Les communistes britanniques mettent en garde contre le piège tendu par les conservateurs dans la sortie de l’Union Européenne
Repris de Solidarité Internationale PCF
Traduction NK pour « Solidarité Internationale PCF – Vivelepcf » – Déclaration du secrétaire à l’international du Parti Communiste Britannique (Communist Party of Britain – CPB), John Foster, publiée sur le site 21centurymanifesto.wordpress.com le 3 août 2017.
Le gouvernement conservateur se prépare à lier les travailleurs ainsi qu’un futur gouvernement travailliste en utilisant les règles du marché et de la concurrence de l’UE, après la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, selon le Parti communiste.
«Les grandes entreprises exercent une pression énorme sur la Première Ministre May et sur son équipe de négociation pour parvenir à un accord avec l’UE qui empêcherait toute forme d’intervention démocratique dans l’économie par une stratégie économique et politique alternative », a déclaré le secrétaire à l’international John Foster au Comité Politique du Parti mercredi soir dernier (2 août).
Il a averti sur le fait que tout traité de transition ou post-Brexit signé avec l’Union Européenne qui accepte les règles et les institutions existantes en matière de marché unique ou d’union douanière empêcherait de mener des politiques visant à soutenir l’industrie, à contrôler le capital, à réglementer le commerce ou à recourir à des marchés publics pour promouvoir l’emploi local, le syndicalisme, l’amélioration des qualifications et l’investissement dans la recherche et le développement.
M. Foster a évoqué notamment le jugement de l’Association européenne de libre-échange dans l’affaire Holship, qui démontre la façon dont la loi européenne sur la concurrence et sur le «droit d’établissement» est utilisée pour porter atteinte au syndicalisme et aux conditions générales des travailleurs. L’année dernière, la Cour de l’Association européenne de libre-échange a jugé qu’une convention collective protégeant le salaire de dockers norvégiens était invalide en vertu du droit des traités européens, malgré les points de vue avancés par la Cour suprême de Norvège.
«Plus de dirigeants syndicaux devraient évoquer les dangers que représentent le marché unique européen, et sa surexploitation des travailleurs« détachés », au niveau des emplois, des conditions de vie, des collectivités locales et des industries stratégiques», a suggéré le secrétaire à l’international du PCB. Il s’est donc félicité de la décision récente du GMB, troisième syndicat britannique, de s’opposer à l’adhésion continue au marché unique européen.
Les communistes britanniques ont déclaré qu’il était urgent de faire tomber le gouvernement conservateur minoritaire avant qu’il ne puisse faire adhérer la Grande-Bretagne à l’Association européenne de libre-échange et à son Espace économique européen avec l’UE, ou accepter ici d’autres juridictions de la Cour de justice «anti-syndicats» de l’Union européenne.
Le Parti communiste a également alerté sur le fait que les tories et leurs grands soutiens financiers issus du monde des affaires cherchent à nouer des accords commerciaux et d’investissement avec les États-Unis, le Canada et d’autres pays, ce qui ancrerait les principes capitalistes du marché libre, en érigeant le profit des entreprises avant les intérêts des travailleurs et des consommateurs.
Sur la question controversée de la soi-disant libre circulation des personnes, M. Foster a accusé l’UE d’hypocrisie et de racisme.
«La principale préoccupation de l’UE a toujours été de veiller à ce que les entreprises puissent employer des travailleurs désespérés d’une partie de l’Europe dans des conditions qui sapent les salaires, les conditions de travail et le syndicalisme dans un autre», a-t-il déclaré: «La libre circulation n’a jamais été étendu aux personnes extérieures à la « Forteresse Europe », la plupart, non blancs, ont été maintenus à l’écart par des barrières toujours plus grandes».
Le Comité Politique du PC a appelé le gouvernement britannique à accorder unilatéralement le droit de séjour aux ressortissants étrangers et à abroger toutes les législations discriminatoires en matière d’immigration et de nationalité adoptées depuis 1980.