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Liberté pour les camarades de Parti communiste de Turquie emprisonnés depuis le 1er mai !

Oz. E. pour vivelepcf.fr, 13 mai 2015

34 membres du Parti communiste (Turquie) – KP – ont été placés en garde à vue après la manifestation du 1er mai 2015 sur la place Taksim à Istanbul.  3 d’entre eux, emprisonnés le 3 mai, sont toujours détenus à ce jour. Cette situation est inacceptable. Une mobilisation se développe en Turquie et internationalement pour leur libération immédiate. Le KP a lancé une pétition (ci-dessous).

Le gouvernement dirigé par le parti AKP a interdit les manifestations du 1er mai, Place Taksim, depuis 2013, en contradiction avec l’article 34 de la Constitution turque qui autorise quiconque « à se réunir et à manifester, sans autorisation préalable, pacifiquement et sans armes ».

Ce 1er mai 2015, malgré la fermeture de la zone au public, le KP a réussi à investir la place symbolique, ce qui a eu un retentissement dans toute la Turquie.

Les 3 membres du KP ont été jetés en prison suivant la politique de terreur et du gouvernement, directement contrôlé par le président Erdogan.

Pour le KP : « La décision est nulle et non avenue »

Dès le 3 mai, le KP a contesté la décision du tribunal dans une déclaration intitulée « La décision est nulle et non avenue ». Le KP fait constater qu’il n’y a aucun crime. Les juges et les procureurs, sous la pression de l’AKP,  s’écartent du droit et de la justice. Leur décision a pour but d’essayer d’intimider et de réprimer la contestation.

Comment le KP a réussi à investir la Place Taksim :

Aux alentours de midi, un groupe de militants du KP a fait irruption sur la place Taksim pourtant bloquée par la police gouvernementale pour empêcher la tenue de la manifestation traditionnelle du 1er mai. Voir la vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=C8TwRMT13y8

Ce sont les seules personnes à avoir pu accéder à la Place. Pour cela, les camarades avaient loué un appartement à côté de la place et s’y étaient cachés la veille. A 80 dans 50 mètres carrés, un jour durant, dans les conditions pas très favorables…

Pétition pour la libération d’Ali, de Deniz et de Bahtiyar

Le KP a lancé une pétition le 12 Mai sur le site http://hukumsuzdur.net sous le titre, « la décision est nulle et non avenue ». En voici la traduction :

Ali, Deniz et Bahtiyar sont détenus avant jugement pour avoir participé à un rassemblement sous la statue du Monument de la République, place Taksim,, le 1er mai.

La Constitution stipule que « toute personne a le droit, sans autorisation préalable, de se réunir et de manifester pacifiquement et sans armes ». Mais eux ont pourtant été arrêtés pour s’être réunis pacifiquement sur la place Taksim.

En aucun cas, le délit présumé ne nécessite la détention provisoire.

Le refus de la libération conditionnelle a été prononcé par la juridiction supérieure. Le juge de la Cour pénale, İslam Çiçek, se rappelle à notre souvenir. Lors de l’enquête sur les accusions de corruption à l’encontre du gouvernement de l’AKP, au moment où la presse entrait dans son bureau, alors qu’il était en train de parler avec des membres du MIT (Renseignements généraux – NDT), il a crié à un inconnu : « vas-t-en İsmail, vas-t-en ! ».

La flagornerie du juge Çiçek pour le pouvoir est sans limites. Ce représentant d’une justice soi-disant « indépendante » a partagé sur Facebook ce message (adressé à Tayyip Erdoğan) : « Dieu puisse vous accorder une longue vie, grand homme ! ».

Nous protestons contre la détention d’Ali Adıgüzel, de Deniz Sinan Tunaboylu et de Bahtiyar Şahin par ce système judiciaire, qui est devenu l’organe d’exécution des volontés personnelles de Tayyip Erdoğan.

Nous exigeons l’annulation de la décision d’emprisonnement.

Pour signature : http://hukumsuzdur.net

Qui sont Ali, Deniz et Bahtiyar ?

Ali Adigüzel est un travailleur. Deniz Sinan Tunaboylu est un étudiant et il travaille dans une librairie à Kadıköy. Bahtiyar Şahin était métallo chez Casper avant d’être licencié après une lutte syndicale.

Le 1er mai pluvieux ne doit pas obscurcir la perspective ouverte par le 9 avril !

Vivelepcf, 2 mai 2015

Nous reconnaissons que la manifestation syndicale traditionnelle du 1er mai 2015 n’a pas été l’une des plus suivies de ces dernières années.

Un aperçu de la manif à Marseille (au sec)

Les circonstances externes, non-politiques, étaient pour le moins défavorables. La pluie battante restera dans les souvenirs, encore davantage pour les militants communistes qui vendaient le muguet des luttes le matin. Le week-end prolongé et les vacances scolaires ont évidemment joué.

Ceci dit, des questions politiques et syndicales se posent aussi et on aurait tort de se réfugier uniquement sous les parapluies. D’autant plus que cette faible mobilisation ne correspond pas au succès des manifestations, un jour ouvré, du 9 avril, à l’initiative de la CGT.

La manifestation « traditionnelle » n’est la propriété d’aucune organisation en particulier, mais de toutes celles qui, d’une façon ou d’une autre, sont héritières du mouvement ouvrier socialiste en France. Cela implique évidemment d’arranger ensemble l’ordonnancement de la manifestation. Mais pourquoi la CGT a-t-elle ressenti le besoin de signer un appel commun avec notamment le syndicat réformiste « autonome » UNSA ? L’UNSA a refusé toute référence à la journée d’action du 9 avril, car sa logique est à l’opposé de celle des révolutionnaires.

UNSA, FSU, Solidaires et CGT ont tenu à reprendre l’appel de la Confédération européenne des syndicats (la CES à laquelle collaborent aussi FO et la CFDT). Les positions de la CES, institution ultra pro-européenne, relai syndical appointé de la Commission européenne, militante notamment pour le projet de « constitution » européenne rejeté par notre peuple il y a dix ans, ne peuvent guère rencontrer les attentes des travailleurs de chaque pays et de France.

L’appel commun n’a pratiquement pas été diffusé par les militants CGT. Mais les tracts de la Confédération ou des Unions régionales sont restés à des revendications très générales, hausse des salaires, pensions et minima sociaux, voire sociétale égalité salariale hommes-femmes (vers le haut, heureusement !), « créations d’emploi pour combattre le chômage (sic).

Nous avons le souvenir des mobilisations massives de 2009 sur une « plateforme intersyndicale » aussi vague, puis de la perspective donnée aux manifestations géantes pour les retraites de 2010. Objectivement, ce qui renvoie à un changement politique général, électoral, maintenant pour 2017, après les illusions et désillusions de 2012, ne peut pas rassembler les militants, les travailleurs, les retraités, chômeurs et jeunes. Ce même 1er mai, les médias ont évidemment valorisé le rassemblement groupusculaire du FN et ses embrouilles politiciennes dirigées vers 2017…

C’est autre chose dont les manifestations du 9 avril ont exprimé la recherche : de revendications unifiant les luttes, les faisant converger pour faire reculer dès maintenant la politique du gouvernement.

Dans les manifestations, communistes, c’est ce que nous avons mis en avant ! Voir notre tract en lien.

Avec beaucoup de réactions très positives malgré la pluie…  La perspective ouverte le 9 avril par l’avant-garde des luttes peut et doit continuer à animer les travailleurs après leur fête.

Lien vers notre tract PCF diffusé à la manifestation parisienne

Après les manifestations du 9 avril, celles du 1er mai pour faire monter d’un nouveau cran la riposte du monde du travail à la politique du pouvoir

Tract, PCF Paris 15, 30 avril 2015

Le 9 avril, 300.000 salariés, 100.000 à Paris, ont manifesté contre la politique au service du Medef, à l’initiative de la CGT. Militants, salariés en lutte : cette avant-garde de la classe ouvrière a montré sa détermination à combattre la politique au service du Medef. Ce mouvement, partant de multiples batailles locales, a exprimé sa recherche de points de convergence pour la mettre en échec.

Les manifestations ouvrières « traditionnelles » du 1er mai vont prolonger, faire monter d’un cran, la riposte exprimée le 9 avril. A Paris, la manifestation partira de la place de la République à 15h00 en direction de la place de la Nation, via le boulevard Voltaire.

En quelques semaines, les travailleurs ont encore de nouvelles raisons d’agir et de s’organiser, entre autres face à cette série de mauvais coups :

            -Le ministère de la santé vient d’annoncer son intention de rogner 860 millions d’euros sur les dépenses de personnels des hôpitaux publics d’ici 2017. La prévision de suppression supplémentaire de 66.000 postes en 3 ans, alors que les services sont saturés, se confirme.

            -Il se confirme aussi que Hollande ne tiendra pas sa promesse de 2012 de restituer les 60.000 emplois supprimés par Sarkozy à l’éducation nationale, malgré la hausse du nombre des élèves. Les dépenses de guerre passeront avant.

            -Complétant le projet de loi Macron, le projet de loi Rebsamen s’attaque au droit du travail, à la protection des travailleurs, à leur représentation dans l’entreprise.

            -Pas un jour ne se passe sans une nouvelle attaque contre un bureau de poste, une gare dans le cadre du processus de démantèlement des services publics.

            -Contre les retraités, le gouvernement a annoncé le gel des pensions, ce qui correspond de fait à une perte réelle de pouvoir d’achat de 2% par an (de 25% au bout de 20 ans de retraite !).

            -Les impôts locaux commencent à flamber (+15% de la taxe d’habitation à Toulouse, triplement du prix du stationnement résidentiel à Paris), pénalisant les ménages pour compenser la baisse des dotations de l’Etat et les cadeaux au patronat.

            -Sur ce plan, Valls a encore ajouté 1 milliard d’euros par an en aide à « l’investissement » aux 40 milliards d’euros du « pacte de responsabilité », sans compter les subventions publiques promises par Hollande pour payer les salaires de jeunes à la place des employeurs…

Aucun gouvernement n’aura autant prélevé sur les salaires, le salaire socialisé, les dépenses publiques et sociales pour les accroître le profit capitaliste. Le « bouclier fiscal » de Sarkozy, qui a tant fait scandale – légitimement – représentait 600 millions d’euros par an…

Communistes, nous considérons que, dans la période, la rupture avec cette politique ne peut passer que par ces luttes, devant l’enfermement de la perspective politique institutionnelle dans le système PS/UMP/FN avec la promotion du FN pour dévoyer la colère populaire, servir de repoussoir.

Ce 1er mai, loin de ses tentatives de démagogie « sociale », le FN montrera son vrai visage dans sa contre-manifestation annuelle prétendant honorer Jeanne  d’Arc  (alors  que sa Fête est le 8 mai), en  fait tournée contre les manifestations ouvrières. Sans fard, le FN apparaîtra comme un parti ultraréactionnaire, raciste, tourné vers l’intérêt du patronat et des millionnaires, dont Jean-Marie Le Pen et ses héritières font partie. Honte à François Hollande d’avoir osé comparer l’expression du FN aux « tracts des années 70 » du PCF. Cette insulte à notre parti, le parti des Fusillés, le parti de la classe ouvrière, française comme immigrée, suit un calcul sordide : valoriser le FN et sa démagogie envers les travailleurs en le liant à ce que continue de représenter le PCF, discréditer un peu plus des positions fondamentales – que le FN est chargé par le système de dévoyer – comme tout programme de nationalisations démocratiques, la rupture nécessaire avec l’UE du capital et son instrument l’euro. Face à cette manœuvre politicienne, communistes, à la provocation de Hollande, nous répondons : « plus que jamais, reprenons les positions du PCF des années 70 ! », en particulier, 10 ans après la victoire du NON au référendum de 2005 sur la « constitution européenne ».

Sur un autre plan, il n’est pas question pour nous de rentrer dans les manœuvres hypocrites de la « gauche » des partis socio-démocrates, PS, EELV, pour reconstituer, en mineur, une illusion électorale d’ici 2017, faisant le jeu du système. Nous payons assez cher la déception des illusions d’avant 2012 que certains – pas nous – ont propagées dans le mouvement politique et syndical.

 Communistes, nous serons présents le 1er mai avec nos propositions de rupture et de luttes nationales :

Pour la défense de la Sécurité sociale, le rétablissement de son financement solidaire, la suppression des exonérations de cotisations sociales patronales

Pour la reconquête des services publics nationalisés, des grands monopoles publics, contre les hausses de tarif

Pour un vaste programme de nationalisations démocratiques dans la banque, l’industrie et le commerce

Pour la vraie semaine de 35 heures

Contre l’application des directives européennes et pour la rupture avec la politique de l’UE et son instrument l’euro

Contre les interventions militaires françaises dans le monde