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Le drapeau cubain flotte de nouveau à Washington (le drapeau US à La Havane aussi).

EDT, pour vivelepcf, 22 juillet 2015

Le 20 juillet 2015 restera une date historique. L’ambassade de Cuba aux Etats-Unis a été officiellement rouverte, 54 ans après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Simultanément, l’ambassade des Etats-Unis à La Havane reprenait aussi son service.

Ce symbole fort marque une nouvelle étape dans le processus de normalisation des relations entre les Etats-Unis et Cuba. Dans les faits, il a démarré depuis plusieurs années. Les annonces croisées de Barack Obama et Raul Castro en décembre 2014 l’ont accéléré de façon décisive.

Nul ne peut se faire d’illusion sur les intentions des Yankees, très loin du développement de l’amitié entre les peuples. Abattre l’exemple socialiste cubain reste leur obsession. Il n’y a qu’à voir leurs tentatives redoublées de déstabilisation du Venezuela, tirant profit des limites et contradictions économiques et politiques du pouvoir hérité d’Hugo Chavez, pour finir de s’en convaincre.

Dépassant l’influence politicienne, en recul, des lobbys radicalement anticastristes aux Etats-Unis, Obama opère un virage pragmatique. La politique forcenée d’isolement et de répression contre Cuba s’est révélée contre-productive dans un contexte de montée générale de la contestation de l’impérialisme en Amérique Latine, que la « subversion » cubaine a alimentée, et d’émergence relative d’autres puissances dans le monde. La restauration, même progressive, de la pénétration économique du capitalisme américain à Cuba est de nature à rétablir leur hégémonie politique sur l’île et le continent. Du moins peuvent-ils le penser.

Du côté du pouvoir cubain, la nécessité du développement économique et les besoins de la population ne peuvent pas trouver de solution strictement centrée nationalement. L’assouplissement et la levée du blocus économique en sont des conditions. Le développement de relations économiques multilatérales, avec le reste de l’Amérique latine, avec des puissances émergentes comme la Chine, voire avec d’autres blocs impérialistes comme l’UE permet d’imaginer une ouverture sans dépendance excessive à l’égard des Etats-Unis.

Le jeu du chat et de la souris se poursuit sous un autre mode.

La période précédente n’est pas encore révolue pour autant. Malgré des dérogations, notamment dans les transferts de devises, le blocus n’est pas suspendu. Un NON catégorique des Etats-Unis a été à nouveau renvoyé à la demande des autorités cubaines de récupérer leur souveraineté sur le territoire de Guantanamo illégalement occupé par la base militaire US.

Communistes français, avec parmi nous de nombreux camarades qui se rendent régulièrement à Cuba, nous constatons non sans inquiétude, depuis des années, la montée des inégalités, des signes plus nombreux de l’emprise économique des multinationales, les prétentions idéologiques croissantes des capitalistes sur l’île. Dans le même temps, le déblocage économique est manifeste et l’essentiel des acquis du socialisme, avec d’abord l’éducation et la santé, ont été mieux que préservés, ainsi qu’une conscience nationale forte des apports du système politique cubain.

Nous faisons partie de ceux, très rares, qui ont apporté un soutien politique permanent au pouvoir cubain, y compris dans les années 1990, quand, derrière Fidel Castro, il réaffirma courageusement son orientation socialiste malgré la trahison gorbatchévienne et les menaces américaines. On se souvient qu’en France la direction du PCF avec Robert Hue avait honteusement lâché Cuba et refusé en 1995 de recevoir à Paris Fidel Castro. Georges Marchais dut l’inviter à son propre domicile pour sauver l’honneur et la fidélité des communistes français. 20 ans après, nous avons fêté avec nos amis cubains la libération « des 5 », ces cinq otages retenus dans les geôles américaines.

Les difficultés sans pareil endurées par les Cubains pendant la « période spéciale », dans l’adversité internationale générale, n’ont pas été vaines. Elles ont permis de préserver les acquis sociaux et démocratiques nationaux essentiels pour l’avenir. Relativement à son niveau de développement, Cuba a même connu un moindre recul économique que la plupart des pays de l’est et des pays issus de l’ex-URSS, n’a pas subi une dépopulation de 20% comme la Bulgarie, les pays baltes ou l’Ukraine, a gardé son indépendance nationale quand les liquidateurs est-européens livraient leur pays aux mafias et aux grandes puissances impérialistes occidentales, UE et USA en tête.

Sur cette base, dans un contexte international radicalement modifié, où il n’est plus question de « fin de l’histoire », de « superpuissance unique », mais où les aspirations au socialisme éclatent en Amérique latine fécondées par la résistance cubaine, un avenir de développement socialiste de Cuba reste possible.

Fuyants hier, les réformistes français et européens accourent aujourd’hui pour délivrer leurs mauvais conseils aux Cubains de l’ex-président est-allemand, communiste repenti, Hans Modrow à dernièrement … Dominique Strauss-Kahn. Certains, habillés pour la circonstance des oripeaux révolutionnaires cubains, se sont précipités à la traîne du président Hollande en mai quand celui-ci, VRP des capitalistes français, est venu quêter pour eux une part du gâteau cubain, après autorisation US.

Pour notre part, dans le même état d’esprit aujourd’hui qu’hier, mesurant l’importance politique du rétablissement des relations diplomatiques décidé entre Cuba et les Etats-Unis et ses répercussions, nous continuons à assurer nos camarades communistes et amis cubains de notre soutien politique total en France à la voie de développement socialiste que le peuple cubain se choisit.

Avec Cuba toujours rebelles !

Sur Canal +, Hollande poursuit sa campagne de promotion éhontée du FN en osant scandaleusement le comparer au « PCF des années 70 ».

Emmanuel Dang Tran, pour Vivelepcf, 19 avril 2015

François Hollande était l’invité de l’émission « le Supplément » ce 19 avril. Pour ses trois ans de mandat à l’Elysée, en toute connivence avec les journalistes aussi complaisants que faussement décontractés de Canal +, toujours sur son ton en mineur, il a multiplié les provocations au nez et à la barbe de ses propres électeurs de 2012.

Malgré le rejet massif de sa politique antipopulaire, encore exprimé aux élections départementales, il a réaffirmé qu’il la poursuivrait sans changement, aussi bien au plan national qu’international.

A nouveau, il a pris le prétexte de l’emploi, sans vergogne, malgré trois ans d’envolée du chômage. Plus que jamais, avec le patronat, avec les capitalistes de France et de l’UE, c’est au contraire sur le chômage que leur serviteur Hollande mise pour détruire les acquis sociaux et démocratiques, les salaires, la sécurité sociale etc.

Parmi d’autres provocations, on aura noté l’attaque contre les derniers contre-pouvoirs démocratiques du Parlement, qualifiés de « survivances des 19 et 20ème siècles », car il faut aller toujours plus vite dans l’intérêt des possédants. Hollande, Valls, Macron, après Sarkozy et Fillon, toujours avec l’Union européenne, c’est toujours le « Coup d’Etat permanent » pour reprendre la formule de Mitterrand.

Mais on retiendra surtout de cette émission comment, après les déclarations de Valls avant les départementales, Hollande a passé les bornes dans la promotion du Front national de Marine Le Pen. Porte-parole du système, Valls et Hollande s’appliquent à polariser la vie politique sur les élections de 2017 et la « menace Le Pen », à détourner la colère des travailleurs vers le vote FN.

Hollande a osé valoriser Marine Le Pen en comparant son discours « à un tract du Parti communiste des années 70 ». Encore plus anticommuniste dans le texte, Hollande réduit ainsi la différence entre le FN et le PCF : « Le PCF avait encore un certain nombre de principes » … Il n’appelait pas « à chasser l’étranger et les pauvres ».

Hollande rentre en plein dans la démagogie sociale du FN. Cela fait plusieurs années que nous analysons et dénonçons les tentatives des nouveaux dirigeants du FN de dévoyer les positions historiques et l’image du PCF comme parti des travailleurs.

Le calcul de Hollande et du système coïncide avec celui du FN. Le FN, repoussoir xénophobe et nationaliste, version Jean-Marie comme Marine, sert pour eux à dénigrer des positions progressistes aussi fondamentales que le rejet de l’Union européenne du capital ou – Hollande le reprend dans l’interview d’aujourd’hui – l’exigence de nationalisations démocratiques de secteurs clés de l’économie.

Sauf qu’entre le FN et le PCF, il n’y a pas seulement ces rivières de sang qui séparent historiquement les fascistes, les colonialistes, des résistants, des défenseurs des droits des peuples. Il y a une différence fondamentale, un fossé de classe, qu’évidemment Hollande a intérêt à ignorer. C’est là que ses propos et son calcul politiciens sont inacceptables et inquiétants.

La démagogie lepéniste, uniquement tournée vers les élections, s’arrête aux intérêts concrets du patronat. La priorité du FN, c’est de défendre la dictature de la propriété privée, de combattre les syndicats, la sécurité sociale (les « charges »), les luttes des travailleurs.

En fait, nous devons retenir une chose des paroles anticommunistes, proprement dégueulasses, de Hollande : l’hommage décerné à notre parti, à ce qu’il continue à représenter dans le pays. Le PCF, Parti de classe et de masse, organisé dans les quartiers, les entreprises, les campagnes, incarnés, dans les années 70, par des centaines de milliers de militants, d’une certaine façon aussi par une personnalité comme celle de Georges Marchais, reste la terreur des classes possédantes, de leurs serviteurs du système politique PS+UMP+FN.

Raison de plus pour le faire vivre, le renforcer sur ces bases de classes historiques, contre les forces du capital, contre leur recours au fascisme !

Anticommunisme : la nouvelle municipalité de Villejuif (UMP-EELV) débaptise le parvis Georges Marchais !

 

Brève, vivelepcf, 18 décembre 2014

 

La coalition qui s’est emparée de la municipalité de Villejuif n’est hétéroclite qu’en apparence. Sa cohésion, du maire UMP Franck Le Bohellec à l’ancien gauchiste, dirigeant d’EELV, Alain Lipietz, fer de lance de la coalition de mars dernier, se retrouve dans l’option fondamentale qui guide leur politique : l’anticommunisme, l’anticommunisme primaire.

Ce 17 décembre, la municipalité a ainsi mis à l’ordre du jour du Conseil municipal et fait voter la débaptisation du parvis « Georges Marchais », le même soir que la création d’une police municipale. Nous ne disposons pas encore du compte-rendu de la séance mais on l’imagine.

Les noms des rues des municipalités anciennement communistes sont souvent insupportables aux équipes de droite, voire certaines de « gauche » qui sont arrivées à les supplanter. Les Marx, Lénine, Maurice Thorez, Jacques Duclos représentent à la fois les idées et l’histoire des luttes populaires menées par le PCF qu’ils veulent effacer. Sauf exception, ils n’arrivent pas à se débarrasser des noms des martyrs de la Résistance. Ils tentent alors de les récupérer à la façon de Sarkozy avec Guy Môcquet, de les « décommuniser ». C’est ce qui se passe souvent aussi avec les noms des anciens élus locaux auxquels les populations restent très attachées, comme, par exemple, à celui de Maurice Nilés à Drancy que le patron de l’UDI Lagarde prend soin d’honorer après avoir supprimé la rue Lénine.

A Villejuif, sous l’aiguillon de Lipietz, la haine l’emporte sur le pragmatisme politique. Le souvenir de Georges Marchais, député 24 ans de la circonscription incluant la ville, est encore très fort à Villejuif. C’est insupportable à la coalition de ces fanatiques de l’anticommunisme, qui se sont déjà illustrés, entre autres, en interdisant la vente du muguet par les communistes le 30 avril. Les symboles vont de pair avec une politique de spéculation, de ségrégation, de répression.

Rappelons qu’après son alliance avec la droite, Lipietz a été finalement maintenu dans les cadres du parti EELV, ce qui confirme le caractère opportuniste de cette formation politique.      

La section du PCF de Villejuif organise un rassemblement de protestation lundi 22 décembre à 18h15 sur le parvis qui s’appelle encore « Georges Marchais ». Participons-y nombreux ! Ne laissons pas faire !  

Les noms de rue ont un sens ! En particulier celui de Georges Marchais !