Brève, vivelepcf, 6 août 2014

Le Conseil général de Seine-Saint-Denis, à présidence PS, a décidé de débaptiser le collège Maurice Thorez de Stains. Il s’appellera dorénavant le collège Barbara. Alors que l’on commémore cette année le 50ème anniversaire de la mort de Maurice Thorez.

L’exécutif départemental a intégré cette décision dans le vote d’une délibération attribuant leur dénomination aux nouveaux collèges ouverts dans le département. Pourtant dans le cas de Stains, il ne s’agit pas d’une création de collège mais du déménagement dans de nouveaux locaux du collège Maurice Thorez.

Trop beau pour s'appeler Maurice Thorez?

La volonté de se saisir de l’opportunité de la relocalisation pour effacer une référence communiste est évidente. On n’imagine pas un instant que le Département aurait débaptisé un collège Léon Blum !  Maurice Thorez a été une figure politique historique de premier plan du 20ème siècle, un grand homme d’Etat : cela n’a pas changé.

Le vice-président PS à l’éducation, le député Mathieu Hanotin, s’est bien gardé de le contester. Il a insisté sur le choix de donner des noms de femmes aux nouveaux équipements en général. Dans le cas de Stains, il a estimé que le changement de nom permettrait de corriger l’image de « collège de relégation » qui serait attachée au collège Maurice Thorez (mais pas au nom de Maurice Thorez ! Demain ce sera pareil avec Barbara !).

Hanotin a pris soin de rappeler que les dénominations étaient proposées après concertation avec la communauté éducative et les municipalités.

Or Stains reste une municipalité à direction communiste. Quelle a été sa position ?

Au Conseil général, une seule voix s’est exprimée contre le changement de nom, celle de l’adjoint au maire d’Aubervilliers, Jean-Jacques Karman.

Le nouveau maire PCF de Stains, Azzedine Taibi siège aussi Conseil général. Dans son intervention le 26 juin, il n’a pas remis en cause la suppression du nom de Maurice Thorez. Il a seulement regretté que le nom de Fatima Bedar, adolescente algérienne résidant à Stains, assassinée par la police lors de la manifestation du 17 octobre 1961 pour l’indépendance de l’Algérie, n’ait pas pu être retenu. Il s’est félicité qu’il le soit pour le nouveau gymnase attenant (nous aussi).

Mais si les communistes, les élus communistes, ne défendent pas la mémoire de Maurice Thorez, qui le fera ? C’est pourtant, dans l’aspect « mémoriel » de la bataille idéologique, un combat tout à fait d’actualité.

A propos, Marie-George Buffet est députée de la circonscription englobant Stains.

Voir aussi : Commémorer Maurice Thorez (1900 – 11 juillet 1964) : une nécessité pour le PCF et les communistes