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PCF/Régionales 2015 (suite) : en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, les élus PCF n’ont pas résisté à l’attrait de vice-présidences derrière le PS et EELV

Vivelepcf, 30 décembre 2015

La dépendance du PCF-FdG au PS est des éléments qui ont certainement le plus pesé dans les très mauvais résultats de ses candidats aux élections régionales, touchés également par le vote sanction de la politique du PS au gouvernement.

Malgré des appels de militants, jusqu’au Conseil national, à aucun moment, les directions du PCF n’ont avancé la perspective d’une rupture avec la participation aux exécutifs régionaux dirigés par le PS, même pas entre les deux tours quand le jeu cynique du PS avec le FN est apparu au grand jour et, en Ile-de-France, après le dérapage scandaleux de Bartolone sur la « race blanche ».

Cette position (plutôt absence de position) est allée de pair avec le maintien en place jusqu’au bout des vice-présidents PCF dans les exécutifs de gauche sortants, bien que ceux-ci aient constitué des relais de la politique d’austérité nationale, des soutiens aux « réformes » territoriales et ferroviaires, entre autres, que les communistes combattent.

Après le résultat du second tour, dans la plupart des 13 nouvelles régions, la question ne s’est plus posée. 7 sont dominées par la droite, la Corse par les nationalistes. Dans 4 des 5 que la gauche va gérer, les listes FdG ont été éliminées au premier tour et n’ont donc aucun élu.

Onesta (EELV-européiste) et Delga (PS, ministre de Valls) règlent leur accord régional

Reste le cas de la nouvelle grande région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. La liste issue de la fusion des listes conduites par le PS et EELV l’a emporté au second tour. Il y a 7 élus PCF sur 158 qui figuraient sur la liste EELV-FdG+ « Nouveau Monde ». Ils n’ont pas résisté à la tentation d’occuper les 2 vice-présidences offertes sur 15 au sein d’un exécutif présidé par Carole Delga, PS, ex-ministre de Valls, accompagné d’un bureau de l’Assemblée qui devrait être présidé par Gérard Onesta, EELV, européiste, corédacteur du projet de constitution européenne Giscard en 2005.

Jean-Luc Gibelin, ancien syndicaliste passé directeur d’hôpital, s’est vu octroyer la 6ème vice-présidence – aux transports – et la camarade du Lot, Marie Piqué, la 15ème  – aux solidarités, services publics et logement (domaines hors des prérogatives des régions).

On voit déjà les commentaires à l’encontre du Parti : « vos dirigeants sont prêts à tout pour quelques bonnes places ». Si elles émanent du PG, qui a certes refusé de participer à l’exécutif en LR-MP, mais qui a obtenu quelques bonnes places de conseillers dans la même combinaison régionale, elles ne seront pas recevables.

Tout indique que, si le cas s’était présenté, les candidats élus PCF dans les autres régions auraient également continué à cogérer les régions derrière le PS. Des particularités régionales (encore davantage effacées avec l’agrandissement des régions) l’auraient plus ou moins justifié : une plus ou moins grande distance des dirigeants régionaux du PS vis-à-vis du gouvernement, un poids du PCF autonome plus ou moins grand. En Bretagne, le vice-président sortant de la région aux transports, le PCF Gérard Lahellec vient d’être reconduit à ce poste dans l’équipe du ministre de la guerre Le Drian. Mais il s’était présenté directement sur les listes PS au 1er tour, contre les listes FdG et le résultat de la consultation dans le PCF. Il avait argué que puisque le FdG était d’accord pour valoriser le bilan des élus sortants et qu’il envisageait de toute façon le ralliement à Le Drian et une alliance avec lui, il n’y avait pas de raison de prendre le risque d’être éliminé au 1er tour…

Dans les régions, les départements (avec des nuances locales), à Paris derrière le social-libéralisme de Delanoë/Hidalgo, la direction du PCF continue à considérer le PCF-FdG comme une force d’appoint et une caution de gauche au PS. « Tirer le PS à gauche », « limiter les dégâts dans des contrepouvoirs locaux » : ces arguments ne fonctionnent plus, s’ils ont jamais fonctionné. Aux dernières régionales, la campagne commune entre les deux tours en Ile-de-France, menée sous les caméras, par Pierre Laurent en compagnie d’Emmanuelle Cosse et de Claude Bartolone, dignitaire du PS au pouvoir, a encore plombé durablement l’image du PCF.

Et ce n’est pas qu’une question d’image : c’est une question de stratégie et de ligne politiques profondes. Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées est l’exemple qui les a le mieux illustrées.

Le mal était fait avant le 1er tour dans la décision de se rallier à l’EELV Gérard Onesta. Loin de représenter une « gauche de contestation », Onesta dans EELV (Cohn-Bendit !) est un européiste libéral, militant acharné du développement des féodalités régionales européennes contre la démocratie nationale. Pour ce rôle d’avant-garde, malgré les 10% seulement obtenu par ses listes (la moitié des résultats de 2010), Onesta va obtenir du PS (le 4 janvier 2016) la présidence d’un « bureau de l’assemblée régionale » spécialement créé à sa demande.

Vis-à-vis des communistes et des électeurs, il y a eu tromperie sur la marchandise. Rien n’était clair dans les termes des consultations des communistes : leurs résultats aberrants par département le traduisent (98% dans l’un, 35% dans l’autre). Il y a eu décision directe de la direction du PCF, notamment de Marie-Pierre Vieu et de Pierre Laurent qui a même envoyé une circulaire pour demander aux secrétaires départementaux de garantir la désignation de Vieu comme chef de file des candidats du PCF. Le lendemain, Vieu s’engageait avec Onesta…

A la stratégie de satellisation dans les institutions à la social-démocratie, se double une nouvelle stratégie de recomposition à « gauche », plus poussée que le Front de gauche (EELV/Frondeurs), dans un deuxième bloc social-démocrate effaçant, reniant les positions communistes.

Encore un sombre enseignement de ces lamentables élections régionales.

Retrouver le chemin des luttes, contre le système PS/LR (ex-UMP)/FN, de plus en plus dangereux, passe par une rupture avec cette suite, sans fin, de combinaisons suicidaires de la direction du PCF.

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Déclaration d’Emmanuel Dang Tran, membre du Conseil national du PCF, au soir du 2nd tour des élections régionales, 13 décembre 2015(voir notre analyse du 1er tour)

Les résultats du 2nd tour des régionales représentent tout sauf une surprise. Les tenants du système (capitaliste) et de la politique de casse générale des acquis sociaux et démocratiques ont de quoi se réjouir.

Les partis au service du système peuvent tous se dire gagnants.

Le PS au pouvoir parvient à masquer le désaveu massif de sa politique en conservant 5 régions métropolitaines sur 13. La droite « classique » va gagner 7 grandes régions dont les plus peuplées, malgré un score historiquement bas au 1er tour. Des « régionalistes » pro-capitalistes l’emportent en Corse. Le FN aura atteint un résultat inégalé, en pourcentage au premier tour 27,8% et même en voix au second, rejoignant avec 6,5 millions de suffrages le résultat de Marine Le Pen en 2012, mais cette fois dans le cadre d’une échéance locale.

L’idéologie dominante a réussi à écraser toute expression politique électorale de la contestation populaire de la politique menée par les gouvernements successifs.

La promotion éhontée du FN, ces derniers temps surtout par le PS, Valls et Hollande, a parfaitement fonctionné. Ces derniers n’ont pas hésité à instrumentaliser cyniquement les attentats du 13 novembre pour, d’abord, intégrer le FN dans l’Union nationale et valider certaines de ses positions racistes, avant d’ensuite, asséner à nouveau la rhétorique du « Front républicain » contre lui.

Finalement, le FN ne conquiert aucune région. En fait, cela fait bien l’affaire de sa crémerie. Une région ce n’est pas comme une commune. A la tête même d’une seule, l’extrême-droite aurait été amenée à dévoiler pleinement sa politique en faveur du patronat.

D’ici au moins 2017, sans hésiter à raviver les spectres fascistes, le système mise plus que jamais sur le FN comme dépotoir électoral, comme dérivatif des colères sociales vers les haines et le nationalisme, comme repoussoir validant notamment la politique de l’UE du capital. L’hypocrisie du président du MEDEF, Pierre Gattaz, appelant à voter contre le FN, en est le signe récent le plus éclatant. Les régionales ont montré que cela marche pour l’instant.

Il n’y a surtout aucun reproche à faire aux électeurs, qui, comme nous, se sont trouvés enfermés dans une alternative électorale insoluble : tout faire pour empêcher immédiatement le FN d’accéder à des positions institutionnelles mais en n’ayant comme moyen immédiat que le vote pour ceux dont la politique fait son lit.

Mais des reproches, nous en faisons tout autrement aux porte-parole de la « gauche de la gauche » et aux dirigeants de notre parti dont la faillite a pesé et pèse très lourd.

Le PCF et ses positions ont été invisibles. Pierre Laurent et la direction ont choisi de les effacer pour draguer, à droite, certains des plus opposés aux positions révolutionnaires, notamment EELV et ses leaders, suppôts de l’anticommuniste, militants pro-UE , comme Cohn-Bendit ou le marchand de shampoing Hulot. Ce « rassemblement » contre nature n’a rassemblé personne !

On peut faire une différence entre la « gauche » et la droite sans avoir besoin de s’aligner docilement derrière un baron du social-libéralisme comme M. Bartolone. Les images du meeting de Créteil du 10 décembre avec Pierre Laurent en première partie du sinistre numéro de Claude Bartolone sont rédhibitoires. C’est encore pire – mais cela nous regarde pas – pour les personnalités groupusculaires qui se disent « d’extrême-gauche », donneuses de leçons devant l’éternel, telles Mme Autain ou M. Piquet, mais qui ont lorgné, affamées, avec succès ou non, sur les miettes et places laissées par le PS ! Qu’avons-nous à faire, communistes, avec ces marionnettes politiques ?

Pierre Laurent s’est présenté en tête de liste en Ile-de-France pour renforcer sa notoriété en vue des présidentielles de 2017, dans le cadre du Front de gauche. Le résultat coupe court à cette perspective politicienne, d’autant que l’échec du Front de gauche, éclaté, est acté. Pierre Laurent a avancé de 6 mois la tenue du congrès du PCF à juin 2016 : cela ne saurait être, pour nous, dans le but d’aggraver encore le processus de dissolution du Parti entamé par Robert Hue et Marie-George Buffet. Prenons plus de temps éventuellement ! En tout cas, les communistes n’accepteront pas une nouvelle fuite en avant.

La soumission à la social-démocratie, au mythe de l’Europe sociale, au réformisme sont moins que jamais acceptables. Le soutien effréné de Pierre Laurent et des parlementaires derrière André Chassaigne à Alexis Tsipras et sa politique violemment antisociale en Grèce, leur alignement sur l’union nationale de Hollande et l’état d’urgence montrent à quel point ils vont à contre-courant des attentes du mouvement populaire, de ce qu’il attend du grand parti historique de la classe ouvrière dans notre pays.

Avec des camarades de toute la France, après ce nouveau désastre électoral, nous sommes décidés à ce que qui doit changer dans notre parti change vraiment. A ce que l’on cesse d’entraver le dynamisme révolutionnaire de ces membres honnêtes, éloignés de toute préoccupation alimentaire, de tous les ceux qui attendent qu’il se reprenne.

Dans les semaines qui viennent, face aux tentatives d’intimidation et aux provocations du patronat et du pouvoir, sous l’état d’urgence, à Air France, à Goodyear, dans les services publics, nous affirmerons qu’il y a des communistes, des organisations du PCF prêts à opposer, au service de la lutte des classes, des positions de rupture politiques conséquentes.

Contre la politique d’exploitation, contre l’état d’urgence, contre la guerre impérialiste, contre les ferments du fascisme, pour la rupture socialiste, les communistes montreront qu’ils sont là, avec, sans ou malgré la direction en faillite de leur Parti, mais pour leur parti car pour le changement révolutionnaire.

Régionales 2015. La « gauche » perd l’Ile-de-France : pas de joie mais pas de larmes

La gauche plurielle en meeting régional le 10 décembre

PCF Paris 15, 14 décembre 2015

Cela s’est joué à peu de choses : 42,2% contre 43,8%. La gauche plurielle, conduite par Claude Bartolone, a échoué à garder le contrôle de la région Ile-de-France.

Il n’y a évidemment rien de bon à attendre de l’équipe de Valérie Pécresse qui promet de détourner encore plus de moyens publics vers les intérêts du patronat et de la finance internationale, dans la région « capitale »- au nom de l’emploi bien sûr -, de privatiser plus, de remettre en cause les acquis sociaux des personnels.

Mais nous ne verserons pas une larme sur l’équipe sortante, aux commandes depuis 17 ans avec Jean-Paul Huchon. Nous assistons à rien d’autre qu’à une alternance, comme au plan national, entre deux équipes qui se complètent pour mener la même politique économique et sociale au service des puissances d’argent, se répartissant les rôles suivant leur étiquette, ne gardant de nuances que sur les questions de société.

De bout en bout, de sa contribution à la casse des régimes de retraites à son soutien à la « réforme ferroviaire », Huchon aura été un acteur zélé de la politique de marchandisation et de privatisation des transports, première prérogative régionale. Militants communistes, nous nous sommes constamment retrouvés face à lui. La « gauche » régionale n’a eu de cesse aussi que de faciliter l’intrusion des intérêts patronaux à court-terme dans l’enseignement professionnel. Aussi bien Huchon, Pécresse, Copé qu’Hidalgo – suivant les formules « Grand Paris » ou Région – se sont retrouvés dans la surenchère pour vanter « l’euro-région capitale », développer son « attractivité » dans l’intérêt de la finance et aux dépens des populations. Ils se retrouvent tous encore, avec Bartolone, derrière la « réforme » territoriale antidémocratique, qui, par exemple en matière de logement, va régionalement condamner les politiques sociales des municipalités communistes. Etc.

Tous ces sujets de fond, reflets régionaux de la politique antisociale nationale, ont été soigneusement éludés de la campagne électorale, par le consensus des partis de l’alternance, avant même les attentats du 13 novembre.

La très courte campagne s’est résumée, en Ile-de-France comme ailleurs, à des joutes politiciennes. Elle s’est déroulée dans le contexte national dramatisé que l’on sait, avec, d’un côté, le matraquage sur « l’unité nationale » derrière Hollande après les attentats, et, de l’autre, la polarisation du débat public sur la poussée prévisible du FN que Valls, notamment, aura tout fait pour provoquer. Ces manœuvres politiciennes cyniques du PS, jouant avec le feu, ont contribué à faire garder à la gauche 5 régions, mais finalement pas l’Ile-de-France.

Bartolone a échoué de peu. D’un point de vue strictement politique, il est utile d’analyser pourquoi. De toute évidence déjà, on peut dire son attitude symptomatique entre les deux tours y a bien contribué.

Bartolone n’a pas réussi à reproduire en Ile-de-France l’alchimie politicienne qui permet à la « gauche » (sur une politique globalement de droite) de gouverner la ville la plus bourgeoise du pays : Paris. L’Ile-de-France, même si c’est moins vrai qu’à Paris-ville, présente deux caractéristiques. La première, dans le centre économique du pays, est la surreprésentation dans la population active de salariés aux revenus intermédiaires et supérieurs, dont les préoccupations sociales, réelles, n’atteignent pas le niveau de détresse et de colère que le FN tente d’instrumentaliser. La deuxième, c’est une proportion plus importante que dans le reste du pays, parmi les populations les plus pauvres, de personnes issues de l’immigration et peu enclines à voter pour un parti ouvertement anti-immigrés.

Mais les trois ingrédients de la formule politique de la « gauche » parisienne ont moins bien fonctionné.

  1. Il a été plus difficile de masquer la politique « libérale » pratiquée régionalement par le PS, sous des symboles de « gauche », un marketing de « gauche », avec des cautions de « gauche ». L’exemple type de cette propagande a été la mise en avant « sociale », par toute la gauche, du Pass Navigo à tarif unique, en réalité voulue par le patronat, et payée très cher par une majorité d’usagers.

Le choix de Bartolone, personnalité nationale, président de l’Assemblée, a mis en évidence le lien entre les politiques régionales de la « gauche » et sa politique nationale antisociale, profondément rejetée ; de même que le soutien appuyé de Valls dans la campagne : 45 minutes au meeting d’avant le premier tour. Certains non-élus de gauche doivent regretter que les noms moins exposés de Huchon ou de La Gontrie n’aient pas été retenus comme tête de liste…

  1. A Paris plus que partout ailleurs, la « gauche » centre le débat politique sur des questions de société avec des slogans plus audacieux que progressistes, en direction notamment des populations pour lesquelles les préoccupations alimentaires ne sont pas primordiales. Mais cette « gauche » n’a plus le monopole de l’offensive sur les questions de société. Notamment après l’opération « mariage pour tous », la droite a développé (avec un succès peu réconfortant) une ligne conservatrice tirant notamment profit des outrances ce certains lobbys. La droite a même réussi à marquer des points, sur ce plan, en prétendant s’opposer à la destructrice « réforme » du collège.
  2. Enfin, pourtant expert en la matière en Seine-Saint-Denis, Bartolone a plus de mal que jamais à se présenter comme un rempart devant le racisme et l’extrême-droite. Le concept du « Think Tank » Terra Nova invitant le PS à capter cet électorat par une forme de clientélisme, au moins moral, ne marche plus comme en 2012. Bartolone est un proche de Hollande et Valls qui viennent, après les attentats, de tendre la perche au FN, notamment sur la déchéance de nationalité !

Les propos de Bartolone sur la « race blanche », assimilée aux richards de Versailles et de Neuilly, ont également certainement détourné nombre de voix. Ils sont proprement inacceptables, d’autant qu’il a refusé de les retirer. Qui, quelles que soient ses origines, peut maintenant faire confiance à Bartolone pour combattre le racisme ? Déjà, le dimanche soir du 1er tour, les images de liesse, malgré de score du FN (ou à cause de lui !), vues à la télévision chez les cadres du PS, dans le QG de Bartolone, qui se croyait en ballotage favorable, ont choqué. Nous les premiers.

L’Ile-de-France offre un aspect un peu particulier du dangereux processus de dégénérescence de la démocratie bourgeoise auquel nous assistons.

Ces circonstances alourdissent encore les conséquences des choix de la direction de notre parti pour ces élections, en Ile-de-France en particulier.

Le soir du 1er tour, nous faisions partie des camarades qui appelaient à ne pas présenter (après fusion des listes) de candidats PCF sur la liste Bartolone, même en vue de quelques places d’élus (6 ou 7 au final, dont une transfuge d’un groupuscule gauchiste…).

L’image donnée au pays a été déplorable : le secrétaire national du Parti, tête de liste en Ile-de-France, Pierre Laurent, s’est retrouvé bras dessus, bras dessous toute la semaine avec Bartolone, le complice de Hollande et Valls, jusqu’à intervenir en première partie au meeting où Bartolone a dérapé.

Mais ce n’est pas qu’une question d’image, c’est une question d’orientation de fond. Bartolone ne s’y est pas trompé en louant la contribution, jusqu’au bout, des élus PCF au bilan de Huchon : une véritable caution de gauche. Jusqu’aux intitulés similaires dans la niaiserie des listes : « une Ile-de-France humaine »/ « Nos vies d’abord » !

On ne peut pas reprocher à Pierre Laurent d’avoir été hypocrite. Son ralliement au PS était annoncé. Mais il aurait pu et dû changer d’avis. Il ne se retrouve pas comme ses alliés du PG ou Mme Clémentine Autain à prendre les places en faisant la fine bouche. L’ancienne filleule politique de Delanoë, a conspué un temps la politique de Valls, pour mieux finir deuxième placée derrière Bartolone en Seine-Saint-Denis. Cette « petite gauche » disposait de 5 têtes de liste départementales sur 8 en Ile-de-France. Au 1er tour, elle a réussi à grappiller, surtout à Paris et dans les zones petites bourgeoises, 0,08% des voix (6,63% en 2015) qui s’étaient portées sur Besancenot en 2010, absent en 2015. Quels alliés pour le PCF, alors que la fiction du « Front de gauche » se meurt !

Cette absence du vote communiste, cet effacement du Parti communiste dans le consensus de l’alternance est dramatique pour le pays. Le rejet de classe de la politique au service du capital est énorme. Des luttes conséquentes se développent et recherchent une perspective politique de rupture avec le capitalisme. Le danger fasciste, peut-être sous des formes différentes des expériences historiques, point.

Quel camarade de bonne foi aujourd’hui peut accepter l’idée que quelques élus PCF/FdG vont « tirer à gauche » la social-démocratie ou l’Union européenne ? L’heure est au changement de cap dans le parti révolutionnaire historique de la classe ouvrière en France !

A notre niveau, section du PCF de Paris 15ème, nous allons continuer à y contribuer avec plus encore de détermination. Au plan régional, nous faisons ces propositions de lutte parmi d’autres :

  • Intensifier la lutte contre l’application régionale de la « réforme ferroviaire » et la « régionalisation » des transports contre les monopoles historiques SNCF et RATP. La création spécifique, unique en France, d’un comité d’entreprise régional en Ile-de-France de « SNCF Réseau » laisse voir la perspective d’un nouveau démantèlement de la SNCF comme le veulent les promoteurs du Grand Paris. Nous nous y opposerons.
  • La lutte au niveau régional s’impose contre la mainmise sur la politique du logement par le Grand Paris, remettant en cause les politiques sociales – et de mixité sociale – de certaines communes de banlieue au profit d’une logique de parcage des pauvres dans le logement social, aux frais du contribuable, et de stimulation de la spéculation ailleurs (ex : ville de Paris).
  • La « réforme territoriale » additionnée au « protocole sur les parcours professionnels et les rémunérations » – PPCR – dans la fonction publique, imposé en force par le gouvernement, fait peser de lourdes menaces sur les fonctionnaires territoriaux. Défendons-les, c’est aussi défendre le service public, notamment régional, face aux annonces précises de Pécresse.
  • Enfin, comme lutte rassembleuse contre la mainmise des multinationales sur notre région, nous proposons de lancer une grande campagne contre l’organisation des JO 2024 à Paris portant l’exigence d’un référendum régional, comme nos amis et camarades allemands de Hambourg l’ont obtenu et gagné.

Régionales – 2ème tour – région Nord-Pas-de-Calais-Picardie – déclaration de la section du PCF Saint-Quentin

Communiqué du 7/12/15

Les communistes de Saint-Quentin ont débattu longuement de la situation à l’issue du 1er tour des élections régionales. Ils rappellent leur engagement fondamental, antiraciste, antifasciste, contre l’extrême droite.

L’UMP et son ex-ministre du chômage Xavier Bertrand et bien sûr la politique catastrophique du gouvernement actuel Valls Hollande à la botte de l’Europe du capital portent une lourde responsabilité  dans ces tristes résultats électoraux. Les mensonges en continu, la pauvreté, la misère et l’exploitation font le lit du Front National. La colère est forte.

-Nous refusons de faire porter aux abstentionnistes le poids de la montée du FN, ce sont les partis politiques qui ont failli.

-Nous appelons ceux qui ont voté Front National par colère, par protestation, par désarroi à ne pas réitérer ce vote dimanche.

COMMUNISTES, nous avons toujours été à la pointe  du combat contre l’extrême droite, certains d’entre nous pensent qu’il faut appeler à battre Marine LE PEN et d’autres pensent que cela ne fera que renforcer l’extrême droite, n’amènera que de la confusion. Pour autant l’analyse de la situation, le combat contre le FN  nous est  commun encore et plus que jamais.

COMMUNISTES, nous avons pris le parti  dans notre section de ne pas tergiverser, de dire la vérité, oui la situation est complexe, oui nous ne sommes pas tous d’accord, mais l’unité est notre force.

Dans ce contexte politique,  que chacun décide de la meilleure façon qui soit dans l’objectif de contrer le Front national à cours et à long terme  et nous rejoigne dans le combat contre la droite et l’extrême droite

Nous n’accepterons pas non plus que les électeurs qui refusent de voter ou d’appeler à voter pour la droite  et son représentant X.Bertrand soient accusés de faire le jeu du FN.

 A la haine, aux mensonges distillés par l’extrême droite, au mépris des politiques; à leurs mauvais coups, opposons des positions de rupture, de luttes et de solidarité, portons une perspective de renversement de l’ordre social.

Entrez  en résistance, organisons la lutte, c’est incontournable pour changer ce monde !