L’acte de vente a été signé le 29 octobre 2015. Le Conseil départemental des Yvelines, présidé par l’ancien secrétaire d’Etat Bédier (LR), rachète les terrains de l’usine historique de matelas Dunlopillo à Mantes-la-Jolie. Au total, le CD78 accorde 10 millions d’euros au groupe Cauval, propriétaire, y compris la dépollution du site et une aide au transfert des activités dans les villes voisines de Limay et Porcheville. Beau cadeau d’autant plus que rien n’assure à moyen terme la poursuite de l’activité, notamment à Porcheville où Cauval ne sera que locataire. Le CD78 acte en outre la suppression effective de 100 emplois. Sur les terrains libérés de Mantes-la-Jolie, une juteuse opération de promotion immobilière se profile. Avant les élections départementales de mars, la section du PCF de Mantes-la-Jolie dénonçait tous les aspects de ce plan tordu et proposait, propose toujours, des mesures pour garantir l’activité et l’emploi.

Ci-dessous le texte de son tract :

Dunlopillo. 318 emplois sauvés ? Pour combien de temps ? (PCF Mantes-la-Jolie)

Le 13 février 2015, en pleine campagne électorale des départementales, Pierre Bédier annonçait triomphalement un protocole d’accord pour maintenir l’activité industrielle et les emplois de l’usine Dunlopillo transférée de Mantes-le-Jolie à Limay et à Porcheville.

Le tout pour un coût de 10 millions d’euros de fonds publics versés rubis sur l’ongle par le Conseil général. Sans même que l’avenir de l’entreprise soit garanti !

« Sur le papier » tout semble idéal. Les emplois existant à Dunlopillo vont être sauvés et relocalisés pour 218 d’entre eux sur le site de Limay, et pour 100 autres sur le site de l’entreprise ROS-CASARES à Porcheville.

MAIS PLUS DE 100 EMPLOIS MANQUENT DEJA A L’APPEL.

Au total, si le protocole d’accord est respecté, 318 emplois vont donc être préservés. « Tous les emplois » affirme Pierre Bédier qui semble oublier, au passage, que plus d’une centaine de salariés intérimaires travaillaient sur le site avant l’incendie survenu fin août 2012. Un incendie pour lequel le groupe CAUVAL a déjà perçu un acompte de 8 millions d’euros bizarrement oublié par tous.

Il s’agit donc bien, d’ores et déjà, d’acter la suppression d’une centaine d’emplois.

QUEL AVENIR POUR DUNLOPILLO SUR LES DEUX SITES ?

On est en droit de se poser des questions au vu des conditions avantageuses pour le groupe que lui a consenti le Conseil général.

6 millions d’euros lui seront ainsi versés pour l’achat des terrains actuels (pollués) à Mantes la Jolie, 500.000 euros pour la dépollution que prendra encore à sa charge le Conseil général ainsi que pour le site de Porcheville que ce dernier achètera encore 3,5 millions d’euros – 10 millions d’euros au total.

Pour ce qui concerne le site de Limay, l’entreprise s’est engagée à construire un bâtiment neuf de 3.500 mètres carrés accueillant 218 salariés … au 2° semestre 2016 sans davantage de précision. Quant au site de Porcheville, Dunlopillo a refusé de l’acheter. C’est donc des investisseurs privés qui le rachèteront au Conseil général … pour le louer ensuite à l’entreprise.

Pourquoi Dunlopillo refuse-t-il d’acheter le site ? D’autant que l’expérience a montré qu’il était nettement plus facile de fermer les portes d’une entreprise dont on ne possède pas « les murs ».

UN PROTOCOLE SOUS-TENDU PAR UNE PROCHAINE « MARINA » DE 800 LOGEMENTS SUR LE LAC DE GASSICOURT ?

Tout se passe en effet comme si l’urgence avait été d’abord de libérer les terrains de Mantes-la-Jolie pour les ouvrir à une nouvelle opération immobilière de luxe : une marina de 800 logements, un port de plaisance … le tout inaccessible financièrement bien-sûr à la plupart des Mantais.

Face à cela, la proposition des communistes de Mantes-la-Jolie de « préempter le terrain aux prix des domaines» aurait été d’une tout autre efficacité. Elle aurait ainsi empêché tout profit pour l’entreprise en cas de délocalisation et incité à investir pour l’emploi industriel.

Tout comme reste à l’ordre du jour – et notamment pour ce qui concerne le groupe CAUVAL – la proposition des communistes d’un contrôle strict des fonds publics versés assorti de l’obligation pour les entreprises de rendre les aides versées quand elles ne tiennent pas leurs engagements.

Pour leur part, les salariés et leur syndicat CGT ont bien raison de vouloir rester vigilants sur le respect du protocole d’accord. Ils peuvent compter pour cela sur le soutien des communistes.

10 MILLIONS D’EUROS ÇA REPRESENTE QUOI ?

ð 25% des impôts locaux versés chaque année dans les 5 communes du canton

ð 16 ans de cantine gratuite pour les enfants actuellement inscrits à Mantes-la-Jolie.

ð 5 ans de travaux et de réhabilitation dans les écoles des cinq communes de notre canton.