Crayon Rouge

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Articles par Crayon Rouge

Loi « sécurité globale » : un nouveau tour de vis sécuritaire inquiétant !

Les parlementaires examinent actuellement le projet de loi « sécurité globale » issu du rapport du député LREM Jean-Michel Fauvergue. Ce projet fourre-tout est un nouveau tour de vis sécuritaire très inquiétant qui s’inscrit dans un contexte déjà marqué par une restriction sans précédent des libertés individuelles, collectives et politiques au prétexte du covid ou du terrorisme.

Le projet de loi prévoit d’abord une réorganisation du secteur de la sécurité en France en opérant un glissement complet des prérogatives de la police nationale vers la police municipale ainsi que vers le secteur privé. Les agents de sécurité privés pourront par exemple réaliser des palpations et intervenir dans le cadre « de la lutte anti-terroriste ». C’est donc une nouvelle étape franchie vers la privatisation du secteur qui bénéficiera largement aux officines privées.

Le projet de loi comporte également de nombreuses mesures sécuritaires qui portent directement atteinte à nos libertés :

- Filmer les policiers en exercice pourra mener à une condamnation, de quoi rendre invisible les violences policières  ainsi que les stratégies de « maintien de l’ordre » musclées chères à Darmanin.

- L’usage des drones par la police sera désormais légal et largement développé, en particulier pour la surveillance des manifestations politiques et syndicales.

- Les policiers et militaires pourront porter leur arme en-dehors de leur service, y compris dans les établissements publics, comme par exemple les lycées et les universités !

Le gouvernement utilise donc encore une fois l’émotion suscitée par les attentats récents et l’apathie engendrée par le covid pour faire passer une nouvelle loi restreignant nos libertés. Disons-le clairement, ces mesures n’ont nullement vocation à empêcher des actes terroristes. Qui peut croire que l’interdiction de filmer des policiers en train de réprimer une manifestation ou la peur d’être filmé par un drone peut empêcher un terroriste de passer à l’acte ? Personne ! Ce qui est visé directement par cette loi ce sont nos libertés, en particulier politiques et syndicales.

L’objectif du gouvernement est de mettre en place un arsenal juridique lui permettant de réprimer encore plus facilement les contestations de sa politique aujourd’hui et dans l’avenir. Nous ne pouvons qu’être très inquiets de voir qu’en ce moment-même, au prétexte du covid, des militants sont contrôlés par la police partout dans le pays et reçoivent une amende pour simple fait politique ou syndical dans l’espace public. C’est par exemple ce qui est arrivé à des militants CGT rassemblés devant l’hôpital de l’Hôtel-Dieu à Paris pour dénoncer sa fermeture. Quand les hospitaliers se mobilisent pour dénoncer la fermeture d’un énième hôpital public à Paris, le gouvernement répond par la répression.

Macron instrumentalise la période à des fins bassement politiciennes. En mettant en avant le tout-sécuritaire, et en tenant des discours que Ciotti doit lui envier, il cherche à siphonner les voix de la droite en vue de 2022. Cela lui permet aussi de mettre en orbite son adversaire préféré : le RN. Nous ne pouvons être dupes d’une telle mascarade !

Cette loi « sécurité globale » s’inscrit dans une tendance lourde et inquiétante, débutée au moins depuis 2015 de tentation autoritaire de la bourgeoisie française (qu’elle soit représentée par Hollande ou maintenant par Macron). Nous ne devons pas nous habituer à ces reculs réguliers de nos libertés les plus élémentaires que ce soit au nom du terrorisme ou au nom du covid !

Seuls les travailleurs organisés, syndicalement et politiquement, pourront briser cette dynamique sécuritaire et autoritaire de la bourgeoisie !

La gestion de la crise par macron-castex se fait contre les intérêts des travailleurs. Il est temps de la stopper !

« Nous sommes en guerre ». Dans son discours du 16 mars 2020, Macron disait vrai : en guerre, il l’était déjà. Contre les travailleurs, les acquis sociaux et les services publics. Depuis 8 mois, cette politique de guerre, ils l’ont amplifiée : culpabilisation de la population, restriction des libertés fondamentales, couvre-feu, stratégie permanente de la peur (peur du covid, peur du terrorisme, peur du réchauffement climatique…), poursuite de la liquidation des services publics, nouvelles attaques contre les droits des travailleurs… La liste est longue. Le gouvernement utilise la crise sanitaire pour accélérer sa politique au service du grand patronat et des plus riches. Retrouvons le chemin des luttes pour faire entendre notre voix et imposer d’autres choix !

Contre le virus et la crise sanitaire, qu’ont-ils fait ?

Aucun lit de réanimation supplémentaire n’a été ouvert de manière pérenne depuis mars. L’hôpital et les services publics de santé étaient déjà mis à mal par des années de casse du statut, de politique de destruction et de privatisation : 100 000 lits supprimés en 30 ans, 10 hôpitaux en cours de fermeture à l’heure actuelle rien qu’en région parisienne. Ils subissent désormais cette deuxième vague sans aucun moyen structurel nouveau. Aux personnels soignants, on demande de ne pas compter les heures de travail ou de renoncer aux congés : des sacrifices pour les travailleurs, et l’accélération des politiques qui nous ont menés à cette situation, voilà ce que le gouvernement veut imposer.

Le monde d’après, formule déjà largement dévoyée, serait-elle une nouvelle version du mythe de la Fin de l’histoire ?

Un rêve pour les capitalistes : un monde débarrassé des lutte sociales, du collectif, des résistances. Une armée de travailleurs individualisés, « uberisés », en concurrence sur le marché du travail alors que le chômage explose. Si personne ne pouvait prédire l’arrivée de ce virus et ses conséquences, une chose est sûre : il est aujourd’hui le prétexte pour imposer toujours plus les politiques au service du capital.

Passé la stupéfaction du premier confinement et de l’entrée dans cette nouvelle période politique, il est grand temps de reprendre le chemin des luttes.

Il y a presque 1 an, jour pour jour, nous étions des millions en grève contre la réforme des retraites. Pendant plus de 2 mois, des manifestations massives ont secoué le pays et dérangé les plans du gouvernement, qui n’avait pas imaginé l’ampleur de la mobilisation. Dans certains secteurs publics, RATP, SNCF, Éducation nationale… la force de la grève a atteint des niveaux rarement vus depuis 1995. Dans tous les secteurs, y compris dans le privé, des centaines de milliers de jeunes salariés ont fait grève pour la première fois de leur vie, conscients de ce qu’ils avaient à perdre, conscients de ce qu’ils avaient à gagner.

Aujourd’hui, face à la résignation ambiante, largement alimentée par la propagande du gouvernement et relayée par les médias aux ordres, rappelons-le : les forces existent pour mettre un coup d’arrêt à cette gestion de crise contre les travailleurs.

Salariés, nous subissons les pertes de revenus entraînées par le chômage partiel, les salaires bloqués (voire diminués, avec des dispositifs de chantage à l’emploi rendus possibles par la Loi Travail de 2016) et les licenciements. Fonctionnaires, nos revenus stagnent : le point d’indice n’a pas augmenté depuis 10 ans. Intérimaires, « freelances », auto-entrepreneurs, nous sommes mis à la porte du jour au lendemain, bien souvent sans pouvoir recourir à aucune forme de protection sociale.

Pourtant, force est de le constater, ce n’est pas la crise pour tout le monde. Pour certains, cette situation est même une aubaine. La grande distribution s’apprête à réaliser une année de profits exceptionnelle.

Personne n’a jamais autant fait les courses que pendant le confinement et la vente par internet « drive » ou en livraison explose. Carrefour vient de réaliser 19,69 milliards d’euros de chiffre d’affaire au 3e trimestre 2020, en progression de 8,4 % : un record depuis 20 ans. Pourtant le groupe, déjà gavé d’aides publiques (755 millions d’euros de « crédit d’impôt compétitivité » ces dernières années) n’hésite pas ce mois-ci à mettre 90 000 de ses salariés en France au chômage partiel, aux frais de l’État.

Et la concurrence n’est pas en reste : Amazon, plus grosse capitalisation boursière mondiale, a vu le cours de son action s’envoler. Nul doute que ses actionnaires sauront apprécier des dividendes records pour les fêtes de Noël. Pendant ce temps, ses salariés triment dans des entrepôts où les atteintes au code du travail sont quotidiennes et la chasse aux syndicalistes une valeur d’entreprise.

En 2020, la santé est elle aussi, plus que jamais, une affaire rentable pour le privé.

La recherche d’un vaccin contre le COVID est devenue un véritable objet de spéculation financière. Le soir même de l’annonce par le laboratoire Pfizer du passage en phase III de leur prototype de vaccin, son PDG Albert Bourla vendait ses actions pour empocher 5,6 millions de dollars. Surfant sur la 2e vague, les fabricants de tests PCR et les laboratoires d’analyse se préparent également à clôturer une année 2020 de tous les records, pendant que l’État continue de vider les caisses de la Sécurité Sociale.

Mais les caisses sont-elles si vides que ça ? Car il semble bien que de l’argent, le gouvernement en trouve, quand ça l’arrange.

Son « budget de relance » voté fin octobre prévoit une augmentation de 4,5 % des crédits de la défense en 2021, soit 1,7 milliards d’euros supplémentaires pour mener des guerres impérialistes. Une augmentation qui fait la part belle à l’armement, aux outils cyberoffensifs, aux drones et aux missiles en tout genre. De quoi renflouer les caisses des marchands de mort Dassault ou Thales, alors que la France a multiplié ces dernières années les opérations militaires extérieures (OPEX). Plus que jamais, la richesse produite par les travailleurs est détournée pour aggraver les menaces de guerre dans le monde.

Communistes, partout en France, nous pensons que l’heure est à l’organisation de la riposte populaire. Malgré les tentatives de museler l’activité syndicale, malgré les atteintes au droit de réunion et à la liberté de manifester, nous faisons le choix de nous adapter à la situation, pour mieux poursuivre la lutte, et faire valoir les revendications légitimes des travailleurs.

Ensemble, sur nos lieux de vie, dans nos entreprises, à l’université ou au lycée, avec les retraités et les chômeurs, battons-nous pour exiger :

  • Face à l’urgence sociale : un moratoire sur les expulsions locatives, et un plan d’investissement massif sur le logement social.
  • L’arrêt de toutes les suppressions de poste dans le secteur public, et des embauches immédiates en particulier dans la fonction publique hospitalière.
  • L’arrêt des procédures de privatisation (EDF, RATP, SNCF, Poste…). En période de crise, plus de moyens pour les services publics pour répondre aux besoins de la population.
  • L’augmentation des salaires dans le secteur privé et le dégel du point d’indice dans toutes les fonctions publiques.
  • La fin des dispositifs d’exonération de cotisations sociales patronales (CICE, etc.), qui gavent de profits le capital et sapent le financement de la Sécurité Sociale.

Motion PCF Paris 15 : Contre la crise actuelle nous avons besoin d’un parti à l’offensive !

Les communistes de la section du 15e arrondissement de Paris, réunis en assemblée extraordinaire de section ce samedi 07 novembre 2020, ont adopté la résolution suivante :

Nous considérons que la politique mise en place par le gouvernement Macron-Castex, et soutenue par un large éventail politique, ne répond en rien aux besoins des travailleurs  dans le cadre de la situation actuelle. Bien au contraire, ils profitent de la crise engendrée par le Covid-19 pour accélérer leur politique de destruction des acquis sociaux, de casse des services publics, d’affaiblissement de la sécurité sociale et d’intensification de l’exploitation des travailleurs.

Nous faisons également le constat que le gouvernement décide, au nom de la lutte contre le Covid-19, d’instaurer des mesures d’atteinte aux libertés démocratiques, politiques et syndicales que nous ne pouvons accepter. Le passage à un régime d’état d’urgence permanent crée des précédents sur lesquels nous ne pourrons que difficilement revenir par la suite.

Dans ces conditions graves, et sans nullement remettre en cause la situation sanitaire du pays, l’assemblée extraordinaire des communistes du 15e arrondissement affirme qu’il est plus que jamais essentiel d’avoir un parti de classe à l’offensive pour construire le rapport de force permettant de déjouer les mauvais coups. Nous décidons :

  • De poursuivre l’organisation de diffusions de tracts et de journaux dans les entreprises et les quartiers afin de diffuser l’analyse communiste.
  • De mettre en place tous les outils pour permettre aux camarades de militer dans les conditions les plus sereines possibles et limiter les risques de répression.
  • De maintenir un rythme régulier de réunion, par différents moyens, tout en mettant en œuvre les conditions pour assurer la sécurité des militants.
  • De poursuivre le travail d’analyse théorique afin de comprendre et de décrire au mieux la nouvelle phase dans laquelle est entrée le capitalisme.
  • D’organiser la célébration locale et nationale du centenaire de notre Parti, le PCF.

(Dans l’article suivant, vous pouvez également retrouver la retranscription de l’introduction des débats de l’assemblée extraordinaire.)

Introduction de l’assemblée de section PCF Paris 15 – Analyse et perspectives de lutte pendant la crise du Covid !

Le samedi 07 novembre 2020, les communistes de la section du 15e arrondissement de Paris ont tenu une assemblée de section extraordinaire afin de pousser l’analyse de la situation actuelle et de proposer des perspectives de luttes destinées à contrer l’offensive du gouvernement Macron-Castex contre les acquis sociaux des travailleurs. Nous vous proposons ci-dessous une retranscription de l’introduction aux débats.

Dans un second article, vous pouvez également lire la motion adoptée par l’assemblée extraordinaire des communistes du 15e arrondissement de Paris.

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Chers camarades,

Merci de votre présence. Les circonstances dans lesquelles se tient cette réunion sont exceptionnelles. Pour des raisons sanitaires alléguées, il est aujourd’hui illégal de réunir une assemblée du Parti communiste à plus de six personnes. A lui seul, l’énoncé de ce fait exprime la gravité de la situation politique dans laquelle nous sommes entrés depuis le mois de mars.

Notre décision de tenir et de maintenir l’organisation de cette réunion est en elle-même un acte de résistance à ce nouvel ordre politique : nous n’entendons pas renoncer à notre liberté d’aller et de venir, à nos libertés démocratiques comme celle de manifester et de se réunir, laisser museler les organisations de la classe ouvrière sous prétexte sanitaire. Dans ce contexte, la question de l’organisation de la section prend d’autant plus d’importance : nous devons continuer à nous réunir, continuer à distribuer des tracts devant les entreprises du 15ème, à nous adresser aux travailleurs aux métros et dans les lieux publics, utiliser toutes les possibilités légales pour le faire, contourner les interdictions. Nous ne devons pas être seuls à le faire. Dans plusieurs départements, les organisations du PCF ont muni les militants d’attestations de déplacement, organisent l’activité militante dans ces conditions de semi-légalité. Nous devrons consacrer une part de notre discussion à la question de l’organisation.

Pour la bonne tenue de la réunion et déjouer les délateurs, nous avons installé un rideau à la fenêtre. Je vous demanderai de ne pas ouvrir la fenêtre, et aux fumeurs d’aller dans le couloir.

La situation actuelle d’épidémie a aggravé la crise du capitalisme mondiale, et constitue aussi une opportunité exceptionnelle pour les tenants du capital qui utilisent toutes les armes à leur disposition pour imposer une exploitation toujours plus violente. C’est l’occasion d’opérer une purge de l’économie mondiale, une reconfiguration majeure du capital et des rapports de force entre classe dans un contexte extrêmement défavorable aux travailleurs.

Covid : 38000 morts en France, 1 million dans le monde. Ces chiffres sont à rapprocher des morts qu’engendrent chaque année la grippe, la tuberculose ou le Sida par exemple, sans parler des guerres. Si le capitalisme existait pour améliorer le sort de l’humanité et répondre aux besoins sociaux, ça se saurait depuis deux siècles. Il n’existe que pour assurer sa domination sur les peuples et pour extraire le profit. Oublier cela amène à tomber dans tous les panneaux dressés par l’idéologie dominante et à verser dans « l’unité nationale ». Quelles sont les origines et les causes de cette catastrophe sanitaire ?

Qui a démoli l’Hôpital public ? Qui a mis la recherche scientifique sous coupe réglée et sous domination des trusts ? Qui a désindustrialisé le pays ?  Qui saigne la sécurité sociale ? C’est la droite et le PS depuis 40 ans et plus. L’épidémie a mis en lumière l’importance vitale de l’Hôpital public et les conséquences désastreuses de sa casse méthodique. Malgré cela, l’Hôpital a fait preuve depuis le mois de mars d’une extraordinaire capacité d’adaptation à l’urgence sanitaire : en moins d’un mois on est passé de 5000 à 14000 lits de réanimation et les services ont été réaménagés en fonction du risque épidémique. Six mois plus tard, il n’y a pas un lit de réanimation en plus, on est retombé à une situation pire qu’au mois de mars dans les Hôpitaux.

Malgré les luttes -dont on connait les insuffisances et les obstacles- le gouvernement poursuit sa casse du système de santé. Macron a déclaré récemment : « la santé, ce n’est pas une affaire de moyens, mais de leur répartition ». « Répartir les moyens », c’est continuer à supprimer des dizaines de milliers de lits d’hôpitaux ! Avec ses accords du Ségur CFDT-FO-UNSA, Véran entend aller « plus vite et plus loin » dans ce sens : remise en cause des 35 heures, remise en cause du repos quotidien des travailleurs, casse des statuts, des rémunérations et des qualifications. Véran demande aux agents de renoncer à leurs congés… En serviteur zélé du Capital, Hirsch à la tête de l’AP-HP est le premier sur les rangs pour tenter de refaire le coup de 2015 avec la remise en cause des RTT notamment. La réponse syndicale à ce jour n’est pas à la hauteur.

L’épidémie est l’occasion rêvée pour accélérer, approfondir et passer une étape nouvelle dans le développement de la dictature bourgeoise. C’est peu de dire que nos organisations n’ont pas pris la mesure de l’offensive actuelle. Par exemple, nous l’observons au niveau de la direction du PCF. Le secrétaire national Fabien ROUSSEL réclame un confinement « plus dur, plus strict, plus ferme ».

La collaboration de classe prend aujourd’hui le masque de l’urgence sanitaire.

La première intervention de Macron au mois de Mars a été de déclarer que nous étions en guerre. Le ton était donné pour préparer l’opinion aux lois d’urgences, aux assignations à résidence, au télétravail, à la restriction des libertés, au sauvetage du capitalisme « quoi qu’il en coute ». Les patrons du privé et du public ont bien compris le message : en état de guerre, tout est permis et ce qui reste de droit du travail est bafoué sans vergogne. Restrictions de circulation, interdiction aux délégués de distribuer des tracts, de se déplacer librement dans l’entreprise au nom du Covid, changement d’horaires, de missions, de charge de travail, licenciements sans motifs etc. Le signal a été donné par le pouvoir et il a été reçu 5/5.

750000 suppressions d’emplois ont déjà été annoncées depuis le début de l’année. Des milliards ont été octroyés aux grands groupes pour « sauver l’économie ». Pour la sécurité sociale, pour l’hôpital, pour l’école, les services publics… les caisses étaient, sont vides !

La course aux profits capitalistes conduit à une grave détérioration des conditions de vie de tous les travailleurs. Pour sauver le capitalisme et les multinationales le gouvernement est prêt à sacrifier le reste de la société. Des millions de gens font face à un avenir incertain. La dégradation générale n’affecte pas seulement la classe ouvrière, mais s’étend à la « classe moyenne », aux étudiants,  aux professions indépendantes et commerçants. Des dizaines de milliers de faillites sont à prévoir dans le secteur du petit commerce et de la restauration.

Des millions de familles sont condamnées à la pauvreté.

Nombreux sont privés d’accès à un travail et à un logement décents.

Quelques chiffres (Fondation Abbé Pierre)

*La crise du logement touche 15 millions de personnes dont 3,8 millions sont « mal logées », habitation de fortune, privation d’eau ou de chauffage, 2,7 millions de ménages sont en surpeuplement dans leurs logements…

*le nombre de sans-abris a bondi de 50%, âgés en moyenne de 46 ans. 20% d’entre eux déclarent avoir des revenus tirés du travail, 6% de leur retraite et 3% du chômage

*9,3 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté, plus du tiers sont des enfants et des adolescents

11,8% des jeunes adultes de 20 à 29 ans sont pauvres.

Les chiffres du chômage explosent

*715.000 emplois salariés supprimés au premier semestre de cette année, pour le second s’ajoutent déjà 140 000.

Sans revenus, encore étudiants ou en contrat précaire, les jeunes sont les premiers à faire les frais de la situation : 29,4% des chômeurs ont moins de 25 ans.

La réforme des retraites que veut imposer Macron, système à points, aura pour conséquence de baisser encore plus les pensions de retraite, d’imposer un temps de travail plus long et de pousser les salariés à accepter des emplois de plus en plus précaires pour obtenir quelques points de retraite.

Pour imposer la politique du Capital, l’atteinte aux libertés individuelles et collectives, aux droits des travailleurs, aux droits syndicaux ne connait plus de limites. Une étape répressive supplémentaire est franchie : après les lois d’urgence, l’état d’urgence, l’assignation à résidence (le confinement), le gouvernement impose le « couvre-feu » utilisé en temps de guerre et il conseille de limiter voir d’exclure les rencontres familiales. C’est une nouvelle tentative de soumission du peuple ! Une forme nouvelle de dictature se met en place, même si personne n’ose vraiment l’évoquer. Si nous ne le disons pas, qui le dira ?

Avant-hier des lycéens qui manifestaient devant leur lycée ont été tabassés et gazés, hier des hospitaliers et des usagers qui réclamaient la réouverture des urgences de l’Hôtel-Dieu fermées en plein pic épidémique ont été interdits de pénétrer au sein de leur Hôpital, contrôlés et sanctionnés par des amendes de 135 euros. La bourgeoisie n’a plus besoin de démocratie bourgeoise pour assurer sa dictature. Elle la gêne. La situation évolue très vite, dans le mauvais sens. Qui aurait pu imaginer il y a un an que nous tiendrions une assemblée de manière quasiment clandestine aujourd’hui ?

Le mécontentement et le rejet de cette politique est profond mais il est insuffisant pour stopper cette spirale infernale de privation de liberté, pour gagner sur les revendications et les aspirations des travailleurs.

Pour aller plus loin dans ses objectifs, le gouvernement, sa propagande et ses nombreux fondés de pouvoirs, utilisent tous les événements pour intimider, faire peur, susciter l’émotion. C’est le nouveau mode de gestion de la société pour imposer sa politique.

C’est notamment l’objectif de la campagne idéologique mondiale sur le réchauffement climatique, réel, mais dont la politique des multinationales est exonérée de toute responsabilité. Les peuples seraient responsables d’une apocalypse à venir, mêmes arguments sur la pandémie, réelle mais dont la gravité n’est pas due aux comportements individuels et surtout pas due au système de santé.

Le terrorisme dont personne ne serait coupable de son existence et de son développement.

Le terrorisme intégriste, des causes ont permis son expansion, les responsables sont clairement identifiés. La guerre impérialiste et le terrorisme sont les deux faces de la même pièce. Daesh, Al Qaïda sont des monstres produits par l’impérialisme, l’OTAN et son alliée l’UE. Ils tentent aujourd’hui à la faveur des atrocités commises de s’en émanciper.

Après avoir déstabilisé tout le Moyen-Orient en appuyant les puissances obscurantistes comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite qui soutiennent et financent directement les organisations terroristes, l’idéologie dominante continue d’utiliser la guerre qu’elle sème à travers le monde pour mieux asservir les populations, aussi bien dans les pays dominants que dans les pays dominés ou convoités.

Quoi de mieux qu’une unité nationale dernière un ennemi commun pour faire oublier les politiques de casse sociale et réprimer la contestation ? Pourquoi stopper les politiques impérialistes internationales, mères du terrorisme, puisque celles-ci permettent à la fois de continuer d’enrichir une minorité de nantis et de détourner et bâillonner les peuples face à la dégradation de ses conditions de vie, toujours au service du grand patronat.

L’idéologie dominante a été propagée à grand coup de battage médiatique mais le contexte actuel permet au pouvoir d’aller encore plus loin dans la propagande guerrière et de franchir une nouvelle étape.

Qui établit le lien aujourd’hui entre terrorisme et capital ?

Bien sûr, lorsqu’un enseignant se fait décapiter devant son école, on est très loin de penser à allier cet acte à la politique du capital. Et pourtant. Ne pas le faire est une erreur d’analyse, une erreur politique, c’est donner du crédit à cette politique criminelle et violente.

Nous sommes révoltés par cette violence physique, mais elle trouve sa source dans toutes les agressions impérialistes, dans toute la violence sociale imposée aux peuples au seul nom du profit.

Nous avons tous remarqués que l’assassinat de l’enseignant a eu lieu quelques jours après le discours de Macron sur le « séparatisme ». Les religions sont constamment utilisées pour diviser afin de détourner l’attention. Elles existent pour ça, pour empêcher les peuples de réfléchir à leurs propres conditions, à lutter pour en changer. Être pauvre est une vertu religieuse…

Anesthésier les cerveaux pour servir les intérêts du capital, c’est la mission des religions. « La religion, c’est l’opium des peuples », cette très juste analyse de Marx trouve toute sa réalité dans la situation d’aujourd’hui. Face à cette situation qui prend une tournure de plus en plus dangereuse, qui s’oppose ?

La « gauche » au secours du capital.

Mélenchon a déclaré lors du rassemblement place de la république suite à l’assassinat de l’enseignant : « j’appelle à l’unité nationale ». Unité avec qui ? Avec les responsables de cette politique nationale et internationale ?

Jamais nous n’appellerons à l’unité avec ceux qui ont du sang des peuples sur les mains, avec ceux qui sont à l’origine des violences sociales, avec ceux qui pratiquent la politique du profit au détriment des intérêts du peuple.

Nous appelons à l’unité des travailleurs pour faire reculer, abattre cette politique destructrice pour changer vraiment de société.

Ce n’est pas le chemin que prennent les partis qui se définissent frauduleusement de «gauche ».

Le journal « le Nouvel Observateur » révélait le 10 octobre dernier un « appel des 1000 pour une candidature commune à gauche pour la présidentielle 2022 ».

Ils y sont tous ! La France insoumise, le Parti Socialiste, la direction mutante du PCF et toute une kyrielle de « personnalités ».

« Alternative humaniste »« Partage des richesses » rassemble tout ce beau monde, tous responsables soit par leur participation au gouvernement, soit par le choix politique du syndicalisme de « dialogue » voulu par le Medef, de la situation d’aujourd’hui.
En clair il s’agit pour eux de présenter une roue de secours à la politique d’aujourd’hui, autrement dit à sauver le capital comme l’économiste Piketty le propose.
Cette démarche constitue une des nombreuses initiatives pour tromper le peuple, tenter de le mener dans une impasse, créer une nouvelle illusion de changement.
Le capital est conforté dans ses choix politiques.

Aujourd’hui plus que jamais, il y a besoin d’un Parti communiste dans notre pays pour les travailleurs

Notre parti, le PCF va fêter le 100ème anniversaire de sa fondation au Congrès de Tours, le 30 décembre 1920.

Si nous sommes communistes, c’est que nous nous reconnaissons dans les ruptures fondamentales opérées en 1920 : rupture avec le social-opportunisme, avec le réformisme, avec la collaboration de classe et l’accompagnement de la guerre impérialiste, rupture, dirions-nous aujourd’hui, avec la politique politicienne.

Le « Parti d’un type nouveau » inspiré de Lénine, s’appuyant sur Marx et Engels, a ouvert des horizons immenses à l’intervention ouvrière et populaire dans la politique, dans la vie. La perspective révolutionnaire ouverte par la Révolution d’Octobre, l’espoir qui est devenu matérialité d’une rupture socialiste a porté des générations de militants. Et nous sommes toujours aujourd’hui en profond accord avec le choix de l’immense majorité des congressistes de Tours d’opter pour les 21 conditions de l’adhésion à la 3ème Internationale.

Nous passerons en décembre le 100ème anniversaire du Parti dans les conditions les pires qu’il ait pu être possible d’imaginer depuis 60 ans. L’activité militante est menacée légalement. Prenons la dimension de la période et soyons à la hauteur des événements. Il faut redresser notre Parti communiste, en commençant par notre section. Nous ne pouvons pas accepter ce stade végétatif de nos organisations. Nous devons déployer notre activité militante partout, à commencer par les entreprises. La réactivation des cellules doit être d’actualité, dans les conditions où les réunions publiques sont rendues pratiquement impossibles. Je ne serai pas plus long et vous invite à poser la question de l’organisation pratique du Parti dans vos interventions. Je vous laisse la parole.

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