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Plusieurs membres du Conseil national du PCF répondent aux communistes de Saint Quentin

Nous reproduisons ci-dessous la lettre de soutien envoyée par plusieurs membres du conseil national, Emmanuel Dang Tran, Claude Fainzang, Eric Jalade et Dominique Negri aux communistes du PCF Saint Quentin, dans leur lutte politique dans l’Aisne à l’occasion de l’élection législative partielle des 13 et 20 mars prochains.

 

Le 15 février 2016,
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Chers camarades,
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Vous vous êtes adressés par un courrier du 26 janvier à tous les membres du Conseil national du PCF. Vous nous avez alertés sur les conditions de désignation des candidats présentés (ou soutenus) par le PCF à la législative partielle dans la 2ème circonscription de l’Aisne, consécutive à la démission de l’ancien ministre UMP Xavier Bertrand, devenu président de la Région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Cette élection aura lieu les 13 et 20 mars.
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Présents à la réunion du Conseil national des 16 et 17 janvier, nous pouvons vous confirmer que votre situation n’a pas été soumise à discussion, pas plus que celles des élections dans la 1ère circonscription des Yvelines (Versailles) et dans la 10ème du Nord (Tourcoing) qui auront lieu aux mêmes dates et où, à notre connaissance, le débat entre communistes se poursuit.

La prochaine réunion du CN se déroulant les 5 et 6 mars, il lui sera impossible, suivant sa prérogative définie par les statuts du Parti, de valider les candidatures qui pourront se réclamer du PCF.

De son côté, la fédération du PCF de l’Aisne a choisi de transgresser les statuts et de désigner unilatéralement des candidats, ignorant les propositions de la section du PCF Saint-Quentin et contre l’avis des adhérents de la circonscription. Toutes les sources confirment les informations que vous nous avez communiquées. Aucun dirigeant du PCF, quelles que soient ses options dans les débats stratégiques internes, ne peut avaliser ces procédés. Ni sur la forme, ni sur le fond.

Sur la forme, en contradiction flagrante avec les statuts, les dirigeants départementaux ont fait l’impasse sur l’appel à candidature, n’ont pas informé les communistes de la circonscription, n’ont pas fait valider leur « bulletin de vote », ont expédié leur décision en 4 jours… En réalité, personne ne conteste que l’immense majorité des adhérents du Parti de la circonscription refuse la ligne politique représentée par les candidatures imposées par le département et soutient celle de la section de Saint-Quentin.

Sur le fond, personne ne nie la notoriété – la bonne notoriété – des candidats proposés par la section de Saint-Quentin : Corinne Bécourt, travailleuse sociale, militante associative pour le droit au logement, secrétaire de la section qui regroupe plus de la moitié de la population et l’essentiel des adhérents du PCF de la circonscription et Olivier Tournay, enseignant, principal opposant à Xavier Bertrand au Conseil municipal de la plus grande ville de l’Aisne.

En termes de ligne politique, depuis des années la section de Saint-Quentin porte et met en pratique, avec dynamisme, une conception du PCF donnant la priorité aux luttes sur les combinaisons institutionnelles, aux positions communistes de rupture sur l’acceptation du réformisme (par exemple contre l’UE).

D’une façon générale, il n’y a pas de raison que le « respect de la diversité dans le Parti » aille toujours dans le même sens et que les directions valident systématiquement les options d’effacement de l’identité communiste.

Dans ce cas particulier de l’Aisne, c’est proprement indéfendable. La direction départementale prétend poursuivre sa ligne des départementales de mars 2015 : affichage « front de gauche » et, en même temps, alliances, dès le 1er tour, avec le PS là où des places étaient à préserver pour des élus.

Le Conseil national des 16 et 17 janvier, analysant le désastre des élections régionales, a acté l’échec de la stratégie du Front de gauche, que confirment les dissensions croissantes depuis avec le PG de Mélenchon. Par ailleurs, de moins en moins de dirigeants se masquent que l’alignement électoral sur le PS et la social-démocratie discrédite notre parti. Les meetings avec Claude Bartolone et Emmanuelle Cosse, dernière recrue de Hollande, aux régionales en Ile-de-France ont, par exemple, coûté cher aux luttes quotidiennes des communistes.

Nous regrettons que la présidente du CN, Isabelle de Almeida, et Pierre Laurent n’aient pas répondu à votre courrier.

Par ailleurs, si cela vous avait échappé, nous vous informons que le CN des 16 et 17 janvier n’a rien tranché et n’a pas adopté, après débat contradictoire, de résolution validant l’inscription du PCF dans un processus de « primaires à gauche ». Les avances de Pierre Laurent ou d’Olivier Dartigolles vers tel ou tel, suivant par exemple l’initiative de Cohn-Bendit, n’engagent donc pas le Parti. Cette démarche ne saurait vous être opposée pour l’élection partielle de Saint-Quentin. Pour notre part, nous la réprouvons totalement. Mais le comble serait que les « primaires », cette caricature politicienne de démocratie « à l’américaine », serve à nier l’expression de la souveraineté des communistes, notamment à Saint-Quentin.

Une chose ne peut plus durer dans le PCF : que les dirigeants affichent que tous les communistes sont égaux mais considèrent que certains sont plus égaux que d’autres. Votre situation rappelle la circulaire envoyée en juillet, pour la désignation des candidats aux régionales, par le secrétaire national aux secrétaires départementaux de la grande région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Elle affirmait que, dans le cadre de la consultation sur les chefs de file PCF, tous les noms se valaient mais qu’il fallait que les secrétaires départementaux assurent la désignation de Marie-Pierre Vieu… Cette dernière allait aussitôt sceller une alliance derrière EELV et son chef local Onesta, corédacteur de la constitution européenne en 2005 avec Giscard…

Chers camarades, nous apprécions au plus haut point vos belles batailles, locales dans la situation nationale, conduites dans un esprit de large rassemblement avec les salariés, les populations, les militants syndicaux et associatifs, par exemple contre les aides publiques aux patrons qui délocalisent, pour la défense des services publics, contre l’application des directives européennes, pour la solidarité internationale, aussi au jour le jour, contre les fermetures de classe ou les expulsions locatives. Tout cela dans une région sinistrée, gérée par l’ex-ministre du chômage de Sarkozy où la démagogie sociale du FN trouve particulièrement un terreau.

Aussi, avec vous, nous appelons les candidats FdG de la Fédération de l’Aisne à faire le choix de la démocratie et de l’intérêt du Parti et à se retirer de l’élection.

Vous pouvez compter sur notre soutien aux candidats PCF « les Voix de la Colère », Corinne Bécourt et Olivier Tournay et nous sommes à votre disposition pour toute initiative.

Bien fraternellement,

Emmanuel Dang Tran, Claude Fainzang, Eric Jalade, Dominique Negri

Pour porter la colère et les luttes populaires, le PCF-Saint-Quentin présente Corinne BECOURT et Olivier TOURNAY, candidats de la justice sociale

Élection législative partielle – 2ème circonscription de l’Aisne – 13 et 20 mars 2016

Communiqué, 5 février 2016 (article original en lien)

 

Pour porter la colère et les luttes populaires, le PCF-Saint-Quentin présente Corinne BECOURT et Olivier TOURNAY, candidats de la justice sociale

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L’assemblée générale des communistes de Saint-Quentin s’est tenue mercredi 3 février. A l’ordre du jour : la préparation de l’élection législative partielle du 13 mars dans la deuxième circonscription de l’Aisne, consécutive à la démission de Xavier Bertrand.

Les communistes de Saint-Quentin ont jugé qu’il est nécessaire que puissent s’exprimer dans les urnes, malgré les brefs délais, la colère contre la politique antisociale du gouvernement, la volonté de changement radical portée par les luttes dans les entreprises, les services publics, les quartiers et les campagnes du Saint-Quentinois.

Ils ont jugé qu’il est nécessaire que soient à nouveau désavoués les choix de Xavier Bertrand, ministre du chômage sous Sarkozy, et de ses héritiers, complices des intérêts des patrons licencieurs locaux et nationaux.

Ils ont jugé qu’il est nécessaire de contrecarrer la démagogie électoraliste et les discours de division et de haine des ultracapitalistes et ultraréactionnaires du FN.

Ils ont estimé qu’il y en avait vraiment assez des combinaisons et recompositions politiciennes à « gauche » qui stérilisent le PCF et son combat de classe.

Ils ont constaté que les candidatures « Front de gauche » proposées par la direction de la fédération du PCF de l’Aisne – dans la prolongation des alliances à géométrie variable des départementales tantôt avec des groupes de « gauche », tantôt avec le PS pour des places – n’ont reçu le soutien que de 14 adhérents de la circonscription, lors d’une consultation ne respectant pas les statuts du PCF. Ils remarquent aussi que la direction nationale du PCF a acté l’échec de la stratégie du « Front de gauche ». Par ailleurs, ils ont enregistré les 103 soutiens rendus publics de camarades de la circonscription à des candidatures de rassemblement clairement communistes.

Vu toutes ces conditions, les communistes de Saint-Quentin décident de présenter à l’élection législative partielle :

Titulaire : Corinne BECOURT, 52 ans, travailleuse sociale, militante syndicale, militante associative pour le droit au logement

Remplaçant : Olivier TOURNAY, 38 ans, enseignant, élu, principal opposant à la droite au conseil municipal de Saint-Quentin

D’ores et déjà, la section et les cellules du PCF-Saint-Quentin, en lien avec les communistes du reste de la circonscription, réactivent les comités électoraux des municipales de 2014 et des départementales de 2015.

Un exemplaire du journal « l’Eveil » va partir à l’impression. Il reprend notre opposition à l’état d’urgence, notre solidarité avec les ouvriers de Goodyear, de Sapag, nos luttes pour l’école et les hôpitaux publics, contre la hausse des tarifs publics, nos positions contre l’application des directives européennes qui cassent nos transports, notre agriculture etc.

Nous invitons toutes et tous à rejoindre le Comité de soutien ou plusieurs membres du Conseil national du PCF y sont d’ores et déjà engagés. Nous appelons la direction du PCF-02 à y participer, dans le respect des décisions démocratiques des communistes, et à mettre son énergie au service du vote communiste.

Toutes et tous peuvent participer à l’essor de notre campagne en versant une contribution au compte de campagne au nom de Madame Suzanne Barbaux, Mandataire financier.

A bas les compromis, vive les luttes !

 

Installation de la nouvelle Assemblée de Corse et rapport de force avec l’Etat français (Michel Stefani – PCF Haute-Corse)

Installation de la nouvelle Assemblée de Corse et rapport de force avec l’Etat français

Repris du blog de Michel Stefani, Conseiller à l’Assemblée de Corse , 19 décembre 2015

Passation de serment, Dio vi salvi régina, l’intronisation des présidents de l’exécutif et de l’Assemblée de Corse a eu lieu sous le regard ému du père spirituel du nationalisme contemporain dont l’acte fondateur, nous dit-on, a eu lieu à Aléria le 22 aout 1975. La Collectivité territoriale de Corse a donc vibré ce 17 décembre aux accents du nationalisme victorieux après 40 ans de lutte contre « l’Etat français colonial ». Le discours du nouveau président de l’Assemblée de Corse, prononcé en Corse sans traduction, en était imprégné.

Parsemée de nombreux assassinats, plasticages et autres dérives pas toujours distinctes du banditisme, cette période de la violence indépendantiste, au-delà de l’engagement militant et désintéressé de certains, fut effectivement douloureuse pour la Corse et son peuple. Avec insistance, il a été fait rappel que les indépendantistes ne cesseront jamais de réclamer l’indépendance même si cette revendication ne figure pas au « contrat de mandature » établi au moment de la fusion des deux listes indépendantiste et autonomiste.

La passation de serment renvoie elle à un exercice des fonctions électives proche de l’esprit anglo-saxon mais pas forcément républicain au sens de la souveraineté populaire. Tout le monde aujourd’hui s’accorde, à tout le moins dans le propos, s’agissant de l’éthique, de la transparence, du bon usage de l’argent public, de l’honnêteté… mais le contrôle démocratique et citoyen reste indispensable à plus forte raison quand se dessine la création d’un pouvoir unique sans consultation des Corses.

La référence à la « Giustificazione della Rivoluzione di Corsica » de don Grégorio Salvini, interpelle car elle ne peut être, au détour d’une phrase, extraite du contexte de l’époque (1729 1764) et maladroitement située dans la Philosophie des Lumières alors qu’elle s’inspirait de la pensée de Saint Thomas d’Aquin en prônant, non l’égalité, mais le maintien des droits de noblesse tout autant que la fin de la domination génoise.

Pour ce qui est de l’émancipation du peuple, se placer sous la protection de la vierge Marie ne semble pas être le chemin le plus approprié pour s’émanciper du droit divin. Quant à la domination on ne peut interpréter les choses qu’avec la symbolique donnée à cette installation et l’objectif de faire abstraction d’une partie de notre histoire en occultant le 9 septembre 1943 et par la même le choix du peuple corse confirmant celui de Pascal Paoli le 30 novembre 1789 « notre adhésion à libre Nation française n’est pas servitude mais participation de droit ».

Le paradoxe est bien celui là désormais pour les élus nationalistes d’exercer des fonctions exécutives dans une institution de la République française tout en rejetant celle-ci. De fait, dans un hémicycle où théoriquement la pluralité des opinions se traite avec égard, les usages républicains, cette installation l’a montré, n’ont été respectés que partiellement même si la stricte conformité au code général des collectivités territoriales a prévalu.

Cette volonté hégémonique dès le début de la mandature, repose sur une vision politique déformante de la légitimité du suffrage universel, indiscutable certes, mais limitée somme toute à une majorité relative. Deux votants sur trois n’ont pas voté nationaliste le 13 décembre et ceux-ci peuvent en effet se sentir déconsidérés à l’issue de cette installation officielle, historique pour le nationalisme corse et sans doute pour l’institution elle-même qui n’a jamais connu ça depuis sa création en 1982.

Toute en faisant la part des choses, nous ne pouvons que partager l’inquiétude de nombreuses personnes, qui ressentent le discours du président de l’Assemblée de Corse, non comme la « main tendue » à celles et ceux dont les origines sont autres, mais au sens contraire. C’est d’autant plus justifié que Corsica libéra a indiqué dans sa campagne : « la seule communauté de droit sur la terre corse est le peuple corse ». Cela est complété par la revendication d’un statut de résident assorti d’obligations telles que la résidence depuis dix ans et la maitrise de la langue corse. En résumé le droit du sang.

Nous pourrions également égrener les propositions libérales qui mises en cohérence, structurent un programme anti France, appuyé sur les quatre décennies écoulées et la promesse « d’un rapport de force avec l’Etat français ». Nous restons convaincus que la perspective de progrès, économique, social, écologique et démocratique se situe ailleurs, dans une France solidaire, respectueuse de l’originalité de la Corse dans toutes ses dimensions. Cela implique d’écrire une autre Constitution pour sortir de la sclérose actuelle et promouvoir la République sociale, comme Jean Jaurès l’imaginait, pour « l’avènement d’une société plus harmonieuse et plus juste ou le travail sera souverain ».

Michel Stefani

Secrétaire de la Fédération de Haute-Corse du PCF

Lire aussi: Un point de vue sur la situation politique en Corse après les élections territoriales : celui de Michel Stefani, secrétaire de la fédération du PCF de Haute-Corse

Déclaration du Conseil départemental du PCF du Tarn après les élections régionales 2015

Devant la crise politique, nous relevons le défi ! Retrouvons nos fondamentaux !

Déclaration du Conseil départemental du PCF du Tarn après les élections régionales 2015, 16 décembre 2015

Notre pays n’en finit pas de subir la crise et les politiques que lui imposent un pouvoir, dont l’alpha et l’oméga – derrière les promesses et les discours à usage électoral – consiste à satisfaire les intérêts du grand patronat et du MEDEF.

Cela fait plusieurs décennies que ça dure, avec des moments de répit – qu’imposent les luttes de notre peuple, comme en 1995, en 2003 ou à l’automne 2010 – et des phases d’accélération, lorsque le mouvement populaire ne parvient pas à s’imposer.

Avec le gouvernement de M. Valls et de Macron, le cap est mis toujours plus dans cette direction. Ce sont ces politiques au service du capital, qu’elles soient de droite – et c’est dans l’ordre des choses – où qu’elles se revendiquent de gauche (et c’est là que le bât blesse et que les gens n’acceptent plus et ne supportent plus) – qui abîment le lien social, les solidarités, les services publics, sans jamais répondre aux aspirations populaires, ni permettre un quelconque recul du chômage ou de la précarité, bien au contraire.

Le paysage politique, à l’issue de ces élections régionales témoigne bien de l’ampleur de cette crise économique, sociale et politique.

Dans notre région, comme dans notre département, nous nous félicitons d’avoir contribué, à la place qui est la nôtre, à la défaite du Front National.

Son accession aux responsabilités dans notre région, comme dans les communes ou les départements n’aurait rien apporté de positif aux travailleurs, à la jeunesse, aux retraités. Pour nous tous, cela aurait été encore plus de politiques d’austérité et de régression sociale, auxquelles il aurait fallu ajouter – en prime – des politiques d’exclusion contre les immigrés, les pauvres, la casse de la culture, des difficultés accrues pour les associations d’éducation populaire et le monde associatif dans son ensemble.

Mais pour autant, rien n’est réglé. Si demain, les politiques mises en place – au plan national en particulier – prolongent et amplifient les coupes budgétaires dans les dépenses utiles aux populations, si l’on continue d’éloigner les citoyens des centres de décision, en s’attaquant à la démocratie communale, si nos dirigeants continuent de vivre dans leur monde, coupés du peuple et éloignés de leurs souffrances, les mêmes phénomènes ne manqueront pas de se produire à nouveau et peut-être de manière amplifiée.

Le défi qui nous est posé est là. Nous nous devons de répondre à nouveau clairement aux attentes populaires, en menant la bataille idéologique – contre l’Europe du capital et ses conséquences, contre les logiques capitalistes et celles d’exclusion qui se nourrissent mutuellement – et nous sommes à nouveau capables d’incarner une espérance collective, celle de l’espoir d’une société enfin débarrassée de l’exploitation capitaliste qui broie les hommes, exacerbe les haines et attise les peurs. Ces batailles idéologiques doivent aussi être prolongées et nourries par des batailles quotidiennes, aux côtés des populations, face au patronat, aux directives européennes et aux projets gouvernementaux, lorsqu’ils portent le sceau des régressions sociales.

Avec vous, nous voulons relever ce défi.

C’est le sens de notre engagement d’aujourd’hui et de demain comme celui de toute notre histoire.

Notre parti, le Parti Communiste Français a une longue et belle histoire, depuis sa création au congrès de Tours en 1920.

Aucune des conquêtes sociales obtenues par notre peuple n’aurait pu l’être si ses militants n’avaient donné comme ils l’ont fait, de leur temps, de leur énergie, pour rassembler notre peuple et contribué, comme en 1936, à la Libération, en 1968 … aux conquêtes sociales que patronat et partis à son service s’évertuent à détricoter depuis des années… (D. Kessler…)

Nous sommes fiers de cette histoire et de cet héritage – celui qui prolonge les combats des révolutionnaires de 1789 et de tous ceux qui, dès le XIXe siècle ont constitué peu à peu les organisations du mouvement ouvrier, qui lui ont donné un corpus théorique – autour notamment des idées de Marx et d’Engels – et avec l’expérience historique formidable – malgré sa défaite – que fut celle des Communards.

Depuis sa création, jamais notre parti n’a porté atteinte aux libertés dans ce pays, c’est notre honneur, ce qui explique, contrairement à tous les autres courants politiques, que nous n’avons pas changé de nom … Ses militants ont payé souvent le prix fort de leur engagement contre l’occupation nazie (le « parti des fusillés » n’était pas une expression usurpée), contre les guerres coloniales (souvenons-nous de Charonne ou de nos camarades torturés comme Maurice Audin ou Henri Alleg), ou quotidiennement pour des conditions de travail dignes ou une vie meilleure dans nos villages ou quartiers.

Cela dit, nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins.

Nous perdons à nouveau des élus lors de cette élection, et ce, de manière très importante, au point de mettre en péril notre implantation nationale.

Le FN est à 30% dans une ascension continue, l’abstention est à 50 %, la plupart des jeunes de 18 à 25 ans ne sont pas inscrits, plus de la moitié des sympathisants CGT n’ont pas voté …

Sauf le temps d’une élection en 2012, le Front de gauche n’est jamais parvenu à mobiliser les salariés. Cette fois-ci dans notre région, la liste « Nouveau Monde en commun » EELV-Front de gauche a perdu la moitié des voix par rapport au total des voix de la liste FDG et de la liste Onesta de 2010. On ne peut donc sérieusement parler de succès, c’est au contraire un résultat très décevant, surtout eu égard aux ambitions annoncées.

Certains de nos dirigeants pensent – mais ils le pensaient déjà il y a 10 ans ou 20 ans … – qu’il faut « changer de nom », voire créer une « nouvelle organisation », en d’autres termes, aller au bout de la « mutation » – lancée par Robert Hue il y a vingt ans de cela et en finir avec le PCF.

C’est aussi, ne nous le cachons pas, le vieux rêve de la bourgeoise et du patronat.

C’est aussi pour cela que ces derniers continuent de nous mener une guerre idéologique acharnée, dans les médias ou dans les programmes scolaires où le matraquage anticommuniste est permanent, avec la banalisation du fascisme via le concept dangereux de « totalitarisme »1 qui est omniprésent dans les programmes d’histoire au collège et au lycée.

Nous ne leur ferons pas ce cadeau de dissoudre ou d’en finir avec le PCF.

Bien au contraire !

Fiers de notre histoire, des riches enseignements qu’elle nous livre, des expériences présentes et passées, nous allons relever le défi d’un parti qui va redevenir un grand parti populaire, un grand parti utile à notre peuple, le parti du monde du travail.

Beaucoup d’entre nous ont connu ce parti, ses militants, ses élus qui faisaient que le PCF était perçu comme le parti qui fait ce qu’il dit et qui dit ce qu’il fait. Un parti qui a permis, pendant des décennies l’émergence de responsables et de militants – à tous les niveaux de responsabilité – issus du monde du travail – et pas des « politiciens professionnels » comme tous les autres partis …

Force est de constater que ce lien avec le monde du travail, avec le mouvement syndical, associatif … s’est distendu depuis une vingtaine d’années. Cela a coïncidé avec des orientations politiques qui ont privilégié des stratégies d’alliances ou l’élaboration de combinaisons ou de cartels électoraux avant toute autre chose.

En donnant à penser – et parfois avec des dirigeants qui le montraient – que nous étions un parti comme les autres, la population, le monde du travail nous a considérés – et traités – comme les autres partis.

Nous ne voulons plus de cela, ni des stratégies d’effacement du PCF. Nous devons retrouver nos fondamentaux avec notamment une analyse de classe approfondie de notre société, sous peine de disparaître.

Nous allons surmonter cette épreuve – comme à d’autres périodes sombres de notre histoire- parce que c’est la seule voie d’avenir pour notre peuple !

Nous appelons toutes les bonnes volontés à nous rejoindre, toutes celles et ceux qui ne se résignent pas à l’absence d’avenir pour notre jeunesse, tous ceux qui refusent l’alignement derrière l’Union sacrée de Valls et Hollande ou une fausse contestation du « système » incarnée par un FN qui est aussi une arme de ce « système » capitaliste mais plus dure encore en réalité contre le peuple et les travailleurs.

Nous voulons rebâtir un parti rassembleur, fraternel, qui est en toutes circonstances, au quotidien, aux côtés de celles et ceux qui souffrent, aux côtés des salariés, des populations et qui les rassemble et qui ne laisse jamais passer les mauvais coups.

Notre peuple a besoin d’un vrai parti communiste qui propose un projet et une stratégie révolutionnaires, autonome dans ses analyses et dans ses orientations et actions qui sur chaque question fasse entendre des réponses en rupture avec le capitalisme.

Non, le capitalisme mondialisé n’est pas la fin de l’histoire ! Il faut construire à nouveau une perspective d’une société débarrassée de la misère, de l’exploitation, inventer la voie vers le socialisme, dans le monde d’aujourd’hui, en étant respectueux des libertés et des droits humains.

Ceux qui cassent les salaires, la protection sociale, les conquêtes du mouvement ouvrier ici, notamment en Europe, sont les mêmes qui sont à l’origine des drames – celui quasi quotidien des réfugiés (victimes souvent des guerres provoquées par les impérialistes) ou celui des victimes quotidiennes de l’exploitation capitaliste – comme les ouvriers et ouvrières du Rana Plaza au Bangladesh. Ce sont les mêmes dirigeants, patrons de grands groupes qui saccagent aussi la planète partout, sans autre préoccupation, comme toujours, que leurs profits.

Oui, l’alternative, c’est bien le socialisme ou la barbarie capitaliste.

Jamais le monde, ni notre société n’ont produit autant de richesses, jamais les riches n’ont été aussi riches – et pourtant la majorité d’entre nous nourrit des inquiétudes pour son avenir, pour celui de ses proches, pour son emploi, ses conditions de travail, le niveau de sa pension … C’est donc cela qu’il faut changer.

Pour notre avenir, celui de la jeunesse, nous sommes prêts à mener ce combat, avec le peuple de France, qui a besoin, plus que jamais de son parti révolutionnaire, le PCF, et pas d’un énième parti ou cartel réformiste.

Les capitalistes sont organisés, alors organisons-nous aussi, nombreux, ne leur laissons pas le champ libre, ne les laissons pas faire !

C’est le sens de notre engagement. Vous pourrez compter sur le Parti Communiste Français !

1 Le totalitarisme n’a rien d’un concept historique mais c’est qui est une construction idéologique, qui est rejetée d’ailleurs dans beaucoup de pays par de nombreux historiens, notamment dans les pays anglo-saxons.