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Des milliers d’Israéliens manifestent à Tel Aviv contre la guerre à Gaza – Compte-rendu du PCdI – Vidéo du rassemblement
Source : Parti communiste d’Israël, traduction ML pour vivelepcf, 28 juillet 2014. Le texte reprend une partie de l’appel à la manifestation, illustrant les possibilités et les limites politiques du mouvement anti-guerre en Israël.
Autour de 7000 Israéliens ont manifesté samedi 26 juillet contre la guerre à Gaza sous le mot d’ordre : « Assez de morts – La paix maintenant entre Israéliens et Palestiniens ». Le rassemblement s’est déroulé sur la place Rabin dans le centre de Tel Aviv. Parmi les slogans clamés par les manifestants : « Arrêtez la guerre ! », « Retour des soldats à la maison ! » ou « Juifs et Arabes refusent d’être des ennemis ».
Plusieurs personnalités ont pris la parole dont le député Dov Khenin [de la coalition Hadash], un ancien combattant de l’association « Combattants pour la paix », Yifat Solel, représentant du « forum anti-occupation » du parti Meretz, le professeur Eva, président de l’académie des arts décoratifs Bezalel, Odeh Bisharat, écrivain et ancien secrétaire du Hadash, le docteur Julia Chaitlin, professeur au collège académique Sapir de Sderot, qui habite dans le kibboutz Urim, à proximité de Gaza. Alon-Lee Green, membre du Comité central du Parti communiste d’Israël et responsable syndical, présentait les intervenants.
La chaîne de télévision Channel 2 a remarqué que le parti sioniste de gauche, Meretz et l’association « La Paix maintenant » n’étaient pas présentes en tant que tels.
Ben Kfir, du « cercle des parents », dont la fille a été tuée dans un attentat suicide du Hamas en 2003, a également pris la parole. Il a contredit l’affirmation du gouvernement selon laquelle il n’y aurait pas de partenaire avec qui faire la paix parmi les Palestiniens.
Les intervenants ont critiqué l’attitude du gouvernement qui refuse les négociations de paix. Et qui ne connaît d’autre politique que la guerre. Les manifestants ont réclamé la fin de l’occupation et du siège de Gaza. Ils ont allumé des bougies en mémoire des victimes.
De l’ordre de 300 contre-manifestants d’extrême-droite ont essayé de saboter le rassemblement. Un important cordon de police enserrait la place pour séparer les deux camps. 8 personnes ont été arrêtées.
On pouvait lire dans l’appel à la manifestation :
« Samedi, le camp de la paix se rassemble place Rabin. Le tribut payé à la guerre est lourd en vies, en blessures des deux côtés, en destruction et horreur, sous les bombes et les roquettes. Nous réagissons en nous rassemblant et en portant cette exigence : « Arrêtez la guerre maintenant ! ».
« Nous devons arrêter la guerre et entamer les discussions avec les dirigeants palestiniens reconnus de Cisjordanie et de Gaza pour mettre fin à l’occupation et au blocus et pour arriver à l’indépendance et à la justice pour les deux peuples, israélien et palestinien. »
« Au lieu, encore et encore, d’ajouter des guerres et des actions militaires aux guerres et actions militaires, il est temps d’ouvrir la voie au dialogue et à un règlement politique. Il y a une solution politique. Quel prix devrons nous encore payer, population du Sud et de l’ensemble d’Israël, population de Gaza et de Cisjordanie, avant d’arriver à cette solution ? Ensemble, Juifs et Arabes, nous allons surmonter l’occupation et la guerre, la haine et le racisme et nous allons ouvrir un chemin pour la vie et pour l’espoir. »
La nouvelle loi « antiterroriste », liberticide, de Valls à la lumière de la guerre israélienne à Gaza
Vivelepcf, 22 juillet 2014
Les coïncidences de date mettent en évidence des parallèles politiques.
L’Assemblée nationale entame l’examen du nouveau projet de loi « antiterroriste ». Il est destiné officiellement à permettre de sanctionner pénalement les Français qui partent faire la guerre avec des Islamistes, notamment en Syrie.
En même temps, depuis bientôt deux semaines, l’armée israélienne a déclenché une nouvelle guerre et abat un déluge de feu contre la population de Gaza.
Hier on apprend la mort, dans l’attaque terrestre contre gaza, d’un soldat de nationalité française engagé dans l’armée israélienne.
Définir le « terrorisme » et caractériser les « actes de terrorisme » est un exercice quasiment impossible, du moins sans être tendancieux. On se souvient que le gouvernement de Vichy dénonçait les résistants comme des « terroristes ». Les impérialismes, américain, israélien, européens n’ont que ce mot à la bouche pour qualifier leurs opposants, notamment ceux qu’ils veulent réduire par les armes.
Les frontières de l’expression « terrorisme » sont infiniment variables et on se souvient que les impérialistes ont lourdement armé les Talibans d’Afghanistan, les Djihadistes de Libye et de Syrie, toujours pour le pire.
Plusieurs lois françaises antérieures (Sarkozy) ont inscrit dans le code pénal une définition des actes de terrorisme aux articles 421-1 et suivants. Ils commencent comme cela :
« Constituent des actes de terrorisme, lorsqu’elles sont intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, les infractions suivantes : »
Le nouveau projet de loi, pour « renforcer l’arsenal juridique », prévoit, entre autres, qu’un ressortissant français pourrait être interdit de sortie du territoire « lorsqu’il existe des raisons sérieuses de croire qu’il projette des déplacements à l’étranger ayant pour objet la participation à des activités terroristes, des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité » etc.
Quand l’armée israélienne massacre à Gaza, n’est-ce pas une « entreprise collective d’intimidation » et un « crime de guerre » ? En 2009, lors d’une précédente expédition meurtrière, la Commission des droits de l’Homme de l’ONU avait convaincu Israël de crime de guerre.
En conséquence, Valls ne devrait pas laisser des jeunes Français partir s’enrôler dans l’armée israélienne ! Quant aux propos de certains politiciens dont le Président de la République jugeant que les actes de l’Etat d’Israël relèvent de l’autodéfense, doivent-ils être passibles de la Loi ?
Sans continuer sur cet exemple, considérons seulement que le cas israélien démontre tous les dangers des lois et du discours « antiterroristes ».
Peu à peu se constitue un arsenal juridique de répression dont les critères seront ceux de l’Etat et de son idéologie dominante. Il y a menace pour les droits démocratiques fondamentaux.
Dans le nouveau projet de loi, il est question de retirer leur passeport et même leur carte d’identité à des Français soupçonnés de s’engager dans une cause que l’Etat français jugera « terroriste ». C’est inacceptable. Les égarés qui vont se faire tuer sous le drapeau d’Israël ou le drapeau « djihadiste », pour l’impérialisme ou l’obscurantisme, doivent être raisonnés. Mais en aucune façon, on ne peut restreindre le droit de déplacement de certains Français, les priver de papiers sur le sol national.
Les Brigadistes d’Espagne, dont la lutte progressiste n’avait évidemment rien à voir avec celles des précités, auraient-ils dû être placés en rétention ?
Le projet de loi de Valls établit un gravissime délit d’intention, soumis à l’appréciation du pouvoir en place : « lorsqu’il existe de sérieuses raisons de croire ».
Il donne aussi des possibilités juridiques de censure, sur internet en particulier. Qui peut estimer ce qui est « provoquant aux actes de terrorisme ou en faisant l’apologie » ? Si Valls a un jour tous les pouvoirs, il y a des raisons d’avoir peur.
La provocation qu’a représentée l’interdiction de la manifestation parisienne pour l’arrêt de la guerre israélienne à Gaza, le 19 juillet, a été une sinistre prémonition.
Une fois de plus, PS et droite se retrouvent entièrement sur ce projet de loi, l’UMP proposant même de mettre en prison pendant 5 ans tout citoyen qui serait allé combattre sans l’autorisation expresse des autorités françaises.
Si la réciprocité était vraie, l’armée française à la solde du capitalisme, mercenaire de l’impérialisme américain et franco-européen trouverait-elle encore des légionnaires pour faire la guerre et mourir en Centrafrique ou au Mali !
Sarkozy, Valls, Hollande : il est temps d’arrêter, la liquidation de ce qui reste d’acquis démocratiques, l’évolution de la France vers le modèle US de dictature réactionnaire !
Dénonçons la « loi antiterroriste » ! Défendons, par l’expression sans peur, nos positions pour la paix, contre le militarisme et l’impérialisme !
Interdiction de la manifestation du 19 juillet contre les crimes israéliens : une provocation de l’Etat français. En masse, rassemblons-nous mercredi 23 !
Interdiction de la manifestation du 19 juillet contre les crimes israéliens : une provocation de l’Etat français. En masse, rassemblons-nous mercredi 23 !
Pcf Paris 15, 18 juillet 2014
L’interdiction annoncée hier par le ministre de l’intérieur Cazeneuve et le Préfet de police de Paris a été confirmée. La manifestation de solidarité avec le peuple palestinien contre l’agression criminelle de l’Etat d’Israël ne pourra pas avoir lieu samedi 19 juillet à partir de 15h00 au métro Barbès-Rochechouart.
Cette atteinte à l’expression publique est inédite depuis des décennies. Elle rappelle les pires heures de la répression gaulliste contre les manifestations pour la paix en Algérie. Les prétextes des heurts entre extrémistes sionistes et activistes pro-palestiniens, sous le regard de CRS suréquipés, ne tiennent pas.
On ne peut que se demander ce que recherche le pouvoir PS en France aujourd’hui. Tour à tour, Fabius, Valls et Hollande, ses porte-parole ont affiché leur soutien inconditionnel à l’impérialisme israélien, en conséquence à son colonialisme, à son racisme d’Etat et à ses crimes de guerre répétés. Ce soutien dépasse et de loin l’alignement « habituel » des autorités françaises sur l’impérialisme américain et européen, compensé par un discours plus équilibré en France sur la Palestine, sous les présidences Mitterrand et Chirac.
Quels intérêts sont à l’œuvre ? Il conviendra de les analyser au moment où Hollande sanctuarise le « budget militaire », multiplie les interventions néo-coloniales mais étouffe le pouvoir d’achat des travailleurs.
Le peuple de France éprouve, dans sa masse, quelle que soit la confession supposée de ses ancêtres, un sentiment de révolte devant les crimes répétés de l’Etat israélien, l’assassinat filmé d’enfants, le pogrome d’un régime colonialiste, raciste, dominateur qui condamne à terme ses propres ressortissants.
La réalité des massacres n’est ni contestable, ni contestée. La maison du consul de France à Gaza a été réduite en poussières.
Le régime israélien s’enferre dans l’impasse de la violence et du crime. Il est illusoire de penser que l’Etat d’Israël garantira son existence et son développement dans le mépris, la domination et la guerre.
En interdisant la manifestation parisienne du 19 juillet, les autorités françaises marquent une soumission inadmissible à l’impérialisme israélien. Elles bafouent un droit démocratique élémentaire. Ce geste sera lourd de conséquences au plan international comme au plan national.
Hollande et Valls prennent la responsabilité d’allumer le feu en France, de transposer – alors qu’effectivement les situations n’ont rien à voir – les tensions en Palestine dans notre pays.
Communistes, nous refusons de rentrer dans le piège de ces politiciens désavoués et irresponsables.
Nous appelons à faire monter la mobilisation pour la manifestation prévue le mercredi 23 juillet à Paris. Elle devra être tenue de toute façon avec toutes les forces pacifiques et démocratiques qui l’auront préparée avec esprit de responsabilité.
Hollande, Valls, Fabius : vous ne représentez pas la France !