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Pogrome planifié : la guerre d’Israël contre Gaza – Parallèle avec le pogrome de Kichinev en 1903

Pogrome planifié : la guerre d’Israël contre Gaza

Article de Rolf Verleger, psychologue à l’université de Lübeck (Allemagne), responsable de la communauté juive de Lübeck et du Schleswig-Holstein, repris du quotidien Junge Welt, traduit par EDT pour vivelepcf, 16 juillet 2014

Quand en 1903, le jeune Michail Rybatchenko fut retrouvé assassiné à Kichinev (aujourd’hui en Moldavie, alors dans l’Empire des tzars), les « bons chrétiens » virent dans les Juifs des monstres avides de sang. « Mort aux Juifs », le mot d’ordre fut écrit, prêché, crié et mis en œuvre activement. C’était le premier pogrome de Kichinev. Le régime tsariste le regarda avec bienveillance.

Aujourd’hui, plus de cent ans après, trois écoliers juifs ont été enlevés et tués en Cisjordanie occupée par Israël. A ce jour, les auteurs n’ont pas été identifiés. Mais pour les « bons juifs » – en Israël et ailleurs – la chose est entendue : les monstres avides de sang sont le Hamas, les Arabes, les Musulmans. « Mort aux Arabes », le mot d’ordre est écrit, prêché, crié jusqu’au cœur de la société. Et maintenant, l’aviation israélienne s’occupe de le mettre en œuvre.

Le parallèle est évident. Il débouche de la même façon sur un même résultat : dans un monde de loups, les agneaux se font loups eux-mêmes. Après le pogrome de Kichinev en 1903, le jeune Vladimir Jabotinsky a mené campagne sur le thème : « Juifs apprenez à tirer ». Les groupes d’autodéfense qu’il a inspirés ne purent pas empêcher la vague de pogromes dans tout l’empire des tzars en 1905. A sa suite, beaucoup émigrèrent en Palestine, avec leurs fusils. Jabotinsky fonda le mouvement qui s’appelle aujourd’hui le Likoud, le parti gouvernemental de Netanyahou.

Entre le « mort aux Juifs » d’autrefois et le « mort aux Arabes » d’aujourd’hui, il y a une différence importante : entre le gouvernement russe d’autrefois et le gouvernement israélien d’aujourd’hui. Ce dernier veut se réserver le monopole de la violence. Les autres ne seront pas tués comme ça par des voyous ou par des égarés, mais selon un plan étudié stratégiquement par des experts. Et il s’avère que nous assistons aujourd’hui à un pogrome organisé contre Gaza, exécuté par des professionnels. Les motivations avancées sont les mêmes qu’en 1903 : la haine nationaliste, l’illusion religieuse, la colère devant les enfants morts, la colère devant la résistance, l’envie de tuer.

Au moment du pogrome le plus sanglant, pour l’instant, contre Gaza, au début 2009, j’ai écrit un essai : « Gaza, le méchant, méchant voisin ». Il reste malheureusement actuel. Il s’adressait à Israël. « Le voisin allait de temps à autre à la pêche : vous le lui avez interdit. Il avait des usines : vous les avez bombardées. Il pratiquait l’agriculture : vous l’avez ruinée. Il a eu un aéroport – payé sur les fonds de l’Union européenne - : vous l’avez anéanti. Les méchants voisins n’ont pas besoin d’aéroport. Ce méchant voisin, qui ne songe qu’à tirer, ne doit pas pouvoir pêcher, travailler, récolter sa terre, voyager : le méchant ne doit que tirer sur vous pour que vous puissiez riposter. C’est ce qu’il a fait d’ailleurs ».

IL semble que rien n’ai changé depuis 2009. Mais ce n’est pas exact. Le soutien international à cet Etat d’Israël n’a cessé de se fragiliser. Personne de normal ne voudrait encore avoir quelque chose à voir avec de tels racistes. Cela finira par avoir son effet. Même l’empire des tsars s’est effondré.

Palestine : Tout entreprendre pour faire cesser l’agression criminelle de l’Etat et de l’armée israéliens

Vivelepcf, 9 juillet 2014

Où va s’arrêter, cette fois, l’escalade de la terreur exercée par Israël sur les territoires palestiniens ?

L’aviation israélienne aurait procédé, selon ses propres déclarations, à 220 raids sur la Bande de Gaza en une seule journée. Depuis un mois, l’armée israélienne multiplie les violences, humilie et réprime les populations et les autorités palestiniennes, organise le blocus des villes de Cisjordanie…  Des maisons sont systématiquement vidées de leurs habitants et démolies. Maintenant, la violence de la « punition collective » infligée au peuple palestinien est débridée. Des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants sont déjà morts.

Aucun crime ne saurait en excuser ou en compenser un autre. La famille d’un des trois jeunes Israéliens, enlevés et retrouvés assassinés le 30 juin, a eu la grandeur de dénoncer le lynchage d’un jeune Palestinien le 3 juillet par des extrémistes juifs. Nul ne peut se satisfaire des lancées de roquettes depuis Gaza en direction des villes Israël, autant marque d’impuissance militaire que symbole politique de résistance.

Mais la réalité du déchaînement de violence israélienne est là, insupportable, d’autant plus insupportable qu’elle répond à une stratégie politique constante.

Le drame de la mort des 3 jeunes colons  juifs n’est qu’un prétexte. Les autorités israéliennes ne conçoivent l’existence et l’avenir de l’Etat d’Israël que basés sur la domination, l’expansionnisme colonial, l’oppression de l’autre, la négation de ses droits individuels et collectifs, même élémentaires, sans parler du droit international, systématiquement bafoué. Les moyens de cette politique sont depuis le départ la haine et le racisme, la violence, le maintien dans le sous-développement économique et bien sûr la guerre.

Cette nouvelle vague de terreur suit l’annonce de la réunification des autorités palestiniennes de Ramallah et Gaza, une étape importante pour l’obtention d’une reconnaissance internationale d’un Etat palestinien. L’Etat d’Israël s’efforce de diviser les tendances palestiniennes pour éloigner encore cette perspective.

A nouveau les autorités françaises font preuve d’une discrétion et d’une compréhension pour les crimes israéliens inconcevables. Le soutien inconditionnel au régime israélien, exprimé ces derniers mois, par Manuel Valls et, en Israël même, par François Hollande avait choqué les pacifistes et les défenseurs du droit des peuples dont, communistes, nous sommes.

Aujourd’hui, nous demandons à Hollande, Valls et Fabius, au nom du peuple français, de condamner sans ambiguïté la nouvelle guerre israélienne, d’exiger l’arrêt immédiat des opérations militaires.

Plus que jamais, nous demandons aux autorités françaises d’agir, concrètement, par les voies politiques et économiques, par des sanctions graduées, pour le démantèlement des colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-est, pour la destruction du mur d’enfermement du peuple palestinien, pour la levée de tous les blocus économiques, pour la libération des prisonniers politiques palestiniens. Sans cela, les vœux de création d’un Etat palestinien ne sont qu’hypocrisie.

Il y a urgence pour le peuple palestinien, mais aussi pour le peuple israélien et pour la sécurité collective internationale !

Nous relaierons toutes les initiatives dans ce sens.

Visite de François Hollande à l’Etat d’Israël : indignons-nous ! Agissons !

Vivelepcf, 20 novembre 2013

Indignez-vous ! Rarement, le slogan de Stéphane Hessel, n’aura été si juste que devant la politique de l’Etat d’Israël, qu’il condamnait publiquement au prix des insultes d’organisations comme le CRIF.

La récente visite de François Hollande en Israël, avec un passage éclair en Cisjordanie, a de quoi susciter l’indignation.

Hollande a commis un acte politique lourd. Il est venu apporter un appui quasi inconditionnel à la politique de l’Etat d’Israël, concordant avec l’orientation de la diplomatie et de la politique étrangère de la France depuis plusieurs quinquennats.

Hollande est allé très loin, au-delà même de Sarkozy, jusqu’à la flagornerie, jusqu’à même tutoyer publiquement le premier ministre Netanyahou, politicien de droite extrême qui gouverne avec l’extrême-droite. France et Israël seraient liés presque « charnellement » ! Même Netanyahou a fait un geste de recul, stupéfait par de telles avances qu’il ne partage certainement pas.

Devant le Parlement israélien, Hollande a fait acte d’allégeance au nom de l’Histoire, après avoir repris à son compte toute l’idéologie sioniste : « Oui, la France a toujours été du côté d’Israël… Cette amitié, elle vous est acquise. Elle est d’autant plus forte qu’elle dépasse les alternances politiques, les dirigeants successifs et même les aléas de la vie internationale ».

Hollande a célébré, toujours hors du temps, la « démocratie israélienne ». Dès son arrivée, il déclame au Président Pérès : « Vous êtes une grande démocratie, car malgré les épreuves que vous avez rencontrées, jamais, je dis bien jamais, vous n’avez cédé sur la démocratie, sur le pluralisme, sur les droits. »

Au même moment, l’Etat d’Israël et son armée se livrent au « nettoyage » du Néguev, au regroupement forcé au parcage de 40.000 bédouins et à la destruction de leurs villages. Une diplomate française s’en était émue. Elle a été rappelée.

La « démocratie » en Israël, c’est l’Apartheid, la ségrégation, le racisme d’Etat, la colonisation ! (Lire la suite…)

Non à la guerre, non à l’injustice coloniale, à Gaza comme ailleurs !

La nouvelle opération militaire meurtrière lancée par l’armée israélienne contre Gaza sème le chaos et la mort parmi la population palestinienne, avec le silence complice de la France et avec le soutien actif des États-Unis.

Le bilan macabre s’alourdit de jour en jour : déjà 160 morts palestiniens ce lundi dont une majorité de civils, plus de 1000 blessés. En 2008, la précédente guerre contre Gaza avait fait 1 400 morts côté Palestinien.

Israël ne veut pas la paix. Il mène depuis quarante-cinq ans une guerre coloniale contre le peuple palestinien.

Depuis 1967, les forces israéliennes occupent la Cisjordanie et la bande de Gaza. Des territoires qu’Israël devrait évacuer, selon la résolution 242 de l’ONU. Il empêche la constitution d’un État palestinien indépendant.

Israël a profité des accords de paix d’Oslo, en 1994, pour mieux coloniser la Cisjordanie. En vingt ans, le nombre de colonies en Cisjordanie a doublé. Israël « protège » les 300 000 colons de Cisjordanie avec son armée. Un prétexte pour justifier l’occupation de la Palestine.

Depuis, l’État sioniste multiplie les attaques contre les populations civiles palestiniennes pour entretenir un climat de guerre permanent, empêcher toute résolution pacifique du conflit. Il contribue à renforcer un adversaire, les islamistes du Hamas, qui alimente cette spirale de la violence.

Le gouvernement israélien utilise aussi l’exutoire palestinien pour faire diversion avant les élections auprès de sa propre population, durement frappée par le capitalisme (40% de taux de pauvreté), .

Depuis 2007, il maintient un blocus inhumain contre Gaza. Une vraie catastrophe humanitaire.

Un million de Gazaouis souffrent de la faim, 90% de la population dépend de l’aide humanitaire.

Où est la réaction de la communauté internationale ?

Nulle part! Elle est trop occupée à participer à la destruction de la Syrie. Une guerre contre le principal allié dans la région de la résistance palestinienne.

Où est la France, du « président du changement » Hollande ? Dans son discours à l’ONU le 25 octobre, Hollande met en garde contre le péril syrien, iranien, appelle à des interventions armées. Rien sur l’agression israélienne. Il y a deux semaines, il accueillait en grande pompe le premier ministre israélien Netanyahu, premier fauteur de guerre.

Où est l’Union européenne, « prix Nobel de la paix » ? Elle a signé en juillet un accord de coopération avec Israël dans 60 domaines, dont celui militaire. L’UE importe massivement des biens « Made in Israël » produits dans les territoires occupés, cautionnant l’occupation. Le Parlement européen, député de droite, verts et socialistes réunis, vient scandaleusement de voter une résolution mettant en parallèle l’oppresseur israélien et ses victimes.  Les discours des uns et des autres pour la reconnaissance d’un statut de membre de seconde zone de l’assemblée de l’ONU pour l’Autorité palestinienne ne visent qu’à cacher l’appui sans faille au relai israélien de l’impérialisme.

Où sont les États-Unis de l’ « ami des peuples » Obama ? Un mois après le battage médiatique des présidentielles, la position d’Obama n’est guère différente de celle de la droite républicaine. Il apporte son «soutien total au droit d’Israël à se défendre».

45 ans d’oppression coloniale, de mépris du droit international, de complicité impérialiste, américaine, européenne, française: ça suffit !

La mobilisation grandit en Palestine, mais aussi en Israël, pour dénoncer cette nouvelle guerre. Elevons-la aussi en France à partir de revendications de simple justice :

  • Arrêt immédiat des attaques meurtrières d’Israël
  • levée immédiate du blocus israélien inhumain sur la bande de Gaza et la Cisjordanie ;
  • respect des résolutions de l’ONU, dont la n° 242 : fin de l’occupation israélienne, démantèlement de toutes les colonies au-delà des frontières de 1967 ;
  • Destruction du Mur d’Appartheid
  • Droit au retour de tous les réfugiés palestiniens.
  • Libération des prisonniers politiques palestiniens des geôles israéliennes.
  • reconnaissance d’un Etat palestinien indépendant et viable, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-est comme capitale

Exigeons du gouvernement français qu’il rompe avec la politique de collaboration avec l’Etat colonialiste et qu’il engage immédiatement:

  • L’arrêt de toute collaboration militaire française avec Israël, d’achat et de vente d’armements avec ce pays
  • Le boycott des produits israéliens issus des territoires palestiniens occupés ;

La lutte contre toute forme de racisme, d’antisémitisme est indissociable de la lutte pour la paix, le respect du droits des peuples, la justice et le développement.

 

Le combat contre la guerre, pour la liberté des peuples colonisés fait partie intégrante de notre engagement communiste. Rejoignez-nous!

 

Le tract en PDF