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Elections aux USA: débat dans le 15ème – INVITATION

Rencontres de la revue CAHIERS COMMUNISTES, avec le concours du site internet « Solidarité internationale PCF ».

 

Elections américaines 2016 : La crise de la démocratie bourgeoise US, reflet de l’aggravation de la crise globale du capitalisme ? Conséquences pour le monde, état et perspectives du mouvement ouvrier américain.

 

DEBAT PUBLIC, mercredi 5 octobre 2016, à 18h30, au 61 rue Violet (métros Emile-Zola ou La-Motte-Piquet) Interviendrons :

  • Roger KEERAN, historien marxiste américain (auteur notamment de « Le socialisme trahi, les causes de la chute de l’Union soviétique », publié en français aux éditions Delga).
  • Andrew EISENHAUER, enseignant américain en France
  • Russel YATES, militant communiste américano-français
  • Emmanuel DANG TRAN, membre du Conseil national du PCF, corédacteur de la motion du 37ème congrès, « Reconstruisons le parti de classe. Priorité au rassemblement dans les luttes ».

Le système politique américain présente, depuis des décennies, une caricature de la stérilité et de l’imposture de la « démocratie » bourgeoise : alternance entre deux partis aux positions fondamentales similaires, abstention massive des travailleurs, politique spectacle. Au moment où la campagne des présidentielles en France rejoint ce bas niveau (ex : primaires), ce système semble montrer des signes de craquement aux Etats-Unis. De façon très différente, les résultats de Bernie Sanders aux primaires démocrates, sur un discours social-démocrate, et la victoire aux primaires républicaines de Donald Trump, populiste aux positions incongrues, traduisent une aspiration nouvelle au changement politique. Nous y voyons un effet de l’aggravation de la crise globale du capitalisme dans ce qui reste sa première puissance. La paupérisation des travailleurs américains s’accélère durement. Loin de se résorber, les tensions raciales et communautaires s’accentuent. Relativement affaibli dans le monde, l’impérialisme américain se précipite dans une nouvelle surenchère agressive, commerciale et militaire, notamment au Moyen-Orient, aux conséquences également lourdes sur la population américaine.Pour autant, le début de crise politique ne laisse pas entrevoir d’issue progressiste, comme si les rôles avaient été partagés entre Clinton, Trump et Sanders. Le milliardaire Trump déstabilise un peu l’establishment sur certains points mais ne conteste nullement le système. Il fait craindre, aussi bien si Clinton est élue, un durcissement répressif du régime. De son côté, Sanders a rallié, comme l’ex-président George Bush senior, la représentante de Wall Street et des « faucons » fauteurs de guerre qui paraît en situation d’aggraver encore le cours actuel.Dans notre débat, nous souhaitons approfondir et confronter ce début d’analyse, informer sur l’état des résistances et de l’organisation de la classe ouvrière aux Etats-Unis, mesurer les conséquences pour le monde et la France de la campagne et du résultat des élections américaines. Les interventions seront prononcées en français et en anglais avec traduction.

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Renseignements : pcfparis15@orange.fr

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Brève, Vivelepcf, 14 juillet 2016

Le sénateur américain Bernie Sanders, s’est officiellement rallié le 12 juillet à la candidature à la présidentielle de sa concurrente aux primaires démocrates, Hilary Clinton. Celui qui s’est présenté comme « socialiste » pendant la campagne n’a pas lésiné sur les compliments à la représentante directe de Wall Street et du Pentagone.

Sanders ne s’est en effet pas contenté de justifier son alignement total sur Clinton par le rejet du candidat républicain Donald Trump, comme le choix du moindre mal.

Certes, il a répété qu’il ne faudrait pas laisser à Trump le bouton de l’arme nucléaire et, avec gravité, que Trump se moquait du réchauffement climatique. Comme si Hilary Clinton n’avait pas, comme secrétaire d’Etat de Barak Obama, répandu la guerre impérialiste US partout dans le monde ! Du coup, on se souvient que le sénateur Sanders a approuvé la quasi-totalité des interventions guerrières américaines (et israéliennes). Sanders a aussi le même directeur de campagne que l’ex vice-président Al Gore, candidat malheureux à la succession de Bill Clinton en 2000, et lobbyiste acharné des intérêts capitalistes qui exploitent le réchauffement climatique.

Mais Sanders a surtout loué « l’intelligence » et l’expérience d’Hilary Clinton. Il a aussi lourdement mis en avant son programme social, le « plus avancé du Parti démocrate depuis des années » va-t-il jusqu’à affirmer,  avec la perspective d’un salaire minimum fédéral, d’aides aux étudiants pauvres, ou de l’extension de la couverture sociale, promesse aussi virtuelle que celle d’Obama il y a huit ans.

Dans son rôle de rabatteur, Bernie Sanders surprend et déçoit nombre de ses partisans.

Selon les sondages, une partie non négligeable de ses électeurs, séduits par son opposition apparente au système, se tourneraient maintenant vers Trump, au populisme iconoclaste. Aux Etats-Unis aussi, la démagogie « de gauche » fait le jeu de la droite radicale.

Les supporters les plus ardents de Sanders, ceux, par exemple, qui s’étaient cotisés, « en-bas », pour récolter dollar par dollar, les millions pour sa candidature, sont désorientés par son soutien à celle que les grands financiers arrosent le plus. Les « réseaux sociaux » sont le déversoir de dizaines de milliers de messages de ceux qui se sentent floués, trahis.

Qu’ils se soient fait un peu d’illusions, ou pas du tout, sur Sanders, les progressistes américains les plus conséquents s’interrogent maintenant sur les formes d’organisation de la contestation sociale et politique, « à gauche », bien réelle dans ses limites, que la campagne de Sanders a canalisée et dévoyée.

En France, des « réformistes radicaux » n’ont cessé de mettre en avant le leurre de Sanders, comme ils l’avaient fait avec Tsipras. Parfois, ils continuent encore.

Dans la préparation du 37ème congrès du PCF, la motion  n°4 avait mis en débat ces exemples et proposé une analyse critique de l’illusion et de l’impasse réformistes pour les communistes qu’ils représentent. Nous reproduisons le texte proposé alors ci-dessous, considérant que ce débat reste nécessaire et que les faits l’éclairent.

Extrait de la motion n°4 du 37ème congrès du PCF, « Reconstruisons le Parti de classe – Priorité au rassemblement dans les luttes ».

« À propos des nouveaux mouvements « radicaux ». Etats-Unis/Grande-Bretagne/Espagne/Grèce

Devant la crise de sa démocratie bourgeoise, le système encourage aussi l’émergence d’une social-démocratie de « gauche ». Il en a besoin pour contenir l’opposition populaire notamment du « peuple de gauche » attaché aux acquis sociaux et démocratiques. La vie politique reste formatée par les expériences comme l’Union de la gauche. La social-démocratie « de gauche », un certain gauchisme aussi, sont beaucoup moins stigmatisés que le point de vue révolutionnaire communiste, qui plus est en plein effacement depuis des années. Nous allons à la rencontre des aspirations que nous partageons de ce « peuple de gauche », aussi des couches moyennes en voie de prolétarisation et de paupérisation. Mais nous devons y aller sur une base de classe, sur des objectifs de lutte. Nous développons à plusieurs reprises, dans ce texte de congrès, la thèse que le PCF ne doit pas s’effacer plus encore dans cette illusion, dans une nouvelle illusion, une nouvelle tromperie social-démocrate de « gauche », même teintée « d’indignation ». L’analyse de la situation politique dans d’autres pays l’étaye.

Aux États-Unis, symétriquement au succès dans les primaires du candidat populiste de droite extrême Trump, on assiste à l’émergence de Bernie Sanders, sénateur indépendant, qui se prétend « socialiste », dans les primaires démocrates avec Hillary Clinton. Sa promotion médiatique est par elle-même le signe, comme celle de Trump, de l’épuisement du système politique américain et d’aspirations réelles à des changements sociaux, même si Sanders recueille principalement un soutien dans la petite bourgeoisie intellectuelle. Mais il n’y a aucune illusion à se faire sur Sanders. Ce « socialiste » exclut l’appropriation publique des moyens de production privés. Ses références sont Roosevelt ou Truman. Son directeur de campagne est celui qui a organisé la campagne d’Al Gore en 2000. Sur les questions très contestées des interventions américaines à l’extérieur, il les a quasiment toutes approuvées. Il est clair que la candidature Sanders est le moyen de canaliser  l’aspiration au changement pour renforcer la candidature d’Hillary Clinton, représentante directe de l’impérialisme US. »