Tract de la section du PCF Mantes-la-Jolie, septembre 2016

Une mobilisation des producteurs pour qu’un groupe (Lactalis) augmente son prix d’achat, un ministre de l’Agriculture qui avoue son impuissance (ou sa soumission?) face aux marchés financiers …. La crise du lait a fait couler beaucoup d’encre avant qu’un accord ne soit trouvé avec un syndicat de droite, la FNSEA.

Mais cet accord ne donne qu’un répit de courte durée à certains producteurs et ne résout rien du problème d’ensemble.

Travailler à perte? C’est la situation que les producteurs laitiers vivent depuis plusieurs dizaines d‘années.

En 15 ans, le nombre des exploitations laitières a été réduit de moitié. Seules les plus importantes d’entre elles ont réussi à s’en sortir.

Et « l’accord » trouvé entre Lactalis et la FNSEA va encore encourager ce processus parce qu’il fixe à nouveau un prix de vente inférieur au coût de production (29 centimes le litre alors qu’il faut 39 centimes pour « commencer à vivre » de cette production).

Seules les exploitations les plus importantes s’en sortiront au prix d’une véritable industrialisation (« hors sol » type ferme des 1.000 vaches).

DES BESOINS MONDIAUX IMMENSES.

Contrairement à ce que nous affirment gouvernement, économistes autoproclamés et dirigeants politiques de droite ou de gauche non communiste, il n’y a pas trop de production de lait.

Bien au contraire, alors que des centaines de millions d’êtres humains meurent ou souffrent de la faim, les besoins n’ont jamais été aussi importants (particulièrement en Asie, Afrique et Amérique centrale).

Mais pour les marchés financiers, ce qui compte ce n’est pas la vie des femmes et des hommes plutôt que leur mort, c’est leur capacité à payer et à permettre la réalisation de profits pour les multinationales.

SORTIR DE LA LOGIQUE DES MARCHÉS FINANCIERS.

Plutôt que de théoriser sa soumission « devant l’Europe », « devant les marchés financiers » …, le gouvernement français devrait jouer tout son rôle.

Les communistes proposent:

. la création d’un office national du lait. Il garantirait à chaque paysan l’achat de sa production à un prix décent et briserait le monopole des multinationales comme Lactalis,

. la construction de coopérations mutuellement avantageuses entre pays plutôt que de s’en remettre pieds et mains liés aux marchés financiers. Alors que chacun reconnaît le besoin d’une agriculture raisonnée, cela permettrait le maintien et le développement d’exploitations à taille humaine. Cela permettrait également de construire de nouvelles coopérations avec d’autres pays (l’Algérie, par exemple, est fortement déficitaire en production de lait mais est aussi un producteur important de pétrole et de gaz) dans le strict respect de la souveraineté de chacun des états.

Dans ce domaine comme ailleurs, répondre aux besoins des femmes et des hommes, c’est avoir le courage de refuser la soumission aux marchés financiers.