Articles taggés élections départementales

Conseil national du PCF des 10 et 11 avril 2015, intervention d’Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris

Les importantes manifestations de jeudi (9 avril) ont rassemblé l’avant-garde de la classe ouvrière. Elles portent la perspective de rupture politique dans l’intérêt du monde du travail. Elles devraient être au centre des préoccupations de notre Conseil national. Je constate que ce n’est pas le cas.

Du point de vue du monde du travail et, en particulier du PCF, on ne peut guère trouver de sujet de satisfaction dans les résultats des élections départementales, sinon peut-être très localement (Val-de-Marne…).

Le refus de la politique gouvernementale s’est, certes, à nouveau exprimé massivement. Mais il se heurte plus que jamais à l’impasse politique institutionnelle. Le pouvoir ne sort pas entravé du scrutin pour continuer et aggraver la même politique antisociale.

Son rejet s’est d’abord manifesté par l’abstention, qui avec les blancs et nuls, dépasse les 50% – sans compter les non-inscrits.

Le système de l’alternance « gauche/droite » continue de fonctionner, tant bien que mal, même massivement discrédité. Il est complété maintenant, à part entière, par le FN. On est passé de « l’UMPS » au PS+UMP+FN.

Le calcul politicien, tel que Valls l’a dévoilé grossièrement pendant la campagne, fonctionne. Le repoussoir FN plombe la droite, crée un réflexe minimum de mobilisation à « gauche » derrière le PS. Surtout, il contribue à polariser la vie politique sur les échéances de 2017, dans une logique de moindre mal. Dans le flou des positions démagogiques et contradictoires du FN, un point est soigneusement mis en avant par l’idéologie dominante: le nationalisme de l’extrême-droite sert à discréditer toute opposition à l’Union européenne du capital.

Les résultats du PCF n’ont pas été en état de perturber ce scénario électoral. Et pour cause ! La direction du PCF a pris la lourde décision d’emblée de dissoudre le vote communiste au plan national.

Aux élections cantonales de 2008 (8,82%), à celles de 2011 (7,46%) – malgré le début du brouillage du Front de gauche – la persistance du vote et de l’ancrage communistes s’était manifestée (certes sous des gouvernements de droite qui relativisaient la participation aux exécutifs départementaux de «gauche » avec le PS).

Aux départementales 2015, il est purement et simplement impossible de décompter le vote communiste. Suivant les cantons, la direction du PCF n’a pas présenté de candidats, ou bien a soutenu des candidats qui étaient aussi ceux du PS dès le 1er tour, ou bien encore a fait des alliances avec des partenaires divers, dont, dans un tiers des cas, avec EELV, regroupement opportuniste pour le moins éloigné des positions communistes – c’est le moins que l’on puisse dire – radicalement même sur l’Europe.

Les sondages « sortis des urnes » attribuent entre 5,5% et 6% au Front de gauche. Mais que représente le Front de gauche à ces élections quand les paroles de Mélenchon et de Pierre Laurent s’opposent autant médiatiquement ?

Il n’est pas raisonnable de la part de la direction d’afficher faussement, à destination des lecteurs de l’Humanité, un résultat de 9,4%. C’est additionner des choux et des carottes ! Dans le détail, vous ne comptez pas les 26% des cantons où le FdG n’avait pas de candidat et soutenait implicitement ou explicitement le PS. Mais vous comptabilisez pour le FdG toutes les voix dans les cantons où il y avait alliance avec le PS ou soutien du PS dès le 1er tour. Et vous comptez comme vote « communiste » les voix des candidatures communes avec EELV. C’est n’importe quoi ! Essayer de se mentir pour se défausser de la critique, c’est la pire façon d’aborder l’avenir !

Selon le rapport d’Olivier Dartigoles, il resterait 166 élus départementaux PCF ou apparentés, au lieu de 227. Parmi eux, 133, au plus, sont membres du PCF. C’est évidemment a priori un point d’appui pour les populations. Mais, il est stupide de proclamer pour autant, comme le fait un communiqué du CN, que le Front de gauche constituerait la 3ème force politique du pays, même si 133 élus, c’est deux fois plus que le nombre d’élus du FN (62)… C’est aussi deux fois plus que le nombre d’élus du PRG (62) ! Le point commun avec le PRG, pour la première fois, c’est que 44 des 133 élus communistes étaient candidats du PS dès le 1er tour…

Pierre Laurent, dans son intervention d’hier, a souligné la nécessité de subordonner les alliances électorales à la stratégie politique et celle-ci aux contenus. Je fais remarquer que la direction a pris soin de faire l’inverse. La réunion du Conseil national consacrée à la préparation des départementales a eu lieu le 15 octobre 2014 alors qu’une conférence nationale était convoquée le 8 novembre…

La ligne décidée par la direction suit bien une cohérence, même si elle décidée en dehors des communistes. Elle consiste à combiner les deux fers au feu de la social-démocratie. Cette cohérence s’est traduite par une désastreuse géométrie variable dans les alliances électorales. A ce jeu, le vote communiste disparaît et le PCF est perdant à tous les coups.

D’un côté, pour garantir les sièges, pour assumer la participation/collaboration aux exécutifs de « gauche » sortants, les directions du PCF ont présenté des candidatures en connivence directe avec le PS. L’image de Pierre Laurent, main dans la main avec Cambadélis avant le 2nd tour, continuera à peser lourdement. Cela ne signifie pas pour moi le refus de tout accord de désistement avec le PS pour le second tour ; mais seulement lorsque le positionnement est clair au premier. Cette politique associe logiquement le Parti au désaveu de la « gauche » gouvernementale.

De l’autre côté, suivant les situations électives locales, les directions du PCF ont soigné une posture critique à gauche, en préparation de 2017, avec des « frondeurs », des PS déguisés en « divers gauche », en « Nouvelle Donne », ou des « écologistes ».

A entendre la discussion de notre CN, cette combinaison ambiguë, impossible à assumer ouvertement, va rester à l’ordre du jour jusqu’aux élections régionales de décembre 2015. Vu le mode de scrutin, la volonté de poursuivre la participation, la collusion, aux exécutifs régionaux de gauche, il sera impossible d’être clairs vis-à-vis de la politique du PS. La constitution des listes pour le 1er tour, offrira la possibilité de soigner une image « à gauche de la gauche » pour préparer 2017. Après les régionales, en 2016, on pourra passer à une étape déjà expérimentée lamentablement par les communistes : celles des disputes pour le choix du candidat de la « gauche de la gauche » pour les présidentielles !

Quel scénario ! J’ai envie de dire aux camarades : « Vous avez apprécié les collectifs antilibéraux, vous avez aimé le Front de gauche, vous allez adorer les « Chantiers de l’espoir » » !

Je remarque combien notre CN est maintenant embarrassé avec le « Front de gauche ». Faut-il même garder la « marque » alors que Mélenchon en est de fait dépositaire nationalement et que le PG ne se prive pas de tailler des croupières au PCF à tous les niveaux ? Ce n’est pas faute que quelques-uns ici, dont je fais partie, aient alerté ! Nous avons dénoncé fondamentalement la poursuite de la stratégie d’effacement du Parti et des positions communistes avec le « Front de gauche ». Mais nous avons aussi alerté sur le risque immédiat de donner les clés à un politicien socio-démocrate comme Mélenchon. Difficile de contester aujourd’hui que nous avions raison.

Les « Chantiers d’espoir » [à la réunion desquels certains dirigeants du Parti se sont rendus juste après le CN, le 11 avril] sont le nouveau lieu de rencontre et d’affrontement de toutes les postures, personnalités et groupes qui ambitionnent d’occuper l’espace de la « gauche de la gauche », en forces d’appoint de la social-démocratie. L’appel de lancement est si vague qu’il pourrait être signé par le pape. La référence des EELV, rocardiens de « Nouvelle Donne » ou PS « frondeurs », c’est le programme de Hollande en 2012 !

Ça promet ! On connaît ! 2016 sera l’année des guéguerres pour désigner le ou la candidate de la gauche « radicale » pour les présidentielles. Les négociations politiciennes, sans fin, pour les places éligibles aux régionales sera le lot d’ici la fin de l’année 2015 !

Hier, Pierre Laurent a mis en garde à juste titre : « Notre discours peut passer au-dessus de la tête des gens des quartiers ». Avec ces combinaisons politiciennes, c’est sûr !

Plusieurs membres du CN ont soulevé la nécessité d’organiser des campagnes de « solidarité concrète ». Oui ! Partir de la détresse et de la colère de la population : oui ! Mais non pour les canaliser, non pas même pour seulement les exprimer mais pour les traduire en luttes politiques en s’appuyant sur l’avant-garde telle qu’elle a défilé le 9 avril ! Allons-y !

[Je n’ai pas eu le temps au CN de détailler toutes les propositions suivantes. Je les mets en discussion dans ce texte].

-          L’anniversaire de la sécurité sociale, les luttes contre le démantèlement de l’hôpital public appellent un large mouvement convergent pour réexpliquer et reconquérir le financement solidaire par la cotisation sociale.

-          La revendication de la semaine de 32 heures monte, notamment dans l’industrie. Profitons-en pour lancer une campagne pour la véritable semaine des 35 heures, alors que les salariés à plein-temps travaillent en fait 39,4 heures en moyenne, autant qu’avant les lois Aubry dont le patronat a tant profité.

-          L’annonce récente de la montée de l’Etat dans le capital de Renault devrait nous amener à reprendre nos propositions de nationalisations démocratiques telles que nous aurions pu et dû les avancer pour l’automobile (PSA), la sidérurgie (Arcelor) ou Alstom.

-          A nouveau, j’appelle à une campagne nationale contre les augmentations des tarifs publics. La défense des services publics ne saurait se limiter à des « coordinations » alibi [Le rapport du CN a vanté les « Assises pour le service public »], dirigées par des ex-cadres de la CFDT, sur des bases opportunistes. On ne peut pas se battre pour les services publics avec les politiciens qui ont appuyé le démantèlement de la SNCF avec la « réforme ferroviaire », qui la pratiquent dans les régions. Pas plus qu’avec ceux qui défendent l’UE du capital et ses directives de mise en concurrence. Pour la SNCF, La Poste : prenons, communistes, nos responsabilités pour faire converger les très nombreuses luttes locales sur la position politique de fond de défense et de reconquête des grands monopoles publics nationalisés !

Quelques-uns l’ont évoqué : Les débats et soubresauts actuels dans la CGT ne peuvent nous laisser indifférents. Plutôt que de faire la part belle aux réformistes et aux représentants du patronat [comme à la « Convention nationale pour l’industrie » d’octobre], donnons des repères politiques de rupture aux camarades syndiqués qui en sont à la recherche.

Un dernier mot sur la Grèce. Arrêtez ! Être solidaire avec les Grecs, ce n’est pas soutenir le gouvernement de coalition Syriza/ANEL (parti d’extrême-droite) ! La question n’est pas de souhaiter ou de ne pas souhaiter la réussite du plan de Syriza. Son plan – très modeste –  de relance capitaliste est voué à l’échec. Ils continuent à se placer à la merci de l’UE du capital. Ils multiplient les gages de soumission à l’OTAN, aux possédants, aux armateurs notamment. Il est maintenant possible que la Grèce finisse par sortir de l’euro. Ce qui aurait pu et dû être une reconquête de souveraineté, risque de passer – à cause du parti pris de Syriza – pour une « punition » infligée par l’UE et la BCE.

Communistes, nous devrions analyser et démonter cette pédagogie de la résignation à destination européenne, au lieu d’y participer !

Et surtout ne suivons pas la ligne du Parti de la gauche européenne, PGE, soumise à l’UE ! Comment peut-on aujourd’hui valider le nouveau diktat imposé par l’UE, le FMI et les grandes puissances européennes à la Grèce dans les mêmes termes que ceux que nous avions dénoncés quand la droite était au pouvoir ? Syriza, dans ses compromis est peut-être obligé de l’accepter [Tsipras a pris garde de ne pas le soumettre au Parlement grec]. Mais, si nous voulons être solidaires du peuple grec, nous ne pouvons que le dénoncer dans nos pays. La section allemande du PGE, die Linke, se déchire sur cette question. Syriza elle-même se fracture.

En France, communistes, cessons de soutenir l’illusion d’un capitalisme européen à visage humain !

Nouvelle sortie (réchauffée) de Jean-Marie Le Pen : chaque membre de la famille dans son rôle, en bonne connivence avec le système

EDT,  vivelepcf, 3 avril 2015

Politicien roué, Jean-Marie Le Pen sait ce qu’il fait et ce qu’il dit. Le journaliste de RMC, à forte tendance poujadiste, Jean-Claude Bourdin, vraisemblablement aussi. Dans son émission du 2 avril, il a lourdement tendu la perche au récidiviste pour qu’il réitère, tranquillement, sa célèbre estimation selon laquelle les chambres à gaz n’ont été qu’un « détail de l’histoire ». Bien évidemment un tollé médiatique s’ensuit. Le ministre de l’intérieur donne le ton de l’indignation générale. Et les journalistes, à l’unisson, de s’étaler sur les divergences supposées entre Jean-Marie et Marine.

On notera que Jean-Marie a fait sa sortie après des élections départementales qui ont vu le FN atteindre un nouveau sommet en pourcentage (25%) des suffrages exprimés, même s’il reste loin du nombre de voix des présidentielles (5,1 millions contre 6,4).

Jean-Marie Le Pen s’est peut-être fait plaisir dans son exercice de style favori, le rappel provocateur, insinuant, de son engagement d’extrême-droite de toujours. Mais beaucoup plus pragmatiquement, il a rendu la pareille au pouvoir en place, au système, qui assure la prospérité de sa boutique familiale.

Avec le peu de finesse qui le caractérise, mais avec une certaine efficacité, Manuel Valls a laissé voir le pot aux roses avant les élections, suivant le sinistre exemple de François Mitterrand.

En dramatisant, en s’alarmant publiquement de la possible élection de Marine Le Pen aux présidentielles de 2017, Valls a choisi de mettre en avant le FN. Son but immédiat était de valoriser le FN, dans posture de « seule alternative », de gêner la droite, de rassembler sur le plus petit dénominateur le « peuple de gauche ». A plus long terme, il s’agit de polariser tout le débat politique sur le FN et sur 2017, de continuer à détourner la colère populaire à la fois vers la haine stérile et vers l’échéance institutionnelle illusoire, d’étouffer ce faisant le seul moteur réel de la rupture avec la politique au service du capital : les luttes.

Avec l’aggravation de la crise économique, avec surtout le discrédit du modèle de l’alternance droite/gauche, UMP/PS et cie, le système a encore plus besoin de recourir à l’extrême-droite que dans les années 80/90. En réponse, le FN rénové affine son « offre » politique en direction de couches sociales plus diversifiées. Mais quel serait l’intérêt de développer le FN s’il apparaissait comme un parti comme les autres ? Réduit à la parole technocratique d’un Florian Philippot, énarque ayant navigué du chevènementisme à la droite, de surcroît conforme à l’idéologie dominante sur les questions de société, le vote FN perdrait son caractère sulfureux, susceptible d’attirer la colère primaire et de servir de repoussoir pour le système.

Les derniers propos de Jean-Marie Le Pen sont à replacer dans ce cadre politique. Il revient à l’histoire, à la seconde guerre mondiale, parce que son discours de haine sur l’immigration a été rattrapé par Sarkozy et même suivi par Valls (dont on se souvient des sorties contre les Roms notamment). De surcroît, cette histoire ne préoccupe pas fondamentalement l’électorat du FN alors qu’elle a le don d’exciter et de révolter les catégories « politisées ».

La double posture, c’est tout bénef pour la maison familiale FN, sa nouvelle pédégère Marine, avec Philippot d’un côté et Jean-Marie puis Marion de l’autre.

La campagne électorale des départementales a eu cela de remarquable aussi que la dramatisation du FN orchestrée par le pouvoir lui a permis d’esquiver le débat de fond, tout exposé de ses propositions politiques. Depuis quelques années, le FN a fortement amélioré son discours, souvent percutant et en apparence argumenté, en direction de catégories précises, comme les agriculteurs, même les enseignants.

Mais, dès qu’il faut s’adresser à tout le monde à la fois, les idéologues du FN sont à la peine. Comment parler aux ouvriers et aux patrons en même temps, surtout qu’on est du côté des moins nombreux ? La surenchère contre l’immigration est éventée. Il ne lui reste – le pouvoir s’est complu à la favoriser – que son image de parti « anti-système » qu’on n’a « pas expérimenté encore ». Le tract national de base pour les départementales était affligeant avec le verso entier ne comprenant qu’une seule formule reprise treize fois : « le PS, l’UMP, l’UDI, le Modem, les Verts, le Front de gauche proposent de lutter contre le Front national ». Marine Le Pen ne trouve maintenant comme première proposition à porter par ses nouveaux élus départementaux que la remise en cause du régime de retraite des élus précédents. Ça ne va pas loin…

Mais si, il reste un discours phare, lui aussi mis en avant avec insistance par Hollande, Sarkozy ou Valls : le refus de l’Union européenne. Là, nous touchons le cœur de la mission de repoussoir du FN. Il faut dénaturer, détourner vers le nationalisme, l’opposition de classe des travailleurs contre l’UE, 10 ans après la victoire du NON au référendum sur la « constitution européenne ». Rappelons à toutes fins utiles qu’avant d’être – déjà – mandaté par le pouvoir mitterrandien pour discréditer le NON à Maastricht, Jean-Marie Le Pen était un des plus chauds partisans de l’intégration européenne, d’une grande Europe « politique, économique et militaire ».

Communistes, il n’y a aucune contradiction pour nous entre être intransigeants face aux résurgences fascistes, notamment au révisionnisme de l’histoire de la 2ème guerre mondiale et éviter le piège que représente l’instrumentalisation du FN par le pouvoir. Contre l’assemblage capitaliste et impérialiste qu’est l’UE supranationale en particulier, les positions défendues par le PCF de 1947 à 1998 sont plus avérées que jamais.

Nous pouvons et devons résister à la pression destinée à détourner l’attente de rupture politique vers une résignation, une résignation au moindre mal, de nouvelles illusions électorales en 2017. Nous pouvons et devons contribuer à ce que l’objectif de la convergence des luttes, notamment à partir de la grande journée du 9 avril, à l’initiative de la CGT, ne soit pas transformé en vague programme électoral et en minimum politique contre l’épouvantail fasciste.

Où étaient les Le Pen pendant les manifestions de 2010 pour les retraites, en juin 2014 contre le projet de démantèlement de la SNCF ?  Pas avec nous! Pas de risque!

Elections départementales: analyse de la section du PCF Saint-Quentin

A contre-courant de l’évolution nationale, les candidats communistes dans les 3 cantons de Saint-Quentin ont fait marquer des points au PCF, malgré le contexte national, malgré la vague FN orchestrée dans le pays, très fortement sensible dans l’Aisne, malgré une candidature de division du FDG-PGE.  La prochaine étape essentielle pour nos camarades: la journée sociale du 9 avril.

Résultats des élections départementales : communiqué de la Section du PCF de Saint Quentin

Parti communiste français – Section de Saint-Quentin – 23 mars 2015

Déclaration-Lundi 23 mars 2015

La direction de section du PCF de Saint-Quentin a procédé à une première analyse des résultats du 1er tour des élections départementales en France, dans les 3 cantons du Saint-Quentinois en particulier.

Nous remercions les 2310 électeurs qui se sont saisis du vote communiste pour exprimer leur volonté de changement, leur refus des politiques de casse sociale, au service des puissances d’argent, alignées sur l’Union européenne. Nous remercions les 120 camarades et sympathisants qui se sont investis dans la campagne électorale à nos côtés malgré un contexte politique confus.

Électoralement, nous faisons progresser le vote communiste à 8,94% sur l’ensemble des 3 cantons, dans des configurations différentes, à 10,66% sur la seule commune de Saint-Quentin. Suivant la dynamique des municipales, notre section se renforce, notamment parmi les travailleurs et les populations qui ont le plus intérêt à lutter contre le capitalisme.

Nous nous en félicitons. Dans les grandes batailles qui s’annoncent, pour la Sécurité sociale, pour les services publics, pour préserver ce qui reste de notre industrie, de notre agriculture, cela comptera.

Mais il reste beaucoup à faire à Saint-Quentin et avec nos camarades communistes dans le pays. Le résultat du 1er tour montre que le désaveu du pouvoir s’exprime d’abord par l’abstention, 50% en France comme à Saint-Quentin. Cela relativise tous les autres votes.

Tour à tour, UMP et PS se renvoient la balle pour poursuivre la même politique. Cette fois-ci l’UMP s’en tire un peu mieux – 38% des suffrages exprimés pour la droite unie – et la social-démocratie prétend avoir limité les dégâts avec 25%. En réalité, celle-ci a détruit un peu plus gravement la notion même de « gauche ».

Nous dénonçons le calcul cynique et dangereux de Manuel Valls. Le premier ministre socialiste a choisi de polariser toute la vie politique sur la question du FN, dangereux auxiliaire du patronat et des politiques de casse sociale. Le calcul politicien dépasse évidemment les départementales et vise à enfermer la perspective politique sur les alliances, les primaires, et autres choix du moindre mal, d’ici les élections présidentielles de 2017. Tout cela pour mieux laisser passer les mauvais coups tels les projets de loi Macron ou Touraine.

Nous continuerons à dénoncer et combattre le FN et son rôle de diversion puante au service du système. Nous continuerons à convaincre, dans l’action, les travailleurs, les retraités, les jeunes, qui sont détournés vers ce parti d’opportunistes millionnaires et fascistes, qu’ils se trompent de colère. Nous condamnons aussi les positions, calculs et agissements des partis qui font le lit de l’extrême-droite.

Dès maintenant nous appelons à la journée de grève et la manifestation nationale à Paris du 9 avril, à l’initiative de la CGT, pour faire converger nos luttes. De là seulement sortira la perspective politique de rupture, démarrant immédiatement, pour laquelle, communistes, nous militons.

Le combat continue.

Corinne Bécourt, secrétaire de la section du PCF Saint-Quentin

Elections départementales: un autre exemple de « géométrie variable » des directions du PCF, raillé par le camarade Cédric Maisse

L’actualité intense est susceptible d’étouffer encore un peu plus les enjeux des élections départementales de mars. On verra d’autant moins – c’est sans doute heureux – les flottements et accommodements locaux des directions du PCF. Plus que jamais, la géométrie variable est sert de mètre étalon, derrière une ligne affichée, du moins jusqu’à « l’Union nationale » contre les attentats, de contestation de la politique de Valls et Hollande en général, de la « réforme territoriale » en particulier. Dans les départements, dans les cantons où des postes sont conservables, des accords se décident, malgré tout bien souvent, avec tout ou partie de la gauche social-démocrate et « écologiste ». Suivant les cas de figures, ils sont tacites, discrets ou alors assumés, au nom du front contre l’extrême-droite ou de la continuité des politiques locales. Certains cas semblent encore moins défendables que d’autres. Nous publions ici la réaction assez dégoûtée de notre camarade Cédric Maisse devant la situation à Amiens et dans la Somme. Cet état réel du Parti exige une reprise en main qui ne pourra venir que des communistes et des travailleurs qui ont le plus conscience du besoin d’un PCF fort sur des bases de classe.  Vivelepcf, 19 janvier 2015

Le PCF de la Somme : une entreprise familiale devenue une filiale du PS.  

Le PCF de la Somme est devenue une petite entreprise familiale. C’est devenu de notoriété publique après la publication d’un article dans le Courrier picard de ce jour. En effet, Nathalie Marchand, l’actuelle compagne du secrétaire de la fédération PCF de la Somme va se présenter aux côtés d’un élu PS aux prochaines élections départementales dans le canton de Longueau.

Comme par hasard, cette nouvelle est donnée la veille d’une assemblée générale des communistes de la Somme. Elle aura lieu précisément dans la mairie de Longueau demain à 18 H 30.

À quoi sert cette assemblée puisque tout est décidé depuis au moins un an ?

D’abord Joël Carliez a décidé, souverainement, tout seul et en son unique nom, que le PCF sera l’allié du PS aux prochaines élections. On se demande bien pourquoi est organisée une assemblée d’autant plus que les candidatures ont été décidées dès avant les municipales de mars dernier. À Flixecourt, ce sera René Lognon, à Camon-Rivery ce sera l’ami de l’UMP Jean-Claude Renaux et à Longueau ce sera la compagne de Joël Carliez. Il est certain que ce dernier ne s’est occupé que de la dernière candidature, les autres s’imposent en tant que notables et non comme communistes. Il a même tracé un plan de carrière : Nathalie Marchand, actuellement conseillère municipale, se fait élire conseillère départementale en compagnie du socialiste Jean-Louis Piot puis, grâce à la légitimité donnée par ce mandat, elle succède à Colette Finet, amie aussi de l’UMP et actuelle maire PCF de Longueau qui doit prendre sa retraite à mi-mandat.

Voilà comment on peut expliquer mon exclusion du PCF dans l’indifférence totale de la direction nationale. Joël Carliez et Nathalie Marchand siègent tous deux au conseil national du PCF. Ce sont des amis des bureaucrates de la direction du parti. Il est évident que ma lettre de contestation de mon exclusion adressée à la commission nationale des conflits s’est retrouvée directement à la poubelle ! Je n’ai jamais eu de réponse !

Enfin, et c’était le but premier de ce billet, l’essentiel des adhérents de la section PCF d’Amiens n’a pas été invité à cette assemblée générale et surtout pas les conseillers généraux PCF sortants, Claude Chaidron et Gérald Maisse. Ils ont eu le tort de soutenir notre liste communiste autonome aux élections municipales d’Amiens. MAIS ils sont toujours adhérents et Claude Chaidron est membre du comité de section d’Amiens !

Tout se décide donc dans une cabine téléphonique de Longueau, une des dernières qui restent grâce à l’initiative conjointe de Colette Finet et Joël Carliez qui tiennent à ce que les réunions du PCF fassent encore salle comble.