A défaut de positions actualisées après les derniers événements dramatiques, nous reproduisons ci-dessous une déclaration du 3 août du Parti communiste égyptien sur la situation ouverte après le renversement du président Morsi.

Pour les progressistes égyptiens et ceux qui voudraient les soutenir de l’étranger, la situation actuelle paraît particulièrement complexe. Le mouvement populaire a été réel et massif contre le régime que tentaient d’imposer les Frères musulmans et le président Morsi.

Mais ce mouvement s’est trouvé encadré, récupéré, dès le départ, par l’institution militaire réactionnaire, organisation de fait prépondérante. Morsi, président élu, n’a pas été renversé par le peuple mais par un coup d’Etat.

Depuis, l’organisation fasciste islamiste confirme, dans ses manifestations de résistance, sa grande influence et sa puissante organisation dans le pays. Ses martyrs des derniers jours, des centaines voire des milliers de morts, lui redonnent un poids politique non seulement en Egypte mais dans les autres pays musulmans.

La répression par l’armée, reprenant les mêmes intérêts de classe que précédemment sous Moubarak, s’abat aussi sur les ouvriers en lutte dans les aciéries ou dans le textile. Cela n’est pas dit.

Frères musulmans ou armée, dans un cas comme dans l’autre, la révolution sociale n’est pas à attendre. L’Armée de la bourgeoisie est disposée, côté fasciste islamiste, à s’appuyer sur les Salafistes (24% des voix en 2012), prêts à faire la peau de leurs rivaux.

Les Etats-Unis et l’Union européenne ne savent plus sur quel cheval miser leurs, respectivement, milliards de dollars et centaines de millions d’euros pour assurer leurs intérêts stratégiques et ceux de leur relai israélien. Ils avaient parié sur une conciliation des deux pouvoirs, méconnaissant sans doute des intérêts intérieurs et des histoires contradictoires. Ils attendent de voir sans remettre en cause leur stratégie impérialiste.

Les communistes égyptiens alertent sur une menace de désagrégation nationale suivant les précédents irakien et syrien.

La constatation que des décennies de répression des organisations ouvrières laisse le peuple sans armes est juste mais terriblement frustrante.

Avec nos camarades égyptiens, nous ne pouvons que souhaiter l’émergence des masses laborieuses, leur organisation dans le rassemblement populaire à même de forcer les changements sociaux et institutionnels, les vrais changements, conditions de la paix et du développement.   

Vivelepcf, 18 août 2013

 

 

Déclaration en date du 3 août 2013 du Parti communiste Egyptien, traduction depuis l’anglais par nos camarades algériens du Lien-PADS

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