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Liquider le sigle GDF pour parachever la privatisation : ne laissons pas passer !

Vivelepcf, 28 avril 2015

« Engie » se substitue à GDF-Suez : les patrons ont annoncé le changement de nom de leur trust.

L’opération menée à grand renfort de publicité coûtera plusieurs dizaines de millions d’euros, y compris les honoraires de l’agence Publicis. Mais là n’est pas le scandale principal.

Avec l’abandon du sigle « GDF », il s’agit d’en finir avec toute référence à la grande entreprise « Gaz de France » nationalisée à la Libération.

C’est une insulte aux hommes et aux femmes qui l’ont construit hier au service de la Nation, pour les besoins de sa population, pour son indépendance énergétique.

C’est aujourd’hui un moyen de parachever la privatisation de GDF, de liquider toute subsistance de l’esprit du service public du gaz, dans le service aux usagers, les tarifications, les statuts, les choix d’approvisionnement.

La bataille n’est pas terminée. L’Etat français reste le premier actionnaire de GDF-Suez avec 33,33%. En août 2014, au prétexte de l’affaire Alstom, le gouvernement (Valls/Montebourg) a tenté d’abaisser la part de l’Etat et de la faire passer en dessous de la « minorité de blocage ». Ce n’est pas encore le cas. Le pouvoir cherche à se défausser des futures décisions stratégiques de la multinationale.

Le symbole du changement de nom n’est pas un détail. Déjà mis en œuvre, il ne sera pourtant validé que dans un an lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires.

D’ici là, dénoncer le scandale peut contribuer à replacer le gouvernement devant ses responsabilités, à combattre la poursuite de la privatisation et ses effets, à développer la campagne de défense et de reconquête du service public du gaz, à partir de ce que continue à représenter « GDF » dans le pays.   

« Par la privatisation de GDF, la libéralisation du marché, la dérégulation de l’énergie, vous redonnez au marché le rôle principal dans un domaine stratégique, là où l’Etat aurait dû garder sa responsabilité pour préparer l’avenir. »

Qui a dit ça ? François Hollande devant l’Assemblée nationale ! Pour une fois, il avait raison. C’était en 2006… mais ça demeure juste.

En 2015 : lancer une campagne nationale contre la hausse des tarifs publics !

Repris de PCF Paris 15, 31 décembre 2015

Les hausses des tarifs publics au 1er janvier suscitent une colère justifiée dans le pays, malgré tous les discours et les fourberies employés par les autorités pour les faire passer.

La hausse des tarifs SNCF a été annoncée à peine quelques jours avant seulement, en plein milieu des fêtes : 2,6% en moyenne (officiellement). Le cabinet de Ségolène Royal a timidement confirmé prétextant qu’il s’agit de financer la maintenance. De qui se moque-t-on ? La discrétion du pouvoir et de la direction de la SNCF correspond sans aucun doute à leur peur des suites de la grève contre la « réforme ferroviaire », devant ses conséquences maintenant palpables.

Le comble de l’hypocrisie a été atteint par le Conseil régional de « gauche » d’Ile-de-France avec la hausse décidée en décembre du Pass Navigo et des tickets de transport régionaux RATP/SNCF. Le ticket à l’unité augmente de 5,8% à 1,8 euro, le carnet de 10 de 2,9% à 14,10 euros. Pour les habitants de Paris et des communes limitrophes, l’abonnement mensuel prend encore 4,3% passant de 67,10 euros à 70 euros.

Mais là, la « gauche » brandit son prétexte : l’avènement en septembre du Pass Navigo à tarif unique pour toute la région capitale, conformément à une promesse électorale de la « gauche » en 2009 (de l’UMP de Copé en 2004). Nous avons déjà montré combien le coût de la mesure, de l’ordre de 500 millions d’euros par an, sera supporté par la collectivité, très sévèrement par les salariés des zones 1 et 2, pendant que les employeurs, principaux bénéficiaires se voient compenser le relèvement de leur versement transport. Voir notre article en lien : Pass Navigo au tarif unique de 70 euros: le patronat n’aura rien à payer ! Qui va payer alors ? . Il y a fort à parier qu’en septembre le prix unique du Pass Navigo soit encore revu à la hausse, au-dessus des 70 euros.

Depuis 2009, le prix du Pass Navigo 2 zones – le plus répandu –  aura augmenté de 24%, c’est-à-dire 222 euros par et par personne, alors que l’inflation cumulée aura à peine atteint 7%. En 2014, l’inflation atteindra 0,3% mais les tarifs SNCF augmentent de 9 fois plus, de 2,6% !

Pour la première fois depuis 1996, l’INSEE, dans ses dernières données, a officiellement reconnu que le pouvoir d’achat des salaires avait baissé de 0,4% en 2012, celui des retraites reculant bien davantage. Les ménages de travailleurs n’ont pas attendu ses chiffres pour s’apercevoir d’un recul bien plus important de leur pouvoir d’achat réel. La hausse des dépenses contraintes – logement, assurances, transports, chauffage etc. –  va bien au-delà des chiffres moyens de l’inflation. C’en est l’une des causes.

Le scandale le plus voyant est atteint par les prix du gaz. Ils ont été augmentés de 82% depuis 2005 ! Le principal prétexte avancé était, avec constance, la hausse des prix du pétrole brut sur lesquels seraient indexés les contrats de fournitures notamment de GDF-Suez. Les cours du pétrole diminuent fortement, pourtant, le gouvernement annonce une nouvelle augmentation du gaz pour les particuliers de 1,8% en janvier 2015. Officiellement, il s’agit de faire payer aux ménages une nouvelle hausse de la « taxe carbone ». C’est du vol ! Pendant ce temps, GDF-Suez accumule les profits, 2,6 milliards d’euros sur le premier semestre 2014. De très fortes hausses d’électricité sont aussi prévues.

Les hausses de tarifs publics ne correspondent en rien avec une amélioration du service rendu. Tout au contraire, le gouvernement continue à faire payer aux usagers le démantèlement du service public et la rente actuelle et future aux multinationales.

2,6% d’augmentation à la SNCF après une année 2014 marquée par la suppression de milliers de kilomètres de voies, de dizaines d’arrêts et de gare, de centaines de trains et guichets, de postes de contrôleurs ! En revanche, le gouvernement trouve sans peine 60 millions d’euros à verser à un lobby américain pour que la SNCF aille faire rouler le train de la privatisation … aux Etats-Unis ! Usagers, contribuables, nous sommes rackettés pour financer la privatisation, la transformation de la SNCF en multinationale, pour financer les intérêts des banques qui se gobergent des dettes fabriquées du service public.

C’est sans doute à La Poste, en ce premier janvier, qu’apparaît toute la brutalité, tout le cynisme de ces directions, de ces gouvernements français successifs et de leur Union européenne. Le prix du timbre normal augmente de 15%, certains tarifs « économiques » augmentent de 25%. La direction prétend qu’il s’agit de compenser la perte de volume du courrier. Au contraire, il s’agit de l’accélérer, tout en rançonnant les usagers, en liquidant l’égalité de traitement, en liquidant des moyens et des personnels, pour détruire un service unique, inestimable – la venue d’un facteur dans tous les foyers 6 jours par semaine, un réseau unique de bureaux dans le pays – avant que tout projet d’adaptation et d’amélioration du service ait pu voir le jour.

Partout des luttes se développent. A la SNCF, la force de la grève contre la réforme ferroviaire rend plus difficile la casse du service public. A La Poste, des centaines de luttes locales se sont déclenchées en 2014 (voir notre dernier tract en lien : En 2015, nationaliser la lutte pour le service public de LA POSTE : C’est possible, c’est nécessaire !). En 2009, des millions d’usagers ont dénoncé la transformation en société anonyme et affiché leur volonté de défendre le service public. Dans la bataille idéologique, l’Union européenne a fini d’être démasquée comme le syndicat des prédateurs capitalistes. Le prétexte des directives européennes à la casse des services publics ne peut plus fonctionner. Les usagers, les salariés, la population finissent de faire le deuil des faux espoirs répandus avant les élections de 2012 entretenus pour les pousser à la résignation.

La solution est dans la lutte, dans la convergence des luttes entre salariés des différents services publics, entre salariés et usagers, contre cette politique de casse qui atteint directement, durement, chacun d’entre nous dans sa vie de tous les jours.

En 2015, communistes, nous serons de ceux qui impulseront la campagne nationale contre les hausses des tarifs publics.

Aider General Electric à prendre le contrôle d’Alstom en abaissant la part de l’Etat dans GDF-Suez sous la minorité de blocage… : les combines peu « patriotiques » du gouvernement

Repris de PCF Paris 15, 18 août 2014

L’esbroufe du ministre Montebourg peut passer pour clownesque. Elle a son utilité dans la politique violemment antisociale du gouvernement.

Il en est ainsi de ses rodomontades à propos du « patriotisme économique ». Montebourg s’est fait faire – à pas cher : un maillot – une image de défenseur de l’industrie en France grâce à la complaisance des médias mais aussi à l’insuffisance de la riposte syndicale et politique.

Cela a contribué à faire passer paisiblement un double mauvais coup dans l’affaire Alstom.

Après quelques semaines d’animation médiatique, avec Siemens comme sparring partner, le gouvernement a réussi à faire passer la prise de contrôle du groupe français – du moins des activités qu’il convoitait – par l’Américain General Electric. Le plan était préparé depuis longtemps par la direction d’Alstom. Ses conséquences en termes de remise en cause d’activités, de sites de production et d’emplois se feront immanquablement sentir, mais plus tard.

En attendant, l’Etat a lourdement mis la main à la poche, officiellement pour préserver la production en France et un droit de contrôle, en réalité pour faire passer l’opération capitalistique et, en prime, pour faire un cadeau à l’ami de tous les gouvernements, l’ami Bouygues, à qui l’Etat rachètera ses actions, à hauteur de 20% du capital, au meilleur prix légal possible.

La « nationalisation Montebourg », c’est la même que la « nationalisation Sarkozy » (Alstom 2004) ou – en petit – la nationalisation Obama : elle est partielle, temporaire, dédiée aux intérêts capitalistes.

Mais, ce n’est pas tout. Le gouvernement a associé l’opération Alstom à un deuxième mauvais coup : une nouvelle phase dans la privatisation de GDF. Prétextant la nécessité de contenir le déficit budgétaire – décidément utile à toutes fins -, le pouvoir a décidé de financer l’entrée de l’Etat dans le capital d’Alstom, pour plus ou moins 2,5 milliards d’euros, en partie par la cession d’actions GDF-Suez.

Le gouvernement a vendu 83 millions d’actions, soit 3,45% du capital du géant de l’énergie. Il a fait passer la part de l’Etat dans le capital du groupe de 36,70% à 33,25%, en-deçà du seuil de 33,33%.  Lors de la privatisation de GDF entre 2006 et 2008, la droite avait tenté de rassurer les salariés et l’opinion en assurant que l’Etat conserverait une minorité de blocage dans le capital de GDF-Suez. Montebourg et la gauche la font sauter subrepticement.

Des décisions stratégiques de la multinationale, telles que des fusions, rachats ou même déplacement du siège social et remise en cause des statuts, ne nécessiteront plus l’accord de l’Etat français.

Fausse nationalisation partielle d’Alstom d’un côté, vraie nouvelle privatisation de GDF-Suez de l’autre ! Cela mérite d’être dénoncé !

Bien sûr, en système capitaliste, l’Etat ne conçoit la nationalisation que dans l’intérêt du capital. Cependant, il doit tenir compte du rapport de force et de l’état de la lutte des classes dans le pays. C’est à cela que l’on doit les grandes avancées des nationalisations de la Libération, sans cesse remises en cause depuis.

Aujourd’hui, à Alstom, la CGT porte un projet fort de nationalisation démocratique, établissant des liens avec d’autres entreprises publiques du transport et de l’énergie. Mais il est clair que cela demandera une lutte de longue haleine pour faire prévaloir cette perspective dans l’entreprise et dans l’opinion, d’autant qu’Alstom est très internationalisée, avec une minorité de salariés en France et qu’aucune menace imminente de fermeture d’usine ne guette.

Dans cette situation, Montebourg ne prend pas de risque et peut se permettre de miser sur la confusion entre son opération et une véritable nationalisation. Il convient surtout de ne pas rentrer dans son jeu.

GDF conserve beaucoup d’éléments d’un service public. Les usagers et la population lui restent attachés comme tel et sont très sensibles aux évolutions tarifaires. Les salariés sont fortement organisés. Dans cette situation, la minorité de blocage de l’Etat dans le capital de GDF-Suez peut représenter un point d’appui pour les luttes contre la poursuite du démantèlement du service public, un moyen de peser politiquement. Voilà pourquoi Montebourg et le gouvernement s’en débarrassent discrètement.

Citons pour finir une autre entreprise symbolique de l’industrie nationale qui vient de connaître une profonde restructuration, synonyme de fermetures d’usine, de milliers de suppressions d’emploi, de compression des conditions de travail et de rémunération des salariés restants : PSA. L’Etat vient de rentrer dans le capital, là aussi pour couvrir le plan de restructuration et l’opération capitalistique – augmentation du capital – liant PSA au groupe chinois Dong Feng.

Pour le même prix en 2012, l’Etat aurait pu prendre directement le contrôle de PSA et imposer d’autres choix. Il y avait des luttes dans toutes les usines, un soutien dans les bassins d’emploi, chez les sous-traitants. L’industrie automobile reste emblématique dans le pays. Pourtant, communistes, nous avons été bien seuls à porter une perspective de nationalisation de PSA, solution que le gouvernement a pu complètement esquiver.

Alstom, GDF, PSA : avec les salariés, les organisations syndicales, en partant des expériences récentes, approfondissons les conditions et perspectives de la lutte pour la défense et le redéveloppement de l’outil productif répondant aux besoins !