Articles taggés 2010

Réaction du PCF Paris 15 en 2010 quand Sarkozy réclamait la déchéance de nationalité de « certains délinquants d’origine étrangère ». »

REPRIS DU SITE DU PCF PARIS 15

Nous reproduisons notre réaction de 2010 quand Sarkozy réclamait la déchéance de nationalité de « certains délinquants d’origine étrangère », à l’occasion de troubles dans un quartier de Grenoble. Déjà il était question de « guerre » contre l’insécurité. La campagne sur « l’identité nationale » avait préparé le terrain à l’amalgame délinquance = étrangers. Nous étions au coeur de la bataille pour la défense de la retraite à 60 ans. Cinq ans plus tard, nous restons dans le même état d’esprit contre les incitations à la xénophobie, les tentatives de division « identitaires » des travailleurs, maintenant reprises et aggravées par Hollande et Valls dans le contexte des attentats terroristes. Nous ne reprendrions plus cependant les si galvaudées « valeurs de la République » dont le sens est devenu encore plus imprécis. PCF Paris 15, 24 décembre 2015.

La réponse à la surenchère haineuse de Sarkozy : mettre en échec le projet Woerth contre les retraites.

PCF Paris 15, 19 août 2010.

La nouvelle surenchère sécuritaire et xénophobe du Président Sarkozy est évidemment un acte politique calculé dans un contexte bien précis. Cela ne la rend pas moins révoltante mais appelle une analyse et une riposte d’ensemble.

Une chose fait peur aux commanditaires patronaux du pouvoir. Ils sont conscients de l’existence d’un rapport de force latent dans le pays, de la possibilité d’une convergence des luttes susceptible de mettre en échec la politique de régression économique et sociale. La bataille des retraites, dès la rentrée, est l’occasion de cette convergence.

L’ampleur de la mobilisation du 24 juin 2010 annonce une autre encore plus forte au rendez-vous du 7 septembre. On peut envisager (et préparer) une lutte déterminée à partir de cette date avec un objectif simple et clair comme le retrait du projet de loi Woerth, alors que le patronat veut faire de la fin de la retraite à 60 ans une défaite historique des travailleurs.

Le spectacle de la collusion étroite entre les gouvernants et le grand capital, avec l’affaire Bettencourt, favorise la prise de conscience du plus grand nombre.

Dans la période, les discours de « bons pères la rigueur », venant des Fillon et Sarkozy, invitant les travailleurs à de nouveaux sacrifices, ne prennent pas.

C’est dans cette situation que Sarkozy et ceux qui le conseillent repassent à son autre registre : celui de la haine et de la division nationale.

Plus la diversion sera grossière et dangereuse, plus le pouvoir espère faire passer son projet de casse sociale.

On n’en est plus aux sous-entendus recouverts d’un vernis « républicain » ou laïque, même plus aux « dérapages contrôlés » mais à un discours ouvertement discriminatoire désignant collectivement certaines composantes de la population.

Mesurons le nouveau stade franchi vers une véritable incitation d’Etat à la xénophobie et sa gravité propre.

D’un fait divers, le pouvoir rend tout un groupe responsable. Il convoque une réunion au sommet de l’Etat sur « les problèmes que posent le comportement de certains ressortissants de la communauté des gens du voyage au regard de l’ordre public et de la sécurité ».

A Grenoble le 30 juillet, le Président est allé plus loin que jamais dans l’amalgame « immigration » et « délinquance ». Du langage de stigmatisation, il passe au langage d’exclusion en réclamant de la déchéance de la nationalité française de certains délinquants « d’origine étrangère » (sans autre précision).

Le terrain avait été préparé. La rhétorique des « bons et des mauvais Français » a été peaufinée depuis des mois, depuis notamment le débat nauséabond sur « l’identité nationale ». Le mot d’ordre d’exclusion de la nationalité française s’est précisé depuis un an avec l’opération Burqa, les recommandations de la mission Gerin-Raoult et les diatribes d’Hortefeux sur le cas médiatisé de la conductrice voilée de Nantes.

Le pouvoir franchit aussi un nouveau pas dans le déploiement de violence policière, dans la provocation répressive, désignée comme une « guerre ». A Grenoble, dans le quartier de la Ville Neuve, l’intervention des forces de l’ordre s’est avérée disproportionnée, complètement inefficace, sauf pour créer un climat de répression collective et susciter un sentiment de peur et d’injustice. A La Courneuve, au début du mois de juillet, l’expulsion de squatteurs africains a été mise en scène de façon ultra-violente.

Tout indique que le pouvoir va accentuer sa dérive racisante. Les opérations policières contre les gens du voyage, délibérément confondus avec les Roms d’Europe de l’Est dont la situation n’a rien à voir, se multiplient. Besson prépare un projet de loi spécial de « déchéance nationale » pour la rentrée. Hortefeux dissout la police de proximité pour créer des « brigades musclées ». Un processus très grave de détournement des missions de la police nationale et de la gendarmerie, en même temps que d’affaiblissement de leurs moyens, est en cours.

Ecœurant, indigne, dangereux, le pouvoir sarkozyste poursuit plusieurs objectifs politiques.

Sa politique « sécuritaire » vise à détourner la colère sociale devant la mal-vie, le chômage, causés par sa politique économique, vers des boucs émissaires, des déversoirs. Elle encourage tous les extrémismes. Elle cherche à attiser toutes les tensions.

Dans le même temps, le pouvoir se fait passer pour le pompier des incendies qu’il veut déclencher.

Les conditions qui ont mené aux « violences urbaines », limitées, de 2005 existent toujours et sont renforcées. Déjà, Villepin avait décrété l’état d’urgence. Sarkozy et ses adjoints se préparent à aller beaucoup plus loin pour le pays sous leur coupe réglée.

Le pouvoir fait aussi un calcul politique en mettant les thèmes de l’immigration et de la sécurité au cœur du débat public.

Sa manœuvre de diversion pousse la gauche à se souder sur des positions de principe, des valeurs, des questions de société, en effaçant ses divergences fondamentales sur les questions économiques et sociales.

Depuis 2007 (comme ils sont dans l’opposition), il se trouve heureusement très peu de politiciens de « gauche » à accompagner la dérive gouvernementale d’un Besson et la démagogie sécuritaire, en dehors de cas d’élus isolés et irresponsables (Valls, Gerin).

Aujourd’hui, l’attaque présidentielle est si outrancière, viole si profondément les valeurs républicaines que l’immense majorité des militants et sympathisants des organisations de gauche, même du centre, se retrouvent pour la condamner.

Sarkozy joue encore mieux son rôle de personnification de la politique du pouvoir et, pour la gauche, de repoussoir.

Plus encore, ce jeu contribue à renvoyer sur 2012 toute idée de changement politique et à polariser la vie politique sur les élections présidentielles.

Mais les luttes, pour l’emploi, pour la Sécurité sociale, pour le service public… ont besoin d’un débouché immédiat et la bataille des retraites peut et doit être le point de convergence décisif.

Le rassemblement naturel du « peuple de gauche » contre le racisme et la xénophobie ne peut pas se transposer en unité d’organisations de « gauche » et au-delà (écolos-centristes) sur toutes ces batailles. Le rassemblement susceptible de gagner, auquel aspire le mouvement social, ne peut pas se construire en gommant les différences fondamentales entre organisations, en s’alignant, même de façon « plurielle », sur les positions du PS. Cet article n’est pas le lieu de rappeler son accord avec l’allongement de la durée de cotisation, les exonérations de cotisations patronales etc.

La surenchère sécuritaire de Sarkozy est un calcul à plusieurs niveaux.

Pour nous communistes, la riposte doit s’organiser à chaque niveau différent.

- La dénonciation des propos xénophobes, des provocations policières, le rejet de tout dérapage d’où qu’il vienne, le rappel des valeurs de la République doivent être systématiques.Il ne s’agit pas pour nous de positions de témoignage mais d’une expression politique en direction des masses.

Le PCF est l’une des organisations à l’origine de l’appel aux manifestations du 4 septembre.

- Refuser l’exagération des problèmes de violence et d’insécurité dans la bouche de Sarkozy, ce n’est pas non plus nier des réalités dont les causes résident principalement dans la politique qui aggrave la pauvreté, les inégalités sociales et spatiales. Les batailles, les mobilisations doivent être nationales et locales pour les services publics, contre les privatisations, pour le droit au logement, contre les politiques de relégation sociale, pour les instruments de la cohésion nationale. Nous les menons et voulons les mener avec tous les acteurs des villes et des quartiers, politiques (élus), syndicaux, associatifs… La défense de l’école publique est une priorité dans cette rentrée. La défense du service public de la justice et de la police (13.000 suppressions d’emploi de 2007 à 2012), en termes de moyens et de mission, est aussi une préoccupation majeure.

- La politique au service du capital est la cause fondamentale d’insécurité pour les travailleurs dans tous les sens du terme, de peur des lendemains. Aujourd’hui, la bataille pour défendre les retraites est le point de convergence des luttes pour commencer à l’inverser. Face à la diversion sarkozyste, la meilleure réponse est l’amplification de la mobilisation pour les actions de la rentrée à partir de la journée nationale de grève et de manifestation du 7 septembre.

Nous contribuons à ce rassemblement avec nos positions et nos initiatives qui contrecarrent fondamentalement le consensus des partis dominants parce que c’est la condition du succès, du retrait du projet de loi Woerth.

La riposte des travailleurs, leur solidarité de lutte, de classe sont le meilleur antidote à la démagogie haineuse parce qu’elles s’attaquent aux racines du mal.

Casse des retraites : On prend les autres et on recommence !

Vivelepcf, 14 mai 2013

Quand les hiérarques du PS manifestaient en 2010...

Hollande et Ayrault viennent d’annoncer, à grand bruit, une nouvelle contre-« réforme » des retraites qui sera soumise au Parlement dès septembre prochain.

Ils reprennent exactement les mêmes prétextes que leurs prédécesseurs : l’ampleur des déficits (artificiels), la contrainte européenne. L’objectif est toujours le même : transférer progressivement l’argent des retraites vers le patronat et le profit capitaliste.

En face, les mêmes évidences demeurent. Pourquoi faire travailler les anciens (ou les maintenir au chômage) jusqu’à 65 voire 70 ans alors qu’il y a déjà  4 millions de chômeurs chez les plus jeunes dans le pays ?

Comment parler de déficit (14 milliards d’euros dit-on) quand les entreprises bénéficient de 30 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations patronales ?  Et quand le gouvernement leur octroie un nouveau cadeau de 20 milliards d’euros par an, creusant le déficit du budget, avec le « Crédit d’impôt compétitivité ».

Hollande et Ayrault tâtent le terrain avant d’annoncer leurs mesures définitives. Mais on sait déjà que les sacrifiés seront les mêmes que sous Sarkozy et Fillon.

Les pistes avancées évoquent un nouvel allongement de la durée de cotisation, une hausse de la CSG, notamment pour les retraités eux-mêmes (alors qu’ils ont déjà cotisé toute leur vie active !), une baisse du pouvoir d’achat des pensions. Un précédent récent: avec la complicité de la CFDT, le Medef a obtenu une désindexation des retraites complémentaires. Elles ne suivent plus l’augmentation des prix.

On peut aussi compter sur le pouvoir pour essayer d’opposer à nouveau les salariés des différents régimes les uns aux autres pour mieux aligner les prestations de tous vers le bas, par exemple les pensions de réversion.

On peut aussi redouter une réforme plus structurelle mettant en cause le financement solidaire par la cotisation sociale.

Alors où est le changement depuis 2010 ?

En 2010, le PS avait participé aux grandes manifestations pour les retraites… En matière de retraites, le premier acte politique de Hollande et Ayrault aura été de maintenir la loi Sarkozy-Woerth. Il est vrai que le candidat Hollande n’avait, contrairement à son parti, rien promis sinon un rectificatif pour les carrières longues (qu’il a fait) et l’ouverture d’une négociation pour une nouvelle réforme, ce qu’il fait.

Par rapport à Sarkozy, il peut espérer compter sur la collaboration de certains syndicats comme la CFDT qui a déjà cosigné avec le Medef « l’accord » pour faciliter les licenciements (ANI). La CFDT est déjà prête à accepter l’allongement de durée de cotisation.

En 2013, le pouvoir compte sans doute que la désillusion de 2012 aboutisse à la résignation et au désengagement.

Communistes, nous mettrons toutes nos forces pour gagner l’inverse : l’expérience et les enseignements de 2010 et 2012 peuvent et doivent nourrir une résistance et une mobilisation victorieuses.

Le mouvement de 2010 a été massif pas le nombre de manifestants, plusieurs millions, et par le soutien populaire. De journée d’action en journée d’action, il a fallu des mois avant qu’il s’essouffle.

Mais, une nouvelle fois, la tactique des manifestations espacées, sans appel coordonné à la grève, n’a pas permis de concentrer efficacement cette force.

S’est posé également le problème de la perspective donné au mouvement. Jusqu’au bout, on a attendu le mot d’ordre immédiat unificateur qu’aurait dû être le retrait du projet de loi Woerth. La recherche de l’unité des organisations a abaissé le niveau des revendications.  Réclamer une « autre réforme » a fait diversion. ça y est, on va l’avoir ! La question du nombre d’annuités a été évacuée des revendications. Avec 41,5 ou 42 annuités, comment rassembler pour une retraite effective à 60 ans? L’abandon hier sur cette question facilite l’attaque du gouvernement aujourd’hui.

L’attaque de la droite en 2010 avait été préparée par la remise en cause des régimes dits « spéciaux » en 2007. La forte mobilisation, à la SNCF, à la RATP, à EDF, avec un large mouvement de grève, avait été court-circuitée par l’entrée en négociation des directions syndicales sur les bases du gouvernement. Cette expérience lourdement démobilisatrice doit être prise en compte. En 2010, en l’absence de revendication globale intégrant la remise en cause la « réforme » des régimes spéciaux, la mobilisation des secteurs clés des transports et de l’énergie a été faible.

Enfin et surtout, l’échec de 2010 est venu de l’illusion entretenue d’un changement par les élections en 2012. Maintenant, l’expérience est faite. La casse des retraites, la politique d’austérité ne se résument pas à un seul homme, même un Nicolas Sarkozy, et à son « obstination ». Le mouvement social ne saurait attendre un changement institutionnel, une future élection ou un changement de gouvernement.

C’est au contraire la victoire du mouvement populaire lui-même, sur une question capitale comme celle des retraites, qui ouvrira la voie à la rupture politique avec l’austérité et l’Union européenne.

C’est à partir de cette réflexion que nous continuons la bataille pour les retraites, sans rien lâcher sur les revendications sociales et politiques fondamentales, dont :

-          Le retour à la retraite à 60 ans

-          Le retour à 37,5 annuités (durée moyenne des carrières effectives lors de la liquidation des droits)

-          La prise en compte de la pénibilité avec une annuité de bonification pour 5 années travaillées.

-          Le relèvement immédiat du « minimum contributif » (retraite minimale) pour arriver à aucune retraite en dessous du SMIC.

-          L’indexation des retraites sur le salaire moyen

-          La fin du scandale des exonérations de cotisations patronales, le rehaussement de leur taux suivant les besoins. L’abrogation du Crédit d’impôt compétitivité.

Une hausse du SMIC et le rétablissement d’une échelle mobile des salaires effaceraient automatiquement le besoin de financement des retraites.

C’est là le cœur, le moteur de notre système solidaire qu’il faut défendre et reconquérir !

Réforme Chatel des lycées : gérer la pénurie pour développer une logique concurrentielle, inégalitaire et marchande

La réforme du lycée, avec les décrets Chatel, reprend le projet de l’ancien ministre Darcos. En décembre 2008, alors que les enseignants et les lycéens commençaient à se mobiliser, le gouvernement décidait de le suspendre de peur que les lycéens ne rejoignent en nombre les étudiants qui combattaient la loi LRU, les agents hospitaliers qui combattaient la loi Bachelot et des centaines de milliers de salariés.

En 2010, il tente de passer en force, sans concertation. La réforme serait applicable dès 2010 pour les classes de secondes.

Enseignants, lycéens, étudiants, salariés, citoyens, nous avons toutes les raisons d’exiger le retrait de cette réforme en même temps que l’annulation des 16.300 suppressions de poste prévues pour 2010.

(Lire la suite…)