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Contrer le FN et le rôle que lui attribue l’idéologie dominante.

Communistes de plusieurs fédérations, à la suite de notre texte alternatif de congrès, nous poursuivons une réflexion sur le phénomène FN et ses nouveaux aspects.

Le slogan « Le peuple d’abord » se joue de l’abandon de toute référence de classe dans « L’humain d’abord ».

L’idéologie dominante tente, avec un succès certain et inquiétant, de faire du FN le réceptacle de toutes les colères sociales. Avec Marine Le Pen et son équipe renouvelée, la démagogie atteint un niveau inédit. Elles n’hésitent pas à reprendre, en les déformant et en cultivant l’ambiguïté, des positions historiques de notre parti : par exemple pour les nationalisations ou pour le « produire français ». Dans la suite des dérives de Sarkozy et d’autres leurs discours récurrents sécuritaires et racistes sont banalisés.

Dans le même temps, le FN reste le repoussoir qui permet au pouvoir de justifier toute sa politique, en jouant sur les réflexes, même usés, du « rassemblement républicain ». Dans son discours lénifiant du 14 juillet, Hollande a lourdement insisté sur le danger de l’extrême-droite pour légitimer son alignement sur l’Union européenne et les sacrifices imposés au peuple avec l’euro.

Identifier le danger, le repousser constituent un vrai problème pour nous communistes. Contrairement, à une période antérieure, la revendication du vote FN parmi nos collègues et nos voisins s’est aussi banalisée et ne tient plus seulement de la provocation. Mais cela va aussi de pair avec un développement du racisme et, même à un niveau faible, de groupuscules fascistes. Avec des différences locales, des similitudes avec les situations d’autres pays européens.

Nous le savons, le principal rempart à l’extrême-droite, c’est l’expression et l’organisation de classe révolutionnaires, communistes. Aujourd’hui avec les positions affadies, la conversion au réformisme et à l’Union européenne de la direction du PCF, elles sont gravement défaillantes. (Lire la suite…)

Pourquoi Marc Jammet (PCF – 78 – Mantes) n’a pas manifesté le 5 mai derrière Mélenchon

Je ne participerai pas à la manifestation à laquelle appelle le Front de Gauche le 5 mai prochain.

Pour plusieurs raisons.

- Je ne pense pas qu’il suffira de changer les dirigeants actuels pour que la société soit mieux gérée. Je crois que c’est cette dernière qu’il faut changer.

La changer nécessite un combat idéologique de longue haleine fait de batailles d’idées sur la racine des problèmes vécus (autrement dit quelle en est la cause réelle) et d’actes concrets visant à contrarier l’organisation de cette société en arrachant de nouveaux acquis (autrement dit les mouvements sociaux dont les grèves).

Oublier cela est sans doute plus simple à comprendre (on manifeste son mécontentement) mais cela ne mène à rien (du point de vue du changement de la société). Pire, le risque d’aventure populiste grandit quand on manifeste son mécontentement sans entrevoir de solutions autre que de changer celles et ceux qui sont « aux commandes » sans rien changer à cette société elle-même (le capitalisme).

- Dans cet état d’esprit, je comprends tout à fait que Jean-Luc Mélenchon – comme il vient de l’affirmer aujourd’hui sur France-Inter – fasse la proposition d’être nommé Premier ministre de François Hollande afin d’engager une autre politique avec la majorité actuelle. C’est une démarche social-démocrate. Je la respecte mais je ne la partage pas. C’est sans-doute pour cela que je suis communiste parce-que je veux changer la société et non la gérer autrement. C’est sans doute pour cela que je crois qu’il n‘y aura pas de raccourcis avant la construction d’un rapport de forces social et politique. Autrement dit, il faudra d’autres députés, élus sur d’autres bases.

- Enfin je ne crois pas nécessaire d’insulter ses adversaires politiques ou les médias. Cela cache souvent une faiblesse idéologique. C’est tellement plus facile de traiter de salopards des ministres plutôt de remettre en cause le capitalisme et son bras armé dans notre région du monde : l’Europe et la monnaie unique !

J’entends bien que la colère monte contre ce gouvernement qui reste dans les bottes de son prédécesseur. J’entends bien qu’on aimerait que cela change au plus vite.

Mais je crois aussi que quand on a un obstacle devant soi, il ne sert à rien de le nier. Il faut le surmonter. Ce n’est pas plaisant, c’est difficile – surtout quand les idées ont beaucoup reculé ces derniers temps, on risque de ne pas être compris … mais c’est honnête et juste.

Il faut en avoir le courage et, surtout, ne jamais utiliser ce raccourci dangereux : la manipulation des citoyens.

Le 1er mai des communistes à Mantes-la-Jolie