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70 ans après Hiroshima, F. Hollande vante plus que jamais la « dissuasion nucléaire » et étend dangereusement son concept

EDT pour vivelepcf, 7 août 2015

Au moins François Hollande n’aura pas eu l’hypocrisie d’assister au Japon, aux côtés de Barak Obama, aux cérémonies du 70ème anniversaire des bombardements de Hiroshima et Nagasaki. Il a préféré se rendre en Egypte à l’inauguration du doublement du canal de Suez auprès du nouveau dictateur local, le maréchal Sissi. Il faut dire qu’à peine en place après un coup d’Etat, Sissi s’est montré un bon acheteur d’avions Rafale (même si c’est grâce à des prêts français…). L’Egypte se trouve au cœur d’une zone encore plus instable après les interventions impérialistes en Libye et en Syrie, encore plus demandeuse d’armes…

« Indépendance, liberté, capacité à faire prévaloir nos valeurs, voilà pourquoi nous devons chaque jour, assurer la permanence de la dissuasion nucléaire et être capables, à chaque instant, d’en améliorer encore l’organisation, le fonctionnement et les armes ». Voilà la phrase par laquelle Hollande a conclu le 19 février dernier, sur la base aéronavale d’Istres, son long discours définissant l’orientation de sa politique nucléaire militaire (texte intégral en lien sur le site de l’Elysée). Un hymne à l’arme nucléaire, comme tout son texte ! On comprend qu’il ne se soit envolé pour Hiroshima !

Partant d’une telle profession de foi, il est logique qu’il renvoie l’objectif du désarmement nucléaire aux calendes grecques et le réduise à un vœu pieux : « Je partage donc l’objectif, à terme, de l’élimination totale des armes nucléaires, mais j’ajoute : quand le contexte stratégique le permettra ». Ou encore : « La France doit être lucide. Elle sait qu’il ne suffit pas de proclamer le désarmement nucléaire immédiat et total, il faut que la réalité des actes de chacun soit cohérente avec les discours ». Tout est dit et répété plusieurs fois. Le quinquennat Hollande sera le premier où la France de diminuera pas, même simplement quantitativement, son arsenal nucléaire, ni son budget dédié à l’arme atomique, « sanctuarisé », à hauteur officiellement de 3,5 milliards d’euros par an.

La doctrine énoncée par Hollande donne tout leur (mauvais) sens aux efforts de la diplomatie française pour faire appliquer le Traité de non-prolifération (TNP). Il ne s’agit agir dans le sens général d’un abandon de l’arme atomique mais d’intervenir pour que de nouvelles puissances ne concurrencent pas les puissances impérialistes occidentales et leurs alliés. La politique française d’hostilité aux velléités supposées du régime iranien de se doter de la Bombe est directement subordonnée au souci de garantir la suprématie de l’impérialisme israélien dans ce domaine.

En termes d’idéologie, si l’on voulait vraiment encourager la non-prolifération, soulever les opinions publiques, légitimer le TNP, il faudrait s’y prendre à l’inverse d’Hollande qui affirme encore : « La Force de dissuasion, c’est ce qui nous permet d’avoir la capacité de vivre libres et de pouvoir, partout dans le monde, porter notre message, sans rien craindre, sans rien redouter, parce que nous sommes sûrs de la capacité que nous avons à nous défendre ». Avec un tel discours, il y a vraiment de quoi dissuader une nation qui voudrait se doter de l’arme nucléaire d’y renoncer !  Beaucoup peuvent légitimement ne pas se sentir moralement inférieures à l’impérialisme français, avec ses interventions françaises en Libye ou en Afrique, et voudraient desserrer la domination des grandes puissances…  La tentation nucléaire est encore accrue quand Hollande proclame, de façon très contestable, que « la dissuasion stimule nos efforts de recherche et de développement et contribue à l’excellence et à la compétitivité de notre industrie ». Tout est décidément bon dans la « dissuasion » nucléaire !

La même logique présidentielle – est-ce du cynisme ou du pragmatisme ? – se retrouve chez Hollande à propos de l’application du Traité d’interdiction des essais nucléaires. Son entrée en vigueur est sa « première priorité », puisque « la France a fait la démonstration que la renonciation complète, irréversible aux essais nucléaires était compatible avec le maintien d’une dissuasion crédible ». Entre 1995 et 1997, sous Chirac – on s’en souvient -, l’industrie nucléaire militaire française a eu encore besoin de quelques essais grandeur nature à Mururoa pour adapter ses simulateurs. Maintenant que c’est fait pour l’armée française, comme pour les Etats-Unis, empêchons les autres de passer cette étape…

Par rapport justement à Chirac ou même à Sarkozy, le discours de Hollande, inauguré dès son élection par sa première visite officielle en juillet 2012 à un sous-marin nucléaire à Brest, exprime une inflexion. Jusque-là, la dissuasion était un mal et une dépense nécessaires pour se défendre. Aujourd’hui pour Hollande, elle est associé la liberté, à la « garantie que les engagements internationaux de la France seront toujours honorés, même si l’emploi de l’arme nucléaire n’est concevable que dans des circonstances extrêmes de légitime défense. »

La ligne qui prévalait sous Chirac et Sarkozy était évidemment hypocrite. Mais la libération de la parole présidentielle, avec Hollande, représente une nouvelle étape extrêmement inquiétante. La menace se précise, au-delà du rappel des grands principes, de la fable, de la dissuasion, de la mise au point d’armes atomiques françaises opérationnelles dans des conflits « limités » (c’est l’objectif avoué des essais en laboratoire de produire des bombes adaptées à cet échelle d’objectif).

Décryptons à nouveau le discours du Président : « C’est la responsabilité suprême du Président de la République d’apprécier en permanence la nature de nos intérêts vitaux et les atteintes qui pourraient y être portées.

L’intégrité de notre territoire, la sauvegarde de notre population constituent le cœur de nos intérêts vitaux. Quels que soient les moyens employés par l’adversaire étatique nous devons préserver la capacité de notre nation à vivre. Tel est le sens de la dissuasion nucléaire.

Néanmoins, je ne peux exclure qu’un adversaire se méprenne sur la délimitation de nos intérêts vitaux. C’est pourquoi je veux rappeler ici, que la France peut, en dernier ressort, marquer sa volonté à défendre nos intérêts vitaux par un avertissement de nature nucléaire ayant pour objectif le rétablissement de la dissuasion. »

Les deux dernières phrases, soulignés par nous, sont les plus explicites et effrayantes : « par un avertissement de nature nucléaire » a-t-il dit.

Quant à l’appréciation présidentielle unilatérale, suivant l’idéologie dominante, « de nos intérêts vitaux », elle coïncide – ce n’est pas une surprise – avec ceux de l’Union européenne du capital et de l’OTAN. Hollande ne pouvait pas être plus clair: « La définition de nos intérêts vitaux ne saurait être limitée à la seule échelle nationale, parce que la France ne conçoit pas sa stratégie de défense de manière isolée, même dans le domaine nucléaire. Nous avons affirmé à de nombreuses reprises, avec le Royaume Uni, avec lequel nous avons une coopération sans équivalent, cette conception. Nous participons au projet européen, nous avons construit avec nos partenaires une communauté de destin, l’existence d’une dissuasion nucléaire française apporte une contribution forte et essentielle à l’Europe. La France a en plus, avec ses partenaires européens, une solidarité de fait et de cœur. Qui pourrait donc croire qu’une agression, qui mettrait en cause la survie de l’Europe, n’aurait aucune conséquence ?

C’est pourquoi notre dissuasion va de pair avec le renforcement constant de l’Europe de la Défense. »

Puis ensuite : « Je veux également préciser notre relation avec l’Alliance Atlantique. L’Alliance Atlantique a une vocation nucléaire et les forces stratégiques indépendantes, comme la France et le Royaume-Uni en disposent, ont un rôle spécifique à jouer et contribuent à la dissuasion globale.

Ce constat, fait par tous, n’implique pas de changement de posture de notre pays. La France ne participe pas aux mécanismes de planification nucléaire de l’OTAN et la France ne participera pas à ces mécanismes. Ce principe demeurera. En revanche, la France souhaite contribuer à la définition de la politique nucléaire de l’Alliance. A cet égard, tous les pays membres de l’OTAN doivent faire preuve de constance et de détermination dans cet engagement. »

Sur ce dernier point, il n’y a rien de nouveau dans l’aveu, déjà fait depuis longtemps, que la soi-disant « indépendance nationale » de la France, avec la dissuasion nucléaire, n’est rien d’autre que le prélèvement sur la richesse produite par les travailleurs français pour la défense conjuguée des intérêts impérialistes américains et européens.

Aujourd’hui des armes nucléaires de dissuasion dirigées contre qui ?

Hollande doit admettre que, pour l’instant, « la France n’a pas d’ennemi déclaré ».

Mais… il dénonce quand même la Syrie de Bachar El-Assad qui « a brisé un tabou fondamental de notre système de sécurité collective » en utilisant prétendument des armes chimiques et contre lequel « il a fallu recourir à la menace ». Grâce à Bachar et au tabou qu’il aurait levé, il serait ainsi plus aisé de faire accepter l’utilisation d’armes de destruction massive ? Horreur !

Hollande évoque aussi Daesh et « l’attaque informatique contre Sony », qu’il semble difficilement envisageable de combattre avec des bombes nucléaires… Mais pour Hollande, « des surprises, voire des ruptures sont possibles ». Surtout qu’auparavant, il a mentionné la crise ukrainienne… On devine quelle « agression d’origine étatique » pourrait être imaginée, comme au temps de la guerre froide mais avec un rapport de force bien différent.

Communistes, progressistes, nous avons toutes les raisons d’être inquiets et de ne pas sous-estimer l’importance de la lutte, EN FRANCE, pour le désarmement nucléaire.

Bien sûr, nous savons que les propos de Hollande suivent aussi les intérêts et la propagande du lobby militaro-industriel du nucléaire. Mais cela n’en diminue pas pour autant le danger des bombes atomiques. Pour nous, commémorer les crimes impérialistes d’Hiroshima et Nagasaki ne relève pas du rituel de convenance !

Bien sûr, nous savons que le lobby militaro-industriel conventionnel peut également contester, de façon tout aussi intéressée, les dépenses dirigées vers le nucléaire et défendre hypocritement un désarmement nucléaire (comme des socialistes comme Rocard et Quilès peuvent en être les porte-parole). Certains avocats de l’impérialisme français estiment aussi bien plus efficaces pour les intérêts qu’ils défendent de promouvoir une autre militarisation. Mais pour nous, combattre l’une n’empêche pas de combattre l’autre manifestation militariste de l’impérialisme.

Communistes, la situation menaçante appelle que nous reprenions le flambeau pacifiste de nos camarades qui, comme Frédéric Joliot-Curie, en connaissance de cause, initièrent et firent signer à des millions de travailleurs l’Appel de Stockholm pour l’abolition de l’arme nucléaire.

Peu importe pour nous (c’est très disproportionné le de mentionner) qu’un politicien comme Mélenchon, lié à Dassault, affiche un chauvinisme révulsant et vante une conception trompeuse de l’indépendance nationale par la dissuasion nucléaire.

Communistes, finissons aussi de solder les erreurs et même reniements décidés au nom du Programme commun dans les années 70, dont le rapport Kanapa de 1977, qui convertit le PCF à l’acceptation de l’arme nucléaire française, présentée illusoirement comme potentiellement nationale. Si le PCF en est petit à petit revenu, il importe d’être beaucoup plus clair. Interrogé en 2012 sur la proposition de Rocard de supprimer l’arme nucléaire française, Pierre Laurent n’est pas allé plus loin que d’estimer « que sa proposition méritait vraiment réflexion et que la France pourrait prendre l’initiative pour relancer le désarmement nucléaire ». Avec Hollande ?

Communistes, sur cette question vitale, nous pouvons avoir des propositions de lutte graduées et claires et mobilisatrices :

-          Pour une définition des intérêts vitaux du pays englobant exclusivement la défense de son intégrité territoriale et la sauvegarde de sa population.

-          Pour une sortie de la France du commandement intégré de l’OTAN, de l’OTAN et de toute organisation de l’Europe de la défense.

-          Pour le retour en France de tous les soldats français engagés sur des théâtres extéieurs.

-          Pour l’arrêt des essais nucléaires en laboratoire et leur classement dans les recherches prohibées par le Traité d’interdiction des essais nucléaires.

-          Pour la mise en accusation du budget totalement stérile consacré à l’arme nucléaire (3,5 milliards par an officiellement), en rapport avec les nécessaires dépenses publiques et sociales.

-          Pour une conversion vers le civil et d’autres technologies du secteur militaro-nucléaire français.

-          Pour un désarmement nucléaire total et unilatéral de la France.

-          Pour dans le monde, « l’interdiction absolue de l’arme atomique, arme d’épouvante et d’extermination massive des populations » comme y exhortait l’Appel de Stockholm.        

Les véritables raisons du bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki…

Nous reprenons un article synthétique écrit en 2009 par Kate Hudson, présidente de la Campagne pour le Désarmement nucléaire en Grande-Bretagne (CND), pour le journal Morning Star (sous le titre: Unnecessary evil) et  traduit par MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Aucun élément historique nouveau n’est venu le contrarier.

Il existe une croyance populaire, en particulier aux États-Unis, selon laquelle il était nécessaire de larguer la bombe atomique sur le Japon en 1945 pour mettre fin rapidement à la guerre et sauver des vies.

Même aujourd’hui, beaucoup de gens croient véritablement que la bombe était nécessaire pour amener le Japon à se rendre et pour éviter l’invasion du Japon par les États-Unis, qui aurait pu coûter la vie à des centaines de milliers de personnes. Mais des études universitaires approfondies réalisées aux États-Unis, utilisant des documents de l’époque, montrent que ce n’est tout simplement pas vrai.

Au moment où la bombe était prête à être utilisée, le Japon était disposé à se rendre. Comme le Général Dwight Eisenhower l’a dit, le Japon cherchait à ce moment précis à se rendre en évitant de perdre la face. Eisenhower lui-même a dit: « C’était inutile de les frapper avec cette horrible chose ».

Alors, si le Japon était prêt à se rendre, pourquoi a-t-on largué deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki tuant plus de 340 000 personnes?

Un facteur significatif dans la décision de bombarder le Japon était le désir de Washington d’établir sa domination dans la région après la guerre. Ceux qui se préparaient déjà pour la situation d’après-guerre croyaient que cela rendait nécessaire l’occupation américaine du Japon, permettant aux États-Unis d’y installer une présence militaire permanente, de façonner son système économique et politique et de dominer la région du Pacifique sans crainte d’une résurgence Japonaise

Mais la résurgence Japonaise n’était plus la principale source d’inquiétude stratégique pour les États-Unis. Sa principale source d’inquiétude était surtout la place que prendrait l’Union Soviétique dans le monde de l’après-guerre, à la fois en Asie et en Europe.

L’Union Soviétique était l’allié de Washington pendant la guerre contre l’Allemagne. In fine, bien sûr, leurs systèmes économiques étaient incompatibles – les États-Unis n’auraient jamais accepté qu’aucune partie de l’économie mondiale se soit rapprochée d’elle et ceux qui recherchaient une alternative au modèle américain de l’économie de marché tendaient à regarder du côté de l’Union Soviétique.

Cet antagonisme latent était intensifié par la puissance et le prestige accrus de l’Union Soviétique, au vu de son rôle dans la guerre, elle qui a cassé les reins de la machine de guerre allemande. Les États-Unis voulaient empêcher une progression Soviétique en Asie et, par conséquent, un gain d’influence Soviétique au Japon.

Tout le monde doit bien en déduire que les États-Unis voulaient faire une démonstration de leur puissance militaire unique – avec la possession de la bombe atomique – afin d’obtenir quelques avantages politiques et diplomatiques, aux dépens de l’Union Soviétique, dans le cadre des accords d’après-guerre tant en Asie qu’en Europe.

Tandis que de nombreux politiciens de premier plan, des diplomates, des grandes figures de l’armée pensaient qu’il n’était pas nécessaire de bombarder le Japon, le groupe qui entourait le président américain Harry Truman l’a fortement incité à le faire. Le Secrétaire à la Guerre Henry Stimson a décrit la bombe atomique comme étant « la carte maîtresse » de la diplomatie américaine vis-à-vis de l’Union Soviétique.

Début 1945, il était clair que tandis que le gouvernement Japonais n’offrirait pas de « reddition inconditionnelle », il était disposé à rechercher une reddition négociée par le biais du pays neutre qu’était l’Union Soviétique. Comme condition, il posait le maintien de la position de l’empereur Japonais Hirohito, sans qu’il ait à perdre la face. Un scénario possible aurait été la modification de son rôle dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle et l’assurance que les charges de crimes de guerre contre lui – qui auraient pu mener à son exécution, comme cela a été le cas pour de nombreux leaders de l’Allemagne Nazie – seraient abandonnées.

Il existait un consensus parmi les leaders Occidentaux sur le fait que cela aurait été une approche acceptable, mais cette position n’a jamais été communiquée au gouvernement Japonais. Des enregistrements indiquent que le Président Truman n’a pas évoqué cette option lors de la déclaration de Potsdam parce que les essais de la Bombe-A Américaine à Alamogordo avaient été concluants.

Le leadership américain n’a pas informé les Japonais que leurs conditions de reddition étaient plus ou moins acceptable, car il fallait utiliser la bombe pour faire une démonstration de force dans un monde où les États-Unis seraient les seuls à être en possession de cette arme. Sa seule occasion de le faire, c’était avant que le Japon ne se rende.

Donc les États-Unis ont largué une bombe sur Hiroshima le 6 août, et une autre sur Nagasaki le 9 août.

Les conditions de reddition acceptés par la suite n’étaient aucunement différentes de celles que les Japonais avaient offertes avant le bombardement – exactement les mêmes fins auraient pu être atteintes sans le bombardement, si les États-Unis avaient accepté la condition japonaise qui était la protection et le maintien de son empereur. Mais maintenant, bien sûr, les États-Unis se sont assurés l’occupation du Japon et ont fait la démonstration de leur « carte maîtresse » dans le nouveau monde de la diplomatie atomique. Washington a montré au monde entier sans ambiguïté qu’il avait une arme d’une puissance exceptionnelle et dévastatrice et qu’il était prêt à l’utiliser,

Les États-Unis ont fait d’autres déclarations pour essayer de justifier l’usage de la bombe, qui se sont également révélées fausses. Par exemple, il a été affirmé que les citoyens d’Hiroshima et de Nagasaki ont été avertis par des tracts envoyés par voie aérienne qui les avertissaient de ce qu’il allait se passer et qui les exhortaient à évacuer les villes. Ce n’était tout simplement pas vrai. Les preuves démontrent que la décision a été prise en très haut lieu de ne donner aucun avertissement préalable.

Tout en s’assurant des avantages politiques, diplomatiques et militaires, les États-Unis se sont aussi laissés l’opportunité, autrement impossible, de tester leurs armes nucléaires sur des êtres humains et de déterminer leurs impacts sur les bâtiments et sur différents types d’installations. Cela lui a permis de suivre de près les impacts de la radiation, ce qui n’aurait pas été imaginable autrement.

En lançant deux bombes, une faite d’uranium, l’autre de plutonium, avec des combinaisons chimiques différentes, toute une série d’effets pouvait être testée. Le chercheur scientifique Rosalie Bertelle considère qu’il y avait un « projet délibéré d’étudier les effets des deux différents types de bombes ».

Les forces américaines d’occupation ont filmé les régions bombardées pour près de 85 000 pieds de pellicules. En septembre 1945, une équipe de chercheurs américains s’est établi à Hiroshima pour mesurer les « effets sur la santé » constatés sur une population humaine exposée à la fission atomique.

En lançant ces bombes atomiques, le gouvernement Américain a eu ce qu’il voulait, mais avec un coût humain le plus épouvantable qui soit. Soixante-quatre années après, nous nous battons toujours pour mettre fin à cette héritage de terreur et de brutalité insupportable.

Site du Morning Star, quotidien communiste britannique: http://www.morningstaronline.co.uk/

Il y 69 ans : Hiroshima, Nagasaki. Plus que jamais, agir pour l’éradication de l’arme atomique !

Le Japon modifie sa constitution pour pouvoir faire la guerre. Les fascistes réclament le rétablissement du statut nucléaire de l’Ukraine. Israël dispose de la Bombe…

Repris de Pcf  Paris 15ème, 6 août 2014

Une fois par an, à peine, les grands médias sont obligés d’évoquer l’horreur de l’arme nucléaire, à l’occasion de l’anniversaire des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août 1945.

En quelques secondes, deux villes sont anéanties, 140.000 et 70.000 habitants sont tués. Des centaines de milliers d’autres porteront jusqu’à leur mort des souffrances atroces dues aux brûlures et aux radiations.

La discrétion de l’idéologie dominante est assourdissante. Elle cache la menace effrayante d’actualité de la terreur nucléaire, la persistance et la montée du militarisme dans la plupart des régions du monde.

Pour le peuple japonais, touché dans sa chair, les commémorations d’Hiroshima et de Nagasaki constituent un jour de recueillement national pour la paix. Il est d’autant plus important que le militarisme japonais ne cesse de renaître de ses cendres.

Cette année, le gouvernement du premier ministre Shizo Abe veut faire voter au Parlement une grave révision de la Constitution de 1947. Celle-ci consacrait la renonciation « à jamais » à la guerre. Au nom du concept hypocrite « d’autodéfense collective », l’armée japonaise serait autorisée à intervenir à l’extérieur. Une forte opposition populaire s’exprime contre cette dangereuse dérive.

La course aux armements s’emballe dangereusement dans cette région du monde, au fil de la montée des rivalités économiques et géostratégiques. La Chine, puissance nucléaire officielle, a doublé ses dépenses militaires en 10 ans. Les Etats-Unis concentrent une part croissante de leurs armements vers le Pacifique. 

Les foyers de guerre dans le monde se multiplient impliquant des puissances nucléaires.

L’existence d’une menace atomique israélienne est un secret de polichinelle. Outre sa politique d’oppression armée en Palestine, Israël multiplie les tentatives de déstabilisation et les provocations à l’encontre des autres pays du Moyen-Orient, dont l’Iran, précisément sur la question du nucléaire.

En Europe, l’impérialisme américain entreprend de pousser la zone de domination de l’OTAN en Ukraine directement en contact avec la Russie. Etats-Unis et Russie continuent d’être de loin les premières puissances militaires nucléaires. Les organisations ouvertement fascistes qui participent au nouveau régime de Kiev revendiquent ouvertement le rétablissement du statut de puissance militaire nucléaire à l’Ukraine.

Plus que jamais, la mobilisation des peuples pour la paix, pour le désarmement, pour le désarmement nucléaire est nécessaire à construire.

Pourfendons les mensonges idéologiques de la dissuasion atomique, de la non-guerre par l’équilibre de la terreur ! Les bombes nucléaires sont élaborées, non seulement pour enrichir les firmes du secteur, mais bien aussi pour pouvoir être utilisées, selon les objectifs politiques des puissances qui en disposent.

A Hiroshima et Nagasaki, l’impérialisme américain a commis les pires crimes, non pour en accélérer la chute d’un militarisme japonais exsangue, mais pour intimider l’URSS. 

La seule assurance de ne pas utiliser la bombe atomique, c’est de ne pas en avoir.

L’anniversaire d’Hiroshima et Nagasaki est un appel mondial à ce que chacun agisse dans son propre pays.

Agissons en France ! Les gouvernements se succèdent, la politique d’armement nucléaire demeure. François Hollande a sanctuarisé son budget, 4 milliards d’euros par an officiellement, malgré ses discours sur les déficits budgétaires. La « dissuasion » nucléaire bénéficie d’un soutien politique presque consensuel s’étendant du l’extrême-droite au parti de gauche.

Quel contraste entre la médiatisation des mouvements contre le nucléaire civil (pour le développement d’autres industries énergétiques, à tort ou à raison), destiné au développement humain, et le silence sur la contestation du nucléaire militaire, destiné à semer la mort !

Communistes, nous ne voulons ni d’armes nucléaires françaises aux ordres de l’OTAN, ni d’armes nucléaires françaises aux ordres de l’UE, ni d’armes nucléaires françaises aux ordres de l’impérialisme national.

Nous prenons position et militons pour le désarmement nucléaire unilatéral de la France, contribution à l’élimination de la bombe nucléaire, à l’abandon de toutes les armes de destruction massive dans le monde.

De Hiroshima et de Nagasaki parlons-en dans les écoles, dans les villes et les villages, dans les entreprises !

63 ans après l’Appel de Stockholm, la lutte pour « l’interdiction absolue de l’arme atomique, arme d’épouvante et d’extermination massive des populations » est malheureusement toujours une urgence planétaire.

Il y 68 ans : Hiroshima, Nagasaki. Plus que jamais, agir pour l’éradication de l’arme atomique ! Et commençons par la France !

Pcf  Paris 15ème, 7 août 2013

Une fois par an, à peine, les grands médias sont obligés d’évoquer l’horreur de l’arme nucléaire, à l’occasion de l’anniversaire des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août 1945.

En quelques secondes, deux villes sont anéanties, 140.000 et 70.000 habitants sont tués. Des centaines de milliers d’autres porteront jusqu’à leur mort des souffrances atroces dues aux brûlures et aux radiations.

La discrétion de l’idéologie dominante est assourdissante. Elle cache la menace effrayante d’actualité de la terreur nucléaire, la persistance et la montée du militarisme dans la plupart des régions du monde.

Pour le peuple japonais, touché dans sa chair, les commémorations d’Hiroshima et de Nagasaki constituent un jour de recueillement national pour la paix.

Cela n’a pas empêché – cela a sans doute même motivé – la présentation officielle spectaculaire, ce 6 août 2013, du futur porte-hélicoptères de l’armée japonaise, (Lire la suite…)