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Incendie de la raffinerie de Berre-L’Etang – Communiqué de la CGT-Chimie et de la CGT Lyondellbasel

Nous reproduisons le communiqué de la Fédération de la Chimie CGT (FNIC) et du syndicat CGT LyondellBasell (Berre) du 16 juillet 2015 à propos de l’incendie de la raffinerie de Berre-L’Etang. Les syndicalistes CGT mettent en garde contre toute instrumentalisation politicienne, toute remise en cause des droits et libertés. Sur un autre plan, ils dénoncent la dégradation organisée, encouragée par les gouvernements successifs (dernier ex. : Loi Macron) de la sécurisation des sites SEVESO. Ils soulignent notamment la nécessité de renforcer, au contraire, les prérogatives des CHSCT. Lien.    

INCENDIE LYONDELLBASELL: LA POLITIQUE DE L’AUTRUCHE !

L’incendie survenu le 14 juillet à LyondellBasell amène diverses interrogations légitimes sur la sécurité d’installations industrielles, mais attention à l’instrumentalisation politicienne dans un contexte international tendu.

Il ne peut y avoir d’amalgame entre les travailleurs et ceux qui ont généré cette situation de guerres, terrorisme à des fins financières.

Les « actes criminels » foisonnent à travers le monde, menaçant la paix, conduits aussi par des gouvernements au service d’intérêts financiers d’un système capitaliste peu scrupuleux des méthodes dès lors qu’il s’enrichit, élargit sa puissance.

Ceux qui hier ont engagé des guerres, bombardements, détruisant les infrastructures économiques et sociales des populations civiles, pour s’accaparer les richesses des sous-sols, œuvrent sans cesse à opposer les peuples, diviser, créer des fractures sociales pour asseoir leur pouvoir. Pour ceux-là, les « affaires » passent avant toute considération, les exemples ne manquant pas à travers le monde sur les liens financiers tissés avec une multitude de dictatures.

Les travailleurs, les populations civiles n’ont pour adversaires que ceux qui entendent les soumettre, les exploiter, museler leurs droits et libertés chèrement conquises par les luttes sociales.

Quelle que soient les mesures prises dans cette situation, elles doivent être rationnelles, objectives, respectueuses des droits et libertés des salariés, de la population.

La sécurité des installations classées SEVESO, pour ce qui est des risques internes à l’entreprise, liés à l’exploitation industrielle, est une question posée en toutes circonstances et non de manière conjoncturelle.

Quelques explications sur les entreprises classées SEVESO :

 Suite à la catastrophe de Seveso en 1976 et à sa gestion bâclée, les Etats européens ont été dans l’obligation de renforcer le contrôle des pouvoirs publics sur les activités industrielles présentant des risques technologiques majeurs. Et force est de constater que l’action publique n’intervient souvent qu’après une catastrophe, délégant le plus souvent ces questions aux employeurs, sans écouter la voix des travailleurs, les premiers « experts » des questions de santé/sécurité dans l’entreprise.

LES PREMIÈRES VICTIMES « D’ACCIDENTS » SONT TOUJOURS LES SALARIÉS, LES RENDANT D’AUTANT PLUS SENSIBLES À LA SANTÉ, SÉCURITÉ DES INSTALLATIONS SUR LESQUELLES ILS TRAVAILLENT, À CÔTÉ DESQUELLES ILS VIVENT AVEC LEURS FAMILLES.

 

Les récentes lois MACRON fragilisant les CHSCT, qui agissent au cœur des entreprises, vont à l’inverse des discours du Ministre de l’Intérieur et ses propos rassurants qui tiennent plus de la politique politicienne que de faits réels.

COMMENT PEUT-ON GARANTIR la santé, la sécurité d’installations dans lesquelles les employeurs ont éclaté les communautés de travail à force d’externalisations, de sous-traitance de services, d’externalisation de risques ?

COMMENT ASSURER la santé, la sécurité lorsque chaque jour interviennent les dizaines d’entreprises extérieures venant de tous horizons dont le principal critère retenu dans le choix est celui du prix à payer, du profit à tirer ?

COMMENT PEUT-ON AFFIRMER qu’il n’y a aucun risque toxique dans cet incendie à LyondellBasell sans aucune analyse et ce alors que certains pompiers intervenants ont été fortement incommodés malgré leurs équipements ?

La réalité, celle que les gouvernements successifs refusent de voir, soit par manque de courage ou par complicité « pro-employeurs », c’est que la sous-traitance en cascade, qui fait fonctionner à 80 % ces installations, est quelque chose d’incompatible avec une réelle sécurité :

UNE ABERRATION d’autant plus grande dans des sites classés SEVESO, donc reconnus à risques.

UNE ABERRATION lorsque ces divers gouvernements laissent les employeurs restructurer sans cesse ce secteur industriel, supprimer des emplois, des collectifs au bénéfice d’une seule sécurité : celle de la rente des actionnaires.

Pour la FNIC-CGT, la sous-traitance dans les sites SEVESO doit être réduite au strict minimum et interdite pour le fonctionnement récurrent des installations. Ce sont les CHSCT, CE qui doivent déterminer ce qui relève de la sous-traitance, et ce qui relève de l’activité organique de l’entreprise, permettant ainsi une véritable formation à la santé, à la sécurité, à la protection de l’environnement.

LE GOUVERNEMENT SEMBLE, UNE FOIS ENCORE, PLUS RAPIDE À DÉGAINER DES MESURES À LA « RAMBO », QU’À POSER UNE POLITIQUE RESPON-SABLE D’AVENIR, DÉPOURVUE DES INTÉRÊTS FINANCIERS DES MULTINATIO-NALES QU’IL SOUTIENT AVEUGLÉMENT.

Le scandale du CICE (20 milliards d’euros de cadeaux au patronat au nom de la « compétitivité ») : Les comptes de la CGT-Chimie face aux affirmations de Hollande

Brève, éco-social, vivelepcf.fr, 15 juillet 2014, actualisée 16 juillet

Actualisation (16/07). Pressés par les déclarations de Hollande, le patronat (UIC) et la CFDT communiquent  sur un accord prévoyant 47.000 embauches d’ici 2017. C’est davantage que les chiffres prévus à la date de la lettre de la FNIC-CGT (1er juillet) qui a servi de base à notre article. Pour le secrétaire général de cette dernière, Carlos Moreira, ces annonces restent de la « poudre aux yeux », sans parler de la proportion de CDD. En solde, départs « naturels » déduits, il y aurait 20.000 créations d’emploi net, si l’on peut croire les chiffres UIC/CFDT. Ce qui reviendrait quand même à 140.000 euros d’aides publiques au nom du CICE par emploi. Pendant ce temps, les raffineries, les usines de pneumatique ferment…


Dans son interview télévisée du 14 juillet, François Hollande a lourdement vanté les mérites de son « pacte de responsabilité », 41 milliards d’euros – par an – pour le profit capitaliste, octroyés sur le dos des dépenses publiques et sociales utiles, au nom de l’emploi et de la compétitivité.

Le plus gros morceau de ce dispositif est le « Crédit d’impôt compétitivité », CICE. Hollande s’est réjoui qu’il coûte dès 2014 déjà 10 milliards d’euros aux comptes publics. Dès l’an prochain, il atteindra 20 milliards d’euros.

Hollande s’est félicité en particulier d’un exemple qu’il a précisément cité : la chimie où un accord aurait eu lieu, « bénéfique pour l’emploi ». Pas avec la CGT et sa fédération des industries chimiques FNIC-CGT en tout cas dont ce n’est pas du tout l’analyse.

Vous trouverez en lien la lettre de la FNIC-CGT à Hollande, Valls et Montebourg dans laquelle elle dénonce la stratégie des cadeaux au patronat, du point tant de l’activité que de l’emploi.

La FNIC-CGT a fait ses calculs à partir des propres chiffres du patronat de la branche, l’UIC, Union des industries chimiques.

Les patrons s’engagent, en « contrepartie » du bénéfice du CICE, à embaucher 1000 salariés supplémentaires pendant 3 ans, au-delà des 9000 embauches programmées par an d’ici 2017. Sauf que d’ici 2017, les départs naturels à retraites atteindront au minimum le chiffre de 20000 dans le périmètre des entreprises de l’UIC (200.000 salariés). Solde net annoncé : – 8000 emplois !

La FNIC-CGT redonne les chiffres. A partir de 2015, les industriels de la chimie vont bénéficier de 655 millions d’euros d’aides nouvelles de l’Etat, à savoir :

-          80 millions de déduction de C3S (contribution sociale de solidarité pour les régimes sociaux des PME).

-          180 millions de baisse d’impôt sur les sociétés.

-          290 millions de CICE (remboursement de 6% des salaires en dessous de 2,5 fois le SMIC)

-          80 millions de nouvelles exonérations de cotisation patronales.

Donc au total 655 millions d’euros pour 3000 emplois sauvegardés ! Cela fait 900.000 euros par emploi et par an, payés en subventions publiques !

La FNIC-CGT rappelle que le secteur a supprimé déjà 41.704 emplois de 2000 à 2013, pour des bénéfices en hausse…

Hollande a mal choisi son exemple, à moins que ce soit pire dans les autres branches !

Rejetons le pacte de responsabilité et chacune de ses mesures, une à une, dont le CICE, le plus gros et le plus scandaleux des cadeaux au profit capitaliste depuis 15 ans.