Linke, Gabi Zimmer, suivant le leader grec de Syriza, Alexis Tsipras, entend entraîner le groupe dans un soutien à la candidature de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.

Tsipras s’était présenté à ce poste avant les dernières élections européennes. Sa candidature a été portée notamment par le Front de gauche en France. En elle-même, elle représentait une légitimation inacceptable du cadre antidémocratique européen et de la dictature illégitime de la Commission.

Aujourd’hui, Tsipras et le PGE vont encore plus loin dans la collaboration avec l’UE du capital. Tsipras estime qu’il faut soutenir la candidature de Juncker, politicien ultra-libéral luxembourgeois, parce que la droite aurait gagné globalement les élections européennes et qu’il faudrait défendre  la place du Parlement européen dans les institutions. C’est du « crétinisme parlementaire », suivant l’expression célèbre de Lénine, mais à la puissance européenne. Le PGE pousse aussi le groupe GUE-NGL à reproduire au niveau européen les alliances avec les verts et les socialistes européens…

Communistes français, nous ne pouvons qu’approuver la décision conséquente de nos camarades grecs, qui continuent de militer pour le développement d’échanges et de coopérations, dans la lutte, entre partis communistes au plan international.

Nous faisons partie de ceux qui dénoncent les positions de collaboration de Tsipras. Maintenant qu’il soutient une candidature de droite à la présidence de la Commission européenne, nous ne voyons plus du tout comment la direction du PCF, après l’échec terrible du Front de gauche aux dernières élections en France, pourraient continuer à vendre cette orientation sans débat ouvert et honnête. Que Mme Marie-Christine Vergiat, Maastrichienne et socialiste, que la direction du PCF a fait réélire à Strasbourg, à la place d’un ou d’une communiste, s’y reconnaisse n’est qu’une confirmation de plus de cette ligne totalement erronée.

Les camarades grecs du KKE mènent un combat courageux, à la tête d’un parti de classe et de masse, dans le « laboratoire » des politiques antisociales de l’UE qu’est la Grèce. Nous devons écouter leurs analyses.

Le seul député PCF restant au Parlement européen ne doit pas s’aligner sur le PGE, Tsipras et Juncker.

Le véritable débat sur l’organisation de la résistance et de la rupture à l’UE supranationale du capital doit se rouvrir enfin dans le PCF, le Parti qui, historiquement en France, l’a toujours portée.