PCF – Vie du Parti – CN

PCF: Appel à celles et ceux qui veulent assumer la nécessité de remettre le PCF sur les rails de la lutte des classes

A l’occasion de la Conférence nationale du PCF du 8 et 9 novembre 2014.

41 milliards d’euros par an de nouveaux cadeaux au patronat et 50 milliards d’euros de coupe des dépenses publiques et sociales : avec le « pacte de responsabilité », le gouvernement est en train d’opérer un transfert inédit des différentes formes de salaire socialisé vers le profit capitaliste. Services publics, sécurité sociale, production industrielle et agricole, droit du travail, réforme territoriale : il poursuit et accélère gravement les destructions des acquis sociaux et démocratiques, sous l’égide de l’Union européenne. Il engage notre pays plus que jamais dans des guerres impérialistes.

Le Front de gauche a contribué à nourrir des illusions électorales, pourtant inconcevables, avant 2012 dont le mouvement social, le mouvement syndical paient lourdement les conséquences.

Le Front de gauche est en crise patente et incontestable. Il a échoué sur ses objectifs affichés, notamment électoraux. Son caractère politicien s’est avéré au grand jour. Aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon, dépositaire de fait de la propriété morale du Front de gauche – grâce à la direction du PCF – poursuit sa dérive personnelle, politicienne, populiste (bonapartiste ?), négationniste de la lutte des classes, comme il l’exprime dans son dernier livre. Il était pourtant le mieux placé pour savoir qui est François Hollande !

Le PCF paie très cher, en termes d’élus, mais surtout de crédibilité dans le pays et parmi la classe ouvrière cette stratégie. Comme nous l’avions dénoncé, avec d’autres, la stratégie du Front de gauche a prolongé et aggravé le processus d’effacement et d’abandon des orientations fondamentales et de l’organisation historiques révolutionnaires du PCF.

Pour le moins, la convocation d’une conférence nationale du PCF se justifiait. Mais, une fois de plus, la direction du Parti s’est évertuée à l’organiser de façon à éviter toute remise en cause et à faire cautionner la poursuite de sa stratégie mortifère ou liquidatrice. Surtout, la direction nationale n’a soumis aucun texte politique stratégique à la discussion des communistes. Signe plus que révélateur : la réunion du Conseil national sur la stratégie électorale pour les scrutins départementaux et régionaux de 2015 s’est tenue le 15 octobre, avant la conférence nationale.

La stratégie électorale révèle la stratégie politique déjà adoptée. Elle sera à géométrie variable : ici avec le PS, là indépendamment. Elle sera illisible nationalement et risque de coûter aussi cher qu’aux municipales.

Pierre Laurent et l’équipe dirigeante, relayés quotidiennement par l’Humanité, donnent le ton depuis plusieurs mois. Leur stratégie renouvelée consiste à combiner la main tendue aux socialistes – aux courants et personnalités qui se placent à la « gauche » du PS – et la poursuite du Front de gauche.

Mais quel communiste peut se faire des illusions sur le calcul du PS et du système avec les « frondeurs » ? Hollande et Valls grillés, il s’agit de recréer une illusion de possibilité d’alternance à gauche d’ici 2017. Sur la base du programme de Hollande de 2012 et de propositions aussi dangereuses que la fusion CSG/Impôt sur le revenu !  Quant à la gauche « mouvementiste », gauchiste, « indignée », elle s’est toujours confirmée être complice de la social-démocratie et ennemie de l’organisation communiste de classe.

Autant dire que la direction du Parti, toujours sous l’ombre de Mélenchon, plus que jamais animée de sa volonté révisionniste, fuit en avant et fonce délibérément dans le mur. Prépare-t-elle les communistes à jouer au jeu des primaires de 2016 ? On peut le redouter, après les exemples des partis italiens du PGE !

Le système politique de l’alternance, dans la démocratie bourgeoise avancée, est arrivé au bout en France, quasiment au modèle américain. Deux équipes, droite, gauche, républicains, démocrates, se concurrencent et se complètent périodiquement pour accomplir la même politique au service du capital. La disparition du camp socialiste a accéléré le processus sans laisser disparaître les résistances ouvrières nationales, l’attachement à la sécurité sociale, au secteur public, les racines du processus national émancipateur, le PCF.

A partir de la fin des années 70, notre parti a fait l’analyse de l’erreur et du piège de « l’Union de la gauche ». Il n’est pas arrivé à se départir de cette stratégie institutionnelle dans les années 80, tout en maintenant peu ou prou son organisation de classe, ses cellules. Après la destruction du Mur de Berlin – il y a tout juste 25 ans -, contrairement à d’autres partis, le PCF et ses adhérents ont refusé le retournement de veste, le changement de nom. Mais les directions du PCF se sont engagées dans les années 90 – la « Mutation » de Robert Hue a 20 ans – dans la voie des abandons et renoncements, de l’inclusion dans le système. La participation à la « gauche plurielle » sous Jospin, le congrès de Martigues en 2000, les « collectifs antilibéraux » ont marqué ce processus de destruction que poursuit le Front de gauche. Il est plus nécessaire que jamais de le contrecarrer, de dire STOP !

Nous devons – et nous le faisons tous – évaluer la place renouvelée que le système politique à bout de souffle laisse aux ultra-réactionnaires et au FN pour détourner la colère populaire vers le pire. L’antifascisme est inscrit dans l’engagement communiste.

Il n’est pas vrai que les travailleurs, notre peuple ne se battent pas contre la politique du capital ! Mais, à l’opposé des logiques politiciennes suivies par la direction du Parti, communistes, nous devons avoir l’ambition, ouvertement, d’y figurer à l’avant-garde. Sinon pourquoi être communistes ? Nous mettons en avant 4 exemples récents parmi bien d’autres.

+ En 2009, la volonté de défendre les services publics et La Poste en particulier s’est exprimée massivement. La « gauche » et ses satellites ont organisé une « votation » qui a recueilli plus de 2 millions de voix. Mais cette force s’est trouvée dévoyée vers la perspective électorale de 2012. Et la votation évitait un point principal : le rejet nécessaire de l’application de la directive européenne de mise en concurrence générale du courrier. La direction du PCF s’est coulée dans le moule unitaire, stérile. Aujourd’hui, depuis le début de l’année 2014, 6000 emplois ont été supprimés à la Poste, une augmentation de 15% du timbre est prévue, mais des dizaines de luttes résolues se sont développées dans tout le pays. Nous proposons que le PCF impulse une véritable nationalisation de la bataille de La Poste (en lien avec notre rejet de la réforme territoriale), en remettant en avant le refus des directives européennes.

+ Dès son arrivée en 2012, Hollande a validé le plan de liquidation des usines PSA en France, l’enterrement de la sidérurgie de Florange. Aucune force politique nationale n’a mis en avant la nécessité et les possibilités effectives, liées au rapport de force, de la nationalisation (avec la reprise en main nationale de Renault). Le Parti n’a pas pu relayer efficacement, sur Alstom, la proposition de nationalisation. Voilà des campagnes prioritaires à mener en s’appuyant sur la signification historique de la « nationalisation démocratique à la française » issue de la Libération, la liant avec l’intervention des salariés et de la population.

+ En juin 2014, les cheminots ont mené un mouvement de grande ampleur pour défendre une entreprise nationale centrale, des acquis sociaux importants pour tout le monde du travail. Leur mobilisation a déjoué le plan du gouvernement qui attendait une réaction résignée de complaisance. Elle préserve des luttes et des convergences de luttes dans tout le secteur des transports. Il est nécessaire aujourd’hui de revenir sur les positions de repli du porte-parole parlementaire du Front de gauche (PCF) qui s’est abstenu sur la dissolution de la SNCF de 1937 avant d’appeler à la fin de la grève. Les députés PS « frondeurs » ont voté comme un seul homme contre les cheminots et les usagers. Il est impensable de continuer à s’aligner sur eux !

+ En 2010, par millions, les salariés sont descendus dans la rue pour défendre la sécurité sociale et la retraite à 60 ans, des semaines durant. Englués dans le Front de gauche, le Parti n’a pas aidé à préciser les revendications – retrait de la loi Woerth -, a contribué à renvoyer l’issue vers les élections de 2012. Auparavant, la faiblesse du soutien à la lutte contre la casse des régimes spéciaux en 2007, a participé de l’échec de 2010. Ce rapport de force pour la sécurité sociale ne s’est pas évaporé. Dans les hôpitaux publics, les effets de la loi Bachelot se font subir comme jamais. La Sécurité sociale est la première victime du Pacte de responsabilité. La nécessité de mener une grande campagne nationale pour la Sécu est impérieuse.

Mais sur ce sujet, comme sur les autres, une clarification de nos positions théoriques est indispensable, même si, d’autant plus si, elle nous met en contradiction avec les organisations réformistes.

Exemples. La modulation des cotisations sociales patronales ne saurait être une bonne proposition : elle valide le discours sur la baisse du coût du travail au nom de l’emploi. Le thème mis en avant de la « baisse du coût du capital », derrière les mots, nous place dangereusement dans une logique de cogestion, de « moralisation » du capital. A son profit. L’abandon depuis quinze ans des positions historiques de notre Parti contre l’Europe du capital, l’alignement sur les positions d’accompagnement de la CES et du Parti de la gauche européenne sont incompatibles avec la mise en œuvre des luttes prioritaires en France, dans un esprit internationaliste.

L’impérialisme français s’est associé comme partenaire et concurrent des autres impérialismes européens dans l’UE. Cette logique s’étend au plan mondial avec le rapprochement UE/USA et les accords transatlantiques en préparation (TAFTA) contre les puissances impérialistes émergentes. Les conséquences, graves, sont économiques, sociales, diplomatiques, militaires. L’expression anti-impérialiste systématique de notre parti, pour la sortie de la France de l’OTAN, pour la condamnation de l’UE et des expéditions guerrières françaises est aussi une priorité absolue.

Communistes, responsables d’organisation du PCF qui signons ce texte, suivant l’expression de Maurice Thorez, nous sommes attachés à notre parti comme à la prunelle de nos yeux. Nous savons que sa disparition signifierait un nouveau recul sans précédent pour les travailleurs et la population. Nous constatons aussi, dans nos sections et fédérations, dans les entreprises, les villes et les campagnes, l’intérêt croissant de nombreux travailleurs et de jeunes pour le PCF et son histoire, la recherche et le besoin de son organisation inspirée du marxisme et du léninisme, de la tradition de lutte nationale.

 

 

Responsables de fédération, de section du PCF, membres du Conseil national, nous appelons les communistes, les militants syndicaux et autres, qui partagent cette démarche à rentrer en contact avec nous.

Premiers signataires :

Corinne Bécourt, secrétaire de la section de Saint-Quentin, Emmanuel Dang Tran, membre du Conseil national, secrétaire de la section de Paris XV, Claude Fainzang, membre du Conseil national, Paris XIX, Armelle Hervé, secrétaire de la section de Mantes-la-Jolie, Yvelines, Eric Jalade, membre du Conseil national, secrétaire de la fédération du Tarn, Eric Monini, secrétaire de la section de Jarny, Meurthe-et-Moselle, Cyril Morlot, secrétaire de la fédération de la Haute-Saône, Dominique Negri, membre du Conseil national, secrétaire de la section de Saint-Martin-d’Hères (Isère)

Ce qui ne peut plus durer au PCF – débat Fête de l’Humanité – samedi 13 septembre

Fête de l’Humanité, Par Georges Valbon, La Courneuve, stands de la section du PCF Paris 15 et de la Fédération de la Haute-Saône, avenue Stéphane Hessel

 

SAMEDI 13 septembre 2014,16h45 : Conférence de presse/débat

«  20 ans de mutation, transformations, effacement et abandons, 

Ce qui ne peut plus durer dans le Parti communiste français

Remettons le PCF sur les rails de la lutte des classes ! ».

Avec Emmanuel Dang Tran, Claude Fainzang, Eric Jalade, Dominique Negri, membres du Conseil national du PCF, Cyril Morlot, secrétaire de la fédération du PCF 70, Corinne Bécourt secrétaire de la section du PCF

 

 

Au CN du PCF de juin 2014, puis à la Conférence nationale de novembre : alimenter des illusions sur une nouvelle « gauche plurielle » d’ici 2017 ? Non, merci ! On a donné !

Dominique Negri, Emmanuel Dang Tran, membres du CN, vivelepcf, 28 juillet 2014

Le Conseil national du PCF s’est réuni les 14 et 15 juin 2014. Dans un contexte marqué par l’aggravation de la politique au service du Medef, par les sombres résultats des élections européennes, par une nouvelle crise du Front de gauche, mais également par la montée de luttes aussi importantes que celle des cheminots, les communistes étaient en droit de concevoir de grandes attentes avant ce CN. Elles ont été déçues.

Certes, une conférence nationale est officiellement convoquée pour les 8 et 9 novembre. Ce sera l’occasion à partir de la Fête de l’Huma de pousser le débat dans le Parti et au-delà. Mais dans le cadre statutaire restrictif, il est clair qu’elle vise à avaliser la « relance stratégique » engagée par Pierre Laurent et une majorité du CN. Il est frappant que le secrétaire national, au milieu du CN, le samedi 14 au soir – la résolution n’étant pas encore adoptée – choisisse d’aller figurer à la tribune du meeting d’un club du PS, dénommé « Un monde d’avance », présidé par Henri Emmanuelli, en compagnie d’une sélection de dirigeants PS et EELV…

Le nouveau « choix stratégique », c’est la poursuite de l’ancien : toujours aller dans le mur mais plus vite ! C’est la combinaison d’un Front de gauche élargi (avec une diminution illusoire de l’influence de Mélenchon) et d’alliances plus larges encore, avec les « écologistes » et des courants du PS. L’appellation choisie, le « Front du peuple », en référence à 1936, est complètement déplacée.

Nous sommes intervenus trois fois, avec notre point de vue local et notre expérience différents, mais animés du même refus radical de ce cours suicidaire et de la même conviction que les communistes doivent prendre l’initiative pour défendre et reconstituer leur parti.

Enfin, on a parlé au Conseil national de la « réforme ferroviaire ». Une résolution soutenant clairement les cheminots, alors en grève depuis 5 jours, a été adoptée. Le sujet n’en est pas moins resté très secondaire dans les discussions et encore davantage dans le rapport. Il était trop tard pour corriger l’indifférence, très politique, que nous avions essayé de contrecarrer aux CN précédents en appelant à une campagne nationale de masse pour préparer cette lutte essentielle.

Le CN des 14 et 15 est loin d’avoir tout clarifié pour autant. (Lire la suite…)

Conseil national du PCF du 11 avril 2014 (municipales/européennes). Dominique NEGRI.

CN du PCF du 11 avril 2014: Résumé de l’intervention de Dominique Negri, fédération de l’Isère

1-      Municipales. La « ceinture rouge » de Grenoble a tenu bon malgré les attaques sournoises du PS, l’anticommunisme virulent. A Saint-Martin-d’Hères, la section du PCF, renforcée par la JC, a montré sa capacité à rassembler sur une ligne de classe (et sans logo Front de gauche…).  David Queiros est élu 5ème maire communiste. Il succède à René Proby.

Dans le pays, ne minimisons le recul du Parti en influence et en élus. L’effacement dans le Front de gauche et ou dans la « gauche » produit son œuvre.

2-      Une nouvelle fois, à ce CN, rien sur les luttes !

Gagner le retrait du pacte de responsabilité, aggravé par Valls, celui de la réforme ferroviaire : Là se situe pourtant la perspective de rupture politique! Pour la manif du 12 avril, il est aberrant que le Parti s’efface derrière une affiche anonyme. Démasquons aussi cet aspect du rôle du FN : détourner des luttes la colère et le rejet populaire de l’UE.

3-      Menaces sur les collectivités locales. La campagne des municipales, maintenant les annonces de Valls, soulignent la nécessité d’une ligne de rejet claire du démantèlement des collectivités locales – communes, départements – au profit des métropoles, des « grandes régions » voulues par l’Union européenne (« Europe des régions »).

Prenons garde à la constitution de SPL, sociétés « publiques » locales ! De droit privé, elles peuvent contribuer à la casse des statuts publics, des régies publiques, des services publics en général.

4-      Accord du Front de gauche pour les européennes: NON !

3 têtes de liste PG, 2 PCF ! Inacceptable ! C’est le choix de la disparition du point de vue communiste ! C’est aussi le choix d’accroître les tensions dans le Parti ! Il n’y a pas de raison non plus de laisser la place éligible dans la région Sud-est à Mme Vergiat, sinon de fondre le Parti dans une recomposition politique que je refuse. Vergiat est de sensibilité socialiste. Elle a été, entre autres, secrétaire du groupe PS (1991-1997 – pendant Maastricht!) à l’Assemblée nationale.

La priorité de la campagne devrait être de combattre la résignation à l’UE du capital, à ses institutions, à ses traités et directives.