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Elections départementales: un autre exemple de « géométrie variable » des directions du PCF, raillé par le camarade Cédric Maisse
L’actualité intense est susceptible d’étouffer encore un peu plus les enjeux des élections départementales de mars. On verra d’autant moins – c’est sans doute heureux – les flottements et accommodements locaux des directions du PCF. Plus que jamais, la géométrie variable est sert de mètre étalon, derrière une ligne affichée, du moins jusqu’à « l’Union nationale » contre les attentats, de contestation de la politique de Valls et Hollande en général, de la « réforme territoriale » en particulier. Dans les départements, dans les cantons où des postes sont conservables, des accords se décident, malgré tout bien souvent, avec tout ou partie de la gauche social-démocrate et « écologiste ». Suivant les cas de figures, ils sont tacites, discrets ou alors assumés, au nom du front contre l’extrême-droite ou de la continuité des politiques locales. Certains cas semblent encore moins défendables que d’autres. Nous publions ici la réaction assez dégoûtée de notre camarade Cédric Maisse devant la situation à Amiens et dans la Somme. Cet état réel du Parti exige une reprise en main qui ne pourra venir que des communistes et des travailleurs qui ont le plus conscience du besoin d’un PCF fort sur des bases de classe. Vivelepcf, 19 janvier 2015
Le PCF de la Somme : une entreprise familiale devenue une filiale du PS.
Le PCF de la Somme est devenue une petite entreprise familiale. C’est devenu de notoriété publique après la publication d’un article dans le Courrier picard de ce jour. En effet, Nathalie Marchand, l’actuelle compagne du secrétaire de la fédération PCF de la Somme va se présenter aux côtés d’un élu PS aux prochaines élections départementales dans le canton de Longueau.
Comme par hasard, cette nouvelle est donnée la veille d’une assemblée générale des communistes de la Somme. Elle aura lieu précisément dans la mairie de Longueau demain à 18 H 30.
À quoi sert cette assemblée puisque tout est décidé depuis au moins un an ?
D’abord Joël Carliez a décidé, souverainement, tout seul et en son unique nom, que le PCF sera l’allié du PS aux prochaines élections. On se demande bien pourquoi est organisée une assemblée d’autant plus que les candidatures ont été décidées dès avant les municipales de mars dernier. À Flixecourt, ce sera René Lognon, à Camon-Rivery ce sera l’ami de l’UMP Jean-Claude Renaux et à Longueau ce sera la compagne de Joël Carliez. Il est certain que ce dernier ne s’est occupé que de la dernière candidature, les autres s’imposent en tant que notables et non comme communistes. Il a même tracé un plan de carrière : Nathalie Marchand, actuellement conseillère municipale, se fait élire conseillère départementale en compagnie du socialiste Jean-Louis Piot puis, grâce à la légitimité donnée par ce mandat, elle succède à Colette Finet, amie aussi de l’UMP et actuelle maire PCF de Longueau qui doit prendre sa retraite à mi-mandat.
Voilà comment on peut expliquer mon exclusion du PCF dans l’indifférence totale de la direction nationale. Joël Carliez et Nathalie Marchand siègent tous deux au conseil national du PCF. Ce sont des amis des bureaucrates de la direction du parti. Il est évident que ma lettre de contestation de mon exclusion adressée à la commission nationale des conflits s’est retrouvée directement à la poubelle ! Je n’ai jamais eu de réponse !
Enfin, et c’était le but premier de ce billet, l’essentiel des adhérents de la section PCF d’Amiens n’a pas été invité à cette assemblée générale et surtout pas les conseillers généraux PCF sortants, Claude Chaidron et Gérald Maisse. Ils ont eu le tort de soutenir notre liste communiste autonome aux élections municipales d’Amiens. MAIS ils sont toujours adhérents et Claude Chaidron est membre du comité de section d’Amiens !
Tout se décide donc dans une cabine téléphonique de Longueau, une des dernières qui restent grâce à l’initiative conjointe de Colette Finet et Joël Carliez qui tiennent à ce que les réunions du PCF fassent encore salle comble.
Election des exécutifs des communautés urbaines: Les compromis et compromissions du 4ème tour des municipales – exemple d’élus PCF à Amiens
Brève, vivelepcf, 21 avril 2014
Des camarades du PCF d’Amiens ont exprimé leur vive condamnation avec la décision des maires, adhérents du PCF, de Camon et de Longueau, de rejoindre l’exécutif, comme vice-présidents, de la Communauté urbaine d’Amiens.
Nous reproduisons en bas de cet article pour information leur déclaration.
L’élection des présidents et exécutifs des communautés de communes, d’agglomération ou des communautés urbaines (future « métropoles ») constituent un véritable 4ème tour des élections municipales après les élections des maires.
Le fait que les conseillers communautaires aient été pour la première fois élus directement (par un « fléchage » peu compréhensible sur les bulletins de vote aux municipales) – et non plus par les conseils municipaux – ne change rien à l’éloignement de ces responsables vis-à-vis des populations et du suffrage universel.
Pourtant, les intercommunalités n’ont cessé de voir leurs prérogatives, leurs moyens, leur influence politique augmenter, jusqu’à devenir prédominants, au détriment de la démocratie communale.
Dans ce contexte de recul démocratique organisé, d’opacité, les tractations politiciennes vont bon train. Les collusions entre droite et « gauche », sur fond de large consensus voire d’interchangeabilité des équipes et des programmes, se réalisent.
Un « sans étiquette » a été élu à la tête de la Communauté urbaine de Lille avec l’aval d’une partie de la droite, majoritaire, et de Martine Aubry. Gérard Collomb (PS) garde la présidence de la Communauté urbaine de Lyon avec le soutien d’une large frange des élus de droite (avec aussi les félicitations du maire PCF de Givors mais pas celles des élus PCF de Vénissieux).
A Bordeaux, grand seigneur, Alain Juppé et sa large majorité de droite ont laissé des places de présidents au PS, aux Verts mais aussi une au PCF.
A Amiens, Alain Gest, UMP, a été ravi d’octroyer à deux maires PCF une vice-présidence de la Communauté urbaine dont il vient de prendre le contrôle.
Pourtant les exécutifs des communautés d’agglomération ne pas des institutions « techniques » (« au delà des clivages »), mais bien des gouvernements locaux ! Comment des élus PCF peuvent-ils concevoir une participation à l’application – loyale – de la politique de la droite (la question se pose aussi ailleurs pour la politique du PS) ? Qu’obtiennent-ils en échange ?
Notre parti, le PCF, vient de subir un lourd recul électoral en influence et en élus. Malgré ses militants, il a subi le vote sanction de la gauche au pouvoir. Il a certes payé les illusions semées par le Front de gauche sur un changement en 2012. Il continue de payer la perte d’identification de ses positions et de sa forme d’organisation historiques. Dans ce cadre, l’institutionnalisation de son appareil, les alliances sans principes auxquelles elle conduit (comme à Paris dès le 1er tour derrière les sociaux-libéraux Delanoë et Hidalgo) coûtent très cher.
Voilà maintenant que certains élus PCF sont prêts à gérer les institutions intercommunales avec la droite !
Nous comprenons et partageons l’indignation de nos camarades amiénois. Ces compromissions ne peuvent être ni tues, ni tolérées au sein du Parti!