« Nous sommes en guerre ». Dans son discours du 16 mars 2020, Macron disait vrai : en guerre, il l’était déjà. Contre les travailleurs, les acquis sociaux et les services publics. Depuis 8 mois, cette politique de guerre, ils l’ont amplifiée : culpabilisation de la population, restriction des libertés fondamentales, couvre-feu, stratégie permanente de la peur (peur du covid, peur du terrorisme, peur du réchauffement climatique…), poursuite de la liquidation des services publics, nouvelles attaques contre les droits des travailleurs… La liste est longue. Le gouvernement utilise la crise sanitaire pour accélérer sa politique au service du grand patronat et des plus riches. Retrouvons le chemin des luttes pour faire entendre notre voix et imposer d’autres choix !

Contre le virus et la crise sanitaire, qu’ont-ils fait ?

Aucun lit de réanimation supplémentaire n’a été ouvert de manière pérenne depuis mars. L’hôpital et les services publics de santé étaient déjà mis à mal par des années de casse du statut, de politique de destruction et de privatisation : 100 000 lits supprimés en 30 ans, 10 hôpitaux en cours de fermeture à l’heure actuelle rien qu’en région parisienne. Ils subissent désormais cette deuxième vague sans aucun moyen structurel nouveau. Aux personnels soignants, on demande de ne pas compter les heures de travail ou de renoncer aux congés : des sacrifices pour les travailleurs, et l’accélération des politiques qui nous ont menés à cette situation, voilà ce que le gouvernement veut imposer.

Le monde d’après, formule déjà largement dévoyée, serait-elle une nouvelle version du mythe de la Fin de l’histoire ?

Un rêve pour les capitalistes : un monde débarrassé des lutte sociales, du collectif, des résistances. Une armée de travailleurs individualisés, « uberisés », en concurrence sur le marché du travail alors que le chômage explose. Si personne ne pouvait prédire l’arrivée de ce virus et ses conséquences, une chose est sûre : il est aujourd’hui le prétexte pour imposer toujours plus les politiques au service du capital.

Passé la stupéfaction du premier confinement et de l’entrée dans cette nouvelle période politique, il est grand temps de reprendre le chemin des luttes.

Il y a presque 1 an, jour pour jour, nous étions des millions en grève contre la réforme des retraites. Pendant plus de 2 mois, des manifestations massives ont secoué le pays et dérangé les plans du gouvernement, qui n’avait pas imaginé l’ampleur de la mobilisation. Dans certains secteurs publics, RATP, SNCF, Éducation nationale… la force de la grève a atteint des niveaux rarement vus depuis 1995. Dans tous les secteurs, y compris dans le privé, des centaines de milliers de jeunes salariés ont fait grève pour la première fois de leur vie, conscients de ce qu’ils avaient à perdre, conscients de ce qu’ils avaient à gagner.

Aujourd’hui, face à la résignation ambiante, largement alimentée par la propagande du gouvernement et relayée par les médias aux ordres, rappelons-le : les forces existent pour mettre un coup d’arrêt à cette gestion de crise contre les travailleurs.

Salariés, nous subissons les pertes de revenus entraînées par le chômage partiel, les salaires bloqués (voire diminués, avec des dispositifs de chantage à l’emploi rendus possibles par la Loi Travail de 2016) et les licenciements. Fonctionnaires, nos revenus stagnent : le point d’indice n’a pas augmenté depuis 10 ans. Intérimaires, « freelances », auto-entrepreneurs, nous sommes mis à la porte du jour au lendemain, bien souvent sans pouvoir recourir à aucune forme de protection sociale.

Pourtant, force est de le constater, ce n’est pas la crise pour tout le monde. Pour certains, cette situation est même une aubaine. La grande distribution s’apprête à réaliser une année de profits exceptionnelle.

Personne n’a jamais autant fait les courses que pendant le confinement et la vente par internet « drive » ou en livraison explose. Carrefour vient de réaliser 19,69 milliards d’euros de chiffre d’affaire au 3e trimestre 2020, en progression de 8,4 % : un record depuis 20 ans. Pourtant le groupe, déjà gavé d’aides publiques (755 millions d’euros de « crédit d’impôt compétitivité » ces dernières années) n’hésite pas ce mois-ci à mettre 90 000 de ses salariés en France au chômage partiel, aux frais de l’État.

Et la concurrence n’est pas en reste : Amazon, plus grosse capitalisation boursière mondiale, a vu le cours de son action s’envoler. Nul doute que ses actionnaires sauront apprécier des dividendes records pour les fêtes de Noël. Pendant ce temps, ses salariés triment dans des entrepôts où les atteintes au code du travail sont quotidiennes et la chasse aux syndicalistes une valeur d’entreprise.

En 2020, la santé est elle aussi, plus que jamais, une affaire rentable pour le privé.

La recherche d’un vaccin contre le COVID est devenue un véritable objet de spéculation financière. Le soir même de l’annonce par le laboratoire Pfizer du passage en phase III de leur prototype de vaccin, son PDG Albert Bourla vendait ses actions pour empocher 5,6 millions de dollars. Surfant sur la 2e vague, les fabricants de tests PCR et les laboratoires d’analyse se préparent également à clôturer une année 2020 de tous les records, pendant que l’État continue de vider les caisses de la Sécurité Sociale.

Mais les caisses sont-elles si vides que ça ? Car il semble bien que de l’argent, le gouvernement en trouve, quand ça l’arrange.

Son « budget de relance » voté fin octobre prévoit une augmentation de 4,5 % des crédits de la défense en 2021, soit 1,7 milliards d’euros supplémentaires pour mener des guerres impérialistes. Une augmentation qui fait la part belle à l’armement, aux outils cyberoffensifs, aux drones et aux missiles en tout genre. De quoi renflouer les caisses des marchands de mort Dassault ou Thales, alors que la France a multiplié ces dernières années les opérations militaires extérieures (OPEX). Plus que jamais, la richesse produite par les travailleurs est détournée pour aggraver les menaces de guerre dans le monde.

Communistes, partout en France, nous pensons que l’heure est à l’organisation de la riposte populaire. Malgré les tentatives de museler l’activité syndicale, malgré les atteintes au droit de réunion et à la liberté de manifester, nous faisons le choix de nous adapter à la situation, pour mieux poursuivre la lutte, et faire valoir les revendications légitimes des travailleurs.

Ensemble, sur nos lieux de vie, dans nos entreprises, à l’université ou au lycée, avec les retraités et les chômeurs, battons-nous pour exiger :

  • Face à l’urgence sociale : un moratoire sur les expulsions locatives, et un plan d’investissement massif sur le logement social.
  • L’arrêt de toutes les suppressions de poste dans le secteur public, et des embauches immédiates en particulier dans la fonction publique hospitalière.
  • L’arrêt des procédures de privatisation (EDF, RATP, SNCF, Poste…). En période de crise, plus de moyens pour les services publics pour répondre aux besoins de la population.
  • L’augmentation des salaires dans le secteur privé et le dégel du point d’indice dans toutes les fonctions publiques.
  • La fin des dispositifs d’exonération de cotisations sociales patronales (CICE, etc.), qui gavent de profits le capital et sapent le financement de la Sécurité Sociale.