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Solidarité avec Cuba! Déclaration d’organisations pacifistes, membres du Conseil mondial de la Paix, à l’occasion de la visite d’Obama à Cuba

Déclaration d’organisations pacifistes, membres du Conseil mondial de la Paix, à l’occasion de la visite d’Obama à Cuba

Traduction MlN pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf », 21 mars 2016  (Sur la visite d’Obama, voir aussi « Si le Gouvernement des États-Unis souhaite vraiment aider le peuple cubain, le blocus doit être levé »

A l’occasion de la visite du Président des Etats-Unis à Cuba, du 20 au 22 mars 2016, les organisations signataires de cette déclaration décident :

-          De manifester leur solidarité avec Cuba et son peuple héroïque qui résistent, depuis plus de 50 ans, à l’inadmissible blocus économique, commercial et financier imposé par les Etats-Unis. Il est toujours en vigueur, y compris avec ses dispositions extraterritoriales. Nous en exigeons la levée immédiate.

-          D’exprimer leur soutien avec la lutte de Cuba pour la suppression de la base navale américaine implantée à Guantanamo, depuis plus de 100 ans contre la volonté du peuple cubain et de réaffirmer leur exigence que la souveraineté de Cuba sur ce territoire soit respectée et qu’il soit restitué à Cuba ;

-          De réaffirmer l’exigence que la volonté souveraine du peuple cubain, la souveraineté et l’indépendance de Cuba soient respectées et que cessent toutes les pressions et formes d’ingérence des Etats-Unis contre Cuba, que soit mis fin au plan politique de « changement de régime à Cuba ».

-          De saluer la solidarité de Cuba avec les peuples et les pays menacés par les ingérences et les agressions impérialistes, comme la République Bolivarienne du Venezuela et le peuple vénézuélien, qui défendent leur souveraineté face à l’opération de déstabilisation des Etats-Unis.

-          De saluer, une fois encore, le rôle constant de Cuba dans la défense de la Paix, encore récemment avec son engagement dans la proclamation de région Amérique latine et Caraïbes comme « zone de paix » dans le cadre de la CELAC (Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes) réunie à La Havane les 28 et 29 janvier 2014. Cette proclamation comprend la reconnaissance absolue de l’indépendance et de la souveraineté, du droit inaliénable de tout Etat de décider de son système politique, économique, social et culturel sans aucune ingérence, des principes d’égalité et de réciprocité entre les Etats.

-          De saluer la résistance, le courage et la cohérence de Cuba et de son peuple dans la défense de leur cause patriotique et internationaliste, de leur Révolution, porteuse d’espoir pour les luttes des peuples pour la liberté, les droits humains, la souveraineté, la justice et le progrès social, pour la Paix.

Signataires :

Centre brésilien de Solidarité entre les peuples et de lutte pour la Paix

Association civile des soldats contre la guerre – République Tchèque

Conseil de la Paix de Chypre

Comité finnois pour la Paix

Conseil allemand de la Paix

Comité grec pour la détente internationale et la Paix

INTAL – Belgique

Mouvement de la Paix, France

Alliance pour la Paix et la neutralité – Irlande

Association pour la Paix de Turquie

Conseil portugais pour la Paix et la coopération

Le Parti communiste brésilien sur l’aggravation de la crise politique au Brésil: l’impasse de la réconciliation et le chemin de la lutte

Note du 6 mars 2016, traduit par MlJ pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf »

Les preuves d’implication de l’ex-président Lula dans des schémas de corruption ouvrent un nouveau chapitre dans la crise majeure au Brésil. Celle-ci est marquée par l’épuisement du gouvernement de Dilma [Rousseff] et le déclin politique et idéologique du Parti des travailleurs (PT) et de ses satellites. Confrontée à une conjoncture économique de récession et à une baisse des taux de profit, qui s’accompagne d’une profonde crise sociale, aggravée par la politique « d’ajustement fiscal » (avec la montée du chômage qui touche aujourd’hui environ 10 millions de personnes), la bourgeoisie a commencé à exécuter un plan, articulé avec des pans des grands médias, du Congrès national et de l’appareil judiciaire, pour faire sortir le PT du Palais du Planalto [présidence de la République] et pour lancer les bases d’un éventuel gouvernement du PSDB allié au PMDB [Parti social-démocrate et Parti du Mouvement démocratique, de « centre » gauche et « centre » droit, le premier adversaire, le second partenaire du gouvernement PT actuel].

Bien que le gouvernement du PT ait docilement appliqué les exigences de la classe dominante – comme le montrent les coupes dans les programmes sociaux pour payer les intérêts de la dette aux rentiers, la loi anti-terrorisme, la cession du « Pré-sel » [champs pétrolifères], la poursuite des privatisations, la réforme de la protection sociale, les attaques contre le droit du travail ou encore l’abandon de la réforme agraire, malgré tout cela, la gravité de la crise , du point de vue des intérêts du capital, demande des mesures plus profondes et plus rapides, que ne permettent les difficultés du PT à contenir politiquement les masses dans la passivité. La combinaison de la crise économique et de la crise politique rend, à ce moment donné, le maintien au pouvoir du PT inutile et gênant pour les intérêts du marché. Ses porte-parole, dans les médias bourgeois, font valoir que seul un changement de gouvernement sera en mesure de ramener la croissance économique.

La partialité de l’opération de police « Lava-Jato » [Karcher] est évidente. Elle s’est gardée de pousser son enquête sur les membres du PSDB et du PMDB, malgré la révélation d’importants circuits de corruption et même l’arrestation de plusieurs hommes d’affaires. Elle a mis en avant des spectacles médiatiques comme la comparution inutile de Lula devant la police fédérale. Cette partialité n’a rien d’un fait isolé. Pour une majorité de la population laborieuse, notamment jeune et noire, l’action de la police est toujours arbitraire, dénuée de tout respect des formalités, d’assistance juridique, de procès équitable. Il n’est pas rare que cela se finisse par une sanction arbitraire et même par un homicide pour « acte de rébellion » [de « résistance » suivant la terminologie de la police] comme en témoignent les statistiques officielles.

La corruption est la forme la plus apparente des relations de promiscuité qui existent entre l’Etat bourgeois et les intérêts économiques capitalistes. Le plan de changement de gouvernement, dont l’opération Lava-Jeto est seulement une pièce, ne remet pas en cause l’institutionnalisation bourgeoise-libérale, mais veut imposer, dans ce cadre institutionnel, des gouvernements qui, dans les circonstances, répondent aux intérêts du capital. Ce constat n’amène pas à sous-estimer, dans ce contexte, les atteintes aux libertés démocratiques que la bourgeoisie tente de plus en plus d’imposer pour faire face à l’intensification de la lutte des classes que la crise du capitalisme engendre.

La décision de la bourgeoisie de se débarrasser du gouvernement du PT, par une procédure d’empêchement, ou par une démission négociée de la présidente, comme l’invalidation, par voie de justice, d’une future candidature de Lula en 2018, ne doit pas conduire la gauche socialiste à prendre la défense du gouvernement de Dilma Rousseff ou celle de l’ex-président. Elle nous ferait oublier le choix politique de la direction du PT de s’inscrire dans le cadre du pacte social bourgeois, comme on le voit à partir de la « lettre aux Brésiliens de 2002 », et de se mettre, avec zèle, au service des intérêts des banques, de l’industrie automobile, de l’industrie agro-alimentaire, des trusts de la construction ou des sociétés minières.

Il ne s’agit pas pour nous aujourd’hui d’attester de l’innocence présumée de Lula et des autres dirigeants du PT, encore moins d’imaginer que les enquêtes en cours mettent en péril la démocratie bourgeoise, mais de faire la critique approfondie de la stratégie de collaboration de classes adoptée par le PT, de plus en plus nettement depuis 14 ans, tant et si bien qu’elle se retourne maintenant contre lui.

Aussi, le PCB ne voit aucune raison de modifier sa position d’indépendance de classe et d’opposition de gauche vis-à-vis du gouvernement actuel, sur lequel l’influence de l’ancien président Lula n’a jamais cessé de s’exercer directement. Le PT a lui-même pavé la voie dans laquelle il s’enfonce, en choisissant de renforcer l’Etat bourgeois et de faire reculer les droits des travailleurs.

Pour finir, le PCB ne rentre pas dans le jeu du culte dépolitisé, personnifié et nostalgique du leader qui, au moyen de son charisme, a utilisé le soutien des travailleurs pour mener une politique privilégiant les intérêts capitalistes. Nous ne nous joignons pas davantage aux initiatives qui prétendent défendre la démocratie avec ceux qui, dernièrement encore, sont allés quémander au gouvernement des postes à n’importe quel prix. Nous militons instamment pour la formation d’un bloc de lutte à caractère anticapitaliste et socialiste pour résister aux attaques du capital et avancer dans la perspective de la construction du pouvoir populaire et du socialisme.

PCB, Parti communiste brésilien, Commission politique nationale, 6 mars 2016

Le 8 mars en Turquie : forte mobilisation des femmes contre le régime d’Erdogan

MlJ pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf », 10 mars 2016, d’après des dépêches et articles de la presse internationale

Par dizaines de milliers les Turques se sont emparées de la journée internationale des femmes, ce 8 mars 2016, pour exprimer l’opposition populaire au régime ultraréactionnaire, autoritaire et fauteur de guerre du président islamiste Recep Tayyip Erdogan.

La manifestation d’Istanbul, notamment, a dénoncé les atteintes aux droits de l’Homme, à la liberté d’expression, les massacres perpétrés par le régime dans les régions kurdes du sud-est du pays.

Les manifestantes ont dénoncé avec force la ligne politique islamiste du gouvernement qui entretient et aggrave les discriminations séculaires à l’encontre des femmes. Malgré son niveau de développement économique, la Turquie pointe au 77ème rang sur 138 pays dans le classement selon l’indice d’égalité hommes/femmes défini par Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Entre un tiers et la moitié des femmes turques seraient victimes de violences physiques dans leur ménage d’après Amnesty International.

De son côté, le président Erdogan s’est saisi de la date du 8 mars pour rappeler sa conception sur le sujet, lors d’une conférence à Ankara, devant un parterre de femmes « méritantes » triées sur le volet : « Je sais qu’il y en aura encore qui en seront gênés, mais pour moi la femme est avant tout une mère ». S’appuyant sur des versets du Coran, le même s’était illustré en affirmant que l’égalité homme/femme était « contre-nature ».

Les manifestions revendicatives et contestatrices étaient interdites le 8 mars, entre autres, à Ankara, Istanbul, Urfa, ou Batman au Kurdistan. Une manifestation féminine à Istanbul dans le quartier de Kadiköy (Chalcédoine), anticipée au 6 mars pour cette raison, a été durement réprimée à coups de canons à eau et de gaz lacrymogène. Les policiers d’Erdogan leur ont intimé de rentrer à la maison et de laisser leur mari s’affronter à leur place. Ils ont eu le droit au pied de nez des manifestantes. Plusieurs militantes ont été interpelées, dont une dirigeante du Parti démocratique des peuples (HDP).

Leur résistance n’en est sortie que renforcée.

Guerre, répression, violation des droits élémentaires, abandon des réfugiés, aides aux milices islamistes terroristes : malgré tout cela, les gouvernements de l’Union européenne multiplient les actes de complaisance à l’égard du régime d’Erdogan. Ces mêmes bien-pensants européens qui font de l’égalité homme/femme un de leurs principaux slogans électoraux…

Exprimons notre pleine solidarité avec les femmes progressistes de tous les peuples de Turquie !

Manifestation à Beer-Sheva (Israël) contre la destruction programmée de villages bédouins (PC d’Israël)

 

Parti communiste d’Israël, traduction MlN pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf », 5 mars 2016

Des centaines d’opposants, arabes et juifs, ont manifesté jeudi 3 mars à Beer-Sheva contre le projet du gouvernement de démolir deux villages bédouins et de construire une nouvelle colonie juive à leur place.

Suivant un plan soutenu par le gouvernement, les habitants des villages arabes-bédouins non reconnus d’Atir et d’Umm Al-Hiran, situés dans le sud du désert du Néguev, sont censés être expulsés pour permettre l’installation, sur leurs ruines, d’une nouvelle colonie juive qui doit s’appeler Hiran. Le gouvernement a donné son accord au projet en 2013 mais son exécution a été retardée à la suite d’une longue bataille juridique. En janvier cependant, la Cour suprême a rejeté le dernier recours déposé par les habitants ouvrant la voie au commencement des démolitions.

«  Nous nous tenons aux côtés des habitants des villages non-reconnus et disons au gouvernement que nous ne bougerons pas d’Umm Al-Hiran et d’Atir » a déclaré Ayman Odeh, député à la Knesset [du Hadash, coalition incluant le Parti communiste], tête de liste de la « Liste unifiée » aux dernières élections [coalition électorale avec les partis arabes d’Israël], lors du rassemblement devant le tribunal de district qui a suivi la manifestation. « L’évacuation d’une communauté arabe pour installer une communauté juive représente le franchissement d’une ligne rouge, une grave escalade dans la discrimination d’Etat à l’encontre de la minorité arabe ». Odey a ajouté que la reconnaissance des villages, la mise en place des infrastructures de base – écoles, services médicaux – correspond à des droits élémentaires de chaque citoyen. « J’appelle tous les habitants du Néguev à nous rejoindre dans cette lutte dont le succès va dans l’intérêt de tous ceux qui habitent ici. » Dov Khenin, député à la Knesset, également du Hadash et de la « Liste unifiée », s’est adressé à la foule et a rappelé que « deux autres villages arabes-bédouins, Al-Fur’a et Al-Za’rura doivent également être rasés pour laisser place à une mine de phosphates ».

Michal Rotem, une des porte-parole du « Forum Coexistance-Néguev pour l’égalité civique », un groupe mixte arabe et juif qui a aidé à l’organisation du rassemblement, a déclaré à l’agence de presse chinoise Xinhua que les maisons risquaient d’un moment à l’autre d’être évacuées et démolies. « Les pelleteuses sont déjà à l’œuvre juste à côté des habitations d’Umm al-Hiran, construisant la colonie de Hiran ». Elle a ajouté que le plan du gouvernement prévoyait d’intégrer l’espace du village d’Atir dans la forêt voisine de Yatir.       

 

Manifestation à Beer-Sheva (Israël) contre la destruction programmée de villages bédouins (PC d’Israël)