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Le débat sur la nécessité de lancer une campagne communiste pour l’abandon de l’euro et la rupture avec l’UE est devenu incontournable
En 2011, responsables d’organisations du PCF, nous avons lancé un appel rendu public, intitulé : « Le PCF doit lancer une campagne pour la sortie de l’euro et la rupture avec l’Union européenne ».
Malgré les milliers de signatures, dont celle de notre regretté Henri Alleg, malgré l’acuité de la question, la direction du PCF a pris soin d’éviter toute discussion sur le sujet. Nous avons obtenu trois petites lignes dans l’Huma et quelques soupirs au Conseil national. Seuls des nationalistes ont vu leur tribune contestant l’euro publiée dans le journal.
Cette réaction de la direction du PCF reflète une gêne profonde, devant l’actualité de plus en plus criante des analyses dénonçant la nature capitaliste et impérialiste de l’Union européenne, que l’ensemble du Parti a continué à porter jusqu’aux années 90 contre Maastricht et la monnaie unique. Elles continuent à imprégner le pays, à nourrir une opposition anticapitaliste à l’UE, bien loin des « souverainistes », bien loin aussi de la conversion réformiste à l’intégration européenne conduite sous l’égide du Parti de la gauche européenne. Au 36ème congrès, bâclé, la direction a esquivé cette question de fond comme les autres.
Ce n’est plus possible aujourd’hui. L’absence de la position et de l’action communistes n’est plus tenable. (Lire la suite…)
Fermeture brutale de la Télévision publique grecque: pourquoi une telle provocation politique ? Solidarité!
Brève, vivelepcf, 12 juin 2013
En moins de 12 heures, ce 11 juin, le gouvernement grec de coalition (ND, PASOK, DIMAR) a annoncé et mis en application l’arrêt des trois chaînes de télévision et des 26 stations de radio publiques, regroupées dans l’organisme ERT.
La police a coupé les émetteurs en soirée.
Le gouvernement a ainsi fait le choix de poursuivre sa politique de super-austérité et de bradage du pays par une provocation politique sans précédent.
Il ferme l’une des entreprises publiques les plus emblématiques, accusée d’être un foyer de déficit, au moment même où la « troïka », UE, BCE et FMI, expédie ses proconsuls à Athènes réclamer de nouveaux comptes. Un gage aux organismes les plus détestés du peuple !
Il est évident que cette mesure est surtout politique. Le gouvernement ferme un média qu’il juge insuffisamment complaisant à l’égard de sa politique. Le souvenir de la dictature ne peut que remonter dans la mémoire des Grecs.
3000 salariés vont être licenciés. 1000 seront peut-être repris dans une nouvelle structure entièrement cadenassée par le pouvoir et le patronat.
Des manifestations de soutien se sont aussitôt organisées avec les salariés de l’audiovisuel qui tentent de résister en continuant à travailler. Un mouvement de grève se prépare dans les médias privés. L’occupation du siège d’ERT est envisagée. L’hypothèse d’une épreuve de force nationale est probable.
Par la voix de son secrétaire, Dimitri Koutsoubas, le Parti communiste grec, KKE, a mis en garde contre la privatisation de l’information et appelé aussitôt à un large mouvement de solidarité de toute la classe ouvrière. Les syndicats réformistes condamnent fermement le gouvernement. Le leader de la nouvelle gauche réformiste, Syriza, Alexis Tsipras est accouru se placer en tête des premières manifestations. Il se relance après « l’Altersummit » de la semaine dernière, forum organisé par Syriza et 188 organisations européennes, qui ont rassemblé à peine 1500 personnes dans les rues d’Athènes.
Mais l’opposition vient aussi des rangs des forces gouvernementales. Le PASOK, parti socialiste, et le DIMAR, « Gauche démocrate », parti issu d’une scission de Syriza, se désolidarisent du premier ministre conservateur Antonis Samaras et annoncent qu’ils ne voteront pas le décret de liquidation d’ERT.
Samaras et ses donneurs d’ordres capitalistes ne pouvaient ignorer cette évolution totalement prévisible. Quelles intentions prêter alors à leur recherche d’une épreuve de force à l’issue incertaine ?
S’agit-il pour eux d’obtenir une victoire symbolique définitive sur le mouvement social ?
S’agit-il de détourner la colère populaire en renforçant les courants populistes, réactionnaires et même fascistes qui prospèrent dans le pays à la faveur de la crise ? Le parti néonazi, ouvertement raciste, « l’Aube dorée », est donné en hausse par les sondeurs à 12/14%. Il ne cesse de conspuer la télévision publique. Ces mêmes sondeurs, à la solde de l’idéologie dominante, posent maintenant la question de l’avènement d’une nouvelle dictature.
En cas d’échec, notamment au Parlement, la droite ne prend que le risque d’une alternance, avec un retournement de coalition et une union de tous les partis de gauche socio-démocrates. Alexis Tsipras a passé ces derniers mois à rassurer les capitales occidentales sur son orientation atlantiste et pro-européenne. Lui passer la main, c’est peut-être une façon d’apaiser la situation tout en renforçant la résignation en Grèce et dans les autres pays d’Europe. Christine Lagarde, présidente du FMI, estime qu’il vaut mieux abaisser la pression sur un pays déjà pillé à 25% au nom de la crise capitaliste.
Malheureusement, ces trois perspectives sombres sont combinables.
Communistes français, nous serons très attentifs aux analyses et initiatives de la seule force politique d’alternative en Grèce, le Parti communiste grec, KKE et son émanation syndicale PAME. Nous ferons tout notre possible pour les relayer et les soutenir.
Nous savons que la Grèce est le laboratoire des politiques capitalistes européennes de répression des travailleurs.
Chypre : les communistes dénoncent le plan d’austérité et posent la question de la sortie de l’euro
Les communistes chypriotes de l’AKEL dénoncent le plan d’austérité drastique imposé par la Troika et posent la question de la sortie de l’euro
Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ – 19 mars 2013
Voir aussi:
Trois semaines après la victoire de la droite lors des présidentielles chypriotes contre le candidat soutenu par le Parti communiste, un plan d’austérité inédit dans l’UE vient d’être négocié entre le gouvernement et la Troïka prévoyant la taxation des dépôts bancaires. (Lire la suite…)
Encore 837 millions d’euros de gel des dépenses publiques et sociales pour financer … l’Union Européenne
Le Parlement vote un budget fin 2012 pour l’année à venir. Dès janvier 2013, le gouvernement annonce que 8,5 milliards de crédits sont « gelés », c’est-à-dire mis de côté, pour, en fin de compte, ne pas être réellement dépensés.
Pour justifier cette somme, outre les prétextes habituels sur les déficits, le gouvernement a invoqué une contribution supplémentaire des contribuables français au budget de l’Union européenne. Et il ne s’agit pas d’une petite somme : 837 millions d’euros, ce qui porte le total des prélèvements de l’UE sur la France à 20,43 milliards d’euros pour 2013.
Il arrive de voir des plaques remerciant l’UE pour une subvention à telle ou telle opération minime telle la réfection d’une jetée, d’un trottoir. On nous dit que l’UE finance l’aide alimentaire aux associations caritatives. Etc. Il faut savoir qu’à chaque fois, d’une façon ou d’une autre, L’UE « donne » avec l’argent des contribuables de France et en ayant prélevé sa dîme pour son fonctionnement et sa propagande politique.
L’attribution des 837 millions d’euros à l’UE a été introduite dans le budget national par un amendement de dernière minute le 12 décembre 2012. Il a été discuté, en tout et pour tout à l’Assemblé nationale, deux minutes. Aucun détail des affectations n’a été donné, malgré la hauteur de la somme. Le ministre Benoît Hamon a évoqué l’aide à l’Italie après un tremblement de terre, qui doit être la seule dépense avouable. Rien n’a été indiqué, encore moins discuté, non plus sur les crédits du budget français qui allaient être gelés à concurrence, à peine après avoir été votés, virtuellement.
Aujourd’hui on annonce 400 millions d’euros « mis en réserves » sur le financement des hôpitaux publics…
La contribution de la France à l’UE doit donner lieu à une transparence totale ouvrant le débat public. Dans notre perspective de rupture avec l’UE du capital, communistes, nous ne pouvons que demander une baisse du budget « communautaire ».