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Référendum en Alsace : un échec cinglant infligé à « l’Europe des régions » ! Une victoire pour les Alsaciens et tous les Français !

EDT pour Vivelepcf, 7 avril 2013

Jamais 2 sans 3 ! Après les Corses en juillet 2003, les Guadeloupéens et Martiniquais en décembre 2003, les Alsaciens ont refusé, par référendum, aujourd’hui de valider le projet de « Collectivité unique ». Ils ont notamment rejeté la disparition des assemblées départementales, à terme, des départements eux-mêmes du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

Ce vote est d’une grande importance non seulement pour les Alsaciens mais pour tous les Français. Un nouveau cheval de Troie des forces décidées à démanteler les services publics nationaux, l’échelon démocratique national a été repoussé.

Une nouvelle tentative pour imposer l’Europe des régions, celle qui fait le jeu de l’UE du capital et des féodalités patronales locales, a été mise en échec.

Le désaveu frappe directement les forces politiques qui se sont regroupées derrière le Oui : UMP, PS, « verts », ces derniers se révélant plus que jamais être, en Alsace en tout cas, avant tout un lobby pro-UE bien plus que des « écologistes ». Soutenu par Sarkozy, le projet emmené par le président UMP de la Région et ex-ministre Philippe Richert a reçu également la bénédiction de Hollande. Le changement dans la continuité ! Flairant le scepticisme de la population, certains maires UMP ou PS se sont prudemment désolidarisés du oui avant les municipales, de même que les leaders locaux du FN qui ont changé d’avis en cours de campagne…

Les promoteurs du oui ont choisi la discrétion, le profil bas pour faire passer a minima leur « réforme ». 25% des inscrits suffisaient après les lois Raffarin, mais même ça ils ne l’auront eu ni dans le Haut-Rhin où le NON l’emporte, ni dans le Bas-Rhin. Ils ont joué le passage en douce dans l’indifférence ; ils ont rencontré la défiance dans le NON et l’abstention !

Le projet est resté soigneusement flou, les dispositions les plus importantes ont été reportées à l’après-adoption. La fin de l’échelon départemental n’a pas été évoquée explicitement. La campagne du OUI est restée au niveau superficiel de la méthode Coué.

Maintenant, les partisans du oui vont expliquer que le scrutin a été parasité par des débats nationaux, que les électeurs du NON ont été trompés, qu’ils se sont trompés de vote, que ce sont les moins éduqués etc. On connaît la musique depuis Maastricht.

La vérité est tout autre.

La défaite du « OUI », c’est la défaite infligée au processus de mise en concurrence des territoires en France et en Europe au profit des capitalistes, notamment les multinationales allemandes et suisses, enclins à placer l’Alsace sous leur tutelle comme réservoir de main-d’œuvre qualifiée ou à la reléguer comme zone résidentielle.

C’est une défaite infligée aux démolisseurs du service public qui s’apprêtaient à liquider des centaines d’emplois dans les services départementaux, demain dans les sous-préfectures et préfectures, et à liquider les droits qu’ils servent.

C’est une défaite infligée aux lobbys patronaux, nationalistes, particularistes et à certains lobbys cléricaux qui se sont investis dans la campagne du oui.

Ils voulaient faire de l’Alsace le laboratoire de la casse du cadre national, cadre historique de l’expression, des luttes et des conquêtes démocratiques et sociales des travailleurs de notre pays. Ils ont placé les Alsaciens à l’avant-garde des Français dans la résistance à « l’Europe des régions » et à l’Union européenne du capital.  

Ce vote en Alsace sera un point d’appui important contre les lois à venir de « décentralisation » inspirées du même esprit destructeur.

Bravo à la campagne des communistes des fédérations du Bas-Rhin et du Haut-Rhin !

Où est passée la bataille de 2009 pour la Poste ?

Souvenons-nous ! En 2009, le gouvernement Fillon faisait passer une loi attaquant structurellement le service public postal. Elle a transformé La Poste en société anonyme d’une part. Elle a établi la concurrence sur l’ensemble de la distribution du courrier d’autre part, y compris les lettres de moins de 50 grammes, transposant la troisième directive européenne de marchandisation des activités postales.

Un profond mouvement d’opposition à cette nouvelle remise en cause du service public s’est manifesté à travers le pays, allant bien au-delà de l’attachement aux bureaux de poste auquel le pouvoir d’alors avait voulu le réduire. 

Les principales organisations syndicales, les partis de gauche, des associations ont alors lancé une « votation citoyenne ». Les plus de 2 millions de signatures collectées ont montré le rapport de force existant pour faire échec au projet du gouvernement. Nous y avons contribué tout en critiquant le choix de cette forme d’action.

Pour mener la bataille pour la reconquête du service public de La Poste, tirons les enseignements de 2009.

Le fait d’organiser une « votation », avec toute la gauche, renvoyait implicitement tout changement à la perspective des élections de 2012. Comme sur les retraites l’année suivante, la personnification de la politique au service du capital sur Sarkozy a eu le même effet. Cela a court-circuité, au moment où c’était le plus favorable, la construction du rassemblement dans la lutte pour gagner un premier recul du pouvoir.

Les initiateurs de la « votation » ont par ailleurs évacué l’un des deux volets du projet de loi, dont l’autre dépend pourtant étroitement : la concurrence européenne, la fin du monopole publique historique de La Poste, pour ne garder que le changement de statut.

Cela s’ajoute à un autre problème. Comment prétendre défendre la Poste avec le PS et la gauche maastrichienne ? Au niveau national, depuis la loi Quilès de 1990 démantelant les PTT, en passant par la privatisation de l’entreprise sœur France-Télécom, au niveau européen par leur vote en faveur les directives, ils ont contribué de façon déterminante à la casse du service public.

Avec sa recherche prioritaire de l’unité des organisations sur le rassemblement dans les luttes, sa perspective électoraliste, ses ambiguïtés sur l’Europe, la « votation » n’a pas permis la mobilisation décisive : celle des postiers, en convergence avec les agents des autres services publics, sur l’objectif immédiat de retrait du projet de loi.

En 2012, quelle est la situation ?

Le président et le gouvernement ont changé. Mais plus aucun des initiateurs de la « votation » ne pose la question de l’abrogation de la loi de 2009. Il est amusant de retrouver les déclarations solennelles de François Hollande faisant voter un vœu contre le changement de statut de La Poste par le Conseil général de Corrèze qu’il présidait.

La Poste a changé de statut mais son capital continue d’être détenu intégralement par le secteur public : l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations. Le PDG Bailly n’a pas encore osé la provocation d’ouvrir le capital aux salariés. Le retour au statut d’établissement public peut être décidé en quelques jours.

L’emploi et les conditions de travail des postiers se sont encore gravement dégradés. La situation sociale, dont les suicides constituent des cas extrêmes (nous savons combien il faut être prudent dans ces situations humaines) est très tendue. Le nouveau gouvernement a dû constituer une  « commission du grand dialogue » (sic !). Le rapport de son président, Jean Kaspar, ancien secrétaire général de la CFDT, auxiliaire du processus de privatisation, sonne comme une provocation. Il préconise un ralentissement du flux de suppressions d’emploi…

L’échec de la lutte générale de 2009 pèse. Mais, dans le même temps, il ne se passe pas une semaine sans que des luttes se développent contre une déstructuration d’un centre de distribution ou la fermeture d’un bureau, le plus souvent avec un soutien actif des usagers. Le potentiel de mobilisation existe. Les luttes sauvent des emplois, gagnent des titularisations. Elles ont, enfin, réussi à faire condamner plusieurs fois la direction de La Poste pour les heures supplémentaires non rémunérées à la suite de l’allongement des tournées des facteurs.

Du côté de la Banque postale, le processus de banalisation-privatisation se heurte à la crise financière. Le gouvernement prétend constituer une banque publique d’investissement, développer le Livret A (dans le détail, ce n’est pas ça). Il a aussi besoin de rattacher à la Banque postale les ruines de Dexia. Autant de contradictions qui peuvent servir d’arguments pour reconquérir les services financiers de La Poste.

Tout cela constitue des points d’appui pour la reprise d’un mouvement national. D’autant plus que le rejet de l’UE, de ses traités et de ses directives illégitimes s’est encore accru.

Bien sûr, cela ne se décrète pas, cela se travaille politiquement, dans l’entreprise, dans le syndicat, dans la population.

Nous proposons que le maximum d’organisations du PCF mette à l’ordre du jour la reconquête du service public postal, l’abrogation de la loi de 2009, la réintégration de la Banque postale dans sa maison-mère, le rétablissement de son monopole public sur la distribution du courrier.

 

TSCG ? UE/euro, la seule question à poser : Comment rompre avec l’une et l’autre !

Déjouons les opérations politiques autour du «TSCG» ! Pour mieux combattre son application.

 

Ne laissons pas dilapider le résultat essentiel du référendum de 2005 ! A 55%, le peuple a rejeté avec le « Traité constitutionnel », l’ensemble des traités européens, dont Maastricht, Amsterdam et Lisbonne. Ils sont illégitimes sinon illégaux pour s’appliquer dans notre pays.
Un rapport de force, unique en Europe, existe en France, nation centrale en Europe, pour s’opposer aux diktats de l’UE du capital et de la BCE qui appuient les politiques de super-austérité, tour à tour dans les pays, pour contester l’euro, leur instrument.
Selon un sondage récent (IFOP – 18 septembre), nous serions aujourd’hui 64%, contre 49% en 1992, à rejeter le Traité de Maastricht qui les a institués.
UMP, PS et leurs alliés ont bien perçu l’obstacle. L’idéologie dominante s’est appliquée à écarter l’UE des grands sujets de la campagne électorale de 2012. Elle a pris soin de laisser aux Le Pen le rôle de repoussoirs de toute idée de rupture avec l’UE. Avec l’alignement derrière le fédéraliste et Maastrichien Mélenchon, l’absence des positions historiques du PCF de rupture avec L’UE du capital a pesé lourd.
Les élections passées, François Hollande relance le TSCG de son prédécesseur, accompagné d’un « volet croissance » qui pousse en fait encore plus à l’intégration européenne. L’affaire sera pliée d’ici deux semaines. Le prétexte européen se remet en ordre de marche dans le calendrier de la super-austérité.
A gauche, certains, pendant la campagne, ont semé l’illusion, d’abord que Hollande allait renégocier le TSCG et, plus grave, que le TSCG était renégociable. Pas nous!
Nous ne semons pas aujourd’hui d’illusion dangereuse de la tenue éventuelle d’un référendum sur un texte secondaire et déjà bouclé. Ce serait laisser l’opération « TSCG » dévaloriser le vote des Français de 2005. Précisément parce que nous voulons combattre l’application du TSCG et les politiques de super-austérité.
Nous combattons aussi la campagne de conditionnement visant à expliquer, qu’une fois ce texte voté, il n’y aura plus rien de possible pour combattre la politique de capital, de l’UE, de la BCE et d’abord du gouvernement.
Le TSCG ne constitue que la reprise, quasi à la lettre, des critères de Maastricht aujourd’hui déconsidérés. Ce n’est pas un traité global de l’UE, comparable à Maastricht ou Lisbonne, mais un accord politique restreint, conjoncturel. Par ailleurs les critères de Maastricht, sur la dette et les déficits publics – s’ils ont servi de prétextes politiques à l’écrasement des acquis sociaux et démocratiques des peuples – n’ont jamais été respectés, sans que pour autant les « sanctions » prévues ne s’appliquent.
Communistes, nous ne tombons pas dans le débat « pour ou contre la dette publique » : nous sommes avant tout pour prendre l’argent là où il est !
Le vrai abandon de souveraineté, la dépossession des peuples du cadre national où ils peuvent lutter, est ailleurs : c’est l’euro !
Avec les si lourdes conséquences qu’annonçait et dénonçait notre parti dans les années 90 : délocalisations, concurrence exacerbée aux dépens des travailleurs de chaque pays, développement de la xénophobie dans l’UE, écrasement des activités en développement…

 

Contre l’UE du capital, le TSCG et la super-austérité, nous proposons :
-  Le refus de l’application des traités, directives et règlements européens illégitimes
-  La nationalisation du secteur financier
-  La dénonciation de la dette publique indue
-  L’abandon de l’euro, qui dans le cas de la France, veut dire fin de l’euro et recouvrement des souverainetés monétaires nationales
-  Une coopération monétaire via une monnaie internationale commune entre pays de l’UE ou non.

Contre l’alliance européenne des capitalistes, la résistance au plan national est décisive dans l’intérêt mutuel, internationaliste, des peuples!

 

Un mauvais coup européen peut en cacher d’autres !

L’opération TSCG masque la gravité d’autres manœuvres « techniques » d’intégration européenne. Ainsi, l’unification des systèmes bancaires de chaque pays s’accélère au prétexte de leur crise. Elle vise à éloigner encore, structurellement, ces acteurs majeurs des marchés financiers, de tout contrôle par les démocraties nationales. Plus que jamais, exigeons la nationalisation du secteur bancaire français.
L’opération TSCG vise évidemment aussi à évacuer toute contestation de la remise en cause majeure de la souveraineté nationale : la monnaie unique, l’euro.

L’opposition au « TSCG » prétexte à une recomposition politique «à gauche du PS » promouvant l’intégration dans l’UE du capital? Sans nous!
Un vaste amalgame incluant des Maastrichiens comme Mélenchon (porte-parole du PS au Sénat pour le oui à Maastricht), des « fédéralistes » comme les dirigeants d’EELV, des dirigeants syndicaux derrière la CES, s’affichent contre le TSCG à quelques jours de son adoption. Avant, ils prétendaient qu’il était renégociable…
Ils répandent l’illusion ou la tromperie d’une réorientation possible de l’UE du capital, validant dans les faits son rôle de prétexte et d’instrument de la casse des acquis sociaux et démocratiques des peuples, de leurs possibilités de coopérer..
Cette fausse opposition ne peut pas et ne doit pas canaliser l’aspiration à la rupture avec l’UE du capital, et aux politiques d’austérité que le gouvernement de gauche s’apprêtent à mener en son nom.

UE/euro : la seule question à poser, c’est comment rompre avec l’une et l’autre !

Déjouons les opérations politiques autour du « TSCG » !

EDT pour vivelepcf, 18 août 2012

Hollande, après Sarkozy, ne pourra pas esquiver bien longtemps la question de l’UE. Dans quelques mois, sa politique d’austérité « équitable » a tous les risques de se transformer en super-austérité. Le capitalisme va continuer à utiliser sa propre crise pour s’attaquer aux acquis des travailleurs pays après pays en Europe. En 2013, la France est censée emprunter 400 milliards d’euros sur les marchés. Elle affrontera la concurrence des pays, comme l’Italie, où les salaires et les droits sociaux auront été écrasés. L’UE s’apprête à être, comme contre Grèce, Espagne ou Italie aujourd’hui, à la fois le prétexte et l’instrument, avec l’euro, pour imposer cette politique au peuple français.

Mais en France, le pouvoir fait face à un obstacle particulier. En 2005, s’est déroulé un vote et la sanction populaire est tombée. Par référendum, le peuple a rejeté à 55% la « constitution » européenne qui reprenait l’ensemble des traités européens, Maastricht, Amsterdam, Lisbonne. Une claque notamment pour Hollande et Sarkozy qui avaient posé ensemble sur Paris Match pour le TCE. Le pari de « relégitimation » de l’UE a échoué. Bien sûr, gauche et droite se sont entendues pour adopter au Parlement en 2008 le Traité de Lisbonne avec l’essentiel des dispositions techniques du TCE (pas toutes, notamment pas l’inscription directe dans la loi française des directives européennes).

Mais, aujourd’hui plus encore, avec l’expérience de l’intrusion de l’UE et de la BCE sur les pays voisins, le discrédit à 55% de l’UE demeure. Un potentiel de résistance et de contestation notamment de l’euro existe et peut être développé. Une majorité encore plus large pense que l’euro a été une mauvaise chose.

Face à cette situation, l’idéologie dominante a adapté son discours, a temporisé. Sarkozy a très peu utilisé le prétexte européen pour faire passer ses contre-réformes. Sarkozy, puis Hollande ont adopté une posture de fermeté face à l’Allemagne d’Angela Merkel.

Surtout les partis du système ont tout fait pour minimiser, esquiver la question européenne pendant l’interminable campagne électorale de 2012.

Le système a confié au FN le soin de jouer son rôle habituel de repoussoir pour discréditer toute idée de rupture avec l’UE. Le Pen fille n’a pas eu à le mener jusqu’au bout, abandonnant la question de l’euro dans sa profession de foi. L’absence des positions historiques du PCF, celles qui ont alimenté nos campagnes contre Maastricht notamment a pesé lourd, avec le choix de la direction du Parti de l’effacement dans le Front de gauche, de l’alignement derrière le PGE, la CES et le Maastrichien, « fédéraliste », Mélenchon.

Les élections passées, Hollande réintroduit la question européenne avec l’adoption du Pacte budgétaire. Sur le plan politicien, il s’est débrouillé pour l’associé dans un « paquet », soumis au vote des députés et sénateurs, comprenant un volet « croissance » qui permettra à la gauche de se différencier de Sarkozy. Notons, au passage, que ce volet « croissance » n’est qu’un instrument de plus dans l’intégration dans l’UE du capital.

Le Pacte budgétaire est avant tout un instrument politique pour mettre une pression européenne sur les peuples. Son nom de code, en jargon européen, est « TSCG » pour « Traité sur la coopération et la gouvernance de l’Union économique et monétaire ». Mais il n’est en rien comparable aux traités de Maastricht ou de Lisbonne. Il ne concerne que 25 pays sur 27 (Royaume-Unis et République Tchèque ne l’ont pas signé). Il ne reprend pas les traités antérieurs. Il ne s’y substitue pas.

Il ne contient en fait que la reprise de la partie du Traité de Maastricht concernant les conditions de déficit et de dette publics pour adhérer à l’euro. Pour les capitalistes européens, ces fameux « critères de Maastricht » ont été bien politiquement très utiles pour compresser les dépenses publiques et sociales, les salaires, tout au long des années 90. Mais dans les faits, ils n’ont quasiment jamais été respectés par un seul Etat membre. Aujourd’hui, ils ont perdu leur efficacité politique.

Le premier objectif du TSCG est de réaffirmer solennellement les critères de Maastricht dans le contexte dramatisé de « crise de l’euro ».  La propagande fonctionne à plein : pour diminuer les déficits publics (creusés par les gouvernements eux-mêmes au profit des capitalistes), pour préserver l’UE et l’euro, il faut adopter le TSCG. Une fois le TSCG adopté, le gouvernement n’aurait plus de marges de manœuvre pour faire d’autres choix que l’austérité. Sous peine de sanctions européennes. On ne connaît que trop ce discours de défausse des gouvernements français. Répétons-le, jamais, les « critères de Maastricht » n’ont été observés mais jamais l’UE n’a pris le risque d’imposer les sanctions prévues à un peuple.

Non, l’atteinte véritable à la souveraineté nationale, à la capacité des peuples à résister au capitalisme, est ailleurs : elle est dans la monnaie unique, l’euro. L’échelon national est dépossédé de sa maîtrise. Au bout de 10 ans, tous ce que, communistes, nous avions dénoncé en combattant Maastricht se produit, la mise en concurrence exacerbée entre les peuples, l’écrasement des activités, des industries des pays les plus faibles, la baisse accélérée des salaires et des droits sociaux etc. La « crise de l’euro » est maintenant à la fois le moyen d’aggraver encore ses effets mais aussi de préparer un renforcement de la tutelle de l’UE du capital sur les peuples avec une intégration bancaire puis budgétaire. NON ! Nous avons dit à non à cela à 55% !

L’autre objectif du TSCG, c’est bien que l’on ne touche pas à l’euro, au consensus pour la sauvegarde l’euro.

Voilà pourquoi, y compris pour lutter contre l’application du TSCG, c’est une fausse-bonne idée, une erreur, voire une tromperie de demander un référendum sur le TSCG, comme le font, après avoir soigneusement attendu l’élection de Hollande, des associations de la « gauche de la gauche », Copernic, Attac ou le Front de gauche.

Non, le TSCG n’est pas un nouveau Traité de Maastricht ou de Lisbonne. L’ériger au même niveau, c’est rentrer dans l’opération politique du pouvoir et de l’UE. C’est dévaloriser les 55% de 2005, le point d’appui pour lutter contre la légitimité et la fatalité de l’application traités, directives et règlements européens, y compris le TSCG lui-même.

Les propos tenus par Pierre Laurent dans son interview à Nice Matin le 15 août sont gravement inconséquents : « L’enjeu est encore plus important que pour le traité de Maastricht il y a vingt ans, qui était déjà une erreur monumentale. » Pierre Laurent décide d’effacer la portée fondamentale de Maastricht. C’est conforme avec l’abandon de la contestation de l’euro et la conversion, avec le PGE, à la « réorientation » de l’UE. Comme dit le chanteur, « une erreur, c’est facile comme un et deux font quatre ». Maastricht, une erreur ? Mitterrand ne savait pas ce qu’il faisait peut-être ! Pour Pierre Laurent, il s’agit sans doute le moyen de gommer le fossé qui sépare les communistes des socialistes comme Mélenchon, chantre en 1992 de Maastricht, qu’il qualifia de « bon compromis de gauche ».

Dans les luttes à venir, l’abandon du point de vue communiste contre l’UE est désastreux.   

A 55%, les Français ont dit NON à tous les traités de l’UE. On leur demanderait maintenant de se prononcer sur une petite partie, un codicille.

Réduire le débat européen au texte du TSCG, oui ou non, c’est rentrer dans le faux débat promu par le système sur les déficits publics. Dans le détail, le TSCG reprend exactement les critères de Maastricht « en vigueur » : 3% du PIB de déficit maximum et 60% de dettes publiques. Le seul point ajouté est une limite de déficit « structurel », c’est-à-dire du budget de fonctionnement, de 0,5% du PIB, sauf circonstances exceptionnelles. On voit le danger de rentrer dans le débat technique !

Communistes, nous ne sommes pas par principe pour des déficits publics mais pour prendre l’argent là où il est, le choix des déficits pouvant se justifier pour certains investissements. Notre problème n’est pas d’abord de s’opposer à la réduction des déficits mais qu’elle se fasse par des prélèvements sur la production de richesses détournée par les capitalistes.

La pétition de l’Huma reprend la notion de souveraineté nationale qui cesse enfin d’être confondue avec le nationalisme. Mais la perte essentielle de souveraineté ne réside pas dans les dispositifs de « sanctions » théoriques, politiques, qui seront aussi peu appliqués que ceux prévus par Maastricht mais bien dans la monnaie unique, l’euro.

On s’étonne que les promoteurs du référendum sur le TSCG ne se soient réveillés qu’après l’élection de François Hollande. Les uns et les autres ont fait semblant de croire, ont voulu faire croire que Hollande « renégocierait » le Pacte budgétaire, autrement qu’il ne l’a fait. C’était aller contre toute évidence. Le résultat de ce travail de rabattage pour Hollande est de faciliter sa position aujourd’hui pour faire passer le TSCG. Et puis, le seul fait d’imaginer que le TSCG soit « renégociable » en dit long sur l’adhésion profonde à la fatalité de l’UE du capital.

Evidemment, de référendum, il n’y en aura pas. L’affaire sera pliée au Parlement en quelques semaines. Mais comme Pierre Laurent le laisse entendre, l’objectif est sans doute ailleurs : « il faut qu’un nombre important de parlementaires de gauche s’opposent à cette ratification lors du vote en septembre ». L’initiative sur le TSCG s’inscrit dans la recomposition politique visée par le Front de gauche, comme par le PGE en Europe (ex : Syriza), constituer des « partis socialistes de gauche » pro-européens.  L’ex-rocardienne Lienemann est déjà sur les rangs pour rejoindre Mélenchon. Hamon et Montebourg, qui font paraître des états d’âme sur le TSCG, seront les contestataires de demain. Les parlementaires « verts » (élus par le PS…), chacun au nom de l’amour de l’UE, se répartissent les positionnements. On se souvient que, pressentant le résultat, le PS n’avait pas mis tous ses œufs dans le même panier en 2005 en délégant les Maastrichiens Fabius, aujourd’hui ministre des affaires étrangères, Bernard Cazeneuve, aujourd’hui ministre des affaires européennes ou Mélenchon pour canaliser le Non.

Depuis des mois, avec d’autres membres du Conseil national du PCF, des centaines de responsables et militants, nous demandons qu’une véritable initiative nationale pour la rupture avec l’UE du capital et la remise en cause de l’euro soit engagée par notre parti, dans la suite de ses positions historiques, notamment contre Maastricht, validées par l’expérience. A chaque niveau, nous nous sommes heurtés à des responsables sourds. Au CN, le débat a été refusé, comme il n’a jamais été discuté de l’initiative actuelle, tombée d’en haut, c’est-à-dire de la direction du « Front de gauche ». L’Humanité nous a envoyé la même fin de non-recevoir alors qu’abondent les tribunes des dirigeants du PG.

Aujourd’hui, plus que jamais, dans le cadre de la discussion nécessaire sur les moyens de faire échec au TSCG, nous remettons en avant notre appel et les propositions de campagnes que notre parti devrait porter :

-          Refus de l’application des traités, directives et règlements européens illégitimes

-          Nationalisation du secteur financier national

-          Dénonciation de la dette publique indue

-          Abandon de l’euro, qui dans le cas de la France, veut dire fin de l’euro et recouvrement des souverainetés monétaires nationales

-          Coopération monétaire via une monnaie internationale commune entre pays de l’UE ou non.

Contre l’alliance européenne des capitalistes, la résistance au plan national est décisive dans l’intérêt mutuel, internationaliste, des peuples!