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« Le socialisme ou la mort » : discours de Fidel Castro, le 7 décembre 1989.

POSITION DE RESISTANCE ESSENTIELLE  POUR LA REVOLUTION, LE MOUVEMENT ANTI-IMPERIALISTE MONDIAL, LE MOUVEMENT COMMUNISTE INTERNATIONAL ALORS QUE LA CONTRE-REVOLUTION ET L’IDEOLOGIE CAPITALISTE TRIOMPHENT A L’EST.

Extrait du discours prononcé le 7 décembre 1989, au Cacahual, par le commandant en cher Fidel Castro Ruz, premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président du Conseil d’Etat et des ministres de la République de Cuba lors de la cérémonie funèbre pour les combattants internationalistes cubains morts dans le cadre de missions militaires et civiles. (repris et recopié des archives PCF Paris 15 et F&A).

DOCUMENT:

« … Les centaines de milliers de Cubains qui ont rempli des missions internationalistes, qu’elles aient été militaires ou civiles, pourront toujours compter sur le respect des générations actuelles et futures. Ils ont multiplié bien des fois les glorieuses traditions combatives et internationalistes de notre peuple.

La patrie dans laquelle ils reviennent s’est lancée dans une lutte titanesque pour le développement, tout en continuant de faire face avec une dignité exemplaire à l’embargo de l’impérialisme, à quoi vient maintenant s’ajouter la crise qui a surgi dans le camp socialiste et dont notre pays ne peut attendre que des conséquences négatives, économiquement parlant.

Ce n’est pas précisément de la lutte anti-impérialiste ni des principes de l’internationalisme qu’on parle aujourd’hui dans la plupart de ces pays-là. Ces mots n’apparaissent même plus dans la presse. Ces concepts ont été virtuellement bannis du vocabulaire politique. En revanche, les valeurs capitalistes sont en train de prendre un essor inouï dans ces sociétés-là.

Or, le capitalisme veut dire : échange inégal aux dépens des peuples du tiers-monde ; exacerbation de l’égoïsme individuel et du chauvinisme national ; règne de l’irrationnel et de l’anarchie en matière d’investissements et de production ; sacrifice impitoyable des peuples sur l’autel de lois économiques aveugles ; loi du plus fort ; exploitation de l’homme par l’homme ; sauve-qui-peut. Le capitalisme entraîne bien autres choses sur le plan social : la prostitution, les drogues, le jeu, la mendicité, le chômage, des clivages ahurissants entre les citoyens, l’épuisement des ressources naturelles, l’empoisonnement de l’atmosphère, des océans, des fleuves, des forêts ; sans compter, surtout, le pillage des nations sous-développées par les pays industriels. S’il a signifié par le passé le colonialisme, il veut dire dans le présent la néo-colonisation de milliards d’êtres humains par des méthodes économiques et politiques plus sophistiquées, peut-être moins coûteuses, mais tout aussi efficaces et impitoyables.

CE N’EST PAS LE CAPITALISME – AVEC SON ECONOMIE DE MARCHE, SES VALEURS, SES CATEGORIES ET SES METHODES – QUI POURRA JAMAIS TIRER LE SOCIALISME DE SES DIFFICULTES ACTUELLES  et lui permettre d’amender les erreurs éventuelles. Une bonne partie de ses difficultés ne sont pas nées seulement de ces erreurs ; elles sont aussi issues de l’embargo rigoureux et de l’isolement auxquels ont été soumis les pays socialistes par les grandes puissances capitalistes qui monopolisaient quasiment toutes les richesses et toutes les techniques de pointe dans le monde, et ce grâce à la mise à sac des colonies, à l’exploitation de la classe ouvrière nationale et au vol massif des cerveaux dans les pays qui avaient encore à se développer.

Le capitalisme a déclenché des guerres dévastatrices – qui ont coûté des millions de vies et entraîné la destruction de la quasi totalité des moyens de production accumulés – contre le premier Etat socialiste, lequel a dû, tel le phénix, renaître plusieurs fois de ses cendres et a prêté à l’humanité des services tels que celui de renverser le fascisme et de promouvoir décisivement le mouvement de libération des pays encore colonisés. On veut aujourd’hui biffer tout cela d’un trait.

On se sent pris de répugnance à voir comment beaucoup se consacrent maintenant, en URSS même, à nier et à détruire la prouesse historique et les mérites extraordinaires de ce peuple héroïque.

Ce n’est pas là une manière de rectifier et d’amender les erreurs incontestables qu’a commises une révolution née des entrailles de l’autoritarisme tsariste, dans un immense pays, pauvre et en retard. On ne saurait maintenant vouloir faire payer à Lénine l’addition de la plus grande révolution de l’histoire dans la vieille Russie des tsars.

Voilà pourquoi nous n’avons pas hésité à interdire la circulation de différentes publications soviétiques qui étaient bourrées jusqu’à la gueule de venin contre l’URSS même et contre le socialisme. On perçoit, derrière, la main de l’impérialisme, de la réaction et de la contre-révolution. Certaines de ces publications ont même déjà commencé à réclamer la cessation des relations commerciales équitables et justes qui se sont nouées entre l’URSS et Cuba depuis la révolution chez nous. Bref, elles demandent que l’URSS commence à pratiquer avec Cuba l’échange inégal, en vendant toujours plus cher et en achetant toujours meilleur marché nos produits agricoles et nos matières premières, exactement ce que font les Etats-Unis vis-à-vis des pays du tiers monde, ou alors, à la limite, que l’URSS se joigne à l’embargo yankee contre Cuba.

La destruction systématique des valeurs socialistes et le travail de sape menés par l’impérialisme ont, de pair avec les erreurs commises, hâté la déstabilisation des pays socialistes d’Europe de l’Est.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que les Etats-Unis ont mis au point et pratiqué une stratégie consistant à mener une politique différenciée pour chaque pays et à miner le socialisme de l’intérieur.

L’impérialisme et les puissances capitalistes ne se tiennent plus de joie devant les événements. Ils sont convaincus, non sans raison, que le camp socialiste a virtuellement cessé d’exister. On trouve d’ores et déjà dans certains pays d’Europe de l’Est des équipes complètes de Nord-Américains, dont des conseillers du président des Etats-Unis, en train de planifier le développement capitaliste. Une dépêche de presse informait ces jours-ci que ces gens-là étaient fascinés par cette expérience excitante. L’un d’eux, un fonctionnaire du gouvernement nord-américain pour être précis, se disait partisan d’appliquer en Pologne un plan similaire au New Deal par lequel Roosevelt s’était efforcé de tempérer la grande crise du capitalisme, et ce en vue de secourir les 600.000 travailleurs polonais qui se retrouveront au chômage en 1990 et la moitié des 17.800.000 travailleurs du pays qui devront se recycler ou changer d’emploi par suite de la mise en place d’une économie de marché.

L’impérialisme et les puissances capitalistes de l’OTAN sont aussi persuadés, et non sans raison, que le pacte de Varsovie a cessé d’exister et n’est plus qu’une fiction; que des sociétés rongées et minées de l’intérieur seraient incapables de faire front.

On a dit qu’il fallait perfectionner le socialisme. Nul n’a rien à redire à ça, car c’est là un principe inhérent à toute œuvre humaine, depuis toujours. Mais est-ce donc en renonçant aux principes les plus élémentaires du marxisme-léninisme qu’on va perfectionner le socialisme?

Pourquoi les réformes doivent-elles donc s’orienter sur la voie capitaliste? Si, comme d’aucuns le prétendent, ces idées sont révolutionnaires, pourquoi sont-elles soutenues avec une si belle unanimité et avec une telle fougue par les dirigeants de l’impérialisme?

Le président des Etats-Unis s’est lui-même qualifié – insolite déclaration! – de meilleur défenseur des doctrines qu’on applique actuellement dans maints pays du camp socialiste.

Une idée vraiment révolutionnaire n’aurait jamais reçu le soutien enthousiaste du chef de l’empire le plus puissant, le plus agressif et le plus vorace qu’ait connu l’humanité ! …

La révolution ne s’importe pas, pas plus qu’elle ne s’exporte. Aucun Etat socialiste ne peut se fonder par insémination artificielle ou par simple greffe d’embryon. La révolution a besoin de conditions propices dans une société donnée, de sorte que seul chaque peuple peut en être le créateur. Ces idées ne sont pas en opposition avec la solidarité que les révolutionnaires peuvent et doivent s’offrir mutuellement. La révolution est aussi quelque chose qui peut avancer ou reculer, voire même échouer. Mais un communiste doit être avant tout courageux et révolutionnaire.

Le devoir des communistes est de lutter en toutes circonstances, si défavorables qu’elles soient. Les Communards surent lutter et mourir en défendant leurs idées. On n’amène pas sans combat les pavillons de la révolution et du socialisme.

Il n’y a que les lâches et ceux qui ont perdu le moral qui se rendent, pas les communistes et les révolutionnaires.

L’impérialisme invite maintenant les pays socialistes européens à devenir le réceptacle de ses capitaux excédentaires, à développer le capitalisme et à participer au pillage des pays du tiers monde.

Une bonne partie des richesses du monde capitaliste développé provient, on le sait, de l’échange inégal avec ces pays-là. Des siècles durant, on les a mis à sac à titre de simples colonies, on a réduit en esclavage des centaines de millions de leurs habitants, on a bien souvent épuisé leurs réserves d’or, d’argent et autres minerais, on les a exploités impitoyablement et on leur a imposé le sous-développement. Telle a été la conséquence la plus directe et la plus patente du colonialisme. On les saigne aujourd’hui à blanc par le biais d’une dette incommensurable et impossible à honorer, on leur arrache leurs produits de base à des prix de famine, on leur vend des produits finis toujours plus chers, on ne cesse de leur extorquer des ressources financières et humaines par la fuite des capitaux et le vol des cerveaux, on bloque leur commerce par le dumping, les tarifs douaniers, les contingentements des produits synthétiques de substitution nés d’une technologie de pointe et des produits qu’on subventionne quand ils en sont pas compétitifs.

L’impérialisme souhaite donc que les pays d’Europe de l’Est se joignent à ce pillage colossal, ce qui ne semble pas du tout déplaire aux théoriciens des réformes capitalistes. Voilà pourquoi dans nombre de ces pays-là, plus personne ne dit rien de la tragédie du tiers-monde et pourquoi on détourne les foules mécontentes vers le capitalisme et l’anticommunisme, voire, dans l’un d’eux, vers le pangermanisme. Ce cours des événements risque même de conduire à des courants fascistes.

Or, ce gouvernement impérialiste, qui exige que cesse toute solidarité avec les révolutionnaires salvadoriens, ne se gêne pas de son côté pour aider le gouvernement génocidaire de ce même pays et y dépêcher des unités spéciales de combat, pour soutenir la contre-révolution au Nicaragua, pour tramer des coups d’Etat contre le Panama et l’assassinat de ses dirigeants, pour appuyer militairement l’Unita en Angola, malgré les accords de paix dans le sud-ouest de l’Afrique, et pour continuer de livrer de grandes quantités d’armes aux rebelles afghans, sans faire le moindre cas du retrait des troupes soviétiques et des accords de Genève.

Tel est bien le rôle de gendarme que s’arrogent les Etats-Unis, non plus seulement vis-à-vis de l’Amérique Latine, qu’ils ont toujours considérée comme leur arrière-cour, mais face à tous les pays du tiers-monde.

L’établissement du droit d’ingérence universelle par une grande puissance représente la fin de l’indépendance et de la souveraineté dans le monde. Dans de telles circonstances, de quelle pais et de quelle sécurité, pourront bien bénéficier nos peuples, si ce n’est de celles qu’ils seront capables de conquérir par leur héroïsme ?

Qu’il serait beau que disparaissent les armes nucléaires ! S’il ne s’agissait pas là d’une utopie et si on y parvenait un jour, ce serait incontestablement bénéfique et renforcerait la sécurité, mais d’une partie de l’humanité seulement. Cela n’offrirait pas le moindre surcroît de paix, de sécurité ni d’espérance aux pays du tiers-monde.

L’impérialisme n’a pas besoin d’armes nucléaires pour attaquer nos peuples. Il lui suffit de ses puissantes flottes qui patrouillent dans toutes les mers, de ses bases militaires disséminées partout et de ses armes classiques, toujours plus sophistiquées et meurtrières, pour jouer son rôle de gendarme et de maître du monde.

N’oublions pas non plus que 40.000 enfants meurent chaque jour dans notre monde, alors qu’ils pourraient se sauver mais qu’ils ne le peuvent pas à cause du sous-développement et de la pauvreté. Comme je l’ai déjà dit, mais il n’est pas superflu de le répéter aujourd’hui, c’est comme si une bombe analogue à celle d’Hiroshima ou de Nagasaki éclatait tous les trois jouers parmi les enfants pauvres du monde !

Si on n’exige pas des Etats-Unis qu’ils renoncent à leurs conceptions, de quelle nouvelle pensée vient-on nous parler ? Le monde bipolaire que nous avons connu dans l’après-guerre se transformera inexorablement en un monde unipolaire sous l’hégémonie des Etats-Unis.

Ici, à Cuba, nous sommes en pleine rectification. Mais il est impossible de développer une révolution ou une rectification vraiment socialiste sans un parti fort, discipliné et respecté. Il n’est pas possible d’y parvenir en calomniant le socialisme, en détruisant les valeurs, en discréditant le parti, en démoralisant 1′avant-garde sociale, en renonçant à son rôle dirigeant, en semant partout le chaos et l’anarchie.

On peut promouvoir de la sorte une contre-révolution, mais pas des changements révolutionnaires.

L’impérialisme yankee pense que Cuba ne pourra pas résister et que la nouvelle conjoncture surgie dans le camp socialiste lui permettra inexorablement de faire plier notre révolution.

Or, Cuba n’est pas un pays où le socialisme est arrivé dans les fourgons de l’Armée rouge. Le socialisme à Cuba, ce sont les Cubains eux-mêmes qui l’ont façonné dans une lutte authentique et héroïque. Trente années de résistance au plus puissant empire de la terre qui a voulu détruire notre révolution attestent de notre force politique et morale.

Ce n’est pas une poignée de parvenus inexperts qui est à la tête du pays, ni de nouveaux venus aux postes dirigeants. Les dirigeants d’ici proviennent des rangs des vieux militants anti-impérialistes formés à l’école de Mella et de Guiteras; des rangs de La Moneada, du Granma, de la Sierra Maestra et de la lutte clandestine, de Playa Giron et de la Crise d’octobre (des fusées), au terme de trente ans de résistance héroïque à l’agression impérialiste, de grands exploits sur le plan du travail et de glorieuses missions internationalistes.

Des hommes et des femmes de trois générations de Cubains s’unissent et assument des responsabilités dans notre parti aguerri, dans l’organisation de notre merveilleuse jeunesse d’avant-garde, dans nos puissantes organisations de masse, dans nos glorieuses Forces armées révolutionnaires et dans notre ministère de l’intérieur.

A Cuba, la révolution, le socialisme et l’indépendance nationale sont indissolublement liés.

C’est à la révolution et au socialisme que nous devons d’être aujourd’hui ce que nous sommes. Si le capitalisme venait à s’implanter de nouveau à Cuba, c’en serait fini à jamais de notre indépendance et de notre souveraineté, nous ne serions plus qu’un prolongement de Miami, qu’un simple appendice de l’empire yankee, l’accomplissement de cette prophétie répugnante d’un président nord-américain du siècle passé, quand ce pays cherchait à annexer notre île, qui avait affirmé qu’elle tomberait entre ses mains comme un fruit mûr. Et bien, il y aura un peuple prêt à l’empêcher, aujourd’hui, demain et à jamais. C’est alors qu’il conviendrait de répéter devant sa propre tombe la phrase immortelle de Maceo: « Quiconque tente de s’emparer de Cuba ramassera la poussière de son sol baigné de sang, s’il ne périt dans la lutte. »

Les communistes cubains et les millions de révolutionnaires qui forment le gros de notre peuple héroïque et combattant sauront assumer le rôle que leur assigne l’histoire, non seulement comme premier Etat socialiste du continent, mais encore comme défenseurs inexpugnables, en première ligne, de la noble cause des humbles et des exploités de ce monde.

Nous n’avons jamais aspiré à ce qu’on nous confie en garde les glorieux drapeaux et les principes que le mouvement révolutionnaire a su défendre tout au long de sa belle et de son héroïque histoire, mais si le destin nous réservait de compter au nombre des derniers défenseurs du socialisme, dans un monde où l’empire yankee serait parvenu à incarner les rêves de domination du monde d’Hitler, nous saurions défendre ce bastion-ci jusqu’à la dernière goutte de notre sang.

Ces hommes et ces femmes que nous allons porter dans la terre chaleureuse qui les a vu naître sont morts au nom des valeurs les plus sacrées de notre histoire et de notre révolution.

Ils sont morts en luttant contre le colonialisme et le néo-colonialisme.

Ils sont morts en luttant contre le racisme et l’apartheid. Ils sont morts en luttant contre le pillage et l’exploitation des peuples du tiers-monde. Ils sont morts pour l’indépendance er la souveraineté des peuples. Ils sont morts en luttant pour le droit de tous les peuples de la terre au bien-être et au développement. Ils sont morts en luttant pour qu’i n’y ait plus d’affamés, de mendiants, de malades privés de médecin, d’enfants privés d’école, d’êtres humains privés de travail, de toit et de nourriture. Ils sont morts en luttant pour qu’il n’y ait plus ni d’oppresseurs ni d’opprimés, d’exploiteurs ni d’exploités. Ils sont morts en luttant pour la dignité et la liberté de tous les hommes.

Hommage à Fidel Castro, un révolutionnaire de notre temps

EDT pour PCF Paris 15, 26 novembre 2016

Hommage à Fidel Castro.

Fidel Castro a échappé à des dizaines de tentatives d’assassinat commandités par les impérialistes. Il est mort, ce 25 novembre 2016, à 90 ans, de sa belle mort, dans son pays, Cuba, qui, presque 59 ans après la révolution cubaine, malgré les immenses difficultés et les contradictions, continue de résister au capitalisme et à l’impérialisme.

Communistes de France, aujourd’hui, nous saluons la mémoire d’un des acteurs principaux de la révolution cubaine – dont il est devenu, qu’il l’ait voulu ou non, l’incarnation -, de la libération du peuple cubain de la dépendance à l’impérialisme.

Nous saluons le dirigeant marxiste et léniniste qui a su développer et défendre, malgré l’incroyable adversité, une voie socialiste, indépendante, à Cuba.

Nous saluons, avec reconnaissance, le dirigeant communiste qui a rejeté, courageusement, les reniements et trahisons des dirigeants gorbatchéviens qui ont conduit à la victoire de la contre-révolution et à la restauration capitaliste dans les Pays de l’Est. Cette résistance a été décisive pour la survie du mouvement communiste international, y compris dans notre propre pays.

Nous saluons le leader internationaliste qui a permis que l’expérience et la solidarité cubaines inspirent et renforcent tant de mouvements émancipateurs en Amérique Latine et sur les autres continents.

Nous saluons le combat incessant et essentiel du leader anti-impérialiste pour la paix dans le monde.

En un mot, nous saluons la mémoire d’un révolutionnaire de notre temps, dont la figure continuera d’inspirer les révolutionnaires de demain.

Nous adressons nos condoléances au peuple cubain. Nous les transmettrons à nos amis de l’ambassade, rue de Presles à Paris 15ème.

Cuba – 7ème congrès du PCC – discours de Fidel Castro le 19 avril 2016

37e Congrès du PCF: exigence du soutien à Cuba portée par le texte alternatif n°4 « Reconstruisons le parti de classe! Priorité au rassemblement dans les luttes » extrait en lien.

« Nous poursuivrons notre marche et nous perfectionnerons tout ce qui doit l’être »

Discours du leader de la Révolution cubaine Fidel Castro Ruz à la clôture du 7e Congrès du Parti communiste cubain au Palais des Conventions le 19 avril 2016, « Année 58 de la Révolution » – Source: Granma, édition en français

(Version sténographique du Conseil d’État)

Bon, passons à un autre sujet (Rires)

Diriger n’importe quel peuple en des temps de crise, camarades, représente un effort surhumain. Sans eux, les changements seraient impossibles. À une réunion comme celle-ci, où sont rassemblés plus d’un millier – on a expliqué ici qu’ils étaient 921 – de représentants choisis par le peuple révolutionnaire lui-même, qui leur a délégué son autorité, signifie pour tous le plus grand honneur qu’ils ont reçu dans leur vie, (Applaudissements) ce à quoi s’ajoute le privilège d’être révolutionnaire et qui est le fruit de notre conscience.

Pourquoi ai-je été socialiste ? Plus clairement, pourquoi suis-je devenu communiste ? Ce mot qui exprime le concept le plus dénaturé et le plus calomnié de l’histoire de la part de ceux qui eurent le privilège d’exploiter les pauvres, dépouillés depuis qu’ils furent privés de tous les biens matériels que procurent le travail, le talent et l’énergie humaine.

Depuis quand l’Homme vit-il ce dilemme tout au long d’un temps sans limite ? Je sais que vous n’avez pas besoin de cette explication, à part peut-être certains auditeurs.

Je parle simplement pour que l’on comprenne mieux que je ne suis pas ignorant, extrémiste, ni aveugle, ni que j’ai acquis pour mon propre compte mon idéologie en étudiant l’économie.

Je n’ai pas eu de précepteur lorsque j’étais étudiant en lois et en sciences politiques, où l’économie a un grand poids. Évidemment j’avais à l’époque environ 20 ans et j’étais amateur de sport et d’escalade en montagne. Sans précepteur pour m’aider dans l’étude du marxisme-léninisme ; je n’étais qu’un théoricien et, bien sûr, j’avais une confiance totale en l’Union soviétique. L’œuvre de Lénine, outragée après 70 ans de Révolution. Quelle leçon historique ! On peut affirmer que 70 ans ne devront pas s’écouler pour que survienne un autre événement comme la Révolution russe, pour que l’humanité ait un autre exemple d’une grandiose révolution sociale qui a représenté un pas énorme dans la lutte contre le colonialisme et son compagnon inséparable, l’impérialisme.

Cependant, il se peut que le plus grave danger qui plane aujourd’hui sur la Terre découle du pouvoir destructeur de l’armement moderne qui pourrait compromettre la paix de la planète et rendre impossible la vie humaine sur la superficie terrestre.

Notre espèce disparaîtrait, tout comme les dinosaures ont disparu, et ce serait peut-être le temps pour de nouvelles formes de vie intelligente, ou peut-être que la chaleur du soleil augmenterait jusqu’à faire fondre toutes les planètes du système solaire et leurs satellites, comme l’affirment un grand nombre de scientifiques. Si les théories de plusieurs d’entre eux s’avéraient exactes, des théories que nous, les profanes, n’ignorons pas, l’homme pratique doit en savoir davantage et s’adapter à la réalité.

Si l’espèce survit durant un laps de temps beaucoup plus grand, les futures générations en sauront beaucoup plus que nous, mais il leur faudra d‘abord résoudre un grand problème. Comment nourrir les milliards d’êtres humains dont les réalités se heurteraient irrémédiablement aux limites d’eau potable et de ressources naturelles dont ils ont besoin ?

Certains ou peut-être même beaucoup d’entre vous se demanderont où est la politique dans ce discours. Croyez que je suis navré de le dire, mais la politique est là, dans ces paroles modérées. Puissent beaucoup d’êtres humains se soucier comme nous de ces réalités ne restions-nous pas comme aux temps d’Adam et Ève à manger des pommes interdites. Qui va nourrir les peuples assoiffés d’Afrique, sans technologie à leur portée, ni pluies, ni barrages, sans autres réserves souterraines que celles qui sont recouvertes par les sables ?

Nous verrons ce qu’en disent les gouvernements qui dans leur quasi-totalité ont souscrit aux engagements climatiques.

Il faut marteler constamment ces questions, et je ne veux pas m’étendre au-delà du nécessaire.

J’aurai bientôt 90 ans. (Applaudissements) Jamais une telle idée ne me serait venue à l’esprit et cela n’a jamais été le fruit d’un effort, mais le caprice du hasard. Je serai bientôt comme tous les autres. Notre tour viendra à tous, mais les idées des communistes cubains resteront (Applaudissements) comme preuve que sur cette planète, si on travaille avec ferveur et dignité, on peut produire les biens matériels et culturels dont les hommes ont besoin, et nous devons lutter sans trêve pour les obtenir, À nos frères d’Amérique latine et du monde, nous devons dire que le peuple cubain vaincra. (Applaudissements)

Il se peut que ce soit l’une des dernières fois que je parle dans cette salle. J’ai voté pour tous les candidats soumis à consultation par le Congrès, et je vous remercie pour l’invitation et l’honneur que vous m’avez fait de m’écouter. Je vous félicite tous, et en premier lieu le camarade Raul Castro pour son magnifique effort. (Applaudissements)

Nous poursuivrons notre marche et nous perfectionnerons tout ce qui doit être perfectionné, avec une loyauté éclatante et la force unie, comme Marti, Maceo et Gomez, dans une marche irrésistible. (Applaudissements)

Fidel Castro recadre la visite d’Obama à Cuba

Repris de l’édition en français de Granma

Le frère Obama, par Fidel Castro

Nous n’avons pas besoin que l’empire nous fasse cadeau de quoi que ce soit. Nos efforts seront légaux et pacifiques, parce que tel est notre engagement envers la paix et la fraternité de tous les êtres humains qui vivons sur cette planète

Auteur: Fidel Castro Ruz | internet@granma.cu

28 mars 2016 18:03:39

Les rois d’Espagne nous ont amenés les conquistadors et les propriétaires, dont les traces sont restées empreintes dans les parcelles de terre circulaires assignées aux chercheurs d’or dans les sables des rivières, une forme abusive et honteuse d’exploitation dont on peut apercevoir encore les vestiges depuis les airs dans de nombreux endroits du pays.

Le tourisme, aujourd’hui, consiste en grande partie à montrer les délices des paysages et à savourer les mets exquis de nos mers, à condition de les partager avec le capital privé des grandes sociétés étrangères, dont les recettes ne méritent aucune attention si elles ne se chiffrent pas par milliards de dollars per capita.

Puisque je me suis vu obligé de mentionner le sujet, je me dois d’ajouter, notamment à l’attention des jeunes, que rares sont ceux qui se rendent compte de l’importance d’une telle condition en ce moment singulier de l’histoire humaine. Je n’irai pas jusqu’à dire que le temps a été perdu, mais je n’hésite pas à affirmer que nous ne sommes pas suffisamment informés, ni vous, ni nous, des connaissances, de la prise de conscience qu’il nous faudrait pour relever les défis de la réalité. La première chose à prendre en compte, c’est que nos vies sont une fraction de seconde au regard de l’Histoire, qu’il faut aussi partager les besoins vitaux de tout être humain. Une des particularités de celui-ci réside dans la tendance à la surévaluation de son rôle, ce qui contraste par ailleurs avec le nombre extraordinaire de personnes qui incarnent les rêves les plus élevés.

Personne, cependant n’est bon ni mauvais en soi. Aucun d’entre nous n’est préparé au rôle qu’il est appelé à assumer dans la société révolutionnaire. En partie, nous, les Cubains, avons eu le privilège de compter sur l’exemple de José Marti. Je me demande même s’il aurait dû mourir ou pas à Dos Rios, lorsqu’il dit « Pour moi, il est temps », et qu’il chargea les forces espagnoles retranchées derrière une solide ligne de feu. Il ne voulait pas retourner aux États-Unis et personne n’aurait pu l’en obliger. Quelqu’un arracha quelques feuilles de son journal. Qui a bien pu commettre cette faute perfide, si ce n’est sans aucun doute un intrigant sans scrupules ? On connaît les divergences qu’il y avait entre les Chefs, mais jamais d’indisciplines.

« Quiconque tentera de s’emparer de Cuba ne recueillera que la poussière de son sol baigné de sang, s’il ne périt pas dans la bataille ! », s’était écrié le glorieux leader noir Antonio Maceo. Maximo Gomez est également reconnu comme le chef militaire le plus discipliné et discret de notre histoire.

Vu sous un autre angle, comment ne pas être saisi d’admiration devant l’indignation de Bonifacio Byrne lorsque, depuis l’embarcation lointaine qui le ramenait à Cuba, ayant aperçu un autre drapeau à côté de la bannière de l’étoile solitaire, déclara : « Mon drapeau est celui qui n’a jamais été mercenaire… », avant d’ajouter aussitôt l’une des plus belles phrases qu’il m’ait été donné d’entendre : « Si un jour mon drapeau est déchiré en petits morceaux / nos morts levant les bras / sauront encore le défendre ! » Jamais je n’oublierai non plus les paroles enflammées de Camilo Cienfuegos ce soir-là, lorsqu’à plusieurs dizaine de mètres des bazookas et des mitrailleuses d’origine nord-américaine aux mains de contre-révolutionnaires, était braquées sur la terrasse où nous étions. Obama était né en août 1961, comme il l’a lui-même expliqué. Plus d’un demi-siècle devait s’écouler depuis ce moment-là.

Voyons cependant comment pense aujourd’hui notre illustre visiteur :

« Je suis venu pour enterrer les derniers vestiges de la guerre froide dans les Amériques. Je suis venu tendre la main de l’amitié au peuple cubain ».

Tout de suite après, un déluge de concepts, complètement nouveaux pour la plupart d’entre nous :

« Vous comme nous, nous vivons dans un nouveau monde colonisés par les Européens », devait ajouter le Président des États-Unis. « Cuba, à l’instar des États-Unis, a été construite en partie par les esclaves amenés ici en provenance d’Afrique. Comme les États-Unis, le peuple cubain a un héritage d’esclaves et d’esclavagistes ».

Les populations autochtones n’existent en rien dans l’esprit d’Obama. Il ne dit pas non plus que la discrimination raciale fut balayée par la Révolution ; que les retraites et les salaires de tous les Cubains furent décrétés par cette même Révolution avant que M. Obama lui-même n’est fêté ses 10 ans. L’odieuse habitude bourgeoise et raciste d’engager des sbires pour que les citoyens noirs soient expulsés des centres de loisirs fut balayée par la Révolution cubaine. Celle-ci entrera dans l’Histoire pour la bataille qu’elle a livrée en Angola contre l’apartheid, en mettant fin à la présence d’armes nucléaires dans un continent de plus d’un milliard d’habitants. Tel n’était pas le but de notre solidarité, mais d’aider les peuples d’Angola, du Mozambique, de Guinée Bissau et autres de la domination coloniale fasciste du Portugal.

En 1961, à peine un an et trois mois après le triomphe de la Révolution, une force mercenaire équipée de canons et d’infanterie blindée et d’avions, entraînée et escortée par des bâtiments de guerre et des porte-avions des États-Unis, lança une attaque surprise contre notre pays. Rien ne pourra justifier cette attaque en traître qui coûta à notre pays des centaines de pertes, entre morts et blessés. Sur cette brigade d’assaut pro-yankee, il n’est établi nulle part qu’un seul mercenaire aurait pu être évacué. Des avions de combats yankees furent présentés aux Nations Unies comme appartenant à des forces cubaines mutinées.

Nous connaissons largement l’expérience militaire et la puissance de ce pays. En Afrique, ils ont également cru que la Cuba révolutionnaire serait facilement mise hors de combat. L’attaque lancée par le sud de l’Angola par les brigades motorisées de l’Afrique du Sud raciste les amena aux abords de Luanda, la capitale de ce pays. Ici s’engagea une bataille qui allait durer pas moins de 15 ans. Je ne parlerais même pas de ces choses-là, s’il n’avait pas été de mon devoir élémentaire de répondre au discours d’Obama au Grand théâtre de La Havane Alicia Alonso.

Je ne tenterai pas non plus de donner des détails. Je tiens juste à souligner que sur ces terres fut écrite une page glorieuse de la lutte pour la libération de l’être humain. D’une certaine manière, j’aurais souhaité que la conduite d’Obama fût correcte. Ses origines humbles et son intelligence naturelle étaient évidentes. Mandela était prisonnier à vie et il était devenu un géant de la lutte pour la dignité humaine. Un jour, j’ai pu avoir entre mes mains une copie du livre qui raconte une partie de la vie de Mandela, et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu’elle était préfacée par Barack Obama. Je l’ai feuilleté rapidement. C’était incroyable de voir l’écriture minuscule de Mandela, ses notes précisant des données. Cela vaut la peine d’avoir connu des hommes tels que lui.

Concernant l’épisode d’Afrique du Sud, j’aimerais rappeler une autre expérience. Je souhaitais vraiment connaître plus en détails la manière dont les Sud-africains s’étaient procuré les armes nucléaires. Je ne disposais que de l’information précise selon laquelle ils n’avaient pas plus de 10 ou 12 bombes. Une source de confiance serait le professeur et chercheur Piero Gleijeses, qui avait rédigé le texte de « Missions en conflit : La Havane, Washington et l’Afrique 1959-1976 », un excellent travail. Je savais qu’il constituait la source la plus sûre sur ces événements, et je le lui ai fait savoir. Il m’a répondu qu’il n’avait plus reparlé de la question, car dans le texte il avait répondu à la question du camarade Jorge Risquet, qui avait été ambassadeur ou coopérant cubain en Angola, et dont il était un ami très proche. J’ai réussi à joindre Risquet, qui s’acquittait d’autres tâches importantes et était attelé à terminer un cours qui devait encore lui prendre quelques semaines. Cette tâche coïncida avec un voyage assez récent de Piero à notre pays. Je lui avais fait savoir que Risquet avait un certain âge et que son état de santé n’était pas optimal. Quelques jours après, il s’est passé ce que je redoutais. L’état de Risquet a empiré et il est décédé. À l’arrivée de Piero, il n’y avait plus rien à faire, à part des promesses, mais j’avais quand même pu obtenir des informations sur ce qui avait trait à ce genre d’armes et sur l’aide que l’Afrique du Sud raciste avait obtenue de Reagan et d’Israël.

J’ignore ce qu’Obama aura à dire sur cette histoire. J’ignore ce qu’il savait ou pas, même s’il est difficile de croire qu’il ne savait absolument rien. Ma modeste suggestion est qu’il réfléchisse et qu’il n’essaie pas d’élaborer des théories sur la politique cubaine.

Il y a une question importante :

Obama a prononcé un discours où il utilise des mots mielleux pour signaler : « Il est temps d’oublier le passé, laissons le passé en arrière, regardons vers l’avenir, regardons-le ensemble, un avenir d’espoir. Et ceci ne sera pas facile, il y aura des défis, et nous allons leur laisser le temps. Mais mon séjour ici me remplit d’espoir sur ce que nous pouvons faire ensemble comme des amis, comme des familles, comme des voisins, ensemble ».

Il est à supposer que chacun d’entre nous a frôlé l’infarctus en écoutant ces paroles du Président des États-Unis. Après un blocus impitoyable qui dure depuis près de 60 ans… et ceux qui sont morts victimes des attaques mercenaires contre des bateaux et des ports cubains… un avion de ligne plein de passagers fait exploser en plein vol, des invasions mercenaires, toutes sortes d’actes de violence et de force ?

Que personne ne se fasse d’illusions sur le fait que le peuple de ce pays noble et désintéressé renoncera à la gloire et aux droits, à la richesse spirituelle qu’il a acquise par le développement de l’éducation, la science et la culture.

J’avertis en outre que nous sommes capables de produire des aliments et les richesses matérielles dont nous avons besoin grâce aux efforts et à l’intelligence de notre peuple. Nous n’avons pas besoin que l’empire nous fasse cadeau de quoi que ce soit. Nos efforts seront légaux et pacifiques, parce que tel est notre engagement envers la paix et la fraternité de tous les êtres humains qui vivons sur cette planète.